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PUF
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La clé des champs et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 1 Mars 2023
- 9782130848967
"Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. À l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés."
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Petit traité des grandes vertus
André Comte-Sponville
- PUF
- Perspectives critiques
- 8 Juillet 2014
- 9782130636915
Des vertus, on ne parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l'admiration que le mépris, mieux vaut l'exemple que la honte. De la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur les vertus, celles qui nous manquent parfois, celles qui nous éclairent. Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître et son unique juge. Il n'y a pas de bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus.
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Un sens à la vie : Enquête philosophique sur l'essentiel
Pascal Chabot
- PUF
- Hors collection
- 28 Août 2024
- 9782130838258
Le sens est partout mais sa définition, nulle part. On veut du sens pour son travail, dans ses relations, face au système. Mais que cherche-t-on en cherchant du sens ? Que cache ce Graal éternel, devenu tellement important qu'il semble avoir supplanté la recherche du bonheur ? Pour y répondre, cette enquête montre comment le sens circule entre ce que nous sentons, ce que nous comprenons et ce que nous désirons. Or une mutation majeure a rompu l'équilibre entre ces trois pôles car dès que nous consultons un écran, nous nous branchons au « surconscient » numérique qui bouleverse notre rapport au sens. De là, ce qu'il faut appeler les « digitoses » contemporaines : le burn-out, l'éco-anxiété, la rivalité avec l'intelligence artificielle et le triomphe des machinoïdes, ces humains qui ressemblent à leurs outils.
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L'être et la mer : pour un existentialisme écologique
Corine Pelluchon
- PUF
- Hors collection
- 11 Septembre 2024
- 9782130850458
Tout en soulignant l'actualité de l'existentialisme, qui implique d'accepter la facticité de notre condition et éclaire le lien entre contingence et liberté, indétermination du sens et responsabilité, Corine Pelluchon montre que l'écologie exige de l'enrichir. Mais l'existentialisme écologique ne se réduit pas au coexistentialisme attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Il suppose de prendre ses distances avec l'imaginaire terrestre et de penser l'humain en partant de la mer. Reposant sur une ontologie liquide, cet existentialisme rompt avec l'obsession territoriale qui explique les contradictions du droit international de la mer, déchiré entre l'impératif de préservation d'un écosystème indispensable à notre survie et les rivalités économiques et militaires conduisant à sa surexploitation. Opposée à toute pensée de l'enracinement, cette phénoménologie de la vie marine met en évidence la fluidité du moi et conçoit notre immersion dans le monde commun, qui renvoie à la mémoire et à l'immémorial, à la mer-mère conçue dans sa préséance sur les terres.
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D'écrivain comblé et adulé, il était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. C'est dans la petite ville brésilienne de Petropolis, qu'il lit passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision. Il lui consacre son dernier essai avant de se donner la mort, qui reprend la question fondamentale de Montaigne : comment vivre libre dans la tourmente de l'histoire ? Un livre capital, qui peut être considéré comme l'adieu d'un humaniste du XXe siècle, vaincu par le désespoir. Préface d'André Comte-Sponville.
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La droitisation française, mythe et réalités : comment citoyens et électeurs divergent
Vincent Tiberj
- PUF
- Hors collection
- 4 Septembre 2024
- 9782130837961
La France deviendrait conservatrice. C'est une évidence pour beaucoup d'intellectuels et de journalistes, et les résultats électoraux semblent leur donner raison. Pourtant ce n'est pas la thèse de ce livre. Les citoyens français sont devenus beaucoup plus ouverts et progressistes qu'il n'y paraît. Face à cette situation paradoxale, Vincent Tiberj analyse comment offre politique et citoyens divergent. Il pointe l'importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d'« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis, aux candidats : avec ce silence électoral grandissant, les voix des urnes sont de moins en moins représentatives. La droitisation est un mythe, mais comme tous les mythes il pourrait bien avoir des lourdes conséquences sur les équilibres politiques et l'avenir des Français.
