Agnès Giard, journaliste et anthropologue, cultive une approche sociale et culturelle de la sexualité en complète rupture avec la doxa médiatique et les incitations à " lever les tabous ". À rebours des discours ambiants qui vouent la sexualité à n'être qu'une source de plaisir et d'épanouissement, l'auteure décrypte les mots et les choses du sexe comme les images renversées d'un système normatif bien dissimulé.
Dans ce livre, elle a pour la première fois sélectionné 58 chroniques parmi les mille et quelques écrites depuis 2007 pour le blog Les 400 culs. Sur quels postulats repose notre vision de l'amour ? Du couple ? De l'infidélité ? Des perversions ? Des identités sexuelles ? Que disent de nous les films pornos que nous regardons ? Un ensemble ramassé et compact de textes aux titres accrocheurs, alternant coups de gueule et tranches de vie, colère et humour, au fil d'un progressif travail de sabotage.
Peut-on faire l'amour avec des mots ? Comment ensorceler ses amantoeos par le discours ? Peut-on prendre plaisir aux livres érotiques si l'on n'a jamais vécu soi-même d'expérience sexuelle ? Y a-t-il un lien entre l'amour des livres et la liberté sexuelle ? Les auteurs de littérature érotique sont-ils tous des obsédés ?
À travers cet essai littéraire et philosophique, Camille Moreau tend à démontrer que certes le texte accompagne l'expérience érotique, mais qu'il a également la capacité de susciter cette expérience, voire de la constituer. Étayé par une recherche approfondie et rigoureuse, s'appuyant sur un corpus joyeusement éclectique, cet essai aborde la question du texte érotique par le biais philosophique, et non historique, cherchant à dégager les constantes du genre, et à expliquer comment et pourquoi nous jouissons de l'écrit. On voyage ainsi dans ce livre comme dans une bibliothèque luxueuse et confortable, suivant sans efforts Camille Moreau dans ses interrogations et ses découvertes. D'une écriture fluide, cet essai s'adresse aussi bien aux amateurs d'érotisme qu'aux amoureux du livre en général.
Historiques, culturelles et cocasses, les aventures d'une pratique sexuelle (injustement) décriée.
Didier Dillen a cherché dans ce livre à savoir pourquoi la levrette avait si longtemps fait l'objet d'interdits religieux, moraux et même médicaux. Et pourquoi, aujourd'hui encore, elle passe pour une posture honteuse, à tout le moins plus lascive et impudique que la plupart des autres figures sexuelles. Autrement dit : comment l'étude de cette position et son adoption par l'espèce humaine peut éclairer la sexualité depuis la préhistoire jusqu'à nos jours ?
La Fabuleuse Histoire de la levrette nous entraîne dans un voyage insolite et captivant qui s'étend sur plusieurs dizaines de milliers d'années, de civilisation en civilisation. Le livre s'ouvre sur une question qui a longtemps divisé les préhistoriens : monsieur et madame Sapiens s'accouplaient-ils uniquement à quatre pattes devant la caverne conjugale ou mettaient-ils en pratique certaines autres postures du Kama Sutra ? Faisant défiler les siècles, l'ouvrage nous fait découvrir l'amour immodéré des Grecs et des Romains pour les approches arrière, puis la condamnation dont la levrette fera l'objet à partir du Moyen Âge, avant son lent retour en grâce via la littérature pornographique et les manuels de sexualité conjugale. Ce mouvement contribuera, avec la révolution sexuelle, à faire de la levrette l'une des positions amoureuses préférées des Français. Au travers d'anecdotes et d'informations cocasses, l'auteur dévoile aussi des histoires célèbres sur cette position, et livre quelques-unes des plus belles scènes de tournedos lubriques de la littérature et du cinéma !
Un essai libre et sans concession contre le couple mais à la gloire du sentiment amoureux.
Affi rmez à voix haute que vous ne voulez pas être en couple et, aussitôt, une pluie de jugements désapprobateurs s'abattra sur vous : " tu es égoïste ", " tu as peur de t'engager ", " tu vis comme un ado attardé ", " tu dis ça parce que tu n'as pas trouvé la bonne personne "... Une procession de formules toutes faites que l'on rabâche machinalement depuis des siècles. Mais que se passe-t-il quand on confronte le vocabulaire amoureux à la réalité du sentiment amoureux, quand on se libère de ces expressions toutes faites ? D'autres possibilités d'aimer apparaissent. Moins contraignantes, plus respectueuses des spécifi cités individuelles, et plus créatives.
