Arts et spectacles
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La Vie extraordinaire d'un homme ordinaire
Paul Newman
- Table ronde
- Hors collection
- 2 Novembre 2023
- 9791037110640
Dix fois nommé aux Oscars, Paul Newman obtient finalement la récompense du meilleur acteur en 1987, pour La Couleur de l'argent. Sa filmographie compte une soixantaine de rôles, parmi lesquels La Chatte sur un toit brûlant, L'Arnaqueur, Le Plus Sauvage d'entre tous, Luke la main froide, Butch Cassidy et le Kid, Le Verdict et Les Sentiers de la perdition. Mais son talent ne s'arrête pas aux plateaux de cinéma. En tant que pilote de course, Newman a remporté plusieurs championnats nationaux. Par ailleurs, militant politique et humanitaire, il a collecté et donné près d'un milliard de dollars à de nombreuses organisations caritatives, en particulier celles dont il est le fondateur. Paul Newman a eu six enfants et a été marié pendant cinquante ans à l'actrice Joanne Woodward. Il est décédé en 2008 à l'âge de quatre-vingt-trois ans.
Stewart Stern, ami de longue date de Paul Newman, fut son confident lors des enregistrements qui composent ce livre. Il est surtout connu pour avoir écrit le scénario des films La Fureur de vivre, The Rack et Rachel, Rachel, réalisé par Paul Newman.
C'est en 1986, année de son Oscar d'honneur et de ses soixante et un ans, que Paul Newman s'assoit avec son vieil ami, le scénariste Stewart Stern, pour enregistrer des bribes de souvenirs destinés à la rédaction d'une biographie. Une entreprise de plusieurs années, pour laquelle Stewart Stern interroge également tous ceux qui ont gravité autour de la star hollywoodienne, sa famille proche, des amis et collègues acteurs, scénaristes, producteurs, mais aussi d'anciens camarades d'université ou de la marine. Quelques années après la mort de Newman, ce sont les retranscriptions de ces cassettes qui ont permis de raconter La Vie extraordinaire d'un homme ordinaire, témoignage intime sur ce que c'est que d'être le visage le plus admiré de la planète. -
Chaque peintre, chaque sculpteur ou plasticien, a sa modernité. Francis Bacon, Caravage, Courbet, Giotto, Goya, Frida Kahlo, Wifredo Lam, Matisse, Michel-Ange, Edvard Munch, Pollock, Titien, Véronèse... ont tous été acteurs des mouvements de conscience de leur époque. Aujourd'hui encore, ils ne cessent de nous interroger. D'Artemisia à Zurbarán, Hubert Haddad retrace et imagine des constellations qui échappent avec une inventive jubilation à toutes les classifications. À travers la quête des mutations et des métamorphoses dans l'espace vivant des formes et des couleurs, Hubert Haddad nous propose un regard créatif et fécond sur la vie et l'oeuvre de plus de 120 maîtres incontournables ou méconnus. Bien au-delà d'une classique histoire de l'art, L'art et son miroir est un inventaire de cette prodigieuse diversité.
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« Tout a débuté par un essai, consacré à quelques-uns des problèmes esthétiques et moraux que pose l'omniprésence des images photographiques : mais plus je réfléchissais à la nature des photographies, plus elles devenaient complexes et suggestives. Si bien qu'un essai en engendra un autre, qui à son tour (à mon grand étonnement) en engendra un troisième, et ainsi de suite, chacun ajoutant un maillon à une chaîne d'essais sur le sens et la vie des photographies, jusqu'à ce que je fusse allée assez loin pour que le développement esquissé dans le premier essai, étayé puis prolongé dans les suivants, pût être récapitulé et généralisé de façon plus théorique. Et trouver son terme. [...] Écrire sur la photographie, c'est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. » Susan Sontag
Sur la photographie est une étude de la force des images photographiques qui s'insèrent continuellement entre l'expérience et la réalité. Ce recueil de six essais lucides et revigorants constitue une exploration profonde de la manière dont l'image a bouleversé la société. Paru pour la première fois en 1977, Sur la photographie est devenu un livre culte sur le sujet. -
Celui qui se présente ici comme narrateur en est donc réduit à parler d'un film, d'un seul film, du même film qu'il a vu des dizaines et des dizaines de fois. Toute remarque, tout commentaire, il les a notés, consignés dans un cahier, jour après jour. Son existence est minée par le film. Ses goûts et ses jugements, il les doit au film. Ses amis comme ses ennemis, il les doit à l'opinion qu'ils se sont faite sur le film. À vrai dire, sa vie ne tient qu'à un film.
