« J'allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d'Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J'allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. » Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l'écriture d'un livre pour se remettre en selle : Le voyant d'Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l'Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d'un anti-héros romantique et cynique, à l'ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d'une génération.
Europe centrale, années 1930. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se lancent dans le flamenco, avec à la clé un succès international. Quand la guerre les sépare, Sylvin tente de retrouver sa soeur en se déguisant en femme. C'est ainsi qu'il s'engage dans la Résistance et devient un tueur de nazis. A Hambourg, en 2017, une rencontre fait écho à leur histoire.
Île de Jersey, 1959. Pour survivre à la cruauté et à la tristesse de l'orphelinat, Lily puise tout son courage dans le chant des oiseaux, l'étrange amitié partagée avec un ermite du fond des bois et l'amour inconditionnel qui la lie au Petit.
Soixante ans plus tard, une jeune femme se rend à Jersey afin d'enquêter sur le passé de son père. Les îliens éludent les questions que pose cette étrangère sur la sordide affaire qui a secoué le paradis marin. Derrière ce décor de rêve pour surfeurs et botanistes se dévoilent enfin les drames tenus si longtemps secrets.
Cet été là, rien ne sera pareil, elle le sent. D'abord, c'est Titi, sa mère et soeur deux en un, qui la laisse tomber pour aller conter fleurette au conducteur de ferry. Et Élène, qui tient si bien les services sociaux à distance, vient l'embêter avec des histoires de puberté - même que c'est pour ça que son corps change. Elle, le changement, ça ne lui dit rien ; elle est déjà suffisamment différente comme ça, avec ses doigts croches et ses cheveux de lainages. Et puis il y a cet étranger qui se baigne dans sa rivière, auprès de qui elle se sent bizarre et plus grande tout à coup. Cet été là, c'est sûr, rien ne sera pareil. Stéphanie Boulay dissèque les tourments d'une adolescente sublimement discordante. Une voix déroutante, unique, d'une grande force poétique.
Sensible, rêveur, Célian ne s'épanouit pas à l'école. Sa mère Mary, à la suite d'une rupture amoureuse, décide de partir avec lui dans une île légendaire de la mer Baltique. C'est là en effet qu'à la Renaissance, Tycho Brahe - astronome dont l'étrange destinée aurait inspiré Hamlet - imagina un observatoire prodigieux depuis lequel il redessina entièrement la carte du Ciel.
En parcourant les forêts et les rivages de cette île préservée où seuls le soleil et la lune semblent diviser le temps, Mary et Célian découvrent un monde sauvage au contact duquel s'effacent peu à peu leurs blessures.
Porté par une écriture délicate, sensuelle, ce premier roman est une ode à la beauté du cosmos et de la nature. L'Enfant céleste évoque aussi la tendresse inconditionnelle d'une mère pour son fils, personnage d'une grande pureté qui donne toute sa lumière au roman.
À l'aube des années 1960, la jeune Sylvia fait déjà parler d'elle?: poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted le couple d'écrivains en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle?: c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu?: accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Et à mesure que la vie de Ted, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses, prend un nouvel essor, celle de Sylvia se délite irrémédiablement... Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et épouse son style foudroyant, la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la «?folie?» de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions?? Traduit du suédois par Anna Gibson.
Au xve siècle, dans le Japon médiéval, Kotaro et Hikojiro, deux intouchables, grandissent avec un seul rêve : intégrer l'escadron des jardiniers du shogun et marcher dans les pas de leur modèle, le grand moine zen, Ikkyu Sojun. Les frasques et provocations de ce moine rebelle marquent l'époque autant que ses prodigieux talents. Tout enfant, il est arraché à sa mère, suit l'enseignement rigide des monastères et connaît enfin l'éveil, lors d'une promenade méditative, lorsqu'il entend le « chant du corbeau ». Suivent trente ans d'errance. Refusant les titres et les honneurs, cet électron libre poursuit son zen à lui, passe du temple au bordel, tombe sur le tard follement amoureux d'une chanteuse aveugle, écrit de sublimes poètes érotiques qu'il jette au vent... À si bonne école, comment les deux parias parviendront-ils à sortir de leur misère ?
