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Dans la tempête virale
Slavoj Zizek
- Éditions Actes Sud
- Essais sciences humaines et politiques
- 1 Juillet 2020
- 9782330138837
Dans la solitude et l'enfermement, Slavoj Zizek observe ce qui est à l'oeuvre à l'échelle du monde. La pandémie a mis à nu ce que nous parvenons d'ordinaire à accepter ou à dissimuler : la barbarie à visage humain dans ses multiples formes. Il traque les virus idéologiques qui ont favorisé l'apparition et la dissémination du Covid-19, mais aussi ceux que la pandémie active ou réactive, les virus des fake news, des théories du complot, du racisme qui explose, etc. Il forme le voeu d'un autre type d'infection, propice à l'invention d'une société alternative. Une société qui ne pourra s'actualiser que dans la solidarité et la coopération. En un mot, un virus bénéfique qui nous contraindrait à des décisions éminemment politiques, radicalement neuves.
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Après la tragédie, la farce ! ou comment l'Histoire se répète
Slavoj Zizek
- Flammarion
- Champs
- 5 Octobre 2011
- 9782081278769
Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale ? Nous faut-il une autre preuve, demande Zizek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité ? Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, Zizek souligne.
à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. Le philosophe le plus dangereux d'Occident passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, humaine, trop humaine, d'un Berlusconi.
A ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme socialiste à l'occidentale et un capitalisme autoritaire à l'asiatique, Zizek rappelle qu'il existe une autre voie : il évoque la leçon de Lénine commencer à partir du commencement, encore et encore, questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime, et peut-être indépassable, horizon.
Après la tragédie, la farce ! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent. -
La subjectivité à venir ; essais critiques
Slavoj Zizek
- Flammarion
- Champs
- 22 Août 2011
- 9782081234734
L'analyse politique contemporaine ne peut faire l'impasse sur la culture de masse, qui est aujourd'hui l'un des champs de bataille idéologiques centraux de notre époque. De Richard Wagner à Mel Gibson, en passant par Matrix et Alfred Hitchcock, Slavoj Zizek explore l'imaginaire collectif occidental à partir des mutations subjectives à l'oeuvre dans l'art moderne, par le biais d'une pensée de l'esthétique qui ne s'embarrasse pas de hiérarchisation et ne se dissocie pas de la question politique et psychanalytique. Zizek, persuadé que la notion de subjectivité doit aujourd'hui être réinventée, tente de mieux comprendre la nouvelle donne subjective et idéologique. Le cybersexe, la psychanalyse, l'événement politique, l'opéra, le cinéma viennent nous rappeler la dimension toujours hautement problématique du rapport au réel.
« Inclassable, Zizek tient à une pensée, comme l'on disait jadis, essentiellement critique, qui ne fait grâce à aucun bord que ce soit, évoquant, dans ses meilleurs moments, les Minima moralia d'Adorno. En interrogeant de façon excessive, sinon injuste, le monde actuel, cet imprécateur nous pousse à agir sur lui pour le rendre plus vivable » (Patrice Bollon, Le Figaro littéraire). -
Après l'émancipation ; trois voix pour penser la gauche
Judith Butler, Ernesto Laclau, Slavoj Zizek
- Seuil
- L'Ordre philosophique
- 16 Mars 2017
- 9782021286496
Judith Butler, Ernesto Laclau, Slavoj ¿i¿ek : il n'est pas si courant de voir réunies trois figures majeures de la pensée critique contemporaine. Le livre est composé de trois séries d'essais au fil desquels la réflexion progresse sans éviter la confrontation des points de vue. Il donne ainsi à entendre plusieurs voix qui ont contribué à renouveler la compréhension que " la gauche " post-marxiste a d'elle-même : quelle identité politique pour la gauche après la fin de " l'essentialisme de classe " diagnostiqué par Laclau, au profit d'une compréhension plurielle des " demandes sociales " et de la construction d'une " hégémonie " sur celles-ci ? Faut-il abandonner le concept de lutte des classes ou, comme le propose ¿i¿ek, le retraduire pour mesurer sa pertinence contemporaine ? Comment les luttes autour des questions de " genre ", dont Butler a été une figure de proue théorique, ont-elles transformé notre compréhension de l'identité, du soi et de sa fragilité ?