« Évidemment, Cinéma est un roman, et l'on se doute qu'il ne s'agit pas de parler d'un film, de discourir sur un film. Il s'agirait plutôt d'une tentative renversée d'adaptation, au sens où ce mot est employé lorsqu'un cinéaste s'empare d'un livre, un livre qui le hanterait au point qu'il lui faille aussi en finir avec cette fascination, s'en débarrasser en tâchant d'en percer le mystère. En finir, en somme, à la manière du limier attaché aux basques de l'assassin, avec ce rapport d'admiration-répulsion que les meilleurs détectives de la littérature policière entretiennent toujours avec l'homme qu'ils chassent pour le rabattre vers le lecteur jusqu'à l'hallali final. » (Bertrand Leclair, Les Inrockuptibles)
Cinéma est paru en 1999. Dans cette édition, le roman est suivi de Hitchcock, par exemple, un texte initialement paru chez Naïve en 2010. -
Dans cet essai rédigé au lendemain des attentats du 11 Septembre, Susan Sontag pose un regard neuf sur les emplois de la photographie devant les souffrances de la guerre. Près de quatre décennies après Sur la photographie, elle dessille une fois de plus les yeux de ses contemporains en s'interrogeant sur nos façons de voir et de représenter le monde.
Les images « chocs », omniprésentes, nous rapprochent-elles ou nous éloignent-elles de la réalité ? Nous aident-elles à comprendre les souffrances d'autrui, ou érigent-elles au contraire, entre notre oeil et ce qu'il voit, un mur d'indifférence ? Susan Sontag retrace l'évolution de la sensibilité collective face aux visions d'horreur auxquelles l'humanité ne cesse de se confronter, des tableaux de Goya aux charniers du Rwanda ou de Sarajevo en passant par les photographies de la guerre de Sécession, des tranchées de Verdun et des camps de la mort.
Un texte de référence sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre. -
Cette étude n'est pas une histoire du cinéma, mais un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. On considère ici un premier type d'image, l'image-mouvement, avec ses variétés principales, image-perception, image-affection, image-action, et les signes (non linguistiques) qui les caractérisent. Tantôt la lumière entre en lutte avec les ténèbres, tantôt elle développe son rapport avec le blanc. Les qualités et les puissances tantôt s'expriment sur des visages, tantôt s'exposent dans des « espaces quelconques », tantôt révèlent des mondes originaires, tantôt s'actualisent dans des milieux supposés réels. Les grands auteurs de cinéma inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. Ils ne sont pas seulement confrontables à des peintres, des architectes, des musiciens mais à des penseurs. Il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres. Cet ouvrage est paru en 1983. Du même auteur : Cinéma 2 - L'image-temps (1985).
