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Alain Badiou
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« La conviction est aujourd'hui largement répandue que chacun ne suit que son intérêt. Alors l'amour est une contre-épreuve. L'amour est cette confiance faite au hasard. »
Des moralistes français jusqu'à Levinas, en passant par Schopenhauer, les philosophes ont souvent maltraité l'amour - lorsqu'ils l'ont traité. Alain Badiou montre dans ce livre fort et limpide que l'amour est aujourd'hui menacé : la puissance de l'événement incommensurable qu'il constitue est niée à la fois par les tenants du marché libéral (pour lesquels tout n'est qu'intérêt) et par ses opposants (pour lesquels l'amour n'est qu'hédonisme).
Il est donc à réinventer... -
Politiques du réel : transformer l'impossible en possible
Alain Badiou, Aliocha Wald Lasowski
- Le Pommier
- Essais - Manifestes
- 28 Août 2024
- 9782746527867
Comment agir dans le monde désorienté du capitalisme mondialisé ? En trois dialogues, Alain Badiou et Aliocha Wald Lasowski échangent sur les manières de déchiffrer le réel, de le comprendre et d'y participer. De la politique de l'événement aux trois temps du communisme, des héritages d'Althusser et de Sartre en passant par les enjeux politiques du théâtre et de la dramaturgie, cet échange intergénérationnel et vivant donne à voir les lignes de force d'une pensée majeure et nécessaire, pour s'orienter dans un présent toujours plus incertain et complexe.
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« Dans ce livre, la philosophie n'est pas présentée essentiellement comme doctrine ou comme système, mais comme transmission, mouvement, école. Le philosophe n'est pas un solitaire, il est inséparable de ses élèves, de ses disciples, de ses adversaires. Il ne parvient qu'en fin de course aux formes écrites et stables de son oeuvre.
On a donc finalement affaire plus à un théâtre qu'à un traité, plus à des dialogues qu'à des monologues, plus à un cours qu'à un livre. Le modèle évident est le Socrate de Platon, qui a su assurer, en fondant la philosophie comme discipline, qu'elle devait s'établir n'importe où dans le multiple du monde.
Éloge, oui, de la philosophie comme création publique d'une pensée qui, s'inventant et se transportant n'importe où, parlant à n'importe qui d'un n'importe quoi retravaillé, invente la théâtralisation de l'être, en tant qu'être. » A.B.
Quelle philosophie pour le siècle qui vient ? Faux dialogue platonicien, qui met en scène le « parleur » Tocéras aux prises avec des interlocuteurs issus de pays et de cultures philosophiques différents - le Britannique John After, la Grecque Amantha, le Sénégalais B'adj Akil, le Chinois Xi La Pong, et d'autres encore -, cet éloge déroule les fils d'une histoire de la pensée revisitée dans un jeu de formes inventif et libérateur, à la lumière des cinq grandes questions qu'explore Alain Badiou : démocratie, liberté, universalité, langage et incarnation. -
Articuler pour notre temps une philosophie qui, quant à la pensé de l'être, ouvre une autre voie que celle de Heidegger (soit celle de mathème plutôt que celle du poème) et, quant à la doctrine du sujet, se tienne au-delà de Lacan : tel est l'enjeu.
Pour ce qui est de l'être, la thèse radicale est que, depuis son origine grecque, c'est la mathématique et elle seule qui en déploie le processus de pensée ; et que, de la mathématique aujourd'hui, le référent est la théorie cantorienne des ensembles. D'où se déduit une ontologie du pur multiple.
Reste qu'existe un site de " ce qui n'est pas l'être " : c'est celui de l'événement, terme surnuméraire pour un franchissement indécidable au savoir et dont la vérité est toujours par avance indiscernable.
Le sujet, dès lors, loin d'être le garant ou le support de la vérité, en est bien plutôt une instance locale, improbable, qui tire du devenir aléatoire d'une vérité dans l'événement son peu d'être. Il n'en tisse pas moins une fidélité qui s'inscrit dans l'art, la science, la politique et l'amour.
Alain Badiou
Philosophe, dramaturge et romancier, enseigne la philosophie à l'université de Paris-VIII Vincennes et au Collège international de philosophie.
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éloge de la politique
Alain Badiou, Aude Lancelin
- Flammarion
- Champs essais
- 6 Mars 2019
- 9782081484511
"Machiavel a largement défini la politique comme un art souverain du mensonge. Elle doit pourtant être autre chose : la capacité d'une société à s'emparer de son destin, à inventer un ordre juste et se placer sous l'impératif du bien commun."
