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Seuil
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Avec ce livre sur une guerre sainte qui a durement frappé la France, Sylviane Agacinski inscrit sa réflexion dans le temps long de l'histoire des religions et des relations entre le religieux et le politique.
La France d'aujourd'hui, dit-elle, n'a pas un problème avec l'islam ni avec les musulmans mais bien avec le jihad armé et la montée des islamismes qui placent une « loi divine » intangible à l'abri des interprétations et au-dessus des lois humaines. La philosophe met ainsi en cause le concept politique d'islamophobie fait pour masquer le prosélytisme islamiste.
Elle s'insurge en outre contre l'intolérable promotion du voilement des femmes, pratique discriminatoire venue du fond des temps et véritable casus belli dans une République établie sur le principe d'égalité devant la loi.
Au-delà d'un universalisme messianique arrivé à épuisement, Sylviane Agacinski interroge la capacité de la France à assumer sa singularité historique, politique et culturelle, à la fois nationale et européenne, en résistant au modèle habermassien du multiculturalisme. -
Le tiers-corps ; réflexions sur le don d'organes
Sylviane Agacinski
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 1 Mars 2018
- 9782021393606
" Une peinture de Fra Angelico représente saint Côme, patron des chirurgiens, et son frère Damien, au chevet d'un sacristain auquel ils sont en train de greffer la jambe d'un Maure.
Comment les célèbres médecins s'étaient-ils procuré la jambe de l'Africain ? La fable ne le dit pas. Était-il donneur ? Mort ou vif ? Avait-il vendu un de ses membres ? Ou bien s'était-on simplement emparé de la jambe d'un homme de peu d'importance ?
Ce personnage manque dans la scène. Ni médecin ni malade, il est le tiers dont le corps est requis par la transplantation : je l'appellerai le tiers-corps."
S. A.
Au cours de ses réflexions sur la transplantation, dans sa dimension à la fois technique et sociale, Sylviane Agacinski souligne l'ambiguïté d'une pratique médicale qui sauve de nombreuses vies mais crée aussi une " demande d'organes " : comment y répondre ?
D'abord, soutient l'auteur, en protégeant le corps des vivants face aux ultra-libéraux, partisans d'un marché légal des organes, et aux trafiquants dont les miséreux et les réfugiés sont victimes, lorsque les États laissent faire. Ensuite, en privilégiant le don de soi post mortem, librement consenti, plutôt qu'en maintenant le stratagème du " consentement présumé du défunt ". Sylviane Agacinski s'appuie ici sur Marcel Mauss pour en appeler à une société solidaire, dans laquelle chacun peut à son tour recevoir ou donner et, quelquefois, transmettre la vie par-delà la mort.
Prix Elina et Louis Pauwels 2018 de la Société des Gens de Lettres