Bureaucratie, droit à la paresse, conformisme, fin de la méritocratie... l'économiste Nicolas Bouzou dénonce le nivellement par le bas de notre société de « l'à-peu-près » et appelle à renouer avec le génie français. Pourquoi les salaires sont-ils si bas?? Pourquoi doit-on attendre plusieurs semaines pour consulter un médecin?? Pourquoi risque-t-on des coupures d'électricité?? Pourquoi ne pouvons-nous rentrer chez nous la nuit en toute sécurité?? Pourquoi les écoles de certains villages ferment-elles des classes?? Les Français veulent des réponses à leurs questionnements, bien légitimes dans un pays où la sphère publique est si développée et les prélèvements obligatoires si lourds. Exigeants, ils demandent le meilleur en matière de pouvoir d'achat, de santé, d'écologie, d'éducation, de sécurité. Pourtant, nous explique Nicolas Bouzou, notre pays ne se donne pas les moyens de cette excellence : nous sommes victimes du syndrome de « l'a-peu-près ». La France ne tombe pas mais elle se laisse aller. Des solutions existent ! Il est temps de retrouver la voie de la créativité, de l'investissement et de l'excellence, la seule qui soit conforme à l'idée que l'on devrait se faire du «?génie français?».
"L'économiste Nicolas Bouzou défend avec force les nouvelles formes de relations amoureuses et de procréation qui, loin de tuer la famille, en font la valeur sûre de demain.
Le capitalisme de l'hyperchoix fait de nous des enfants gâtés ne supportant plus la frustration ; des consommateurs, des employés, des électeurs structurellement infidèles. D'où notre difficulté à vivre en couple - cette institution qui encadre notre liberté et gêne notre individualisme - et le succès des applications de rencontres. Sommes-nous pour autant condamnés à l'infidélité et au divorce ? Faut-il être célibataire pour être heureux ?
La PMA, la GPA et surtout l'extraordinaire progrès des biotechnologies modifient également notre rapport aux enfants et la façon dont nous procréons. Existe-t-il pour autant un risque d'« enfants sur commande » ? Ou au contraire une peur de procréer et un déclin démographique ?
Mêlant économie, démographie et philosophie, Nicolas Bouzou démontre que la liberté sexuelle, l'extension de la PMA et la génétique nous offrent de nouvelles opportunités pour construire des familles basées sur l'amour. Dans cette période de destruction-créatrice inédite par son ampleur et sa vitesse, le couple et la famille sont peut-être même la « maison » la plus solide et la plus rassurante qui soit. Les conservateurs inquiets peuvent être rassurés : la famille résiste à tous les assauts. La modernité ne la tue pas, elle la renforce. Le XXIe siècle pourrait être celui de l'« amour augmenté ». C'est entre nos mains."
Alors que le débat public est aujourd'hui corrompu par le conformisme, la superstition voire le complotisme paranoïaque, Nicolas Bouzou appelle au retour de la méthode et de la raison dans l'élaboration de notre politique. La France vit aujourd'hui dans la passion, et a oublié la raison. Elle est devenue le seul pays où l'on refuse de nommer les problèmes avant de pouvoir commencer à les régler : dénoncer l'illettrisme chez les salariés, c'est les traiter d'incultes ; vouloir réformer l'indemnisation des chômeurs, c'est les faire passer pour des fainéants ; considérer le bac pour ce qu'il est, c'est-à-dire un gouffre financier inutile, c'est remettre en cause un rite... Et les Français sont responsables : ils élisent des dirigeants qui leur donnent ce qu'ils veulent entendre ! La droite utilise la peur, la gauche la jalousie...
Aujourd'hui, nous devons faire un choix. Oui, on peut revenir au plein-emploi. Oui, on peut réformer l'école et l'université dans le sens de l'excellence. À condition de soigner notre refoulement. Rien ne nous empêche de le faire, sauf... notre incapacité à penser notre avenir.
Si elle renoue avec sa véritable tradition qui est celle du débat rationnel, la France redeviendra le pays de la prospérité et du plaisir de vivre.
