Dans L'espace public (1962) Jürgen Habermas montrait comment à partir du XVIIIe siècle le principe de Publicité avait défini un nouvel espace politique au sein duquel s'opérait une médiation entre la société et l'État, sous la forme d'une "opinion publique" qui visait à transformer la nature de la domination. À travers les discussions publiques ayant pour objet des questions d'intérêt général, l'autorité politique était soumise au tribunal d'une critique rationnelle.
Mais bientôt, à l'heure des démocraties de masse, Habermas constatait (en 1990) que l'interpénétration des domaines privé et public conduisait à une manipulation de la Publicité par des groupes d'intérêts et à un singulier désamorçage de ses fonctions critiques subverties en un principe d'intégration.
Aujourd'hui, Habermas radicalise son analyse. Les réseaux sociaux effacent pour certains de leurs utilisateurs la délimitation constitutive entre sphère privée et sphère publique : chacun peut parler individuellement comme auteur d'une parole publique. Si dans l'espace public traditionnel, il fallait, pour devenir un tel auteur, se soumettre à la médiation des médias qui mesuraient la vérité, la rationalité et la cohérence logique de la parole, avec les réseaux sociaux la position d'auteur est immédiatement acquise pour chacun. Cette publicité immédiate de la parole intime et privée conduit à l'érosion des critères de rationalité.
"Maintenir une structure médiatique permettant à l'espace public de rester un espace inclusif et permettant à la formation de l'opinion et de la volonté publiques de conserver son caractère délibératif ne relève donc absolument pas du simple choix politique : il s'agit d'un impératif proprement constitutionnel."
Depuis l'apparition du platonisme chrétien dans l'empire romain, la discussion sur la foi et le savoir a façonné le développement ultérieur de l'héritage philosophique des Grecs. Dans cette discussion Jürgen Habermas trouve le fil directeur de sa généalogie d'une pensée postmétaphysique. Il montre comment la philosophie - en parallèle à la formation d'une dogmatique chrétienne dans les concepts philosophiques - s'est pour sa part approprié des contenus essentiels issus des traditions religieuses et s'est transformée en un savoir capable de fondation. C'est précisément à cette osmose sémantique que la pensée séculière qui succéda à Kant et à Hegel doit la thématique de la liberté rationnelle et les concepts fondamentaux de la philosophie pratique qui, jusqu'à aujourd'hui, se sont révélés déterminants. Alors que la cosmologie grecque a été déracinée, les contenus sémantiques d'origine biblique ont été transférés dans les concepts fondamentaux de la pensée postmétaphysique.
L'histoire de la philosophie peut être aussi envisagée comme une succession irrégulière de processus d'apprentissage provoqués de façon contingente. Une telle ' généalogie ' non seulement met en évidence ces contingences, mais elle met en lumière la nécessité d'un concept compréhensif de raison et la conception que la pensée philosophique se fait d'elle-même à l'aune de ce concept. Habermas élabore une conception dialectique de l'émancipation de la science par rapport à la théologie et du savoir par rapport à la foi. Et il encourage l'instauration d'une relation dialogique vis-à-vis de toutes les traditions religieuses. La pensée postmétaphysique se situe entre sciences et religion.
Depuis l'apparition du platonisme chrétien dans l'empire romain, la discussion sur la foi et le savoir a façonné le développement ultérieur de l'héritage philosophique des Grecs. Dans cette discussion Jürgen Habermas trouve le fil directeur de sa généalogie d'une pensée postmétaphysique. Il montre comment la philosophie - en parallèle à la formation d'une dogmatique chrétienne dans les concepts philosophiques - s'est pour sa part approprié des contenus essentiels issus des traditions religieuses et s'est transformée en un savoir capable de fondation. C'est précisément à cette osmose sémantique que la pensée séculière qui succéda à Kant et à Hegel doit la thématique de la liberté rationnelle et les concepts fondamentaux de la philosophie pratique qui, jusqu'à aujourd'hui, se sont révélés déterminants. Alors que la cosmologie grecque a été déracinée, les contenus sémantiques d'origine biblique ont été transférés dans les concepts fondamentaux de la pensée postmétaphysique.