2 mai 1923. Comme chaque jour, Clemenceau s'installe à sa table de travail. Malgré ses 82 ans, il n'a rien perdu de sa flamboyance ni de son orgueil. À l'aube du XXe siècle, alors que la République l'a remercié, le « Père la Victoire » ignore ce matin-là qu'il se prépare à vivre ses années les plus passionnées. Marguerite Baldensperger, éditrice de quarante ans sa cadette, s'apprête à passer sa porte pour lui proposer d'écrire un livre. Dès lors, leurs destins seront liés. Pourtant, tout les oppose. Elle aussi réservée et discrète que le « Tigre » est colérique et tempétueux. Mais dès leur rencontre, un pacte les unit : « Je vous aiderai à vivre , vous m'aiderez à mourir. » Marguerite surmontera ainsi le grand chagrin de sa vie et reprendra goût à l'existence. Clemenceau puisera dans sa présence une vigueur nouvelle pour le combat politique et retrouvera la fougue de ses anciennes batailles. Malgré les années qui les séparent, ils vont s'aimer, chacun à leur façon.
Par sa plume enlevée, réjouissante et ironique, Nathalie Saint-Cricq fait revivre la grande figure de Georges Clemenceau, son terrible caractère, ses mots d'esprit dévastateurs, et, avant tout, son coeur ardent.
"Ce livre est l'histoire de mes mensonges.
Sans doute est-ce le plus risqué que j'écrirai jamais.
Il m'est vital.
Jusqu'où suis-je allé dans l'aveu ? Je n'ai pris aucun ménagement.
Un jour, il faut bien déchirer le voile, rompre avec le comédien et coïncider avec soi."
Buenos Aires, juillet 1952. Ricardo Klement accueille sa femme et ses trois enfants, tout juste débarqués d'Europe. De loin, la scène de retrouvailles est touchante. Mais elle se déroule en Argentine, sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et Ricardo Klement n'est qu'un nom d'emprunt... Derrière ce patronyme se cache Adolf Eichmann, logisticien de la Solution finale qui a trouvé refuge à Buenos Aires deux ans auparavant et adopté l'identité d'un « simple » éleveur de lapins et un membre discret de la communauté. Au coeur de cette capitale argentine où se croisent en silence anciens SS et Juifs ayant fui l'Allemagne nazie pour échapper à l'horreur, il mène une existence paisible... Pourtant, personne n'ignore son identité, son passé, ses idées et la violence qu'il porte en lui. Comment est-ce possible ? Ariel Magnus nous transporte dans cette réalité argentine cauchemardesque qu'il connaît si bien et livre un roman aussi fascinant que dérangeant. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud.
Rien ne va plus à Krasnaïa depuis qu'un incendie volontaire a ravagé le Bois Rouge. Le cheval prudent que les animaux se sont donné pour Régent sera-t-il à la hauteur du crime ? Ou faudra-t-il le remplacer, lors des Dragatiques, par un animal moins mou ? Et qui alors, de l'ânon furieux, de l'ourse animaliste ou du jeune loup, recevra l'onction de la horde ? Comment se conduiront les albinos ? Les femellistes ? Les enragés (si tant est qu'ils existent) ? Et les inordinaires ? Mystère. Les renards tenteront-ils de se soustraire à la loi commune ? Les hirondelles feront-elles basculer l'opinion vers la haine ? L'art de la discussion suffira-t-il à contenir la violence ? Nées trop tard dans un monde trop juste, les bêtes parviendront-elles à supporter la paix, ou céderont-elles, de nouveau, à la tentation de se faire la guerre ?
Dans les rues d'un Paris déserté, la narratrice avance la peur au ventre et la joie au coeur : c'est chez Sara qu'elle se rend, pour la toute première fois. Les premières fois, les deux amantes les comptent et les chérissent, depuis leur rencontre, les messages échangés comme autant de promesses poétiques, le désir contenu, jusqu'à l'apothéose du premier baiser, des premières caresses, de la première étreinte. Leur histoire est une évidence. Débute une romance ardente et délicate, dont les héroïnes sont également les témoins subjuguées. La découverte de l'autre, de son corps, de ses affects, l'éblouissement sensuel et la douce ivresse des moments partagés seront l'occasion d'apprendre à se connaître un peu mieux soi-même. Anne-Fleur Multon redonne ses lettres de noblesse et d'humanité au roman d'amour et nous entraîne dans les dédales d'une passion résolument joyeuse, souvent charnelle et parfois mélancolique, mais toujours étourdissante.