Cette confrontation originale tente ainsi de dessiner les voies de possibles " contre-hégémonies " au règne du capitalisme financier et de préciser les contours d'une " démocratie radicale ".
Née en 1956, Judith Butler est professeur à l'université de Berkeley. Ses travaux ont eu une influence considérable sur le féminisme, la théorie queer et les études de genre.
Ernesto Laclau (1935-2014) est l'auteur d'Hégémonie et stratégie socialiste, rédigé avec Chantal Mouffe, considéré comme un texte fondamental du post-marxisme.
Né en 1949, Slavoj ¿i¿ek obtient une notoriété internationale avec la parution de The Sublime Object of Ideology (1989). Il est devenu une figure incontournable d'intellectuel non-conformiste.
Traduit de l'anglais par Philippe Sabot
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L'idée que le plus grand danger réside dans les différentes formes d'intolérance, de nature ethnique, religieuse ou sexuelle fait aujourd'hui consensus.
Mais doit-on forcément la partager ? Le modèle de tolérance multiculturelle dominant est-il si innocent que cela ? Il se pourrait bien, en fait, que se dissimule derrière ce principe d'indulgence un processus de dépolitisation généralisé, voire le glas de toute politique véritable, c'est-à-dire conçue comme production d'" universels concrets" aptes à donner un sens à notre agir. Le multiculturalisme dépolitisé est la nouvelle idéologie hégémonique du capitalisme global, partagée aussi bien par la droite que par la gauche.
Il est donc nécessaire de réaffirmer l'importance de la passion politique, fondée sur la discorde. Slavoj Zizek émet ici l'idée qu'une forte dose d'intolérance est nécessaire pour élaborer une critique pertinente de l'ordre présent des choses. Il est indispensable d'attaquer les prises de position multiculturelles défendues habituellement avec zèle, et de plaider pour une nouvelle politisation de l'économie.
La tolérance, il ne devrait même pas y avoir de maisons pour cela... -
Un spectre hante les intellectuels occidentaux, le sujet cartésien, prétendument dominateur, exploiteur de la nature et aveugle aux particularismes.
Ils ont beau se livrer officiellement une lutte à mort, tous sont unis en une Sainte-Alliance destinée à exorciser ce spectre : l'obscurantiste New Age et le déconstructionniste postmoderne ; le théoricien habermassien de la communication et le partisan heideggérien d'une pensée de l'Etre ; le scientifique cognitiviste et l'écologiste intégriste ; le (post) marxiste critique et la féministe. Le Sujet qui fâche s'engage au contraire à réaffirmer le sujet cartésien, à démontrer que l'attitude productiviste moderne ne constitue pas la réalisation de son potentiel profond.
Il ne propose pas un retour au cogito dans la forme sous laquelle cette notion a dominé la pensée moderne (le sujet pensant transparent à lui-même), mais tente de mettre en lumière son envers oublié, le noyau non reconnu du cogito, toujours en excès, très loin d'une image pacifiante du Soi. Slavoj Zizek entreprend une confrontation détaillée avec la tradition de l'idéalisme allemand, Heidegger, Kant, Hegel ; puis avec les quatre philosophes actuels qui, d'une manière ou d'une autre, ont pris Althusser pour point de départ avant de développer leur propre théorie de la subjectivité politique : Laclau, Balibar, Rancière et Badiou.