L'histoire de la philosophie peut être aussi envisagée comme une succession irrégulière de processus d'apprentissage provoqués de façon contingente. Une telle ' généalogie ' non seulement met en évidence ces contingences, mais elle met en lumière la nécessité d'un concept compréhensif de raison et la conception que la pensée philosophique se fait d'elle-même à l'aune de ce concept. Habermas élabore une conception dialectique de l'émancipation de la science par rapport à la théologie et du savoir par rapport à la foi. Et il encourage l'instauration d'une relation dialogique vis-à-vis de toutes les traditions religieuses. La pensée postmétaphysique se situe entre sciences et religion.
Face aux progrès des biosciences, au développement des biotechnologies, au déchiffrement du génome, le philosophe ne peut plus se contenter des déplorations sur l'homme dominé par la technique. Les réalités sont là, qui exigent de lui qu'il les pense à bras-le-corps.
Désormais, la réponse que l'éthique occidentale apportait à la vieille question "Quelle vie faut-il mener ?" : "pouvoir être soi-même", est remise en cause. Ce qui était jusqu'ici "donné" comme nature organique par la reproduction sexuée et pouvait être éventuellement "cultivé" par l'individu au cours de son existence est, en effet, l'objet potentiel de programmation et de manipulation intentionnelles de la part d'autres personnes.
Cette possibilité, nouvelle à tous les plans : ontologique, anthropologique, philosophique, politique, qui nous est donnée d'intervenir sur le génome humain, voulons-nous la considérer comme un accroissement de liberté qui requiert d'être réglementé, ou comme une autorisation que l'on s'octroie de procéder à des transformations préférentielles qui n'exigent aucune autolimitation ?
Trancher cette question fondamentale en la seule faveur de la première solution permet alors de débattre des limites dans lesquelles contenir un eugénisme négatif, visant sans ambiguïté à épargner le développement de certaines malformations graves. Et de préserver par là même la compréhension moderne de la liberté.
La pensée du grand philosophe de l'école de Francfort, le "Kant du XXe siècle" est plus actuelle que jamais. Comment concilier l'universalité des principes sur lesquels reposent les Constitutions de nos sociétés avec la diversité des identités et avec les tendances centrifuges de la mondialisation, sources de fractures sociales ? Autrement dit : comment intégrer l'autre dans la communauté républicaine, fondée sur l'affirmation de l'égalité des droits et l'égal respect de chacun pour chacun, quand la force des choses conspire à dresser les uns contre les autres ? La réponse de Jürgen Habermas est fort audacieuse. Partisan résolu de l'intégration politique, en Europe notamment, convaincu que l'État-nation a fait son temps, attentif à la diversité culturelle, il défend ici un nouveau républicanisme à vocation mondiale susceptible de conjurer le double écueil du repli nationaliste et de la dilution du corps politique dans le marché mondial. Ouvrage paru en première édition française chez Fayard en 1998.
Produit de la centralisation monarchique et des révolutions modernes, l'État-nation apparaît aujourd'hui bien mal adapté à l'intégration économique mondiale.
Les eurosceptiques, qui en revendiquent l'héritage et affirment sa pérennité, redoutent l'ouverture des frontières et appellent au refus de la mondialisation des échanges.
Les eurolibéraux, qui se satisfont d'une Europe du Grand marché, n'ont que faire des structures politiques et se moquent des malheurs de nos Etats nationaux.
Les fédéralistes, qui revendiquent à la fois l'ouverture des frontières et la formation d'un espace politique intégré à l'échelle européenne, fondent leur position sur la nécessité d'élever le pouvoir politique à la hauteur de la puissance nouvelle de l'économie afin de lui faire contrepoids. Jürgen Habermas est de ceux-là, refusant tout à la fois le passéisme des premiers et l'aveuglement des seconds. Mais il va plus loin.
Poche de ceux qui militent en faveur d'une démocratie cosmopolitique, il réfléchit aussi dans ce livre aux conditions qu'il est nécessaire de mettre en oeuvre une régulation mondiale.
Né en 1929 près de Cologne, Jürgen Habermas est l'auteur d'une oeuvre considérable. On trouvera notamment chez Fayard : Après Marx (1985), Théorie de l'agir communicationnel (2 vol. 1987) et L'Intégration républicaine (1998).
Parcours, c'est en deux volumes une trentaine de textes de Jürgen Habermas, inédits pour la plupart, devenus introuvables en langue française pour les autres. Ils balisent l'évolution d'un des derniers philosophes contemporains de stature mondiale.