Pour Alain Badiou, la politique n'est pas affaire de cynisme, ni même de pragmatisme. Loin de se résumer à la gestion des affaires publiques, elle est une quête collective de justice et de vérité.
Rappelant les grands principes du communisme, le philosophe pose son regard acéré sur notre époque dans cet essai vif et engagé, nourri de références à l'actualité autant que de retours sur l'histoire des révolutions. -
éloge des mathématiques
Alain Badiou, Gilles Haéri
- Flammarion
- Champs essais
- 8 Mars 2017
- 9782081409408
«Loin d'être l'exercice ingrat ou vain que l'on imagine, les mathématiques pourraient bien être le chemin le plus court pour la vraie vie, laquelle, quand elle existe, se signale par un incomparable bonheur.»
Si les mathématiques et la philosophie ont été liées dès leurs origines, elles sont aujourd'hui de plus en plus disjointes. Voilà qui ne laisse pas d'étonner Alain Badiou, l'un des rares philosophes contemporains à les prendre au sérieux : au fil de ce dialogue, introduction très accessible à ce que sont les mathématiques, il fait d'elles un irremplaçable guide pour se défaire des opinions dominantes et rendre possible un accès aux vérités, ou à quelque expérience humaine dont la valeur soit absolue.
En cela, elles se révèlent une école de la «vraie vie» et, résolument, l'affaire de tous. -
« Comment s'adresser aux gens de façon à ce qu'ils pensent leur vie autrement qu'ils ne le font d'habitude ? C'est à cette question que le théâtre, qui est le plus complet des arts, répond avec une incomparable force. »Si le théâtre est aujourd'hui bien vivant, s'il est partout célébré, il est doublement menacé : tiré d'un côté vers l'industrie du divertissement, qui fait de lui le vecteur trouble des opinions dominantes, poussé de l'autre par les faux intrépides qui mettent en oeuvre sa déconstruction, comment lui faire retrouver son essence et sa force ?Reprenant le dialogue millénaire du théâtre et de la philosophie, vieux couple jamais désuni depuis Platon, Alain Badiou offre un nouveau regard sur cet art essentiel, montrant avec brio que « le théâtre sert à nous orienter. Quand on en a compris l'usage, on ne peut plus se passer de cette boussole ».
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Le Noir : Éclats d'une non-couleur
Alain Badiou
- Autrement
- Les grands mots
- 11 Octobre 2023
- 9782080438515
Qui n'a pas fait l'expérience effrayante d'avancer à tâtons dans la nuit noire ? Cette terreur primitive, Alain Badiou la traverse en inventant, avec ses camarades, le jeu de « Minuit sonnant ». La découverte furtive du continent noir dans des magazines interdits, la beauté de l'encre sur le papier, mais aussi les mystères du cosmos et la douleur du deuil : le philosophe nous promène dans son théâtre intime, au gré des souvenirs. Musique, peinture, politique, sexualité, métaphysique ; le noir n'aura jamais été aussi lumineux.
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Mémoires d'outre-politique
Alain Badiou
- Flammarion
- Documents, témoignages
- 5 Avril 2023
- 9782080421098
Alain Badiou raconte sa traversée des années 1937 à 1985 en s'attachant à l'inscrire dans l'histoire politique de ce demi-siècle. Dans un théâtre mondial marqué par les bouleversements que l'on connaît se déroulent les péripéties d'une existence commencée au Maroc, passée par Toulouse, Reims et Paris. Enfance, adolescence et jeunesse de ce fils de professeurs résistants sont marquées par la Seconde Guerre mondiale puis la guerre d'Algérie, et forgent les convictions de celui qui se fera socialiste réformateur avant d'adhérer à l'expérience toute nouvelle du maoïsme.
Ce XXe siècle revisité éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre de ce penseur phare du communisme et les origines du "gauchisme" à la française : c'est toute une époque et une génération pour laquelle l'engagement était le maître mot qui reprennent vie au fil des pages et nous donnent à réfléchir à notre propre rapport à la chose politique. -
« Cela a duré six ans.
Pourquoi ce travail presque maniaque à partir de Platon ? C'est que c'est de
lui que nous avons prioritairement besoin aujourd'hui : il a donné l'envoi
à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose qu'un accès à
l'absolu nous soit ouvert.
Je me suis donc tourné vers La République, oeuvre centrale du Maître
consacrée au problème de la justice, pour en faire briller la puissance
contemporaine. Je suis parti du texte grec sur lequel je travaillais déjà avec
ardeur il y a cinquante-quatre ans.