Enfin, il analyse le glissement déconstructionniste de la problématique du sujet vers celle de la multiplicité des positions subjectives et des modes de subjectivation, en discutant notamment la théorie de la formation du genre de Judith Butler. Mais la portée de ce livre n'est pas seulement philosophique. Il s'agit d'une intervention politique engagée, qui traite la question de notre époque : comment reformuler un projet politique anticapitaliste de gauche à l'époque où dominent le capitalisme mondialisé et son complément idéologique, le multiculturalisme libéral-démocrate ? -
La modernité a commencé et se terminera avec Hegel. Au cours des deux derniers siècles, la philosophie occidentale s'est développée dans l'ombre du philosophe de la transition historique vers la modernité et chaque nouveau penseur a essayé en vain de se soustraire à son influence. Aujourd'hui, alors que le capitalisme mondial menace de sombrer dans le chaos, nous entrons dans une nouvelle période de transition. C'est pourquoi il est impératif non pas seulement de revenir à Hegel, mais de répéter ses exploits et de surmonter ses limites. Grand oeuvre de Slavoj i ek, Moins que rien propose de relire Hegel à travers Lacan et vice versa. La psychanalyse et la dialectique hégélienne réapparaissent ainsi sous une forme nouvelle et inattendue qui permet de saisir les grands événements contemporains, du capitalisme global à la physique quantique. Slavoj i ek est l'auteur d'une oeuvre qui en fait l'un des philosophes les plus importants de sa génération. Traduit à travers le monde, il est notamment l'auteur, chez Fayard, de La Parallaxe (2008). Préface d'Alain Badiou
Traduit de l'anglais par Christine Vivier -
Aucun doute n'est plus permis : le système capitaliste global entre à toute vitesse dans sa phase terminale. Crise écologique mondiale, révolution biogénétique, marchandisation effrénée et croissance explosive des divisions sociales sont, selon Zizek, les quatre cavaliers de l'apocalypse à venir.
Mais la mort du capitalisme doit-elle entraîner, comme le croient beaucoup, la fin du monde ? Non. Il y a un espoir. Nos réponses collectives à la catastrophe correspondent précisément aux étapes du deuil décrites par la psychologue Elisabeth Kübler-Ross : déni, explosion de colère, tentatives de marchandage, puis dépression et, enfin, acceptation. C'est après avoir atteint le point zéro, après avoir traversé le traumatisme absolu que l'individu, devenu sujet, pourra discerner dans la crise l'occasion d'un nouveau commencement. Mais la vérité traumatique doit faire l'objet d'une acceptation et se vivre pleinement pour qu'ait lieu ce tournant émancipateur.
Notre salut viendra d'une réaction à l'idéologie multiculturaliste hégémonique qui entrave notre prise de conscience politique, mais aussi par la lutte. La lutte contre l'autorité de ceux qui sont au pouvoir, contre l'ordre global et la mystification qui l'étaye, contre nos propres mécanismes d'évitement et d'aveuglement qui nous conduisent à inventer des remèdes ne faisant qu'aggraver la crise.
Dans une analyse magistrale, où la géopolitique tient une place de choix, Zizek nous engage, au vu de l'inéluctable prolétarisation qui entraîne la subjectivité contemporaine vers le chaos, à repenser radicalement le concept d'exploitation. Et il détecte en même temps les indices d'une culture communiste possible dans des utopies comme le « peuple des souris » de Kafka, ou dans celles que suggère le collectif des surdoués déjantés des Plus qu'humains de Theodore Sturgeon ou le groupe de rock Rammstein. -
Les spiritualités new age si en vogue aujourd'hui, derrière lesquelles se dissimule une recherche futile et païenne de la perfection, constituent le supplément d'âme idéologique idéal pour le néo-libéralisme qui régit nos sociétés. Slavoj Zizek, qui leur préfère de beaucoup les grandes traditions monothéistes, défend ici l'idée d'imperfection.
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Quelques reflexions blasphematoires - islam et modernite
Zizek Slavoj
- Éditions Actes Sud
- Chambon Essais
- 6 Mai 2015
- 9782330054007
Dans un court essai écrit à chaud, le philosophe slovène Slavoj Zizek revient sur les attentats perpétrés le 7 janvier 2015 dans les bureaux de Charlie Hebdo. Les terroristes sont-ils de vrais fondamentalistes ? Quel est leur rapport à la modernité ? Et si les idées véhiculées par l'islam radical portaient déjà la marque d'une défaite idéologique face au modèle occidentalo-capitaliste ? Qu'a à nous dire la psychanalyse lacanienne du voile ? Dans des pages incisives et roboratives, Zizek met en perspective un événement encore largement impensé.