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Michel Agier
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L'étranger qui vient : repenser l'hospitalité
Michel Agier
- Seuil
- Débats
- 11 Octobre 2018
- 9782021397864
La condition d'étranger est appelée à se répandre. Mais la mobilité que l'on se plaît à célébrer se heurte aux frontières que les États-nations dressent face aux " migrants ", traités en ennemis plutôt qu'en hôtes.
Mis en demeure de pallier l'hostilité de leurs gouvernants, beaucoup de citoyens se sont retrouvés acculés à faire quelque chose : accueillir, nourrir ou transporter des voyageurs en détresse. Ils ont ainsi réveillé une vieille tradition anthropologique qui semblait endormie, celle de l'hospitalité. Cette façon d'entrer en politique par la petite porte de chez soi qu'on ouvre montre toutefois ses limites. Chaque hébergement est une goutte d'eau dans l'océan de l'errance globale et la faveur dont procèdent de tels gestes ne saurait durablement faire office de sauf-conduit.
Michel Agier nous invite à repenser l'hospitalité au prisme de l'anthropologie, de la philosophie et de l'histoire. S'il en souligne les ambiguïtés, il révèle aussi sa capacité à déranger l'imaginaire national. Car l'étranger qui vient nous demande de penser autrement la place de chacun et chacune dans le monde.
Michel Agier est anthropologue, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement et directeur d'études à l'EHESS. Il dirige le programme Babels (Agence nationale de la recherche, 2016-2018). Il a notamment publié Gérer les indésirables (Flammarion, 2008) et La Condition cosmopolite (La Découverte, 2013).
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La peur des autres : essai sur l'indésirabilité
Michel Agier
- Éditions rivages
- Philosophie Rivages
- 21 Septembre 2022
- 9782743657437
Si chacun peut faire le constat qu'il est relié à la planète entière et au sort de tous les humains et non-humains qui y vivent, partout la relance des politiques nationales de sécurité, voire d'immunité, l'encourage au repli sur soi, à l'indifférence et, plus encore, à la peur des autres. Ainsi naît l'indésirabilité. A l'heure de la globalisation, l'étranger n'existe plus que sous la forme de l'indésirable. Tout ce qui est désirable est rendu proche, acceptable et vite familier, le reste est dérangeant, jetable, et peut être abandonné.
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Le besoin d'empathie n'a jamais été aussi grand, à hauteur de la réponse nécessaire à la peur de l'autre et aux appels à son rejet, dans les urnes tout comme dans la rue. Ce que peut en dire l'anthropologue (ou l'ethnologue, c'est-à-dire l'anthropologue lorsqu'il mène ses enquêtes de terrain) n'est pas de l'ordre du jugement, de l'indignation ou de la compassion. C'est le récit d'une expérience : le monde vu depuis le lieu qu'occupent celles et ceux que Michel Agier rencontre, sur son « terrain ». Tout commence donc par la décision d'une rencontre, puis d'un échange et enfin d'une description du monde sans début ni fin, comme un exercice à la fois utile, permanent et accessible à toutes et tous. Tout ce qu'il peut comprendre, le savoir qu'il peut produire et transmettre, l'anthropologue le doit à l'histoire renouvelée d'une rencontre et d'une relation qui s'établit avec le monde qu'il découvre. Une relation qui, par méthode, le conduit vers l'empathie, seul moyen d'échapper aux préjugés et aux idées reçues.
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Vivre avec des épouvantails ; le monde, les corps, la peur
Michel Agier
- Premier parallèle
- 15 Octobre 2020
- 9782850610615
Le récit personnel d'un anthropologue, qui s'efforce, pas à pas, de discerner la manière dont le Covid a changé la manière dont nous faisons société.
" Les quelques mois de la pandémie de 2020 ont-ils changé le cours de l'histoire du présent ? De l'événement sans fin on est passé à la quotidienneté de l'anormal, à l'inquiétude permanente, puis à la nécessité d'apprendre à vivre dans l'incertitude.
Ce petit livre est un exercice : celui d'un anthropologue dont le terrain d'observation a semblé se dérober avant de réapparaître sous un tout autre jour et qui a décidé de faire état, patiemment, du changement qui s'est opéré, pour éviter de le laisser se perdre dans les oubliettes de l'histoire.