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Comment l'image-temps surgit-elle ? Sans doute avec la mutation du cinéma, après la guerre, quand les situations sensori-motrices font place à des situations optiques et sonores pures (néo-réalisme). Mais la mutation était préparée depuis longtemps, sous des modes très divers (Ozu, mais aussi Mankiewicz, ou même la comédie musicale). L'image-temps ne supprime pas l'image-mouvement, elle renverse le rapport de subordination. Au lieu que le temps soit le nombre ou la mesure du mouvement, c'est-à-dire une représentation indirecte, le mouvement n'est plus que la conséquence d'une présentation directe du temps : par là même un faux mouvement, un faux raccord. Le faux raccord est un exemple de « coupure irrationnelle ». Et, tandis que le cinéma du mouvement opère des enchaînements d'images par coupures rationnelles, le cinéma du temps procède à des réenchaînements sur coupure irrationnelle (notamment entre l'image sonore et l'image visuelle). C'est une erreur de dire que l'image cinématographique est forcément au présent. L'image-temps directe n'est pas au présent, pas plus qu'elle n'est souvenir. Elle rompt avec la succession empirique, et avec la mémoire psychologique, pour s'élever à un ordre ou à une série du temps (Welles, Resnais, Godard...). Ces signes de temps sont inséparables de signes de pensée, et de signes de parole. Mais comment la pensée se présente-t-elle au cinéma, et quels sont les actes de parole spécifiquement cinématographiques ?Cet ouvrage est paru en 1985. Du même auteur : Cinéma 1 - L'image-mouvement (1983).
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Rock'n'roll justice : une histoire judiciaire du rock
Fabrice Epstein
- La manufacture des livres
- 4 Novembre 2021
- 9782358878135
Rock et justice : un couple improbable. Et pourtant, les musiciens ont souvent eu affaire aux tribunaux. On y arbitre les relations tumultueuses entre musiciens, imprésarios et labels qui tournent souvent à l'avantage des producteurs et autres agents exploitant allègrement les artistes. On y organise les ruptures au sein des groupes, face aux haines qui naissent et aux séparations houleuses. Il y est question de faits divers, de drogue, de sexe, de ces affaires qui font la joie des médias. Sans oublier ces petits arrangements avec la loi que s'accordent des artistes entendant suivre leurs propres règles. Car, par sa vision transgressive, subversive, son jeu perpétuel avec les codes et les limites, le rock met à l'épreuve la société et ses institutions.
Spécialiste des ces affaires, avocat et chroniqueur dans divers magazines, Fabrice Epstein nous dresse une histoire judiciaire du Rock and Roll des années 50 à nos jours entre petites affaires et grands scandales. -
Lettre à un jeune comédien : je dis donc je suis
Philippe Torreton
- Tallandier
- 6 Octobre 2022
- 9791021054141
« Imagine toi riche de possibilités insoupçonnées. Rêve haut et fort, place les barres sur des hauteurs venteuses, fais-toi peur, ne te limite pas, explore et tremble. »
Philippe Torreton, dans une longue lettre émouvante et poétique, livre sa passion pour le théâtre. Il parle de ces sentiers que le futur comédien aura à défricher, raconte le trac, les découragements, les joies et les doutes, la solitude, la ténacité mais aussi le goût pour l'inattendu et l'éphémère. Un cheminement comme une longue quête de connaissance de soi grâce aux autres. Il nous dit l'importance du texte, remet en cause la notion même de personnage et invite à nous concentrer sur « l'impérieux souci de dire quelque chose à quelqu'un ». Il évoque ses rencontres avec comédiens et metteurs en scène pour mieux partager son expérience. Voici une déclaration d'amour au métier d'acteur, une formidable transmission autant qu'une leçon de vie généreuse et inspirante pournous tous. -
Le cinéma que je fais : écrits et entretiens
Marguerite Duras
- P.o.l
- Fiction
- 7 Octobre 2021
- 9782818053508
"Que le cinéma aille à sa perte, c'est le seul cinéma.
Que le monde aille à sa perte, qu'il aille à sa perte, c'est la seule politique."