Palestine, 1990. Isra, 17 ans, préfère lire en cachette et s'évader dans les méandres de son imagination plutôt que de s'essayer à séduire les prétendants que son père a choisis pour elle. Mais ses rêves de liberté tournent court : avant même son dix-huitième anniversaire, la jeune fille est mariée et forcée de s'installer à Brooklyn, où vit son époux et sa nouvelle famille.
La tête encore pleine de chimères adolescentes, Isra espère trouver aux États-Unis une vie meilleure mais déchante vite : les femmes sont cloitrées à la maison, avec les enfants ; les maris, peu loquaces, travaillent jour et nuit. Invisible aux yeux du monde, la jeune fille autrefois rêveuse disparaît peu à peu face à la tyrannie de sa belle-mère et la pression étouffante de devoir donner naissance à un fils. Mais comble du déshonneur, Isra ne met au monde que des filles, dont la fougueuse Deya...
Brooklyn, 2008. Deya, 18 ans, est en âge d'être mariée. Elle vit avec ses soeurs et ses grands-parents, qui lui cherchent déjà un fiancé. Mais la révolte gronde en Deya, qui rêve d'aller à l'université et se souvient combien sa mère était malheureuse, recluse et seule. Alors qu'est révélé un secret bien gardé, Deya découvre que les femmes de sa famille sont plus rebelles que ce qu'elle croyait et y puise la force de changer enfin le cours de son destin.
Dans ce premier roman aux accents autobiographiques d'une force inouïe, Etaf Rum pose un regard toujours nuancé sur la force libératrice de la littérature pour les plus faibles et les opprimés et sur les conflits intérieurs des femmes d'aujourd'hui, prises en étau entre aspirations et traditions.
Guillaume, 15 ans, vit plus fort que les autres. Qu'est-ce que cela peut bien faire, qu'il mette des robes et danse devant sa webcam ? qu'il tombe amoureux de François et de Mathis et de Jordan ? Si sa mère a baissé les bras, la juge des enfants, elle, ne s'en laisse pas conter : Guillaume est envoyé en foyer puis en hôpital psychiatrique. Là-bas, sa vie change - fini les talons aiguilles de son alter-ego Raffaella, place aux médicaments et aux électrochocs. Mais même dans la léthargie de l'asile, le coeur de Guillaume bat plus vite que la moyenne et s'emballe pour un autre patient. Les deux garçons, affamés de liberté, s'en iront la dérober.
Dans ce premier roman effréné, le héros flamboyant de Guillaume Perilhou a la fureur de vivre. Roman d'amour, étude sociale et quête identitaire poétique, la plume incisive de Perilhou démasque tout sur son passage.
Kabukichô, Tôkyô, Japon. Quartier des plaisirs tokyoïte et fief des yakuzas.
C'est aussi le foyer d'adoption de Junpei Sakamoto, 21 ans, jeune homme fringant et débrouillard, et nouvelle recrue du clan mafieux Hayata. En dépit de sa relative inexpérience, Junpei se voit confier une mission, une vraie, par ordre direct du chef : éliminer un membre important d'une faction rivale, le clan Isoe. Avec trois jours devant lui pour abattre sa cible, le jeune yakuza décide de profiter de ses dernières heures dans les rues de Kabukichô, où il s'adonne à tous les plaisirs et croise voyous, drag queens, hôtesses de bar et autres gigolos, policiers, et même un ancien professeur d'université... Sans oublier Kana, une jeune femme qui a vite fait de s'enticher de Junpei. Ivre d'alcool et de cette liberté inattendue, Junpei voit défiler au fil du temps suspendu les fragments de son passé. Le lundi venu, Junpei, encore embrumé, se rend sur le lieu de la confrontation et se voit confronté à un terrible dilemme. Ira-t-il au bout de sa dangereuse mission ?
