Alors que le débat public est aujourd'hui corrompu par le conformisme, la superstition voire le complotisme paranoïaque, Nicolas Bouzou appelle au retour de la méthode et de la raison dans l'élaboration de notre politique. La France vit aujourd'hui dans la passion, et a oublié la raison. Elle est devenue le seul pays où l'on refuse de nommer les problèmes avant de pouvoir commencer à les régler : dénoncer l'illettrisme chez les salariés, c'est les traiter d'incultes ; vouloir réformer l'indemnisation des chômeurs, c'est les faire passer pour des fainéants ; considérer le bac pour ce qu'il est, c'est-à-dire un gouffre financier inutile, c'est remettre en cause un rite... Et les Français sont responsables : ils élisent des dirigeants qui leur donnent ce qu'ils veulent entendre ! La droite utilise la peur, la gauche la jalousie...
Aujourd'hui, nous devons faire un choix. Oui, on peut revenir au plein-emploi. Oui, on peut réformer l'école et l'université dans le sens de l'excellence. À condition de soigner notre refoulement. Rien ne nous empêche de le faire, sauf... notre incapacité à penser notre avenir.
Si elle renoue avec sa véritable tradition qui est celle du débat rationnel, la France redeviendra le pays de la prospérité et du plaisir de vivre.
Face aux mutations de notre monde, Nicolas Bouzou prône le progressisme conservateur : faire de la famille, la culture classique et l'esthétique les pivots autour desquels doit s'organiser notre entrée dans l'avenir. Notre monde est en pleine mutation. L'économie change : de nombreux emplois sont créés, mais beaucoup disparaissent. Les façons de travailler évoluent : le salariat laisse progressivement la place au travail indépendant. Les concepts philosophiques sont bousculés : comment réguler la sélection des embryons qui est déjà une réalité ?
Un nouveau monde naît, en remplacement d'un ancien qui s'effondre, source d'angoisse qui fait le lit des extrémismes politiques de toutes obédiences et plus généralement de ceux qui serinent que " c'était mieux avant ".
L'antidote à ces fondamentalismes est d'entrer dans ce nouveau monde en sauvant ce qu'il y avait de meilleur dans l'ancien pour éviter l'effondrement de notre civilisation occidentale. C'est enseigner aux enfants le code informatique, mais aussi le grec et le latin. C'est les laisser jouer sur des jeux vidéo de réalité augmentée, mais leur faire découvrir Bach et Vivaldi. C'est accepter la famille recomposée, mais interdire à de futurs parents de choisir à la carte la couleur des yeux de leur bébé. C'est à partir de ces principes simples (être réformateur sur l'économie et conservateur sur les valeurs) que doivent se construire les programmes politiques alternatifs à ceux des extrêmes réactionnaires. C'est la seule façon de réconcilier les peuples avec leur avenir.