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Prix
Péter Nádas
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L'holocauste comme culture : discours et essais
Imre Kertész
- Babel
- Essais, documents
- 1 Novembre 2023
- 9782330188269
Peu après la chute du mur de Berlin, au moment où il rencontre pour la première fois une véritable reconnaissance publique pour son oeuvre littéraire, Imre Kertész a commencé à s'exprimer aussi sous forme de discours et d'essais sur la signification éthique et culturelle de l'Holocauste.
Ces textes, entièrement imprégnés par son expérience de survivant et témoin de l'univers concentrationnaire mais qui regardent alors plus largement vers une nouvelle Europe en construction, sont terribles de pertinence. L'écrivain y dévoile déjà une inquiétude face à la certitude partagée par le plus grand nombre, dangereuse et erronée selon lui, que l'Histoire ne se répétera pas.
Ses analyses et avertissements sont toujours d'actualité : ils doivent nous alerter, aujourd'hui, sur les dérives de nos démocraties. -
"Je savais que si je franchissais cette frontière entre l'obscurité et la lumière, il n'y aurait plus de retour possible."
Un homme raconte ses pensées les plus intimes alors qu'il est victime d'une crise cardiaque dans la rue et qu'il est ramené à la vie au bout de trois minutes et demie. Il s'agit d'un récit captivant sur quelque chose d'effroyable et de tout à fait ordinaire, sur la douleur, la peur et l'acceptation, tout en s'avançant sur la ligne de crête qui sépare la vie de la mort.
Avec une immense précision, aucune sensiblerie et un humour plein de finesse, Nadas affronte ici la terrible image que nous a laissée Samuel Beckett : "Elles accouchent à cheval sur une tombe, le jour brille un instant puis c'est la nuit à nouveau" (En attendant Godot). Mais ce qui lui importe surtout, c'est la dimension absolument personnelle de la mort, c'est l'enfantement par chacun de sa propre mort, au sens où Rilke l'avait perçu, il y a un siècle : "Seigneur, donne à chacun sa propre mort. Enfantée de sa propre vie". -
Une chambre au sixième étage d'un immeuble. C'est la nuit.
L'homme est venu chez sa maîtresse pour lui annoncer la rupture, mais, aussitôt franchi le seuil, il sait qu'il n'en fera rien. Elle roule une cigarette de marijuana, ils fument. Alors que la femme s'abandonne sans complexe à l'effet de la drogue, l'homme est entraîné dans un gouffre, ses défenses s'effondrent et, dans une volute de lucidité sans illusions, il prend conscience de la fragilité mortelle de l'existence.
La structure musicale du récit, le rythme saccadé des phrases, la respiration physiquement perceptible du texte confèrent à l'ouvrage un effet envoûtant auquel il est impossible de se soustraire. -
Sous la photographie grandeur nature d'un jeune homme en maillot de bain, Klara et Szusza participent au grand nettoyage de la maison avec Joska. Sont-ce de simples domestiques ? Ou bien des personnages issus de son passé ?
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Un événement littéraire historique: une oeuvre monumentale, considérée par la critique mondiale comme "le Guerre et Paix du 21e siècle"." Il ne faut pas longtemps pour que l'oeil humain s'accommode aux ténèbres. " Chef d'oeuvre de Peter Nádas - dix-huit ans d'écriture, plus de cinq ans de traduction, une centaine de personnages, tout à la fois chaos total et structure absolue -, Histoires parallèles faisait scandale en Hongrie avant même sa publication et paraît à présent dans le monde entier. Balayant soixante ans d'une Europe livrée aux remugles de l'Histoire et aux bouleversements de la société, le livre fait se côtoyer les époques dans un écho sans cesse démultiplié. La barbarie nazie résonne, répercutée à l'infini, d'histoire en histoire, les corps se libèrent parfois, la parole demeure souvent trompeuse, le sexe entravé débonde dans l'ombre, impudique et brut. Mystérieux et complexe, le roman fonctionne comme une chambre d'écho, traversée de stridences et de grondements, Nádas joue de la langue comme d'une flûte à serpents, et le lecteur, tour à tour fasciné, épuisé, révulsé, est toujours irrésistiblement attiré par son chant complexe et puissant. Ambitieux, exigeant, profond et brûlant, le texte de Nádas crée un monde à la fois palpable et insaisissable, apparemment anarchique, mais infiniment structuré, irrémédiablement clos et démesurément libre.Péter Nádas est né à Budapest en 1942. A l'âge de dix-neuf ans, il débute des études de journalisme et de photographie. Entre 1965 et 1969, il est employé en qualité de rédacteur dans un magazine de Budapest. 1965 est aussi l'année au cours de laquelle ses premières histoires sont publiées dans le journal littéraire Uj Irás. Romancier, essayiste, dramaturge, sa réputation est immense et internationale. En 1995, son oeuvre est récompensée par le Prix de la littérature européenne, auparavant décerné à Doris Lessing, Milan Kundera ou Marguerite Duras. En France, les éditions Plon ont publié La Fin d'un roman de famille (1991, premier tome de la trilogie formée avec Le livre des mémoires et Histoires parallèles), Amour (2000), un recueil de nouvelles intitulé Minotaure (2005), série d'histoires courtes rédigées entre 1960 et 1970 qui font appel aux mythes et aux légendes. Mais c'est Le livre des mémoires, publié en 1998 et prix du meilleur livre étranger l'année suivante, qui a fait le tour du monde et rassemblé partout critique et public autour de lui.
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Ce qui luit dans les ténèbres : Souvenirs de la vie d'un narrateur
Péter Nádas
- Noir sur Blanc
- 4 Septembre 2025
- 9782889830572
À partir de détails qui le hantent, de fragments qui luisent dans l'obscurité du passé, de la mémoire, de l'inconscient, Péter Nádas a composé la plus singulière des autobiographies, à la fois dans sa forme et dans sa méthode, inspirée de l'interprétation freudienne des rêves. Images, textures, éclats de voix, mots-valises, autant d'éléments employés comme des clés pour comprendre (comprendre, c'est le maître-mot de cette oeuvre) les bouleversements de l'histoire et les forces, parfois très anciennes, qui agissent sur chacun de nous.
L'héritage libéral des Juifs assimilés d'Autriche-Hongrie, la Shoah, la petite enfance dans les ruines de Budapest, les parents juifs et communistes, la culture du secret et bientôt celle du mensonge, la mort de la mère, le suicide du père, la révolution de 1956, tout cela, l'infime et le monumental, nous est livré hors de tout principe chronologique, mais avec la pertinence indiscutable du geste d'un artiste.