Buenos Aires, juillet 1952. Ricardo Klement accueille sa femme et ses trois enfants, tout juste débarqués d'Europe. De loin, la scène de retrouvailles est touchante. Mais elle se déroule en Argentine, sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et Ricardo Klement n'est qu'un nom d'emprunt... Derrière ce patronyme se cache Adolf Eichmann, logisticien de la Solution finale qui a trouvé refuge à Buenos Aires deux ans auparavant et adopté l'identité d'un « simple » éleveur de lapins et un membre discret de la communauté. Au coeur de cette capitale argentine où se croisent en silence anciens SS et Juifs ayant fui l'Allemagne nazie pour échapper à l'horreur, il mène une existence paisible... Pourtant, personne n'ignore son identité, son passé, ses idées et la violence qu'il porte en lui. Comment est-ce possible ? Ariel Magnus nous transporte dans cette réalité argentine cauchemardesque qu'il connaît si bien et livre un roman aussi fascinant que dérangeant. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud.
Roman ludique, historique, familial, d'espionnage... Une partie d'échecs avec mon grand-père est tout cela à la fois. C'est surtout un surprenant récit qui plonge au coeur du destin d'un immigré, Heinz Magnus, grand-père de l'auteur certainement à l'origine de sa vocation d'écrivain. Fuyant le fascisme allemand en 1937, Heinz se retrouve à Buenos Aires. Par la grâce de l'imagination de son petit-fils, il va devenir le héros d'un tournoi d'échecs international se déroulant sur un paquebot, côtoyant des personnages réels ou inventés. Hommage à Stefan Zweig, le livre est une traversée romanesque érudite à la Vila-Matas, aussi facétieuse que touchante.