Un peu sorcière, un peu voyante, celle qu'on surnomme Mangeterre possède un don hors du commun qui implique une responsabilité immense : en avalant la terre qu'elles ont foulée, Mangeterre entrevoit, lors de douloureuses transes, le terrible sort des femmes brutalisées d'Argentine. Dès lors elle est face à un dilemme : doit-elle répondre à l'appel de la terre et tenter de sauver toutes ces femmes en détresse ? Car, très vite, des parents désespérés arrivent des quatre coins du pays pour l'implorer d'utiliser son don, et de retrouver leurs enfants disparues.
Mais dans un monde où la violence, la misère et l'injustice font loi, et où les femmes en sont les premières victimes, Mangeterre est sans cesse rappelée à leurs appels à l'aide, à ses visions, à son pouvoir. Et c'est en cherchant, coûte que coûte, la vérité, la délivrance et la rédemption qu'elle tracera sa route si particulière et y retrouvera le sens de l'amour et de la fraternité.
Telle une onde de choc, Mangeterre bouleverse et frappe de la première à la dernière page, porté par un réalisme magique ensorcelant et l'écriture lumineuse et brutale de Dolores Reyes, qui parvient à raconter et transcender la douleur de toutes les femmes.
Lorsque Sarah rencontre Théo, c'est un choc amoureux. Elle, l'écorchée vive, la punkette qui ne s'autorisait ni le romantisme ni la légèreté, se plaisant à prédire que la Faucheuse la rappellerait avant ses 40 ans, va se laisser convaincre de son droit au bonheur par ce fou de Capra et de Fellini.
Dans le tintamarre joyeux de leur jeunesse, de leurs amis et de leurs passions naît Simon. Puis, Sarah tombe enceinte d'une petite fille. Mais très vite, comme si leur bonheur avait provoqué la colère de l'univers, à l'euphorie de cette grossesse se substituent la peur et l'incertitude tandis que les médecins détectent à Sarah un cancer qui progresse à une vitesse alarmante. Chaque minute compte pour la sauver.
Le couple se lance alors à corps perdu dans un long combat, refusant de sombrer dans le désespoir.
Un récit d'une légèreté et d'une grâce bouleversantes, entre rire et larmes, dont on ressort empreint de gratitude devant la puissance redoutable du bonheur.
Adolescente revêche et introvertie, Jenny Marchand traîne son ennui entre les allées blafardes de l'hypermarché de Sucy-en-Loire, sur les trottoirs fleuris des lotissements proprets, jusqu'aux couloirs du lycée Henri-Matisse. Dans le huis-clos du pavillon familial, entre les quatre murs de sa chambre saturés de posters d'Harry Potter, la vie se consume en silence et l'horizon ressemble à une impasse.
La fielleuse Chafia, elle, se rêve martyre et s'apprête à semer le chaos dans les rues de la capitale, tandis qu'à l'Élysée, le président Saint-Maxens vit ses dernières semaines au pouvoir, figure honnie d'un système politique épuisé.
Lorsque la haine de soi nourrit la haine des autres, les plus chétives existences peuvent déchaîner une violence insoupçonnée.
Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l'Allemagne nazie. L'ambitieuse s'est hissée jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu'elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s'enfonce dans l'abîme, avec ses secrets.
Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive.
« L'authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d'emploi », « Les 10 recettes du bonheur »... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n'y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps.
Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ?
Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3 000 ans, est toujours là, c'est qu'en cultivant le point d'interrogation, elle développe l'intelligence de l'homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L'esprit n'est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !
De nos jours, un logiciel bouleverse les moeurs du monde moderne : le programme informatique TimeWise propose à ses utilisateurs de connaître la date exacte de la fin de leur histoire d'amour. Victor et Lola forment un jeune couple idéaliste, fous amoureux l'un de l'autre. Par envie pour l'un, par moquerie pour l'autre, ils y ont recours. Avant de découvrir, stupéfaits, qu'il ne leur reste que deux mois avant de se séparer. Quelle est la meilleure façon de vivre les derniers jours d'une histoire d'amour ? Salomé Baudino nous plonge dans l'histoire d'amour contrariée d'un couple hautement attachant, tout en se moquant avec malice et intelligence des travers de notre époque.