Stéphane Rose s'est intéressé au lexique du couple, aux mots et expressions qu'on utilise traditionnellement pour en parler, le défendre... et n'y a trouvé que des lois, des interdits, des obligations. Ainsi est née la thèse de ce livre : quand on s'exprime loin de ces dogmes naissent des relations qui ne relèvent ni du couple, ni du " plan cul ", et qui n'ont pas besoin d'être étiquetées pour exister. Et la fête commence enfi n.
Danse et érotisme
Les rapports entre danse et érotisme semblent manifestes. La danse à la réputation d'être un art sensuel, mais où sont les oeuvres érotiques ? Il y a des corps, il y a des sexes, mais finalement peu de créations qui relèvent de l'érotisme.
À partir de ce paradoxe, l'auteur propose de revisiter l'histoire de la danse. De alomé à Anna Thérésa de Keersmaeker, du tango au butô, du mythe de la ballerine à celui du danseur pédé, il s'agit de défendre un érotisme chorégraphique dont les créations les plus récentes annoncent
peut-être la venue.
Toutes les études des sexologues le prouvent : le clitoris est bien le principal détonateur de l'orgasme féminin. Pourtant, dans les médias comme dans les mentalités, les approximations perdurent, et avec elles une somme d'idées reçues. En convoquant quelques pionniers de la psychanalyse et des études scientifiques récentes, la presse féminine et les séries télévisées, les films pornographiques et les féministes, Maïa Mazaurette et le Dr Damien Mascret analysent les raisons de cette étrange excision culturelle et, avec pédagogie et humour, proposent des pistes pour partir à la redécouverte d'un petit bout de matière qui a fait couler beaucoup d'encre.
Comment peut-on jouir d'avoir mal ? La question du masochisme sexuel dévoilée à travers une enquête passionnante.
C'est la rencontre avec un patient ressentant le besoin impérieux d'éprouver de la douleur pour pouvoir jouir qui a suscité chez Olivia Benhamou, psychologue clinicienne et sexologue, l'envie d'explorer ce sujet. Loin des clichés habituels, elle propose un éclairage inédit sur une forme de sexualité peu conventionnelle, mais qui remplit pour ses adeptes de multiples fonctions, allant de la recherche de sensations fortes à la recherche d'un laisser-aller total, en passant par la quête romantique d'une relation exclusive, une façon de rompre avec les contraintes du quotidien, ou encore une solution à certaines difficultés sexuelles.
Écrit à la première personne, sous la forme d'une enquête psychologique et sexologique, ce texte offre une réflexion théorique, un tour d'horizon des représentations culturelles du masochisme et, surtout, les portraits de pratiquants qui se sont livrés à l'auteure sur leurs habitudes sexuelles et la place qu'elles occupent dans leur histoire individuelle. Cet essai passionnant prend le lecteur par la main, en retraçant le cheminement de pensée de l'auteur et ses découvertes, et répond aux questions que l'on peut se poser sur les enjeux psychiques du BDSM, à l'heure où ces pratiques semblent s'être démocratisées.
Depuis la nuit des temps, à travers l'emploi de talismans et de filtres d'amour, de rituels et de pratiques ascétiques, les hommes et les femmes usent de magie sexuelle.
Ils détournent la sexualité de la procréation ou du plaisir, en vue d'acquérir des pouvoirs et d'agir sur la réalité : favoriser la vie amoureuse, vaincre l'impuissance, empêcher l'infidélité, se faire aimer de quelqu'un, ou encore trouver l'extase.
De l'Antiquité à nos jours, cet ouvrage se présente comme un catalogue raisonné de la magie sexuelle. De sortilèges en envoûtements, Sarane Alexandrian nous entraîne à la découverte des techniques et pratiques : l'art de faire l'amour avec des créatures invisibles ou celui de chevaucher le tigre, magie blanche de l'amour, sans oublier la sexualité sacrée, grande oeuvre de chair.
Étayée par une documentation inédite, d'une grande érudition, voici une histoire de la magie amoureuse bien loin du folklore, qui met en lumière les individus et les groupes qui l'ont pratiquée en pleine conviction. Un essai fondamental.
Pour la réimplantation des poils pubiens dans les petites culottes !