Marguerite Duras, Le Camion
Cet ouvrage recueille, pour la première fois, un ensemble de textes et d'entretiens de Marguerite Duras, la plupart inédits ou difficiles d'accès, autour des dix-neuf films qu'elle a réalisés des années 1960 à la fin des années 1980. Depuis La Musica jusqu'aux Enfants, en passant par India Song, Le Camion ou Le Navire Night, Marguerite Duras a rédigé des textes pour des dossiers de presse, des notes de tournage et des déclarations d'intention, des commentaires et des réflexions sur ses écrits, ses films et sur la situation du monde et du cinéma. Pour Marguerite Duras, tout est écriture, d'un bref entretien, d'un commentaire de film au roman, à la pièce de théâtre ou radiophonique, jusqu'au film lui-même. -
Giacometti est l'exemple type de l'artiste aux prises avec les difficultés de la création.
À la fois dessinateur, peintre et sculpteur, il a édifié l'essentiel de son oeuvre au cours des vingt dernières années de son existence.
Bien que tragique, sa vision de l'homme n'a rien de désespérée. Ses portraits aux regards effarés et qui interrogent, ses sculptures filiformes expriment certes notre solitude, la douleur d'être, la précarité de notre condition, mais ils affirment aussi avec autorité que la vie est finalement plus forte que tout ce qui la ronge et cherche à l'abattre. -
Nina Simone ; love me or leave me
Mathilde Hirsch, Florence Noiville
- Tallandier
- 1 Mai 2019
- 9791021029125
Caroline du Nord, 1936. À 3 ans, Eunice Waymon, petite fille noire infiniment douée, donne son premier concert dans une église. Elle a su jouer du piano avant même de marcher. À 10 ans, elle lutte déjà contre la ségrégation : lors d'un récital, elle refuse de jouer si ses parents ne sont pas assis au premier rang, comme les Blancs. À 18 ans, elle veut devenir la plus grande concertiste classique noire, mais - à cause de la couleur de sa peau ? - son rêve se brise.
Alors elle se rebaptise Nina Simone et, des bars crasseux jusqu'au Carnegie Hall, elle va connaître la gloire. De sa voix puissante, chaude et mystique, elle invente un langage unique, entre jazz, classique, soul et gospel. Amie de James Baldwin, elle chante pour défendre les droits des Noirs aux côtés de Martin Luther King. Mais la vie est violente avec cette écorchée vive : déboires sentimentaux, cupidité de l'industrie du disque, mort de ses frères de combat, difficulté à être une bonne mère... Nina flambe son argent et sombre dans les troubles psychiques.
Des États-Unis jusqu'au Sud de la France, en passant par Londres, l'Afrique et les Pays-Bas, les auteures, mère et fille à la vie, sont parties sur ses traces. Elles nous offrent le portrait inédit d'une artiste magistrale en quête d'absolu et de liberté. -
Face à Giacometti, et aux côtés de l'artiste, Jacques Dupin le fut souvent, qui lui rendit visite chaque semaine pendant treize ans. De cette amitié sont issus des textes, ici réunis pour la première fois, qui accompagnent et prolongent l'oeuvre.
Portraits d'un artiste au travail par un poète dont l'écriture éprouve la même exigence, les mêmes tourments, le même surgissement d'une présence séparée. -
j'ai 90 mille dollars
à la banque
50 balais
125 kilos sur la balance
jamais réveillé au son d'une alarme
et suis plus proche de Dieu
que ne l'est le
moineau.
Une anthologie de poèmes inédits parus dans d'obscurs magazines, conservés dans des bibliothèques et collections privées.
Profonde, rythmée, transgressive, hilarante, vernaculaire, la poésie de Bukowski est à l'image de son auteur : aux antipodes de la littérature académique. -
Une certaine tendance du cinéma documentaire
Jean-Louis Comolli
- Editions verdier
- 4 Février 2021
- 9782378561055
Le cinéma documentaire se voulait le fruit d'un artisanat furieux, à l'écart du marché. De cette liberté des formes, les télévisions, principaux financeurs, ne veulent plus. Elles imposent des normes (commentaires redondants et montages accélérés) qui stérilisent les films diffusés et ceux qui aspirent à l'être. Une certaine tendance au conformisme s'impose. Il faudrait à la fois se conformer et donner le change en passant pour «neuf».