J'ai commencé par tenter de le comprendre, totalement, dans sa langue. Je
me suis acharné, je n'ai rien laissé passer ; c'était un face-à-face entre le
texte et moi. Ensuite, j'ai écrit ce que délivrait en moi de pensées et de
phrases la compréhension acquise du morceau de texte grec dont j'estimais
être venu à bout. Peu à peu, des procédures plus générales sont apparues :
complète liberté des références ; modernisation scientifique ; modernisation
des images ; survol de l'Histoire ; tenue constante d'un vrai dialogue,
fortement théâtralisé. Évidemment, ma propre pensée et plus généralement
le contexte philosophique contemporain se sont infiltrés dans le traitement
du texte de Platon, et sans doute d'autant plus quand je n'en étais
pas conscient.
Le résultat, bien qu'il ne soit jamais un oubli du texte original, pas même
de ses détails, n'est cependant presque jamais une "traduction" au sens
usuel. Platon est omniprésent, sans que peut-être une seule de ses phrases
soit exactement restituée. J'espère être ainsi parvenu à combiner
la proximité constante avec le texte original et un éloignement radical, mais
auquel le texte, tel qu'il peut fonctionner aujourd'hui, confère généreuse-
ment sa légitimité.
C'est cela, après tout, l'éternité d'un texte. » Alain Badiou -
« Cet ensemble de textes tente, sans chercher à être systématique, de rendre compte de la conjoncture idéologique et politique actuelle, tant à échelle du monde qu'a échelle de la France. Il ne s'agit nullement de "raconter" les diverses péripéties factuelles qui font la une des journaux. Mais plutôt, en nous armant de quelques notions utiles, créées pour l'essentiel au cours des trois derniers siècles, de comprendre ce qui se passe. » A. B.
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The election of Donald Trump as president of the United States sent shockwaves across the globe. How was such an outcome even possible? In two lectures given at American universities in the immediate aftermath of the election, the leading French philosopher Alain Badiou helps us to make sense of this extraordinary occurrence. He argues that Trump's victory was the symptom of a global crisis made up of four characteristics: the triumph of a brutal form of global capitalism, the decomposition of the established political elite, the growing frustration and disorientation that many people feel today, and the absence of a compelling alternative vision. It was in this context that Trump could emerge as a new kind of political figure that was both inside and outside the political order, a member of the Republican Party who, at the same time, represents something outside the system. The progressive political challenge now is to create something new that offers people a real choice, a radical alternative based on principles of universality and equality. This concise account of the meaning of Trump should be read by everyone who wants to understand what is happening in our world today.
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Le séminaire : s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence (2004-2007)
Alain Badiou
- Fayard
- Essais
- 12 Janvier 2022
- 9782213714981
« Le séminaire des années 2004 à 2007 s'articule à la fois à une conjoncture et à une oeuvre en cours : une contre-révolution libérale victorieuse depuis la deuxième moitié des années 1990 et une théorie de la singularité des mondes telle que déployée dans Logiques des mondes, qui paraît en 2006.
Pour autant que l'adversaire libéral de toute vérité l'emporte provisoirement, la pensée supporte une dure désorientation. Pour autant qu'il s'agit de penser ce qu'est un monde, et notamment le nôtre - celui de la désorientation -, la tâche est de repérer les appuis pour s'y orienter vers la naissance de vérités neuves. Le but est donc bien de "s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence". D'où que les matériaux examinés dans ce séminaire sont fortement marqués par leur contemporanéité. Ils doivent en effet témoigner de la singularité du monde contemporain. »
A. B. -
Ma présentation d'Aragon se fera à partir de deux objets-causes, le premier politique, le second amoureux, et d'une cause-Idée, de nature esthétique. Trois repères donc, qui organisent le sujet-Aragon comme poète : la politique, l'amour, l'art. Nous accompagnerons Aragon
dans ce triple engagement, et nous montrerons comment varie infiniment l'expression de leur traversée subjective. Au terme de leur quête passionnée, s'étendant sur une longue vie très intense et très ductile, les deux objets-causes ont pour nom propre, du côté politique, le Parti
communiste français, du côté de l'amour, Elsa Triolet. La cause, elle, l'Idée, n'a cessé d'être la Poésie.
Alain Badiou -
L'être et l'évènement Tome 3 ; l'immanence des vérités
Alain Badiou
- Fayard
- Essais
- 26 Septembre 2018
- 9782213713403
Le socle philosophique de l'oeuvre multiforme d'Alain Badiou (théâtre, romans, essais esthétiques ou politiques, éloges, polémiques...) est déposé dans trois grands livres, qui constituent une sorte de saga métaphysique : L'être et l'événement (1988), Logiques des mondes (2006) et enfin L'Immanence des vérités, auquel il travaille depuis une quinzaine d'années.