Les sexes féminins foisonnants des années 1970, c'est fini ! Après avoir plébiscité le maillot brésilien puis le " ticket de métro ", les femmes succombent en masse à l'épilation intégrale. Si la presse féminine en fait chaque semaine son beurre dans ses pages " beauté ", le phénomène mérite d'être sorti du cadre de l'intime pour être observé à l'échelle sociétale. Pornographie omniprésente, culte de la jeunesse, hygiénisme rampant, industrie cosmétique agressive se cachent en effet derrière le masque du consentement des femmes à se séparer des derniers poils qui leur restaient sur le corps.
Amateur de sexes touffus et chantre de la diversité des corps, Stéphane Rose a mené l'enquête pour comprendre les raisons de ce tsunami dépilatoire. À la croisée de l'enquête journalistique, de l'éloge érotique du poil et du pamphlet sans concession, son livre se veut un plaidoyer pour la réimplantation des poils pubiens dans les petites culottes.
Journaliste, auteur, chroniqueur sur RTL et sur Paris Première, éditeur, Stéphane Rose multiplie les casquettes. Dans l'intimité, il confie volontiers que celle d'essayiste du poil et des relations amoureuses (En finir avec le couple, La Musardine, 2020) est sa préférée.
La lesbienne Pat Califia, écrivain féministe est devenu après opération, le transsexuel bisexuel Patrick Califia, écrivain et thérapeute. Ce transsexuel né de sexe féminin dans une famille mormone est un auteur prolifique d'essais, de fictions. Il a publié de nombreux ouvrages aux USA, en France, seul le Mouvement transgenre a été traduit aux Editions EPEL en 2003.Sexe et utopie regroupe un choix de treize textes des combats, des réflexions de l'auteur. Témoignage éclairant mêlant expériences autobiographiques et recherche sociologique sur les minorités sexuelles. Autant d'informations sur le sadomasochisme, l'homosexualité, le transgenre, le fétichisme. D'une rare intelligence, et d'une grande liberté d'esprit, les articles de cette personne hors du commun, nous interroge sur notre relation à autrui, notre propre logique, nos perversions... Au-delà de la censure, des conventions, d'une sexualité normée, Sexe et Utopie, est avant tout, une réflexion personnelle sincère et brillante contre la haine et la discrimination, et devient à sa manière, un manuel de sexologie d'un nouveau genre.
L'histoire des transsexuels en France est à la croisée de plusieurs chemins. Celui, tout d'abord, d'hommes et de femmes ne se reconnaissant pas dans leur sexe de naissance et qui, grâce à l'activisme de certains chirurgiens et aux progrès de la médecine, purent choisir le corps qui correspondait à leur véritable identité. Celui aussi de personnalités issues de la société civile ou du monde de la nuit, ainsi que des politiques et des religieux qui, chacun à leur manière, ont contribué à sortir la transsexualité de la marginalité et à exiger son respect. Tout au long du vingtième siècle, la question transsexuelle n'aura eu de cesse d'occuper l'espace public, remettant en cause la conception même de genre. Ce livre raconte le parcours des pionnières (Michel-Marie Poulain, Marie André Schwidenhammer), la naissance d'une culture cabaret transgenre, sous l'égide de Coccinelle, et les débuts du militantisme. L'auteur nous fait entendre la voix de celles et ceux qui sont allés au bout de leurs questionnements identitaires et ont offert un visage et une légitimité à leur cause. Au-delà de son intérêt historique, ce texte, illustré de nombreux documents, permet de comprendre les enjeux du transsexualisme et de la lutte contre la transphobie.
Un regard décalé, drôle, subversif et émouvant sur les années qui ont bouleversé l'homosexualité Il restait à écrire une histoire ordinaire de l'homosexualité, qui rende compte des réalités que taisent les livres d'histoire et les films documentaires. Érik Rémès le fait brillamment en livrant un témoignage exceptionnel sur la vie des homosexuels français dans les dernières années du xxe siècle. Après la dépénalisation en 1982, il décrit entre humour et gravité des années pleines de contrastes : années de la fête malgré la stigmatisation, affirmation de la fierté dans les affres du sida, progression des droits sur fond d'homophobie.
Pride, chroniques de la révolution gay est un recueil d'articles, éditoriaux, billets d'humeurs, coups de gueule, et témoignages, dans leurs versions intégrales non censurées, parus entre 1992 et 2005 dans la presse gay et généraliste : Libération, Nova magazine, Gai Pied Hebdo, Illico, etc. En douze chapitres : Visibilité, Mariage, Homoparentalité, Homophobie, Hétérophobie, Politique, Homonormativité, Subversion, Voyage, Drogues, Sexualité, Prévention, Années sida.
