Combien vaut une vie détruite par le terrorisme en France ?
Dans un document inédit et bouleversant, le journaliste Mathieu Delahousse dévoile les dessous de l'indemnisation des victimes d'attentats terroristes.
Depuis 2015, 225 millions d'euros ont été versés à 6 324 personnes frappées par des attentats sur le sol français. Les enveloppes accordées suivent des cheminements méconnus et soulèvent des tabous douloureux. Combien pour la perte d'un proche ? Combien pour des crises d'angoisse et des nuits pleines de cauchemars ? Ou pour un traumatisme qui empêche de reprendre le travail ?
Durant deux ans, Mathieu Delahousse a exploré la façon dont se jaugent les vies brisées par les attentats. Seul à suivre, pour la première fois, les audiences du nouveau « juge de l'indemnisation des victimes d'attentats terroristes » et en recueillant la parole de dizaines de rescapés, il nous fait découvrir le roman noir de ces procédures toujours insatisfaisantes. Des comptes d'apothicaires engendrent des malaises infinis. Des malentendus terribles s'exacerbent. Des courages insoupçonnés s'éveillent, tandis que des profiteurs n'hésitent plus à se glisser parmi les réelles victimes... Heureusement que des juges, figures rassurantes de Marianne trop longtemps absentes auprès des endeuillés, viennent remettre un peu d'ordre dans des procédures qui semblent inspirées à la fois de Kafka et de Courteline.
Ils sont à peine majeurs et se sont rêvés djihadistes. Ils sont
en prison et déjà sur le point d'en sortir. Ils ont voulu combattre la
France. Elle doit à la fois les punir, s'en protéger et les réintégrer.
Celle-ci a 19 ans et a tenté de « monter à Paris » pour aller « tuer
des gens » et faire « pire qu'au Bataclan ». Celui-là a quitté sa famille
pour la Syrie, d'où il est revenu, plein de haine, décidé à frapper
son propre pays. Ceux-là s'aimaient en France, mais s'imaginaient un
avenir meilleur au coeur de l'État Islamique.
Leur point commun est d'avoir entrepris le pire, et d'avoir échoué.
Revenus vivants, sans gloire ni martyre, tous sont poursuivis pour
association de malfaiteurs terroristes. Ils posent à la justice l'énigme
de leur parcours, du mépris de soi à la détestation des autres, de
l'illusion d'une vie meilleure à l'appel du mal radical.
La justice découvre en eux à la fois des enfants et des ennemis
de la société française.
En nous emmenant au coeur des audiences, Mathieu Delahousse
élève chaque enquête au rang d'un récit véritable. Il ne nous
épargne aucune des questions auxquelles le juge devra répondre
en quelques heures. Il nous fait participer à cette justice rendue en
notre nom et pour notre avenir.
Mathieu Delahousse est grand reporter spécialiste des affaires
judiciaires. Il a déjà publié plusieurs ouvrages, notamment La
chambre des innocents (Flammarion, 2017), consacré aux victimes
d'erreurs judiciaires.
La salle d'audience, nichée au coeur du palais de justice de Paris, semble totalement secrète.
Chaque mois, en petit comité, sont examinées ici des histoires d'hommes et de femmes incarcérés par erreur dans des prisons françaises et totalement blanchis. Parfois, un chèque en forme d'excuses officielles leur est remis. Pas toujours, tant les règles sont strictes. Audience après audience, en ces lieux pesants, des parties judiciaires d'une cruauté glaçante se succèdent.
Quel tarif pour dédommager la privation de liberté de ces victimes broyées par la justice? Quelle réparation pour leurs blessures intimes et profondes? Entre erreurs authentiques et innocences incertaines, que décider ?
Durant une année entière, Mathieu Delahousse est parti à la rencontre de ceux auxquels notre système judiciaire a volé une part de vie, et a tenté de capter leurs révoltes étouffées. Dans ce huis clos oppressant, on cherche, parfois en vain, l'humanité des gens de justice et la sincérité des innocentés. Et l'on croise tant d'existences qui nous ressemblent que l'on en ressort bouleversé.
Le 2 avril 2013, Jérôme Cahuzac se jette à l'eau. Avec des aveux aussi spectaculaires que son mensonge. Jamais, avant lui, un ministre de la République ayant atteint de si hautes fonctions n'avait provoqué un tel scandale fiscal. Le coup de tonnerre politique est d'une violence peu commune. L'enquête judiciaire, fort nourrie.
Cette tempête dissimule mal l'incroyable histoire des Cahuzac : comment un couple ayant fait fortune dans les implants capillaires s'est-il enfoncé dans la fraude ? Comment tous deux sont-ils passés aux aveux ? Comment leurs petits secrets ont-ils été mis à nu par l'enquête ?
S'appuyant sur des documents judiciaires inédits et sur la rencontre de témoins-clés du scandale, le récit du cas Cahuzac fait par Mathieu Delahousse est un curieux voyage dans l'affaire de fraude fiscale la plus retentissante de ces dernières années. Où l'on réalise à quel point Birdie, l'encombrant double de Jérôme Cahuzac - c'est aussi le nom de code du compte caché -, avait pris le pas sur l'ambitieux et rationnel homme politique qu'il voulait être. Et combien ce mensonge-là, aujourd'hui, se paie cash.
Cachettes extraordinaires, enveloppes discrètes, valises, liasses en nombre ou petit liquide pour échapper au fisc... Le cash est au coeur de tous les trafics et de toutes les affaires judiciaires.
Les saisies de billets de banque ont explosé ces dernières années. Face à des systèmes bancaires informatisés qui laissent trop de traces, les fraudeurs se sont remis à l'argent liquide. C'est une gigantesque partie de cache-cache qui se joue dans toutes les strates de la société.
Au travers de multiples dossiers judiciaires récents, cette enquête, riche de mille anecdotes, invite à une plongée vertigineuse dans un monde où l'argent liquide règne en maître. Argent des commerçants, ouvriers au « black », trafic de drogue, affaire Bettencourt, caisse noire du patronat... Les astuces du blanchiment sont sans limites. Les sommes, souvent colossales.
L'ampleur du phénomène amène à s'interroger. Question légère : par quelles autres mains que les miennes est donc passé le billet de banque que j'ai en poche ? Question plus fondamentale : doit-on vraiment continuer à diffuser les grosses coupures en euro si elles facilitent tant la vie des réseaux criminels ?