Un économiste part en voyage en Europe en espérant que la distance prise avec la France lui révélera les atouts de son pays. C'est l'inverse qui se produit. Au sud, la Grèce a été décimée par la crise mais le pays commence à se reconstruire. Le Portugal et l'Espagne retrouvent peu à peu l'esprit entrepreneurial des grandes découvertes. À l'est, Autrichiens, Suisses et Allemands considèrent qu'ils ont réglé le problème du chômage. Au nord, les Britanniques se sont attaqués à la question de la pauvreté en mettant en place une immense réforme éducative. Les Hollandais ont réformé de fond en comble leur système de santé. Les Danois, peuple le plus heureux au monde, entendent faire de leur pays un paradis pour les entreprises pour revenir rapidement au plein-emploi. Les Suédois ont sauvé leurs retraites. Dans tous ces pays, les débats politiques sont rudes, sans concession. On désigne les problèmes et on essaie de les régler, avec plus ou moins de bonheur. La France, elle, préfère fermer les yeux et refoule ses difficultés, continuant de vanter en pilotage automatique son hôpital, ses écoles, ses monuments ou ses infrastructures. Les Français ne sont pas déprimés parce qu'ils sont moins intelligents, moins travailleurs ou moins innovants, mais parce qu'ils manquent de lucidité.
« C'est l'histoire d'un aveuglement. D'une évolution dont les élites politiques refusent de prendre acte, mais que les principaux intéressés (la majorité des Français !) subissent et ressentent dans leur chair. Notre pacte social avait fait la part belle aux classes moyennes. On imagine encore que l'essentiel de la population doit travailler dans une entreprise ou dans la fonction publique, et peut, année après année, bénéficier de rémunérations de plus en plus élevées. On doit pouvoir accéder au crédit, s'acheter une voiture, puis un logement. Commençons par un appartement et puis ensuite, pourquoi pas, nous déménagerons pour une maison. On travaille, on progresse, quand on est malade, la sécu rembourse, et le versement des retraites est assuré. On ressemble peu ou prou à ses voisins, à ses cousins, à ses anciens camarades d'école : on ne se refuse pas grand-chose, on râle contre le niveau trop élevé des impôts ou des prix à la rentrée scolaire, on pense aux vacances d'été plusieurs mois à l'avance.
Eh bien, braves gens, préparez-vous à entendre ce que vous ne voulez pas entendre. Attendez-vous à vous voir asséner la dure vérité des faits et des chiffres : ce modèle est mort. La classe moyenne, ciment du lien social, se délite. »
Au-delà du constat, l'auteur nous donne les clés pour affronter ce nouveau moment de l'histoire économique et sociale de la France. Si les entreprises et l'État ont un rôle évident à jouer, c'est dans l'éducation que se construit notre avenir.
Face aux mutations de notre monde, Nicolas Bouzou prône le progressisme conservateur : faire de la famille, la culture classique et l'esthétique les pivots autour desquels doit s'organiser notre entrée dans l'avenir. Notre monde est en pleine mutation. L'économie change : de nombreux emplois sont créés, mais beaucoup disparaissent. Les façons de travailler évoluent : le salariat laisse progressivement la place au travail indépendant. Les concepts philosophiques sont bousculés : comment réguler la sélection des embryons qui est déjà une réalité ?
Un nouveau monde naît, en remplacement d'un ancien qui s'effondre, source d'angoisse qui fait le lit des extrémismes politiques de toutes obédiences et plus généralement de ceux qui serinent que " c'était mieux avant ".
L'antidote à ces fondamentalismes est d'entrer dans ce nouveau monde en sauvant ce qu'il y avait de meilleur dans l'ancien pour éviter l'effondrement de notre civilisation occidentale. C'est enseigner aux enfants le code informatique, mais aussi le grec et le latin. C'est les laisser jouer sur des jeux vidéo de réalité augmentée, mais leur faire découvrir Bach et Vivaldi. C'est accepter la famille recomposée, mais interdire à de futurs parents de choisir à la carte la couleur des yeux de leur bébé. C'est à partir de ces principes simples (être réformateur sur l'économie et conservateur sur les valeurs) que doivent se construire les programmes politiques alternatifs à ceux des extrêmes réactionnaires. C'est la seule façon de réconcilier les peuples avec leur avenir.
