Un économiste part en voyage en Europe en espérant que la distance prise avec la France lui révélera les atouts de son pays. C'est l'inverse qui se produit. Au sud, la Grèce a été décimée par la crise mais le pays commence à se reconstruire. Le Portugal et l'Espagne retrouvent peu à peu l'esprit entrepreneurial des grandes découvertes. À l'est, Autrichiens, Suisses et Allemands considèrent qu'ils ont réglé le problème du chômage. Au nord, les Britanniques se sont attaqués à la question de la pauvreté en mettant en place une immense réforme éducative. Les Hollandais ont réformé de fond en comble leur système de santé. Les Danois, peuple le plus heureux au monde, entendent faire de leur pays un paradis pour les entreprises pour revenir rapidement au plein-emploi. Les Suédois ont sauvé leurs retraites. Dans tous ces pays, les débats politiques sont rudes, sans concession. On désigne les problèmes et on essaie de les régler, avec plus ou moins de bonheur. La France, elle, préfère fermer les yeux et refoule ses difficultés, continuant de vanter en pilotage automatique son hôpital, ses écoles, ses monuments ou ses infrastructures. Les Français ne sont pas déprimés parce qu'ils sont moins intelligents, moins travailleurs ou moins innovants, mais parce qu'ils manquent de lucidité.
« C'est l'histoire d'un aveuglement. D'une évolution dont les élites politiques refusent de prendre acte, mais que les principaux intéressés (la majorité des Français !) subissent et ressentent dans leur chair. Notre pacte social avait fait la part belle aux classes moyennes. On imagine encore que l'essentiel de la population doit travailler dans une entreprise ou dans la fonction publique, et peut, année après année, bénéficier de rémunérations de plus en plus élevées. On doit pouvoir accéder au crédit, s'acheter une voiture, puis un logement. Commençons par un appartement et puis ensuite, pourquoi pas, nous déménagerons pour une maison. On travaille, on progresse, quand on est malade, la sécu rembourse, et le versement des retraites est assuré. On ressemble peu ou prou à ses voisins, à ses cousins, à ses anciens camarades d'école : on ne se refuse pas grand-chose, on râle contre le niveau trop élevé des impôts ou des prix à la rentrée scolaire, on pense aux vacances d'été plusieurs mois à l'avance.
Eh bien, braves gens, préparez-vous à entendre ce que vous ne voulez pas entendre. Attendez-vous à vous voir asséner la dure vérité des faits et des chiffres : ce modèle est mort. La classe moyenne, ciment du lien social, se délite. »
Au-delà du constat, l'auteur nous donne les clés pour affronter ce nouveau moment de l'histoire économique et sociale de la France. Si les entreprises et l'État ont un rôle évident à jouer, c'est dans l'éducation que se construit notre avenir.
Croire en l'économie de demainÀ l'heure où la crise hante les esprits, voici un livre optimiste et stimulant pour nous redonner confiance en l'avenir. Pour Nicolas Bouzou, l'économie mondiale ne traverse ni une crise si une dépression durable mais une formidable transition vers un avenir plus libre et plus prospère. Ce qui est assimilé à une crise est en fait une mue, le remplacement d'une société par une autre. Selon lui, nous assistons à une sorte de tsunami de croissance : les nanotechnologies, la biologie, les énergies renouvelables, l'intelligence artificielle vont bouleverser le monde plus que l'ont fait l'imprimerie, la machine à vapeur ou l'électricité... Les organisations qui ne s'adaptent pas disparaîtront : grandes entreprises, assurance-maladie, Éducation nationale... En revanche, ceux qui survivent connaîtront d'ici quinze ans un monde d'abondance et de liberté. À la lumière de la grande Histoire, mais aussi de l'histoire de la pensée économique et politique, l'ouvrage tente de dégager les clés qui permettent de survivre dans un environnement si chahuté et d'atteindre l'autre rive :
- Croire dans le progrès
- Préférer la nouveauté à la tradition
- Dépasser nos peurs
- Ne pas gaspiller nos ressources en protégeant l'ancien
- Ne pas avoir peur de faire des erreurs mais toujours veiller à les corriger.