Voici réunis en un seul volume sept textes essentiels de Walter Benjamin, parmi les plus populaires de ce grand philosophe allemand disparu en 1940. Leur thématique principale est celle de la transmission, de notre attitude vis-à-vis du passé ; mais ils parlent aussi du pouvoir de moins en moins fort des mots et de plus en plus puissant des images ; et ils interrogent notre capacité à changer le monde et à aimer follement.
Le Conteur.- La Tâche du traducteur.- Petite histoire de la photographie.- L'OEuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique.- Paris, la capitale du XIXe siècle.- Le surréalisme.- Sens unique.
On ne sait rien de la voix de Walter Benjamin ; il n'existe aucun enregistrement de ce philosophe qu'on imagine plus facilement au milieu des livres que sur les ondes. Et pourtant, l'auteur de "Sens unique" fut aussi un homme de radio : pendant cinq ans, de 1929 à 1933, il fit avec un certain succès des dizaines de causeries littéraires à la radio allemande. Pensées spécifiquement pour ce support, nerveuses et rythmées, portant sur la culture européenne, elles offrent un regard malicieux ou critique sur des auteurs fétiches ou qui l'ont marqué, de Gide à Thornton Wilder, ainsi que sur des domaines comme la graphologie, qui fut l'une de ses passions. Les neuf conférences publiées ici sont totalement inédites en français.
Penser, c'est ressentir. Et c'est à une expérience intime, intuitive, des sens et des formes, de l'espace et du monde que nous invite Walter Benjamin dans cet essai de 1939 qyu reste son texte le plus populaire.
"In God We Trust" : la formule orne les billets de banque américains. Mais qu'est-ce que l'argent a à voir avec Dieu ou la religion ? Le capitalisme comme religion, l'un des textes les plus célèbres de Walter Benjamin, soutient que l'investissement, la spéculation, les opérations financières, les manoeuvres boursières, l'achat et la vente de marchandises, sont les éléments d'un culte et que le capitalisme est une religion à part entière. Les textes qui composent se recueil sont suivis du "Caractère fétiche de la marchandise et son secret", de Marx.
Avec une préface de Baptiste Mylondo, philosophe et économiste, spécialiste de la décroissance et l'un des promoteurs du revenu minimum universel.
Paris, capitale du XIXe siècle: texte écrit directement en français par W. Benjamin - in Das Passagen-Werk (le livre des Passages), Frankfurt am Main, Suhrkamp Verlag, 1982, pages 60 à 77.
"Notre enquête se propose de montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique que nous devons au siècle dernier entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. Ces créations subissent cette "illumination" non pas seulement de manière théorique, par une transposition idéologique, mais bien dans l'immédiateté de la présence sensible. Elles se manifestent en tant que fantasmagories. Quant à la fantasmagorie de la civilisation elle-même, elle a trouvé son champion dans Haussmann, et son expression manifeste dans ses transformations de Paris." WALTER BENJAMIN
Contenu du livre:
Introduction
A. Fourier ou les passages
B. Grandville ou les expositions universelles
C. Louis-Philippe ou l'intérieur
D. Baudelaire ou les rues de Paris
E. Haussmann ou les barricades
Conclusion
Pas de pensée sans langage. D'où vient donc le langage et sert-il à quelque chose ? Pour les philosophes, le XIXe fut le siècle de l'histoire et le XXe, le siècle du langage. Ce n'est pas un hasard si 1916 est l'année où paraît le Cours de l'inguistique générale de Saussure et où Walter Benjamin rédige, à 24 ans, l'un des textes fondateurs de sa pensée, "Sur le langage en général et sur le langage humain". Le langage a-t-il une utilité ? Sert-il à communiquer un message ou à révéler un sens caché ? A-t-il une dimension intuitive, poétique ? Ces questions l'occuperont jusqu'à sa mort. Ce recueil, préfacé par l'écrivain et psychanalyste Sébastien Smirou, regroupe les textes qui composent la théorie du langage de Benjamin : le texte de 1916, ainsi que deux fragments des années 1920 sur le « squelette du mot », un micro-conte ("Pourquoi l'éléphant s'appelle éléphant"), et deux essais des années 1930 : "Sur le pouvoir d'imitation" et "Problèmes de sociologie du langage"
Ces aphorismes forment le texte le plus commenté de Benjamin.
