La violence terroriste djihadiste telle que nous la connaissons aujourd'hui diffère de la guerre et du crime car non seulement elle viole les lois nationales et les lois de la guerre, mais elle brutalise aussi un accord partagé sur le monde. L'attentat fait voler en éclats l'unité phénoménologique du monde et génère ainsi le défi nouveau d'une hétérogénéité radicale et le sentiment inédit d'une perte de confiance généralisée. Pourtant, c'est en référence à des formes juridiques antérieures que l'on continue de la penser. De là, l'enjeu de forger des concepts appropriés : à la dialectique de la guerre et de l'état d'exception, nous proposons de substituer celle d'une épreuve démocratique qui met sous pression (stress) la Constitution et les institutions. Les armes à opposer au terrorisme ne sont donc pas seulement guerrières, policières ou procédurales. Elles résident aussi dans notre capacité à résister et à cultiver une vertu démocratique : la sérénité, qui n'a pas les mêmes implications pour les institutions et pour les personnes.
Ce premier volumede la série Rabinal et la vallée moyenne du Chixoy, publié en 1979 dans le cadre des cahiers de la RCP 500, rassemble six articles. Après la présentation géomorphologique de la zone d'étude par Pierre Usselmann, les chapitres 2 et 6 sont consacrés à la description du peuplement de la vallée du Chixoy : peuplement préhispanique pour le premier (estimation démographique d'Alain Ichon, basée sur l'état de conservation des vestiges archéologiques), actuel pour le second (étude de Denise Douzant Rosenfeld sur les hameaux de Rio Negro et de Chicruz). Les chapitres 3 à 5 sont des études historiques et ethnologiques. Nicole Percheron retrace l'histoire des confréries religieuses, depuis leur fondation jusqu'à la fin de la période coloniale (chapitre 3). Michel Bertrand analyse le fonctionnement de deux petites haciendas : San Miguel Chicaj et El Pilar, respectivement liées aux cofradías et à l'église de Rabinal (chapitre 4). Alain Breton, enfin, montre comment les 16 confréries religieuses de Rabinal sont devenues les bases de l'organisation sociale du village (chapitre 4).