Le premier volume permet de comprendre comment Habermas, ancré dans la théorie critique de l'École de Francfort, justifie, dans le prolongement de sa Théorie de l'agir communicationnel, la nécessité de passer d'une théorie de la conscience à une théorie du langage. À l'heure de la philosophie postmétaphysique, cette ouverture au langage fait de l'activité communicationnelle le fondement de la société : elle est ce qui permet la compréhension intersubjective, seule à même de définir pour le monde vécu les normes sociales, les valeurs éthiques et les procédures de la politique délibérative.
Le tome deuxième élargit encore cette réflexion au thème des conditions de possibilité de la souveraineté populaire, à l'heure de la constitution de l'Europe, mais aussi de la revitalisation politique de la religion.
Le lecteur dispose avec cet ouvrage des clefs nécessaires à la compréhension d'une pensée essentielle de notre siècle.
Parcours, c'est en deux volumes une trentaine de textes de Jürgen Habermas, inédits pour la plupart, devenus introuvables en langue française pour les autres. Ils balisent l'évolution d'un des derniers philosophes contemporains de stature mondiale.
Le premier volume permet de comprendre comment Habermas, ancré dans la théorie critique de l'École de Francfort, justifie, dans le prolongement de sa Théorie de l'agir communicationnel, la nécessité de passer d'une théorie de la conscience à une théorie du langage. À l'heure de la philosophie postmétaphysique, cette ouverture au langage fait de l'activité communicationnelle le fondement de la société : elle est ce qui permet la compréhension intersubjective, seule à même de définir pour le monde vécu les normes sociales, les valeurs éthiques et les procédures de la politique délibérative.
Le tome deuxième élargit encore cette réflexion au thème des conditions de possibilité de la souveraineté populaire, à l'heure de la constitution de l'Europe, mais aussi de la revitalisation politique de la religion.
Le lecteur dispose avec cet ouvrage des clefs nécessaires à la compréhension d'une pensée essentielle de notre siècle.
L'Union européenne est-elle désormais contre la démocratie?
Avec l'épisode du référendum grec et l'effroi qui saisit tous les dirigeants de voir un peuple, auquel on avait imposé une cure problématique, entrer en résistance, la crise de la dette a révélé le déficit démocratique des institutions européennes. Jürgen Habermas nous alerte sur les risques que prend l'Europe à s'engager dans une voie 'postdémocratique' pour régler la question de la dette des pays de la zone euro.
L'union monétaire européenne ne disposant pas d'un contrôle supranational à sa mesure, les dirigeants allemand et français veulent une collaboration intergouvernementale renforcée. Le Conseil européen doit s'employer à la mettre en place. Ce changement en apparence minimal devrait se traduire par une perte progressive de contrôle des Parlements nationaux sur les lois de finances ; cette réforme insidieuse asphyxierait petit à petit le poumon de la démocratie à l'échelle nationale, sans que cette perte soit compensée au niveau européen.
Le processus grec ouvre-t-il le passage d'une Europe de gouvernement à une Europe de la 'gouvernance' - joli euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique, qui ne repose que sur le fondement faiblement légitimé des traités internationaux?
La 'démocratie d'un seul pays' n'est plus à même de se défendre contre les injonctions d'un capitalisme forcené, qui franchissent, elles, les frontières nationales. Il faut avancer vers et dans la constitution de l'Europe, pour que les peuples regagnent des latitudes d'action au niveau supranational, sans pour autant sacrifier la démocratie.
La crise de l'Europe des gouvernements doit conduire à la constitution d'une Europe des peuples.
Telle est la conviction de Jürgen Habermas dans ce petit traité de démocratie, vif, tonique et constructif.
Does a global economy render the traditional nation-state obsolete? Does globalization threaten democratic life, or offer it new forms of expression? What are the implications of globalization for our understanding of politics and of national and cultural identities?
In The Postnational Constellation, the leading German philosopher and social theorist J?rgen Habermas addresses these and other questions. He explores topics such as the historical and political origins of national identity, the catastrophes and achievements of "the long twentieth century," the future of democracy in the wake of the era of the nation-state, the moral and political challenges facing the European Union, and the status of global human rights in the ongoing debate on the sources of cultural identity. In their scope, critical insight, and argumentative clarity, the essays in The Postnational Constellation present a powerful vision of the contemporary political scene and of the challenges and opportunities we face in the new millennium.