C'est dans cette fameuse histoire critique de la photographie que Walter Benjamin définit pour la première fois le concept d'aura, clé de voûte de sa théorie esthétique, ainsi que la notion d'inconscient optique, ce quelque chose qu'en prenant une photo nous captons sans le savoir et que, par exemple, certains psychogénéalogistes vont traquer pour éclairer notre histoire. Petite histoire de la photographie (1931) est suivi de Un portrait d'enfant (1934), où Benjamin, analysant une photographie du jeune Kafka baignée de tristesse, se trouve soudainement renvoyé à sa propre enfance.
Avec ce livre, qui est l'autre volet de L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, partez en compagnie d'un maître penseur à la recherche de la puissance des images.
Comment transmettre le passé ? Est-ce possible dans un monde régi par l'information brute et l'immédiateté ? Les trois célèbres textes réunis ici - La tâche du traducteur (1923), Expérience et pauvreté (1933), Le conteur (1936) - sont traversés par cette idée : depuis la Première Guerre mondiale, l'expérience a perdu de sa valeur, ce que l'on a soi-même vécu n'est quasiment plus mis en mots et transmis d'une génération à l'autre. Benjamin livre ici une poignante réflexion sur la beauté de ce qui disparaît, le sens de l'histoire et notre attitude ambiguë vis-à-vis du passé.
Comment concilier action et rêve, vie et poésie ? Walter Benjamin pensait que l'art pouvait transformer le monde et changer la vie. D'où son intérêt pour le surréalisme dans trois textes fascinants des années 1920-1930 : "Le kitsch du rêve", "Le surréalisme, dernier instantané de l'intelligentsia européenne" et "Sur la localisation sociale actuelle de l'écrivain français", où ce philosophe passionné de littérature développe son célèbre concept d'illumination profane et explore les forces de la créativité contre le capitalisme.
"Donner une idée de ses convictions théoriques, de sa façon de converser, voire de son allure extérieure, importe bien plus que de dévider le fil de ses oeuvres dans l'ordre chronologique, en fonction de leur contenu, de leur forme et de leur efficace."
Extraites du premier essai de ce livre, ces lignes programmatiques indiquent déjà qu'il s'agit d'un ensemble vivant. La théorie du théâtre épique, la conception du Roman de Quat'sous, la question de "l'auteur comme producteur" se mêlent à des conversations, à des lettres, à des rencontres qui ont comme toile de fond les années 1930, l'exil, la montée du nazisme. Et dans ces années de crise aiguë, transparaît la synergie entre la pensée-Benjamin et la pensée-Brecht comme par exemple lorsque Benjamin fait du trauerspiel baroque l'ascendant du théâtre épique, ou lorsqu'il met en avant chez Brecht le geste, surtout le geste inapparent, infinitésimal, ne se situant pas dans la ligne d'attente.
Un dialogue des plus actuels entre deux grands esprits du XXe siècle : deux exilés, deux allemands, deux amis, dans une traduction nouvelle de Philippe Ivernel.
Pour l'écriture de N'oublie pas le meilleur, Walter Benjamin a délaissé ses formes habituelles pour faire appel aux genres très prolifiques que sont le conte et le récit. Des réflexions gustatives, oniriques, philosophiques... Chaque histoire contient des éléments connus ou familiers, suscitant un sentiment de sécurité et de confiance pour celui qui la lit. Walter Benjamin amène ensuite, doucement, son lecteur dans un univers de réflexion plus complexe, moins reconnu...