Apres avoir étudié vérités et sujets du point de vue de la théorie de l'être, après avoir rendu raison de ce que cette universalité des vérités et de leurs sujets peut se plier aux règles de l'apparaître dans un monde particulier, ce troisième volume aborde une question redoutable : d'où peut se soutenir que les vérités sont absolues, c'est-à-dire non seulement opposées à toute interprétation empiriste, mais encore garanties contre toute construction transcendantale ? Qu'en est-il des vérités et des sujets, saisis, au-delà des formes structurales de leur être et des formes historico-existentielles de leur apparaître, dans l'irréversible absoluité de leur action et dans l'infini destin de leur oeuvre finie ? Et que faut-il entendre par l'absoluité du vrai, puisque les dieux sont morts ?
Il s'est agi, au fond, d'un bout à l'autre, de construire pour notre temps une pensée complète, tirée, comme le firent Platon, Descartes ou Hegel, de matériaux rationnels contemporains, mathématiques, poétiques, amoureux et politiques. Il s'est agi de la vraie vie : nous sommes capables, dans la forme d'une oeuvre, individuelle ou collective, dans les quatre registres que fréquente l'animal humain survolté, de processus créateurs où se conjuguent dialectiquement la singularité, l'universalité et l'absoluité. Depuis sa naissance, la tâche de la philosophie ne tient qu'à ceci : créer, dans les conditions de son temps, le savoir de la possibilité existentielle du vrai.
Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier.
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Notre mal vient de plus loin ; penser les tueries du 13 novembre
Alain Badiou
- Fayard
- Essais
- 6 Janvier 2016
- 9782213702582
Dans ce court essai, Alain Badiou revient sur les tueries perpétrées le 13 novembre à Paris et propose d'élucider ce qui est arrivé.Qui sont les agents de ce crime de masse ? Et comment qualifier leur action ?Où en est notre monde, du point de vue de ce qui a été ainsi mis en place insidieusement, puis avec acharnement depuis un peu plus de trente ans ?Ce dont nous souffrons, c'est de l'absence à échelle mondiale d'une politique disjointe du capitalisme hégémonique. Tant qu'une proposition stratégique autre ne sera pas faite, le monde restera dans une désorientation essentielle. C'est un travail pour tous que d'essayer de faire que l'histoire de l'humanité change de direction et s'arrache au malheur opaque où en ce moment elle s'enfonce.
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Il y a vingt ans, mon premier Manifeste pour la philosophie s'élevait contre l'annonce, partout répandue, de la « fin » de la philosophie. A cette problématique de la fin, je proposais de substituer le mot d'ordre : « un pas de plus ».
La situation a bien changé. Si la philosophie était à l'époque menacée dans son existence, on pourrait soutenir aujourd'hui qu'elle est tout aussi menacée, mais pour une raison inverse : elle est dotée d'une existence artificielle excessive. Singulièrement en France, la « philosophie » est partout. Elle sert de raison sociale à différents paladins médiatiques. Elle anime des cafés et des officines de remise en forme. Elle a ses magazines et ses gourous. Elle est universellement convoquée, des banques aux grandes commissions d'Etat, pour dire l'éthique, le droit et le devoir.
Tout le point est que par « philosophie » on entend désormais ce qui en est le plus antique ennemi : la morale conservatrice.
Mon second manifeste tente donc de démoraliser la philosophie, d'inverser le verdict qui la livre à la vacuité de « philosophies » aussi omniprésentes que serves. Il renoue avec ce qui, de quelques vérités éternelles, peut illuminer l'action. Illumination qui porte la philosophie bien au-delà de la figure de l'homme et de ses « droits », bien au-delà de tout moralisme, là où, dans l'éclaircie de l'Idée, la vie devient tout autre chose que la survie.
A. B. -
Homme, femme, philosophie
Alain Badiou, Barbara Cassin
- Fayard
- Ouvertures
- 9 Octobre 2019
- 9782213714615
Alain Badiou est platonicien (plutôt platonicien),
Barbara Cassin est sophiste (plutôt sophiste).
Cela a-t-il quelque chose à voir avec le fait qu'il soit un homme et qu'elle soit une femme ?
Telle est la question que nous nous posons depuis longtemps.
Depuis que nous nous connaissons en somme, et que nous avons commencé à travailler ensemble comme directeurs de collection.
À un moment donné, nous avons pris cette question à bras-le-corps.
C'est venu, peut-être, d'une remarque à notre propos disant que, un platonicien avec un(e) sophiste, cet attelage qui ne laissait rien échapper devenait pour de bon dangereux. Nous avons ri, et réfléchi.