Those unfamiliar with Habermas's theoretical work will find in this volume a lucid and engaging introduction to one of the world's most influential thinkers. For readers familiar with Habermas's writings, The Postnational Constellation provides an invaluable application of his social and political theories to current political realities.
On the occasion of Habermas's 80th birthday, the German publisher Suhrkamp brought out five volumes of Habermas's papers that spanned the full range of his philosophical thought, from the theory of rationality to the critique of metaphysics. For each of these volumes, Habermas wrote an introduction that crystallized, in a remarkably clear and succinct way, his thinking on the key philosophical issues that have preoccupied him throughout his long career. This new book by Polity brings together these five introductions and publishes them in translation for the first time. The resulting volume provides a unique and comprehensive overview of Habermas's philosophy in his own words.
In the five chapters that make up this volume, Habermas discusses the concept of communicative action and the grounding of the social sciences in the theory of language; the relationship between rationality and the theory of language; discourse ethics; political theory and problems of democracy and legitimacy; and the critique of reason and the challenge posed by religion in a secular age. The volume includes a substantial introduction by Jean-Marc Durand-Gasselin, which offers a synoptic view of the development of Habermas's thought as a whole followed by concise accounts of his contributions in each of the areas mentioned. Together they provide the reader with the necessary background to understand Habermas's distinctive and original contribution to philosophy.
Philosophical Introductions will be an indispensable text for students and scholars in philosophy and in the humanities and social sciences generally, as well as anyone interested in the most important developments in philosophy and critical theory today.
In his recent writings on religion and secularization, Habermas has challenged reason to clarify its relation to religious experience and to engage religions in a constructive dialogue. Given the global challenges facing humanity, nothing is more dangerous than the refusal to communicate that we encounter today in different forms of religious and ideological fundamentalism. Habermas argues that in order to engage in this dialogue, two conditions must be met: religion must accept the authority of secular reason as the fallible results of the sciences and the universalistic egalitarianism in law and morality; and conversely, secular reason must not set itself up as the judge concerning truths of faith. This argument was developed in part as a reaction to the conception of the relation between faith and reason formulated by Pope Benedict XVI in his 2006 Regensburg address. In 2007 Habermas conducted a debate, under the title `An Awareness of What Is Missing', with philosophers from the Jesuit School for Philosophy in Munich. This volume includes Habermas's essay, the contributions of his interlocutors and Habermas's reply to them. It will be indispensable reading for anyone who wishes to understand one of the most urgent and intractable issues of our time.
Recent developments in biotechnology and genetic research are raising complex ethical questions concerning the legitimate scope and limits of genetic intervention. As we begin to contemplate the possibility of intervening in the human genome to prevent diseases, we cannot help but feel that the human species might soon be able to take its biological evolution in its own hands. `Playing God' is the metaphor commonly used for this self-transformation of the species, which, it seems, might soon be within our grasp.
In this important new book, Jürgen Habermas - the most influential philosopher and social thinker in Germany today - takes up the question of genetic engineering and its ethical implications and subjects it to careful philosophical scrutiny. His analysis is guided by the view that genetic manipulation is bound up with the identity and self-understanding of the species. We cannot rule out the possibility that knowledge of one's own hereditary factors may prove to be restrictive for the choice of an individual's way of life and may undermine the symmetrical relations between free and equal human beings.
In the concluding chapter - which was delivered as a lecture on receiving the Peace Prize of the German Book Trade for 2001 - Habermas broadens the discussion to examine the tension between science and religion in the modern world, a tension which exploded, with such tragic violence, on September 11th.
Translated by Ciaran Cronin. In the midst of the current crisis that is threatening to derail the historical project of European unification, Jürgen Habermas has been one of the most perceptive critics of the ineffectual and evasive responses to the global financial crisis, especially by the German political class. This extended essay on the constitution for Europe represents Habermas's constructive engagement with the European project at a time when the crisis of the eurozone is threatening the very existence of the European Union. There is a growing realization that the European treaty needs to be revised in order to deal with the structural defects of monetary union, but a clear perspective for the future is missing. Drawing on his analysis of European unification as a process in which international treaties have progressively taken on features of a democratic constitution, Habermas explains why the current proposals to transform the system of European governance into one of executive federalism is a mistake. His central argument is that the European project must realize its democratic potential by evolving from an international into a cosmopolitan community. The opening essay on the role played by the concept of human dignity in the genealogy of human rights in the modern era throws further important light on the philosophical foundations of Habermas's theory of how democratic political institutions can be extended beyond the level of nation-states.