Nous avons besoin d'un nouvel art de jouir. L'héritage de la révolution sexuelle s'est épuisé. Pourquoi ? Parce qu'il paraît vain d'imposer un programme, quel qu'il soit, à la jouissance. Ce programme, la révolution sexuelle l'avait baptisé " érotisme ". Peut-être, pour en finir, faut-il donc aussi en finir avec cet érotisme. En finir au profit d'une autre conception de la sexualité où la jouissance participe d'un véritable art. Tel est du moins le but du présent essai - un but qu'il ne sera possible d'atteindre qu'au prix d'un bouleversement complet du partage entre admissible et inadmissible en matière de sexe. En serez-vous capables ?
Le bondage est un langage.
Le bondage est un langage. Qu'est-ce que le bondage ? D'où vient cette pratique dont les enjeux diffèrent selon les époques et les cultures ? Comment se décline-t-il aujourd'hui ? Qui sont les attacheurs et leurs atta chés ? Que recherchent-ils dans l'art des cordes ?
Autant de questions que la sexologue Magali Croset- Calisto s'est posée à travers la mise en lumière d'une pratique érotique et artistique subversive en plein essor dans notre société. Bondage est un essai historique, littéraire, sexologique et esthétique consacré à " l'art des cordes ". Au fil de ses interviews en clubs spécialisés, écoles d'appren tissage ou soirées privées, Magali Croset-Calisto a analysé les enjeux de constriction puis de lâcher-prise qu'engage le bondage. À l'heure du monde sans fil, l'auteure démontre comment l'art des cordes vient relier les êtres entre eux. En cela, le bondage incarne une nouvelle forme 2.0 du langage dans laquelle la notion de jeu culmine.
Magali Croset-Calisto est sexologue clinicienne et psychologue. Titulaire d'un Doctorat en lettres modernes, elle est l'auteure de plusieurs ouvrages dédiés aux représentations de la sexualité dans notre société (
Fragments d'un discours polyamoureux, Michalon ;
SeXo : petit guide de sexologie et des pratiques sexuelles d'aujourd'hui, Maxima). Sa pratique clinique en cabinet de consultations ainsi que sa volonté d'utiliser son vécu personnel et ses créations comme terrain d'analyse font d'elle une théoricienne éclairée.
Trouverons-nous un jour qu'il est parfaitement juste et naturel de se faire payer pour porter le bébé d'une autre, pour se faire prélever un rein, ou en échange d'un service sexuel ? Dans la plupart des sociétés démocratiques modernes, on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps - rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. - mais pas de les vendre. On est libre de mettre ses capacités sexuelles ou procréatives à la disposition d'autrui gratuitement, mais beaucoup moins de le faire contre paiement. Pourquoi ? Le don est-il toujours un bien et l'échange contre de l'argent toujours un mal ? Contre ce préjugé, Ruwen Ogien plaide pour le pluralisme, c'est-à-dire pour la liberté de mettre son sexe et son corps à la disposition d'autrui gratuitement, mais aussi contre paiement, en dehors de toute répression légale et de toute réprobation morale. Une invitation brillante et décapante à repenser complètement l'opposition morale entre don du corps et commerce du corps, au-delà des clichés philosophiques ou religieux.
Comment le féminisme peut se reconnaître dans la pornographie
Objet de débats où la passion l'emporte bien souvent sur la raison, la pornographie semble à première vue s'opposer au féminisme. Or, les années 1980 voient éclore aux Etats-Unis un courant se définissant comme " pro-sexe " porté par des figures telles Annie Sprinkle ou Candida Royalle. Avec l'idée que la pornographie n'est pas systématiquement condamnable, la question suivante s'impose : peut-on parler de moyen d'émancipation ? La femme doit être libre de choisir la sexualité qui lui convient. Les films pornographiques conçus par des hommes et pour des hommes ne lui permettant pas d'obtenir une satisfaction complète, des réalisatrices, parmi lesquelles Erika Lust, Ovidie ou Emilie Jouvet, promeuvent une pornographie alternative où le plaisir féminin est - enfin - mis en exergue. Et brisent les standards pornographiques dominants ! Peu étudiées en France, les thèses défendues par les féministes pro-sexe n'ont encore que peu d'échos au sein du grand public. Basé notamment sur une dizaine d'entretiens de spécialistes et professionnels, ce travail cherche à élucider en quoi le féminisme peut se reconnaître dans la pornographie. Et inversement.
