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Bernard Fauconnier
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"Pour l'artiste, voir c'est concevoir, et concevoir c'est composer. L'art est une religion. Son but est l'élévation de la pensée. Peindre d'après nature ce n'est pas copier l'objectif, c'est réaliser ses sensations. Tout se résume en ceci : avoir des sensations et lire la nature. Travailler sans souci de personne et devenir fort, tel est le but de l'artiste, le reste ne vaut même pas le mot de Cambronne."
Il se rue vers le motif. Paul Cézanne (1839-1906), c'est l'homme qui marche. Il installe son chevalet, écarquille les yeux, fouille le paysage pour lui arracher sa formule. Quand ça ne vient pas il hurle, détruit ses toiles inachevées. À Aix, à Paris, on se moque de lui, on l'insulte, on le prend pour un fou. Il feint l'indifférence, en souffre, brise ses amitiés, néglige ses amours, continue sur le chemin qu'il a choisi et que lui seul entrevoit : il sait qu'il est en train de réinventer la peinture. -
"Il y a beaucoup à faire sur la terre. Fais-le vite !"
Fils d'un père alcoolique et d'une mère tuberculeuse, Ludwig van Beethoven (1770-1827) n'avait guère d'autre solution pour échapper aux tares de son milieu que de devenir un génie. En ce temps où le romantisme né des Lumières et de la Révolution française est en pleine expansion, celui qui se qualifie lui-même de Tondichter (poète sonore) croit très vite en son destin. Ses dons sont éclatants, sa volonté inébranlable. Jeune compositeur, il suit les traces de Mozart et de Haydn. Homme mûr, il impose des compositions d'une hardiesse et d'une puissance qui choquent ses contemporains. Au crépuscule de sa vie, il écrit des oeuvres testamentaires d'une profondeur stupéfiante, qui préparent et annoncent le chemin de la musique pour les siècles à venir. -
"J'affirme que le monde des sens est à l'origine de toute compréhension humaine."
Marin, chasseur de phoques, boxeur, chauffeur, repasseur, mineur, correspondant de guerre, vagabond du rail, chômeur, clochard, Jack London (1876-1916) vécut dans sa courte existence plus de mille vies. Sa bibliographie, qui compte une cinquantaine de volumes, comprend des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre, des articles, des reportages, des discours enflammés au nom du socialisme. L'Appel de la forêt, Croc-Blanc, Construire un feu, Martin Eden, Le Talon de fer, autant de titres qui composent une oeuvre dans laquelle l'autobiographie et le combat pour la vie occupent une place primordiale. À l'aube de sa quarante et unième année, consumé par tous les excès, il décide de mettre fin à ses jours en s'administrant une dose mortelle de morphine. -
"L'âme humaine [...] est comparable à ces créatures fabuleuses - la Chimère, Scylla ou Cerbère - qui unissent en un seul corps les formes de plusieurs espèces d'êtres vivants."
Platon (env. 428 - 347 av. J.-C.) fait aujourd'hui figure de mythe. Fondateur de nombreux concepts dont nous sommes les héritiers, il apparaît comme le père de la philosophie moderne. Mais quel homme fut-il ? Remarquable par son physique athlétique et son esprit brillant, cet enfant de l'aristocratie athénienne se destinait à la politique ou aux arts. Sa rencontre avec Socrate bouleverse le cours de son existence. Rejetant dès lors la futilité de ses premiers penchants et condamnant les excès de la vie politique, il se voue corps et âme à la quête de la vérité. De son oeuvre, il nous reste vingt-huit écrits, qui ont traversé vingt-cinq siècles. De son vécu, bien peu de chose.
L'entreprise de Bernard Fauconnier soulève la question des sources : faute de pouvoir apporter une réponse ferme et limpide, l'auteur tente de retracer la ligne d'une vie qui, à bien des égards, fut exemplaire. -
J'aime les viandes juteuses, les eaux profondes, les styles où l'on en a plein la bouche, les pensées où l'on s'égare. La vie! la vie! bander, tout est là ! C'est pour cela que j'aime tant le lyrisme.