« Ce second tome des Mémoires d'outre-vies, marqué par la création de L'Événement du jeudi et de Marianne, rythmé comme le premier de rires et de pleurs, de petitesses et de grandeurs, d'espérances et de désillusions, traversé d'épisodes improbables ou extravagants, drolatiques ou tragiques, en dérangera certains. Pourquoi ? Parce que cela même qui fait que je suis fier de pouvoir, malgré quelques échecs, revivre avec les lecteurs l'intensité de nos combats, l'actualité parfois stupéfiante de nos empoignades, leur fera, à ceux-là, grincer les dents. La raison est toute bête : car même si, oui, nous avons globalement échoué, replongeant dans les batailles que nous avons menées, les fausses routes que nous avons pointées, les dérives que nous avons dénoncées, les catastrophes contre lesquelles nous avons mis en garde, ces lecteurs auront, faits et textes à l'appui, l'occasion unique de trancher : qui finalement a eu tort, et qui a eu raison ? Et c'est ce classement qui, à beaucoup, ne fera pas plaisir. »
Sophia L est une star, une vraie - adulée et enviée par le monde entier. Mais alors qu'elle s'extrait à peine d'un divorce difficile, que sa fille prend en âge et en indépendance et que sa mère, malade d'Alzheimer, est envoyée à l'hôpital, Sophia a le sentiment de perdre pied. D'autant plus que la vieille dame, qu'elle visite tous les jours à la clinique, ne cesse de lui parler de l'autre... son autre mère. L'enquête qu'elle mène auprès de sa famille lui confirme que, enfant, la petite Sophia n'avait de cesse de parler de sa première mère, celle qui la gâtait de mangues et lui chantait des berceuses créoles. Lorsque des flashs de ce qui ressemble à une ancienne vie viennent zébrer ses nuits, Sophia prend la décision de partir à la poursuite de cette alter-ego du passé - à la recherche de sa vie antérieure. Du Brésil à la Martinique, Sophia L sera rejointe dans sa quête par un capoeiriste engagé, un guitariste séducteur et sa petite amie bel--liqueuse, ou encore un Japonais spécialiste de l'art du Kintsugi lui-même en plein désarroi identitaire. Il lui faudra affronter une tempête tropicale, -traverser une jungle et une transe spirituelle ou encore faire fi des menaces et mauvais sorts pour dissiper la brume des secrets entourant celle qu'elle fut... Frédérique Deghelt se fait la plume fidèle de la mystérieuse Sophia L et convoque un décor de conte au travers d'une initiation mystique et colorée. Un voyage jubilatoire.
«?La fin du monde soviétique ne change rien à la demande démocratique d'une autre société, et pour cette raison même, il y a fort à parier que cette vaste faillite continuera à jouir dans l'opinion du monde de circonstances atténuantes, et connaîtra même un renouveau d'admiration.?» La conclusion du Passé d'une illusion (1995), livre dans lequel François Furet revenait sur ses jeunes années communistes, frappe aujourd'hui par la lucidité de son auteur sur l'avenir de la démocratie?: celle-ci devra faire face, constamment, à de nouvelles radicalités désireuses de la renverser, autant à l'extrême gauche qu'à l'extrême droite. Spécialiste de la Révolution française, historien-journaliste dont les articles dans Le Nouvel Observateur, Le Débat ou encore Commentaire ont fait date, François Furet a décrypté mieux que personne les bouleversements qui ont marqué l'histoire récente. Ses prédictions sur les conséquences de la fin du monde soviétique, ses mises en garde contre l'apparition du «?politiquement correct?» aux États-Unis, mais aussi ses écrits passionnés sur Tocqueville ou Marx révèlent un esprit libre, aussi rigoureux que drôle, loin de tout snobisme et de tout parisianisme mondain. Vingt-cinq ans après sa mort, l'oeuvre de François Furet, traduite dans le monde entier, continue de résonner dans notre société, et permet d'en comprendre les origines historiques et les divisions politiques. Un regard nécessaire pour repenser l'expérience de la démocratie libérale et se préserver de l'illusoire idée de la table rase.