Il y a deux moments dans cette écriture, et deux parties dans le livre. L'une consiste à porter un regard à la fois présent et décalé sur le temps de l'événement, comme le ferait l'anthropologue sur n'importe quel événement. L'autre étape est plus systématiquement réflexive et s'éloigne du terrain pour interroger les grandes questions que cet événement nous a laissées et qui sont apparues au fil de l'enquête qui la précède. Ni un journal de " vie confinée ", ni une analyse définitive et surplombante du " monde d'après ", ce livre est plus simple et plus risqué, c'est une tentative d'anthropologie du monde contemporain et de ses désordres.
L'exercice a l'avantage de montrer que les questions des chercheurs en sciences sociales ne tombent pas du ciel pur des idées, ni ne sortent (seulement) de tours d'ivoire pleines de livres, mais viennent de leur existence réelle, vécue comme observateurs, comme citoyens, comme habitants, voisins ou travailleurs, et aussi, l'avait-on oublié que cela nous est revenu brutalement en pleine face, comme corps parmi d'autres millions de corps. "
Michel Agier
" Un livre important. " Laure Adler,
France Inter
" Il est des livres que l'on n'oublie pas tant ils nous accompagnent dans des périodes singulières et âpres. Le livre de l'anthropologue Michel Agier est de ceux-là. "
La Croix
" Ethnologue et anthropologue, directeur d'études à l'EHESS, Michel Agier, qui a beaucoup enquêté en Afrique et en Amérique latine, choisit ici Paris comme terrain, mais fait bien quelques retours en arrière – en suivant notamment les pistes ouvertes par Mikhaïl Bakhtine dans la culture populaire du Moyen-Âge – pour chercher, comme on le faisait jadis (carnaval, jeu, rire, candomblé...), les "épouvantails'. " Robert Maggiori,
Libération
" Ce livre aide à comprendre "ce qui arrive'. "
Siné Mensuel
" Une analyse fine de la situation sanitaire actuelle. "
France Inter -
D'avril 2015 à octobre 2016, jusqu'à dix mille migrants ont vécu dans des conditions extrêmement précaires au sein de la « Jungle » de Calais, suscitant autant de passions, de polémiques et de peurs que de solidarités. Michel Agier, reconnu internationalement pour ses travaux sur les migrants et les réfugiés dans le monde, a réuni des personnalités multiples (sociologues, architecte, associatif...) pour fournir les clés de compréhension de l'événement Calais - un objet politique, médiatique et symbolique inédit. Car toutes les indignations dont la Jungle a été l'objet, toutes les violences physiques et morales contre ses habitants et toutes les solidarités qui l'ont aidée à tenir forment un « concentré » de questions qui traversent aujourd'hui le monde aux prises avec la mobilité : comment se définit un « nous » local, national et européen face aux « autres » et à soi-même ? Comment peut-on - ou non - réinventer l'hospitalité à partir des camps ? Quel avenir s'invente dans ces lieux de mise à l'écart et d'exception qui finissent par ressembler à des occupations et à de nouveaux espaces politiques ?
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Refugies, sinistres, sans-papiers - vol01 - politiques de l'exception
Michel Agier
- Editions l'harmattan
- 5 Janvier 2012
- 9782296481220
Les textes réunis dans ce hors-série par Michel Agier, anthropologue et directeur de recherche à l'EHESS, décrivent les formes de la mise à l'écart du rejet des étrangers et autres indésirables - de l'Europe à l'Afrique du nord et au Proche Orient, de l'Afghanistan à l'Amérique latine. Ils mettent également en évidence les conflits, tensions et révoltes dont ces situations d'exception sont le lieu.
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La condition cosmopolite ; l'anthropologie à l'épreuve du piège identitaire
Michel Agier
- La découverte
- 7 Mars 2013
- 9782707176837
Réflexion sur l'anthropologie aujourd'hui, ce livre de Michel Agier invite le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière, conçue ici comme ce qui nous fait humains en instituant la place et l'existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Lieu de passage, la frontière est instable, mouvante, sans cesse négociée.