La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice : écrire. Peu d'artistes se confondent avec leur oeuvre à un point tel que leur existence semble s'effacer derrière la tâche à accomplir. Les 58 années que Flaubert passa sur cette terre n'ont rien de très romanesques : quelques voyages, des amours interrompues, peu d'intrigues carriéristes, aucun engagement politique sinon quelques coups de gueule antirévolutionnaires ou anticommunards, qu'un jugement rapide pourrait faire passer pour réactionnaires. Et pourtant cette vie est une aventure prodigieuse, celle d'une conscience toute entière tournée vers l'oeuvre à faire et la conquête de soi. Le mystère, peut-être, est que cette vie, comme l'écrivait Sartre, si plate, si terne, où les phrases sont des aventures, puisse susciter une telle fascination, et que cette expérience, pour l'essentiel, intérieure, prenne si souvent l'allure d'un combat épique. -
À la fin du XIXe siècle, le peintre Paul Cézanne abandonne sur le bord d'un chemin une toile figurant la montagne Sainte-Victoire en flammes. En août 1989, la Sainte-Victoire est dévastée par un incendie. Pour Sarah et Thomas, un couple dont l'union vacille, cet événement est la source d'une expérience essentielle : le passé qui resurgit, le leur et celui de ce coin de terre détruit. Ce roman est le récit d'une double quête : celle de ce tableau doté de pouvoirs étranges et celle de Thomas qui cherche aussi, à travers le monde et l'histoire de quelques vies, un sens à cette énigme.
Bernard Fauconnier est romancier. Il a également publié plusieurs biographies, parmi lesquelles Platon (Folio biographies, 2019). -
Benoît Ferrand, le narrateur, est écrivain et animateur d'une émission de radio à laquelle participent des personnalités du monde culturel. Il est depuis des années l'ami de Marc Sauguet, archéologue et écrivain, lui aussi, qui croit que, pour chaque être, existe un kaïros, dieu grec qui, dans une destinée, représente l'occasion à saisir, le moment opportun. Marc Sauguet donne rendez-vous à Benoît Ferrand : il croit avoir découvert le moyen de capter des voix contenues dans des objets anciens. Il demande à Benoît de l'inviter dans son émission afin de parler de cette découverte. Ils se quittent. Benoît, ce soir-là, reçoit un personnage douteux, un psychanalyste : le docteur Fernando Diez-Schmidt. L'émission tourne mal et Benoît apprend quelque temps plus tard que cet homme est le chef d'une secte appelée : les enfants de Kaïros... Le lendemain du week-end de Pâques, Sylvia, la femme de Marc, téléphone à Benoît pour lui apprendre que Marc a été retrouvé mort. En arrivant à l'hôpital, Benoît et Sylvia découvrent que le mort n'est pas Marc mais le docteur Fernando Diez-Schmidt. Il y a eu confusion car on a retrouvé, dans la poche du docteur, une carte de crédit appartenant à Marc... Marc a donc disparu. Sylvia confie à Benoît les écrits de Marc, un journal intime et le début d'un roman. Le narrateur entreprend avec Silvia un voyage dans le Sud de la France, pour tenter de retrouver Marc et de saisir le fin mot de cette histoire...
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Chacun sait que le grand écrivain Jacques Sinteuil, ancien ambassadeur au Vatican, est mort à 93 ans en 1991, entouré de l'affection des siens, dans sa propriété de la Brenne. Quelques années plus tard, en 1998, on s'apprête à fêter le centenaire de sa naissance.
A Paris, un notaire est sauvagement assassiné. En apprenant ce meurtre, Alexandre Marciac, biographe de Sinteuil et son fils spirituel, demande à rencontrer le policier chargé de l'enquête. En effet, quelques semaines auparavant, ce notaire lui avait remis un document étonnant : la dernière confession du vieil écrivain, qui tenait à ce que la célébration de son centenaire se déroulât selon ses voeux... Or l'histoire qu'Alexandre Marciac raconte au commissaire - ou qu'il revit du fond de son coma, car il est lui aussi, quelques jours plus tard, victime d'une tentative d'assassinat - est bien étrange.
Qui était donc Jacques Sinteuil ? Un paisible écrivain catholique, ou le diable en personne, membre d'une confrérie occulte et maître en coups tordus ? Quelle mission, outre celle d'écrire sa biographie, avait-il confiée à Alexandre ? Pourquoi son ultime confession, quand elle est révélée, provoque-t-elle des remous jusque dans les plus hautes sphères de l'Eglise et de l'Etat ? Quel jeu jouent les enfants Sinteuil qui cherchent à récupérer l'héritage paternel ?
Enquête policière à la construction labyrinthique, traversée du siècle d'un homme doté de pouvoirs inquiétants, Esprits de Famille est aussi le portrait satirique d'un monde hanté par l'obsession du pouvoir et du complot, un théâtre où faux policiers, écrivains de l'ombre, conseillers corrompus, écclésiastiques et théologiens s'agitent dans une comédie humaine qu'un narrateur construit et déconstruit avec jubilation. -
Solo
Bernard Fauconnier
- FeniXX réédition numérique (José Millas-Martin)
- 30 Novembre 2017
- 9782402208352
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.