On retrouve là l'intérêt de Walter Benjamin pour la dialectique du choc : ses récits et histoires confrontent la nostalgie des contes à l'ironie de la réalité actuelle, empreinte du pessimisme de la Seconde Guerre Mondiale. Histoires, récits a été rédigé parallèlement à deux oeuvres importantes de Walter Benjamin : Sens Unique (1928) et Enfance Berlinoise (1932-1938), paru aux éditions de L'Herne au début de l'année 2012.
Walter Benjamin est sur le point d'embarquer quand un kamikaze se fait exploser à quelques mètres de lui. Violemment projeté en arrière, il découvre hébété qu'il a perdu une jambe. Nous sommes le 22 mars 2016, il est 7 h 58 à l'aéroport de Bruxelles. Autour de lui, des corps brûlés, un homme décapité... Une scène apocalyptique. Amené à l'hôpital dans un état critique - il a perdu énormément de sang -, les médecins parviendront tout de même à le sauver. Débute alors le récit d'une reconstruction, les longs mois d'hospitalisation, les opérations, la rééducation... Walter doit mener un combat quotidien, contre ses angoisses, ses idées noires, réapprendre à vivre dans ce nouveau corps, s'autoriser à aimer aussi...Un témoignage qui touche par son exemplarité et la capacité de résilience de son auteur.
Aujourd'hui, Walter Benjamin - qui partait pour Israël ce jour-là voir sa fille - a noué une amitié très forte avec son sauveur Hassan, un musulman. En quête de réponses, il est parti à la rencontre des jeunes de Molenbeek, pour comprendre qui ils sont. Et il se rend régulièrement dans le service où il a été soigné pour insuffler aux patients gravement handicapés l'espoir et l'envie de se battre.
Ce serait un leurre de croire que ce texte, parce qu'il est l'un des rares écrits de fiction que nous ait laissés Walter Benjamin, consiste seulement en une description brillante du carnaval niçois. Certes, le narrateur regarde passer le corso en ce jour de Mardi gras - mais pas en simple spectateur amusé, comme la foule qui suit les chars. Pour lui, cette manifestation publique est l'occasion de nouvelles réflexions sur l'art du divertissement, et les déguisements chatoyants se révèlent autant de symboles à décrypter...
We must see to it that we put the best of ourselves in our letters; for there is nothing to suggest that we shall see each other again soon. So wrote Walter Benjamin to Gretel Adorno in spring 1940 from the south of France, shortly before he took his own life.
The correspondence between Gretel Adorno and Walter Benjamin, published here in its complete form for the first time, is the document of a great friendship that existed independently of Benjamin's relationship with Theodor W. Adorno. While Benjamin, alongside his everyday worries, writes especially about those projects on which he worked so intensively in the last years of his life, it was Gretel Karplus-Adorno who did everything in her power to keep Benjamin in the world.
She urged him to emigrate and told him about Adorno's plans and Bloch's movements, thus maintaining the connection between the old Berlin friends and acquaintances. She helped him through the most difficult times with regular money transfers, and organized financial support from the Saar region, which was initially still independent from the Third Reich. Once in New York, she attempted to entice Benjamin to America with her descriptions of the city and the new arrivals from Europe though ultimately to no avail.
Inwiefern spielen inter- und transkulturelle Phänomene in Drama, Theater und Film eine Rolle und welche Funktionen nehmen sie dort ein? Diesen Fragen gehen die fachwissenschaftlichen und fachdidaktischen Beiträge des vorliegenden Bandes nach. Das Buch gliedert sich in drei Bereiche: Im ersten Teil werden im Rahmen von Grundlagenbeiträgen die Konzepte von Inter- und Transkulturalität verhandelt sowie Drama/Theater und Film in inter- und transkultureller Perspektive sowohl literaturwissenschaftlich als auch -didaktisch beleuchtet. Der zweite und dritte Teil widmen sich spezifischen Beispielen aus den Bereichen Drama und Theater sowie Film. Hier werden einzelne (mediale) «Texte» analysiert und konkrete Vorschläge für deren Einbezug in den Deutschunterricht gemacht.