La mondialisation libère les uns et oppresse les autres. Et dans cette partition du monde, chacun est renvoyé à une identité prétendument essentielle et " vraie ". D'où un véritable " piège identitaire ", négation de l'autre et de sa subjectivité, parfois justifié par l'anthropologie - à l'opposé de sa vocation humaniste et critique. Face à ce défi, le regard contemporain sur le monde doit être repensé, en dépassant le relativisme culturel et ses " ontologies " identitaires. Dans ce livre, Michel Agier prend une position résolument " décentrée ", invitant le lecteur à reconsidérer les sens et les usages de la frontière : lieu de passage, instable et sans cesse négociée, elle nous fait humains en instituant la place et l'existence sociale de chacun tout en reconnaissant celles des autres. Le mur est son contraire : il incarne le piège identitaire contre l'altérité. Cette enquête sur l'état du monde et sa violence, sur les frontières et les murs, sur le sens des mots (" identité ", " civilisation ", " race ", " culture ") propose ainsi une réflexion originale sur la condition cosmopolite, figure à double face : d'un côté, l'étranger absolu, global et anonyme, que dessinent les politiques identitaires sous des traits effrayants ; de l'autre, le sujet-autre, celui qui venant de l'extérieur de " mon identité ", m'oblige à penser tout à la fois au monde, à moi et aux autres. En plaidant pour la validité de l'approche anthropologique, Michel Agier cherche ici à dépasser le piège identitaire, à montrer que d'autres manières de penser sont possibles. Réapprendre à passer les frontières où se trouve l'autre, à les reconnaître et à les fréquenter, est devenu l'un des enjeux majeurs de notre temps. -
The migration crisis of recent years has elicited a double response: on the one hand, many states have responded by tightening border controls, in an attempt to restrict population movements, while on the other hand many citizens have responded by welcoming new arrivals, offering them shelter, food and whatever help they could provide. By so doing, they have re-awakened an old form of anthropology that was long-considered to be dead - that of hospitality. In this book, Agier develops an original anthropology of hospitality that starts from the reality of hospitality as a social relationship, albeit an asymmetrical one, in which each party has rights and duties. He argues that, with the decline of state and religious support, hospitality is now making a comeback at individual and municipal levels but these local initiatives, while important, are insufficient to respond to the scale of migration in the world today. We need a new hospitality policy for the modern era, one that will regard hospitality as a right rather than a favour and will treat the stranger as a guest rather than as an alien or an enemy. This timely and original book will be of great interest to students and scholars in anthropology, sociology and the social sciences generally, and to anyone concerned with migration and refugees in the world today.
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The images of migrants and refugees arriving in precarious boats on the shores of southern Europe, and of the makeshift camps that have sprung up in Lesbos, Lampedusa, Calais and elsewhere, have become familiar sights on television screens around the world. But what do we know about the border places ? these liminal zones between countries and continents ? that have become the focus of so much attention and anxiety today, and what do we know about the individuals who occupy these places?
In this timely book, anthropologist Michel Agier addresses these questions and examines the character of the borderlands that emerge on the margins of nation-states. Drawing on his ethnographic fieldwork, he shows that borders, far from disappearing, have acquired a new kind of centrality in our societies, becoming reference points for the growing numbers of people who do not find a place in the countries they wish to reach. They have become the site for a new kind of subject, the border dweller, who is both ?inside? and ?outside?, enclosed on the one hand and excluded on the other, and who is obliged to learn, under harsh conditions, the ways of the world and of other people. In this respect, the lives of migrants, even in the uncertainties or dangers of the borderlands, tell us something about the condition in which everyone is increasingly living today, a ?cosmopolitan condition? in which the experience of the unfamiliar is more common and the relation between self and other is in constant renewal. -
For nearly two decades, the area surrounding the French port of Calais has been a temporary staging post for thousands of migrants and refugees hoping to cross the Channel to Britain. It achieved global attention when, at the height of the migrant crisis in 2015, all those living there were transferred to a single camp that became known as `the Jungle'. Until its dismantling in October 2016, this precarious site, intended to make its inhabitants as invisible as possible, was instead the focal point of international concern about the plight of migrants and refugees. This new book is the first full account of life inside the Jungle and its relation to the global migration crisis. Anthropologist Michel Agier and his colleagues use the particular circumstances of the Jungle, localized in space and time, to analyse broader changes under way in our societies, both locally and globally. They examine the architecture of the camp, reconstruct how everyday life and routine operated and analyse the mixed reactions to the Jungle, from hostile government policies to movements of solidarity. This comprehensive account of the life and death of Europe's most infamous camp for migrants and refugees demonstrates that, far from being an isolated case, the Jungle of Calais brings into sharp relief the issues that confront us all today, in a world where the large-scale movement of people has become, and is likely to remain, a central feature of social and political life.