D'abord, nous avons échangé des lettres, jouant avec le plaisir d'une correspondance sporadique, parfois rauque, pendant trois ans. Au beau milieu de quoi nous avons décidé de faire un séminaire commun ailleurs, loin de nos bases : à Johns Hopkins. On nous a obligés à répondre sans arrière-monde, Alain Badiou en mathématicien-platonicien, Barbara Cassin en philologue-sophiste.
À bras-le-corps donc, mais encore latéralement comme on voit. Nous avons alors ressenti la nécessité d'exhiber les éléments clefs à quoi tiennent nos positions, ce qui philosophiquement nous tient. Puis nous avons déroulé les conséquences strictes de ces solidités quant à l'idée que nous nous faisons du rapport homme femme.
Au moment de conclure, nous nous sommes demandé ensemble pourquoi nous choisissions la Grèce. -
« Le vif intérêt rétrospectif des séminaires de la fin des années 1980 et du tout début des années 1990, y compris pour moi-même, est d'y lire non seulement la présence de L'être et l'événement, mais la façon dont il affecte mon enseignement, comme si ce dernier était désormais consacré à la présentation, défense et illustration d'un livre, par une sorte de guérilla latérale.
Ce qui traverse tout cela est la critique de la catégorie d'objet, portée au point où le but de l'analyse est de valider le concept d'un sujet sans objet. Tel doit être en effet, et c'est ce qui justifie le titre finalement donné à ce séminaire, le sujet dont toute vérité se soutient. »
A.B. -
« Espérons, agissons. N'importe qui, n'importe où, peut commencer à faire de la politique vraie, au sens que lui donne le présent texte. Et parler, à son tour, autour de lui, de ce qu'il a fait. C'est ainsi que tout commence. »
A.B. -
On a raison de se révolter ; l'actualité de mai 68
Alain Badiou
- Fayard
- Ouvertures
- 2 Mai 2018
- 9782213710891
« Il faut en finir avec les visions stéréotypées de Mai 68, qui vont à coup sûr nourrir les célébrations comme les vitupérations, les nostalgies comme les procès de ce mois symbolique à l'occasion de son cinquantenaire.
Au fond, en Mai 68, ce qui nous animait, ce qui nous enthousiasmait, était la conviction qu'il fallait en finir avec les places sociales, que le renversement de l'impitoyable, de la sordide hiérarchie des fortunes, des libertés et des pouvoirs était politiquement possible, à travers un type inédit de prise de parole et la recherche tâtonnante de formes d'organisation adéquates à la nouveauté de l'événement.
Si nous portons toutes les leçons de Mai 68 au coeur du monde vivant, nous pourrons, oui, mais seulement sous ces conditions, redire et suivre l'appel de Mao : "On a raison de se révolter." »A. B.Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier
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La vie de mon fils a été interrompue de façon imprévisible et violente. D'une façon en quelque sorte inacceptable. Mais je veux soutenir ici qu'en dépit de ces apparences, sa vie, singulière comme toute vie réellement subjectivée, a existé, pleinement, porteuse d'un sens dont la signification et l'usage avaient valeur universelle.
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Jacques Lacan, passé présent ; dialogue
Alain Badiou, Elisabeth Roudinesco
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 17 Avril 2013
- 9782021080070
" Nous voulons croire, ici et maintenant, qu'au-delà de l'angoisse mortifère, sous laquelle s'obstine à se dire notre société en crise, une représentation de l'avenir rend possible une nouvelle espérance ", écrivent Alain Badiou et Elisabeth Roudinesco.
Avec Lacan, penseur du désordre, l'historienne et le philosophe réinterrogent ici, pour notre temps, la question cruciale des relations entre révolution politique et révolution subjective.
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Alain Badiou
La vraie vie
« La toute première réception officielle de la philosophie, avec Socrate, prend la forme d'une très grave accusation : le philosophe corrompt la jeunesse. Alors, si j'adopte ce point de vue, je dirai assez simplement : je viens corrompre la jeunesse en parlant de ce que la vie peut offrir, des raisons pour lesquelles il faut absolument changer le monde et qui, pour cela même, imposent de prendre des risques.
Aujourd'hui, parce qu'elle en a la liberté, la possibilité, la jeunesse n'est plus ligotée par la tradition. Mais que faire de cette liberté, de cette nouvelle errance ? Filles et garçons doivent découvrir leur propre capacité quant à une vraie vie, une pensée intense qui affirme le monde nouveau qu'ils entendent créer.
Que vivent nos filles et nos fils ! »
A. B.
Alain Badiou est philosophe, dramaturge et romancier.