Das Buch zeigt auf, wie Unternehmen ihre Arbeitgebermarke systematisch aufbauen und steuern knnen, um im Wettbewerb um Mitarbeiter erfolgreich zu sein. Neben den Grundlagen des Employer Brand Managements präsentieren die Autoren Methoden und Maßnahmen zur Entwicklung einer Employer Branding-Strategie, zur Kommunikation der Arbeitgebermarke und zur Erfolgskontrolle. Ergänzend zu den wissenschaftlichen Erkenntnissen enthält das Werk Fallstudien sowie eine Vielzahl anschaulicher Praxisbeispiele. Der Schwerpunkt liegt dabei auf der Rekrutierungsfunktion der Arbeitgebermarke.
Et si nous pouvions revivre le Paris d'autrefois... Et si la machine à remonter le temps existait vraiment ? Laissons-nous donc porter par la prose de G. Lenotre ou de Walter Benjamin pour bien se rendre compte que cette machine existe bel et bien. Une machine faite de mots et d'imaginaires, de sentiments et d'odeurs, d'accents, de paroles, de gens, de lieux, de rues, de monuments, de palais, un voyage dans le passé, dans le Paris d'autrefois et qui devient, peut-être, le plus sublime des voyages.
Sous la direction de Nicolas Polczynski, Contenant : « Histoire de Paris à travers ses rues, ses vestiges, ses palais et monuments » suivie de « Paris, capitale du XIXe siècle ». D'après les textes originaux de de G. Lenotre : « Le Louvre et les Tuileries » (Éditions Bernard Grasset, 1901) « Paris et ses fantômes » (Éditions Bernard Grasset, 1933) et « Paris qui disparaît » (Éditions Bernard Grasset, 1937) ainsi que suvis de l'essai intégral de Walter Benjamin « Paris, capitale du XIXe siècle ».
Format professionnel © Ink Book édition
The surviving correspondence between Walter Benjamin and Theodor W. Adorno.
This is the first time all of the surviving correspondence between Adorno and Benjamin has appeared in English.
Provides a key to the personalities and projects of these two major intellectual figures.
Offers a compelling insight into the cultural politics of the period, at a time of social and political upheaval.
An invaluable resource for all students of the work of Adorno and especially of Benjamin, extensively annotated and cross-referenced.
Le destin, la violence, la mort : écrits entre 1921 et 1929, les textes qui composent ce recueil (Critique de la violence, Destin et caractère, Le concept de destin dans le drame de la fatalité, Brèves ombres) contiennent en germe toute la philosophie de l'histoire de Walter Benjamin et poussent leurs ramifications jusque chez Michel Foucault et Giorgio Agamben. Ils nous parlent de nous, du pouvoir, de nos luttes.
Pendant son exil dans les années 1930, Walter Benjamin a travaillé au projet d'un livre composé à partir de ses souvenirs d'enfance resté complètement inédit jusqu'après sa mort. Il s'agit d'un texte autobiographique d'une très grande sensibilité lyrique et philosophique qui traite de la crise d'identité de Walter Benjamin, à travers le récit de son enfance. On y reconnait le positionnement successif de l'auteur en tant qu'Allemand, Français, Juif ou communiste. Sa lutte pour trouver son identité propre est empreinte du sentiment qu'aucune autre enfance que la sienne - si tourmentée pour trouver sa place dans le monde - n'aurait pu mieux exprimer cette nostalgie.
Enfance berlinoise permet d'éclairer le processus constructif de cette production autobiographique singulière qui oppose à la mémoire instinctive d'un Proust, une mémoire élaborée à la lumière de la réflexion théorique. Quelles sont les transformations que l'écriture de Benjamin opère dans le matériau biographique ? Comment ses souvenirs deviennent-ils des « images de pensée »? La préface de la présente édition permet de poser ces questions qui s'ouvrent sur l'expérience de la pensée et de la mémoire.