François Hollande, une fois élu président de la République, a choisi de privilégier la politique sur le spectacle, le fond sur la forme, le temps long sur le temps court. Il fait aujourd'hui le pari que la raison et les résultats finiront par emporter l'adhésion des Français, dont la défiance n'a pourtant jamais été aussi grande vis-à-vis des gouvernants. Ce faisant, il oublie que la conviction est affaire d'expérience, de moment, de relation. La communication ne se réduit pas à l'explication. C'est un métier d'écoute, de langage, de contact. La sagesse ou l'audace d'une décision ne suffisent pas à captiver l'opinion. Seules sont remarquées les réactions, les paroles ou les postures qui sonnent juste. A trop ignorer les ressorts de l'attachement, l'homme sans com' s'expose à perdre son pari, quand bien même sa politique tiendrait ses promesses.
Denis Pingaud décrypte pour nous les erreurs et les manques dans la communication du début du quinquennat de François Hollande qui expliquent, pour une part, son déficit de popularité.
Dans un entretien exclusif, le Président répond à l'auteur et explique, pour la première fois, son analyse personnelle de la communication, les ajustements qu'il a opérés depuis son élection et sa vision du dialogue avec le pays.
Denis Pingaud est président de la société Balises, conseil en stratégie d'opinion et de communication. Il enseigne la communication politique à Sciences Po. (@pingaud)
L'extrême gauche veut-elle faire perdre la gauche ? Son succès électoral, fondé sur un discours protestataire et radical, obère les chances d'une alternance politique à court ou moyen terme. La famille de gauche est désormais coupée en deux.D'un côté, les taupes. Ce sont les militants de la contestation, héritiers d'une longue tradition révolutionnaire. Portés par les courants anti-libéraux et altermondialistes, ils sont tentés par le gaucho-électoralisme.De l'autre, les éléphants. Ce sont les futurs candidats à l'élection présidentielle de 2007, éclaireurs d'une social-démocratie moderne. Tétanisés par l'échec de Jospin en 2002, ils sont tentés par le marketing réformiste.Les Taupes et les Éléphants sonde le fossé qui se creuse entre les protagonistes à travers le récit des petites histoires et l'analyse des grands débats qui les opposent. Un essai pour mieux comprendre l'avenir de la gauche en France.
Il est temps que les sondeurs deviennent courageux.
Leurs méthodes seraient soi-disant fantaisistes ? Qu'ils ouvrent les portes de leurs centres de production aux curieux ! Ils n'ont rien à cacher.
Leur soumission aux médias les rendraient-ils suspects ? Qu'ils imposent leur propre analyse comme partie indissociable de leurs résultats ! Ils en sont les meilleurs pédagogues.
Leurs questions seraient discutables ? Qu'ils affrontent une critique publique contradictoire et éclairante ! Ils ont tout à y gagner.
Bref, il est temps que les sondeurs dévoilent leurs secrets, défendent leur expertise et s'enrichissent de la discussion.
Denis Pingaud est vice-président exécutif de l'institut OpinionWay. Il est membre du Conseil d'administration de la Fondation pour l'écologie politique et enseigne la communication politique à Sciences-Po. (twitter)
Les patrons et la gauche ne s'aiment pas, mais ils sont condamnés à vivre ensemble. Depuis le 10 mai 1981, une formidable partie de bras de fer oppose le pouvoir politique au pouvoir économique. De ce duel, les Français intéressés au premier chef ne perçoivent que les échos publics. Les patrons face à la gauche, c'est d'abord le feuilleton de quinze mois de contacts secrets, d'intrigues et d'affrontements. Les patrons face à la gauche, c'est aussi une plongée indiscrète à l'intérieur d'une forteresse mystérieuse, le CNPF : ses rouages, ses services spécialisés (presse, élections), ses experts, ses finances, ses leaders. Les patrons face à la gauche, c'est encore le jugement de vingt-cinq chefs d'entreprise sur le gouvernement socialiste, du dirigeant de PME à Marcel Dassault, de Jean-Maxime Levêque à François Michelin et Antoine Riboud. C'est enfin le regard de P.-D.G. japonais, allemands et américains sur les capitaines d'industrie français.