Dans les années quatre-vingt, j'ai renoncé au cinéma «de fiction» et lui ai préféré le documentaire pour sa liberté. C'est en documentaire que la parole filmée prend force et beauté, que les corps filmés, quels qu'ils soient, acquièrent une dignité - celle dont les serviteurs du marché se moquent. -
Le spectateur zéro ; conversation sur le montage
Yann Dedet, Julien Suaudeau
- P.o.l
- Fiction
- 28 Mai 2020
- 9782818049938
Dans la joie du voyage, le plaisir du flash-back et des remontées en surface, Yann Dedet, monteur, revient ici sur cinquante ans de carrière et une bonne centaine de films. Avec un sens unique du détail, mais attentif aux grandes lignes, il se rappelle ses collaborations au long cours avec Truffaut, Stévenin, Pialat, Garrel, Poirier et tous les autres. Pourquoi n'avoir jamais monté plus d'un film avec la même réalisatrice ? Comment oublier le scénario et regarder le film en fac ? Qu'est-ce qui fait du monteur un psychanalyste d'occasion, un amant passager et un philosophe platonicien ? Et quel étrange syndrome pousse les cinéastes à lui demander des plans qu'ils n'ont pas tournés ? Dans cette seconde chambre obscure, le gardien ultime de la mémoire parvient-il toujours à retrouver le rêve du film ?
Entretiens avec Julien Suaudeau, romancier, collaborateur à Positif et réalisateur de plusieurs films. Il enseigne à Bryn Mawr College, non loin de Philadelphie. -
L'étoilement : conversation avec Hantaï
George Didi-Huberman
- Minuit
- Fables du lieu
- 23 Mai 2013
- 9782707327178
L'artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables topiques. Le genre de lieux qu'invente Simon Hantaï passe d'abord par un travail avec la toile : matériau tactile, outil d'empreintes et de modulations plutôt qu'écran de projection, support, voire l'organisme vivant du « pliage comme méthode », cette procédure que le peintre a développée jusqu'à ses limites extrêmes. La « toile au travail » est ici présentée comme une fable d'objets textiles - le filet, la maille, le tablier, la faille, la serpillière, le linceul, etc. - où se raconte l'accouchement du tableau, son entoilement, jusqu'à l'étoilement généralisé qu'impose à nos regards la peinture de Hantaï. Pour cette conversation, le peintre sort d'une longue réserve. Ses mots eux-mêmes sont autant de noeuds ou d'étoilements dans le tissu de notre pensée sur l'art. L'Étoilement est paru en 1998.
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L'étoilement : conversation avec Hantaï
Georges Didi-Huberman
- Minuit
- Fables du lieu
- 23 Mai 2013
- 9782707327161
L'artiste est inventeur de lieux. Il façonne, il donne chair à des espaces jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables topiques. Le genre de lieux qu'invente Simon Hantaï passe d'abord par un travail avec la toile : matériau tactile, outil d'empreintes et de modulations plutôt qu'écran de projection, support, voire l'organisme vivant du « pliage comme méthode », cette procédure que le peintre a développée jusqu'à ses limites extrêmes. La « toile au travail » est ici présentée comme une fable d'objets textiles - le filet, la maille, le tablier, la faille, la serpillière, le linceul, etc. - où se raconte l'accouchement du tableau, son entoilement, jusqu'à l'étoilement généralisé qu'impose à nos regards la peinture de Hantaï. Pour cette conversation, le peintre sort d'une longue réserve. Ses mots eux-mêmes sont autant de noeuds ou d'étoilements dans le tissu de notre pensée sur l'art. L'Étoilement est paru en 1998.