" Je m'efforce, moi, quand j'écris une page pornographique, de dire ce qui se passe dans la peau, dans le ventre, dans les reins, dans l'anus, dans le vagin... Et pour ce faire, je suis forcé d'avoir recours à des métaphores, la description clinique n'apportant rien sur le plan sensible. " Jacques Abeille
Si les Porn Studies commencent à avoir quelque reconnaissance en France, on ne concède guère de valeur à la production pornographique, qui garde la réputation d'être répétitive, mécanique, aussi éloignée de toute poésie que peut l'être une recette de cuisine ; bref, elle est seconde et dépourvue, dit-on, de cette originalité qui est à la source de toute oeuvre d'art. Construite au fil d'une vie, l'oeuvre double de Jacques Abeille / Léo Barthe bouscule avec vigueur ces préjugés. En poète et plasticien, le Janus Abeille / Barthe fait de la graphie d'Éros non une subversion du geste noble du créateur mais la condition première de l'existence et de la création.
Fidèle à ce déplacement des discours et à leur croisée, ce volume se veut polyphonique : on y entendra la voix d'Abeille / Barthe à travers une nouvelle inédite, Toute licence, qui traite de l'innocence des jeux érotiques et de leur consubstantialité avec tout geste poétique. Selon un rythme régulier et pour prendre résonance, viendra s'intercaler dans ce texte la voix de critiques, spécialistes de littérature contemporaine (Jean-Michel Devésa et Pierre Vilar), d'érotisme (Patrick Wald Lasowski) ou de fantastique (Éric Vauthier), de la sexologue Nadine Grafeille et d'un artiste familier d'Abeille (le plasticien Philippe Lemaire).
Léo Barthe est le pseudonyme non dissimulé de Jacques Abeille, auteur d'une oeuvre conséquente dans le domaine de l'imaginaire, à travers notamment " Le Cycle des contrées " (Le Tripode). Il a parallèlement, sous le nom de Léo Barthe, publié de nombreux textes érotiques à La Musardine (Camille, L'Animal de compagnie, La Demeure des Lémures, Princesse Johanna), ainsi qu'une trilogie, De la vie d'une chienne, au Tripode.
Ce volume poursuit l'étude de l'oeuvre de Léo Barthe / Jacques Abeille, entreprise il y a cinq ans dans Le Dépossédé (Le Tripode), sous la direction d'Arnaud Laimé, maître de conférences à Paris 8.
Internet, portables, blogs, journaux people, émissions de télé-réalité, parties fines où il convient de voir et d'être vu... Nous continuons à pénaliser l'exhibitionniste qui dévoile ses attributs aux passants tout en autorisant dans le même temps l'invasion de notre quotidien par le sexe de tout un chacun. Mais à trop exposer l'intimité des uns à la vue des autres, nous avons fini par rendre celle-ci impossible. Notre exhibitionnisme collectif n'est-il donc que l'aveu d'impuissance d'une société qui se sent creuse ? Investir l'espace public et se donner à voir en tant que sexe sont pourtant les seuls moyens dont disposent certaines minorités pour faire entendre leur cause. Alors, qui protège-t-on vraiment en interdisant l'exhibitionnisme ? Et de quoi ? Un regard résolument engagé, pour qui veut comprendre l'exhibitionnisme en tant que pratique sexuelle et motif politique.
Suivre les starlettes de X dans leurs péripéties sexuelles, accueillir leurs mimiques et leurs soupirs comme une générosité destinée à nous guider sur le chemin de notre propre fascination, c'est pénétrer en leur compagnie dans des mondes nouveaux. Dans cette étrange métaphysique, les partouzes ont un parfum boticellien et l'amateur de films pornographiques n'est, étonnamment, jamais loin de l'ascète mystique. Et si, lorsque le film s'arrête, la réalité crève l'écran, la starlette de X laisse dans son sillage une trace. Un ange passe. Une promenade troublante, érudite et élégante, servie par une plume audacieuse qui flirte entre l'érudition et la dérision. Après avoir lu cet essai subversif, vous ne regarderez plus jamais un film pornographique de la même façon.