Now that the question of Europe and its future is once again at the centre of public debate, this important intervention by one of the greatest thinkers of our time will be of interest to a wide readership.
`There is no alternative to postmetaphysical thinking': this statement, made by Jürgen Habermas in 1988, has lost none of its relevance. Postmetaphysical thinking is, in the first place, the historical answer to the crisis of metaphysics following Hegel, when the central metaphysical figures of thought began to totter under the pressure exerted by social developments and by developments within science. As a result, philosophy's epistemological privilege was shaken to its core, its basic concepts were de-transcendentalized, and the primacy of theory over practice was opened to question. For good reasons, philosophy `lost its extraordinary status', but as a result it also courted new problems. In Postmetaphysical Thinking II, the sequel to the 1988 volume that bears the same title (English translation, Polity 1992), Habermas addresses some of these problems. The first section of the book deals with the shift in perspective from metaphysical worldviews to the lifeworld, the unarticulated meanings and assumptions that accompany everyday thought and action in the mode of `background knowledge'. Habermas analyses the lifeworld as a `space of reasons' - even where language is not (yet) involved, such as, for example, in gestural communication and rituals. In the second section, the uneasy relationship between religion and postmetaphysical thinking takes centre stage. Habermas picks up where he left off in 1988, when he made the far-sighted observation that `philosophy, even in its postmetaphysical form, will be able neither to replace nor to repress religion', and explores philosophy's new-found interest in religion, among other topics. The final section includes essays on the role of religion in the political context of a post-secular, liberal society. This volume will be of great interest to students and scholars in philosophy, religion and the social sciences and humanities generally.
Habermas describes Knowledge and Human Interests as an attempt to reconstruct the prehistory of modern positivism with the intention of analysing the connections between knowledge and human interests. Convinced of the increasing historical and social importance of the natural and behavioural sciences, Habermas makes clear how crucial it is to understand the central meanings and justifications of these sciences. He argues that for too long the relationship between philosophy and science has been distorted. In this extraordinarily wide-ranging book, Habermas examines the principal positions of modern philosophy - Kantianism, Marxism, positivism, pragmatism, hermeneutics, the philosophy of science, linguistic philosophy and phenomenology - to lay bare the structure of the processes of enquiry that determine the meaning and the validity of all our statements which claim objectivity. This edition contains a postscript written by Habermas for the second German edition of Knowledge and Human Interests.
In this new collection of recent essays, Habermas takes up and pursues the line of analysis begun in The Philosophical Discourse of Modernity. He begins by outlining the sources and central themes of twentieth-century philosophy, and the range of current debates. He then examines a number of key contributions to these debates, from the pragmatic philosophies of Mead, Perice and Rorty to the post-structuralism of Foucault. Like most contemporary thinkers, Habermas is critical of the Western metaphysical tradition and its exaggerated conception of reason. But he cautions against the temptation to relinquish this conception altogether. In opposition to the radical critics of Western philosophy, Habermas argues that postmetaphysical thinking can remain critical only if it preserves the idea of reason while stripping it of its metaphysical trappings. Habermas contributes to this task by developing further his distinctive approach to problems of meaning, rationality and subjectivity. This book will be of particular interest to students of philosophy, sociology and social and political theory, and it will be essential reading for anyone interested in the continuing development of Habermas's project.
This volume brings together Habermas's key writings on language and communication. Including some classic texts as well as new material which is published here for the first time, this book is a detailed and up-to-date introduction to Habermas's formal pragmatics, which is a vital aspect of his social theory. Written from 1976 to 1996, the essays show the extent to which formal pragmatics underpins Habermas's theory of communicative action. They are presented in chronological order, so that the reader can trace developments and revisions in Habermas's thought. The volume includes a critical discussion of Searle's theory of meaning, and Richard Rorty's neopragmatism. It concludes with Habermas's recent defence of his theory of communicative action, in which he reaffirms his view that interpretative understanding inescapably involves evaluation. This book will be an indispensable text for students and academics who want a clear and accessible introduction to the development of Habermas's theory of communication and its relation to his broader social and political theory.
In this important new book, Jürgen Habermas takes up certain fundamental questions of philosophy. While much of his recent work has been concerned with issues of morality and law, in this new work Habermas returns to the traditional philosophical questions of truth, objectivity and reality which were at the centre of his earlier classic book Knowledge and Human Interests.