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Esquisses d'une anthropologie de la ville ; lieux, situations, mouvements
Michel Agier
- Academia
- Anthropologie prospective
- 1 Septembre 2009
- 9782296504271
Michel Agier a enquêté pendant plusieurs années dans les quartiers périphériques, les établissements précaires et les campements, en Afrique noire, en Amérique latine et plus récemment en Europe. Il défend, dans cet ouvrage de synthèse, la possibilité, et
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Gérer les indésirables ; des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire
Michel Agier
- Flammarion
- Documents sciences humaines
- 13 Avril 2010
- 9782081235946
Selon les chiffres officiels, cinquante millions de personnes dans le monde sont victimes de déplacements forcés. Réfugiés, demandeurs d'asile, sinistrés, tolérés, déplacés internes..., les catégories d'exclus se multiplient, mais combien sont ignorées : retenus, déboutés, clandestins, expulsés...
Face à ce drame, l'action humanitaire s'impose toujours plus comme la seule réponse possible. Sur le terrain, pourtant, le dispositif mis en place rappelle la logique totalitaire : permanence de la catastrophe, urgence sans fin, mise à l'écart des indésirables, dispense de soins conditionnée par le contrôle, le filtrage, le confinement ! Comment interpréter cette trouble intelligence entre la main qui soigne et la main qui frappe ?
Après sept années d'enquête dans les camps, principalement africains, l'auteur révèle leur inquiétante ambiguïté et souligne qu'il est impératif de prendre en compte les formes de contestations et de détournements qui transforment les camps, les mettent en tension, en font parfois des villes et permettent l'émergence de sujets politiques.
Une critique radicale des fondements, des contextes et des effets politiques de l'action humanitaire. -
Trans' des existences frontalières
Michel Agier, Melanie Gouarier
- Puf
- Hors collection
- 30 Mars 2022
- 9782130827566
Une pensée de la binarité a produit, partout, des rapports de domination en même temps que des frontières figées. Or, les rapports de domination exercés sur le monde sont aujourd'hui plus souvent envisagés comme la raison de sa perte. Dans ce contexte déstabilisant, entraînant de grandes inquiétudes, l'anthropologie apparaît comme une science providentielle. Nous proposons de considérer la question trans au sein de situations où se rejouent et parfois se défont les binarités. Les phénomènes de passing de classe et de race ont ainsi contribué à remettre en cause les classifications et leurs limites, jusqu'au principe même de leur normativité. Terrain limite des « identités frontalières » (Miano), la question trans ouvre ainsi l'horizon d'une épistémologie nouvelle, qui est aussi une politique : celle de l'errance et de l'incertitude contre la fixité et la racine. Ce numéro de Monde commun analyse les incertitudes de la race et du genre, les dédramatise et les replace dans un débat public plus large et nécessaire sur les frontières.
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Multitude migrante : monde commun : des anthropologues dans la cité
Michel Agier, Carolina Kobelinsky
- Puf
- Hors collection
- 11 Septembre 2019
- 9782130818977
L'universitaire camerounais à New?York, le trader français à Londres, l'ouvrier népalais à Doha... sont autant de figures contemporaines de la mobilité. Le numéro? 3 de Monde commun met en évidence la dimension ordinaire, sans être anodine, de la migration. Au-delà de la singularité de chacune des situations, considérer ensemble cette multitude migrante -? plus de 250 millions de personnes vivant hors de leur pays de naissance ?- invite à penser le monde à partir des sites et situations de rencontre, cohabitation, coprésence, conflit ou collaboration. Ce numéro intègre les migrations de travailleurs à l'intérieur d'un vaste pays, comme c'est le cas en Inde, ou la migration comme devenir qui traverse la vie de celles et ceux qui aspirent au déplacement. Tous ces mouvements redessinent les frontières, qu'elles soient géopolitiques, sociales, culturelles. Comment les migrations s'inscrivent-elles durablement dans le tissu social?? Comment les sociétés fonctionnent-elles avec l'ouverture au monde et la mobilité comme principe??