Pluie d'or
Proposant " une théorie liquide du plaisir ", Serge Koster aborde avec Pluie d'or le traitement par les artistes du thème de l'urine, fantasmes et représentations esthétiques. En effet, nombreux sont les écrivains, peintres, cinéastes et psychanalystes, de Rembrandt à Antonioni en passant par Ferenczi, qui ont abordé ce sujet dans leurs oeuvres.
En plus de ce tour d'horizon artistique, l'auteur déduit de l'association des zones urinaire et sexuelle une théorie originale du plaisir, où l'excitation se mêle au tabou.
Dans un style flamboyant, l'ouvrage de Serge Koster offre une vision particulièrement joyeuse et lumineuse de la " pluie d'or ".
Ni homme ni femme est le premier livre, en français et destiné au grand public, à faire le point sur une question quasiment taboue et presque inconnue de la plupart d'entre nous : comment vit-on avec des organes génitaux atypiques ? Pour y répondre, Julien Picquart a rassemblé des témoignages inédits sur le sujet. Quinze personnes racontent leur quotidien, leur parcours, leur vie sentimentale et sexuelle, les traitements hormonaux et chirurgicaux. Les parents témoignent aussi et reviennent sur leurs réactions quand ils ont découvert que leur enfant n'était pas comme les autres. Pour la première fois également, des médecins parlent, de leurs certitudes et de leurs doutes. Toutes ces personnes nous confrontent à leurs interrogations : faut-il ou non opérer ? N'y a-t-il vraiment que deux sexes ? Quelle importance doit-on accorder aux organes génitaux ? Jusqu'où peut aller notre tolérance ? Un ouvrage accessible et profondément humain, qui bouleverse nos certitudes.
Encore passible de prison dans des contrées reculées, tels certains États américains, la fellation est aujourd'hui une pratique courante chez les peuples civilisés. Toutefois, on constate une contradiction entre cette banalisation et les réticences qu'elle continue de soulever. Rejetant une approche historique, sociologique ou psychanalytique, déjà maintes fois adoptées, l'auteur dresse ici une sorte d'état des lieux, en s'appuyant sur des références littéraires et cinématographiques. Il s'attache en réalité à démontrer que, loin d'être une pratique secondaire, accessoire ou utilitaire, la fellation est un véritable idéal dans le rapport amoureux.
Du pouvoir des objets aux objets du pouvoir
Fétichisme... À la simple évocation du terme, l'imaginaire s'emballe et chacun voit surgir, entre effroi et fascination, un étrange personnage rendant un hommage un peu trop appuyé aux escarpins vernis d'une femme. Pourtant, cette notion recouvre un champ d'investigation bien plus vaste. Car dans sa façon de mettre en scène et en action les corps et les rapports humains et de valoriser les objets à travers des structures d'échange, le fétichisme peut être pensé comme emblématique des mutations actuelles de la société de consommation. Quel rapport y-a-t'il entre Alice au pays des merveilles, Freud et un godemiché ? Dans un monde où tout devient marchandise, en quoi ce découpage métonymique du corps, cette prise de pouvoir des choses sur les êtres et de la partie sur le tout sont-ils révélateurs de nos existences inféodées à la loi du marché ? Pourquoi ne sommes-nous jamais que regard ou pur objet ? Comment le féminisme et l'art contemporain se sont-ils réappropriés le fétichisme ? En convoquant la psychanalyse, la sociologie, l'économie et l'histoire des mouvements féministes, Émilie Notéris livre une réflexion érudite sur le pouvoir des images et ces objets inanimés à qui l'on vend parfois son âme.
Contrôle plus strict des images ou des écrits à caractère " pornographique ", censure à tout va sous prétexte de protéger " la jeunesse ", les " sentiments des croyants " ou la " dignité humaine "... Désormais, faute de pouvoir s'attaquer directement aux pratiques sexuelles des individus, les nouveaux croisés de l'ordre sexuel s'en prennent à leurs représentations littéraires et artistiques. En partant de questions simples, Ruwen Ogien propose un ensemble d'arguments en faveur de la liberté d'offenser : Pourquoi n'est-on pas libre de voir ce qu'on est libre de faire ? Et pourquoi donc exiger des oeuvres sexuellement explicites des qualités artistiques qu'on ne demande pas aux oeuvres d'autres genres ? Le mauvais goût est-il un crime ? À qui profite vraiment la critique des morales du consentement ? Un manifeste brillant et subversif, pour la liberté d'expression et de création, et contre la panique morale.