How can the norms that underpin the linguistically structured world in which we live be brought into step with the contingency of the development of socio-cultural forms of life? How can the idea that our world exists independently of our attempts to describe it be reconciled with the insight that we can never reach reality without the mediation of language and that 'bare' reality is therefore unattainable?
In Knowledge and Human Interests Habermas answered these questions with reference to a weak naturalism and a transcendental-pragmatic realism. Since then, however, he has developed a formal pragmatic theory which is based on an analysis of speech acts and language use. In this new volume Habermas takes up the philosophical questions of truth, objectivity and reality from the perspective of his linguistically-based pragmatic theory. The final section addresses the limits of philosophy and reassesses the relation between theory and practice from a perspective that could be described as 'post-Marxist'.
This volume, now available in paperback as well, by one of the world's leading philosophers will be essential reading for students and scholars of philosophy, social theory and the humanities and social sciences generally.
This important new volume brings together Habermas' key writing on religion and religious belief. Habermas explores the relations between Christian and Jewish thought, on the one hand, and the Western philosophical tradition on the other. In so doing, he examines a range of important figures, including Benjamin, Heidegger, Johann Baptist Metz and Gershom Scholem.
In a new introduction written especially for this volume, Eduardo Mendieta places Habermas' engagement with religion in the context of his work as a whole. Mendieta also discusses Habermas' writings in relation to Jewish Messianism and the Frankfurt School, showing how the essays in Religion and Rationality, one of which is translated into English for the first time, foreground an important, yet often neglected, dimension of critical theory. The volume concludes with an original extended interview, also in English for the first time, in which Habermas develops his current views on religion in modern society.
This book will be of great interest to students and scholars in theology, religious studies and philosophy, as well as to all those already familiar with Habermas' work.
Here, for the first time in English, is volume one of Jurgen Habermas's long-awaited magnum opus: The Theory of Communicative Action. This pathbreaking work is guided by three interrelated concerns: (1) to develop a concept of communicative rationality that is no longer tied to the subjective and individualistic premises of modern social and political theory; (2) to construct a two-level concept of society that integrates the 'lifeworld' and 'system' paradigms; and (3) to sketch out a critical theory of modernity that explains its sociopathologies in a new way. Habermas approaches these tasks through a combination of conceptual analyses, systematic reflections, and critical reconstructions of such predecessors as Marx and Weber, Durkheim and Mead, Horkheimer and Adorno, Schutz and Parsons. Reason and the Rationalization of Society develops a sociological theory of action that stresses not its means-ends or teleological aspect, but the need to coordinate action socially via communication. In the introductory chapter Habermas sets out a powerful series of arguments on such foundational issues as cultural and historical relativism, the methodology of Verstehen, the inseparabilty of interpretation from critique. In addition to clarifying the normative foundations of critical social inquiry, this sets the stage for a systematic appropriation of Weber's theory of rationalization and its Marxist reception by Lukacs, Horkheimer and Adorno. This is an important book for degree students of philosophy, sociology and related subjects.
In this wide-ranging work, now available in paperback, Habermas presents his views on the nature of the social sciences and their distinctive methodology and concerns. He examines, among other things, the traditional division between the natural sciences and the social sciences; the characteristics of social action and the implications of theories of language for social enquiry; and the nature, tasks and limitations of hermeneutics. Habermas' analysis of these and other themes is, as always, rigorous, perceptive and constructive.
This brilliant study succeeds in highlighting the distinctive characteristics of the social sciences and in outlining the nature of, and prospects for, critical theory today.
In this important volume Habermas outlines the views which form the basis of his critical theory of modern societies. The volume comprises five interlocking essays, which together define the contours of his theory of communication and of his substantive account of social change.
'What is Universal Pragmatics?' is the best available statement of Habermas's programme for a theoryof communication based on the analysis of speech acts. In the following two essays Habermas draws on the work of Kohlberg and others to develop a distinctive account of moral consciousness and normative structures. 'Toward a Reconstruction of historical Materialsim' takes these issues further, offering a wide-ranging reconstruction of Marx's historical materialsim understood as a theory of social evolution. The final essay focuses on the question of legitimacy and on the legitimation problems faced by modern states.
This book is essential reading for anyone concerned with the key questions of social and political theory today.