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Ce texte est devenu un écrit de référence pour la définition de la notion de patrimoine, tant dans le monde universitaire que dans le monde professionnel. Les auteurs se sont attachés à étudier comment cette notion est récemment apparue en France, au terme d'une longue histoire du domaine, des biens et de la sensibilité, dont l'enchaînement est ici examiné à travers le fait religieux, monarchique, familial, national, administratif et scientifique.
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L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Essayer voir, ce n'est pas seulement essayer de voir. C'est accorder son regard à la durée d'un « essai », cette forme de pensée à la limite du théorique et du poétique. Forme que l'on retrouve dans Apple T., une oeuvre de Miroslaw Balka où se pose la question - déjà littérairement articulée par Aharon Appelfeld ou Imre Kertész - de savoir comment survivre à Treblinka. Forme que l'on retrouve aussi dans une oeuvre de James Coleman qui pose à son spectateur la question - déjà philosophiquement argumentée par Ludwig Wittgenstein et poétiquement phrasée par Samuel Beckett - de l'essayer dire, cette parole à trouver face à ce qui, sous nos yeux, se dérobe. -
Si Samuel Beckett assiste souvent aux discussions du groupe des artistes et des écrivains qui s'est formé, à Paris en 1947, autour de la revue de langue anglaise Transition que dirige Georges Duthuit, il n'aime guère y prendre directement part. C'est davantage dans une correspondance suivie, et au cours de conversations en tête à tête avec Georges Duthuit, qu'il se livre à un échange d'idées sur l'art en général et la peinture en particulier. En 1949, Samuel Beckett résume ces nombreux échanges et les transpose en trois dialogues imaginaires sur Tal-Coat, Masson et Bram van Velde.
Ce recueil est paru en 1998, traduit de l'anglais en partie par l'auteur, en partie par Edith Fournier. -
Dans sa première rencontre avec le cinéma de Kiarostami, le public européen découvrait un Iran profond : une vision contemplative, donc à distance, célébrant l'enfance et les villages, la vie dans un présent intemporel, comme intouchée par l'existence moderne. Complexe dans cette apparente simplicité, l'oeuvre d'Abbas Kiarostami connaîtra une transformation radicale. Il n'est plus alors un réalisateur «?iranien?», mais un cinéaste et photographe international. Animé par l'intranquillité qui l'engage à prendre la route, il semble être partout chez lui, avec le même détachement esthétique, sa sérénité, sa disponibilité, son ouverture. Ce livre reprend et rassemble les deux ouvrages de l'auteur sur l'oeuvre de Kiarostami publiés en 2001 et 2012. Il comprend un dialogue avec le réalisateur et photographe.
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Stratégies occultes pour monter un groupe de rock
Ian F. Svenonius
- Au diable vauvert
- 1 Juin 2017
- 9791030701487
Comment choisir le nom de son groupe, trouver des musiciens, définir un son ?
Quelle attitude adopter sur scène ?
Prendre ou ne pas prendre de drogues ?
Vous trouverez ici les réponses à toutes ces questions.
Ce livre est aussi une histoire populaire du rock, l'impérialisme américain vu par le prisme de la musique. Un mélange détonnant, irrésistiblement drôle et terriblement sérieux, un pamphlet marxiste et situationniste : le résultat improbable d'une collaboration entre Noam Chomsky et Howard Zinn, sous gaz hilarant. -
L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
En ce sens pourrait-on dire qu'il « sent le grisou » de l'histoire. Mais comment sentir le grisou, ce gaz incolore et inodore ? Comment voir venir le temps ? Les mineurs, autrefois, utilisaient des oisillons en cage comme « devins » pour les coups de grisou : mauvais augure quand le plumage frémissait. Le frémissement des images ne pourrait-il pas, lui aussi, remplir cet office mystérieux ? C'est ce qu'on tente ici de suggérer à travers un libre commentaire de quelques images « remontées du fond de la mine » mais, surtout, de La rabbia, l'admirable film d'archives politico-poétique de Pier Paolo Pasolini.