Pourquoi tant d'intellectuels se complaisent-ils dans cette joie mauvaise qu'est le pessimisme ?
Pourquoi ne voit-on plus les progrès considérables accomplis par nos sociétés en termes d'espérance de vie, de santé, de conditions de travail ?
Pourquoi avons-nous peur de la troisième révolution industrielle - cette convergence spectaculaire de l'intelligence artificielle, de l'informatique et de la robotique ?
Pourquoi nous laissons-nous envahir par les scénarios catastrophe, les théories complotistes, les fausses nouvelles ?
Pourquoi ne croit-on plus en l'Europe ?
Pourquoi un tel manque de confiance dans l'avenir ?
Dans ce livre événement, le philosophe Luc Ferry et l'économiste Nicolas Bouzou répondent à ces questions qui nous concernent tous, nous et nos enfants.
Ils unissent leurs voix pour appréhender le monde qui vient, et énoncer les conditions qui permettront à la sagesse de l'emporter sur la folie.
Ils nous exhortent à ne pas céder au pessimisme ambiant et à relever avec courage et lucidité les nouveaux défis du XXIe siècle
Un livre aussi limpide que puissant.
Et si la crise tuait le jacobinisme ?
Voici des échanges entre Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, et l'économiste Nicolas Bouzou à propos de l'acte III de la régionalisation. Au-delà de leurs appartenances politiques respectives, les deux hommes ont souhaité montrer que la poursuite de la décentralisation de l'État entamée en 1982 était une nécessité en ces temps de crise.
À l'heure où l'on s'interroge sur les compétences, difficiles à cerner, des différentes collectivités locales et de l'État, il est temps de renforcer le pouvoir des territoires et de redéfinir le rôle de chaque acteur sur le terrain, à commencer par celui de l'État. Cette clarification est urgente. Elle doit redonner force et courage à tous ceux qui ont compris que, face à la crise, le centralisme n'était pas la solution.
Non, ce n'était pas mieux avant ! Luc Ferry s'associe à Nicolas Bouzou, essayiste et économiste, pour dresser un portrait de notre société contemporaine et mesurer le chemin parcouru au cours des deux derniers siècles. L'innovation est une destruction créatrice qui bouleverse les ordres établis, et devient un facteur de peur et d'incertitude, pourtant les bénéfices réels et potentiels doivent être reconnus.
S'il reste bien des défis à relever dans un monde à la complexité croissante, il est d'autant plus nécessaire de s'extraire des cycles d'apathie défaitistes et réactionnaires majoritairement à l'oeuvre dans les perspectives intellectuelles et médiatiques d'aujourd'hui.
Et c'est ainsi armés de lucidité confiante que Luc Ferry et Nicolas Bouzou proposent des réponses argumentées à nos enjeux économiques et sociaux pour se réapproprier l'avenir.
Lola Caul-Futy & Patrick Frémeaux
Contenu :
Partie 1 Était-ce mieux avant ?
Partie 2 La fin du travail ?
Patrie 3 La fin du capitalisme ?
Partie 4 Gouverner les démocraties
Partie 5 Bonheur et quête de sens
D'où vient la faible confiance des jeunes Français en l'avenir, alors que leurs conditions de vie sont généralement supérieures à celles de bien d'autres, pourtant plus optimistes ? Que faire pour favoriser la meilleure réalisation possible des talents de chacun ? Croisant les enseignements des comparaisons internationales et des données économiques ou sociales les plus récentes avec une réflexion de fond sur les conditions inédites auxquelles les jeunes sont aujourd'hui confrontés, ce rapport en tire une approche nouvelle des problèmes de la jeunesse : les mesures originales qu'il propose s'inscrivent dans une politique plus large d'équité entre les générations, propre à renforcer notre foi en l'avenir. Économiste, Nicolas Bouzou dirige le cabinet de conseil Asterès. Il enseigne à l'École de droit et de management de Paris-II-Assas et est vice-président du Cercle Turgot. Philosophe, Luc Ferry est président délégué du Conseil d'analyse de la société.