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Lignes de fuite : L'exil des collaborateurs françias après 1945
Marc Bergère
- PUF
- Hors collection
- 2 Octobre 2024
- 9782130826934
« 17 août 1944, il est grand temps de faire ses paquets... » : à l'image de cet extrait d'un journal personnel, ils ont été des milliers de Françaises et de Français à choisir la fuite face à la Libération et à l'imminence de l'épuration. C'est leur histoire à la fois individuelle et collective que raconte ce livre. Exilés à l'étranger, « citoyens clandestins » en France, réfugiés « en écriture » : Marc Bergère propose ici une première histoire globale et totale des différentes formes d'exil des « collabos » français au lendemain de la guerre. Lignes de fuite offre ainsi un regard d'historien neuf sur un objet mémoriel encore chaud tout en s'appuyant sur des archives inédites et les apports de la littérature comme objet d'histoire.
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Pourquoi une idée - un concept ou une image - provoque-t-elle la contraction des muscles du visage, secoue le corps et transforme le flux respiratoire en sons bruyants et saccadés ? L'individu rit sans savoir pourquoi il rit, et ne s'en inquiète guère. C'est que l'homme aime tant à rire qu'il n'y a rien qu'il ne parvienne à rendre comique. Ainsi, la méthode employée par Bergson ne consiste pas tant à définir le comique qu'à déterminer ses «?procédés de fabrication?». Alors que son objet peut sembler mineur et frivole, cet essai n'est rien de moins qu'un essai sur le fonctionnement de l'imagination humaine, collective et sociale. Nul besoin de connaître la pensée de Bergson pour apprécier ce petit livre à la trajectoire singulière, écrit dans une langue claire et élégante qui en fait un véritable chef-d'oeuvre. Préface de Camille Riquier
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Au cours de sa vie, Léonard de Vinci se construisit de multiples identités : artiste complet formé par le peintre-sculpteur Verrocchio, mécanicien, homme de cour, ingénieur militaire engagé par César Borgia, savant et anatomiste, organisateur de spectacles à machines et, enfin, ami du Roi de France. Cette biographie permet de le suivre dans tous les lieux qu'il fréquenta, de Vinci à Florence, de Milan à Venise et dans le Frioul, des routes poudreuses de la guerre dans les Marches jusqu'à Florence, de Milan à Rome et de Rome à Amboise au Clos Lucé, où il mourut en 1519. Son approche autodidacte dans quantités de domaines garantit l'originalité de cet esprit universel qui fut bien plus que l'auteur de la Joconde ou l'inventeur de machines volantes. Léonard de Vinci sut remettre en question les certitudes de son siècle et n'accepta qu'une autorité, celle de l'expérience.
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On le croyait mort et enterré. Il est vrai que ce cadavre était tellement encombrant qu'il aura fallu l'enterrer deux fois, en 1951 et en 1973, ce qui n'est pas commun. Nous pensions qu'il avait cessé de préoccuper les Français et d'incarner leur mauvaise conscience depuis le discours du Vel d'hiv de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995. Nous nous trompions. Ce jour-là, à l'endroit où s'élevait autrefois le Vélodrome d'hiver où furent entassés les 13 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, raflés les 16 et 17 juillet 1942, le président nouvellement élu brisait le mythe gaullien de « la vraie France, de la seule France » entièrement unie derrière la Résistance, et reconnaissait la responsabilité du pays dans l'entreprise de mort nazie et collaborationniste. Jean-Yves Le Naour retrace le parcours du chevalier noir de l'histoire de France du XXe siècle à l'aune des mythes qui l'ont construit et qu'il a construits, avant la Seconde Guerre mondiale comme après. Il propose non pas une biographie classique de la naissance à la mort, mais un essai sur le « siècle de Pétain », de Verdun à Zemmour, c'est-à-dire sur la mythologie d'un héros déchu puis d'un spectre qui n'en finit pas de nous hanter.
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La fin d'une illusion : Israël et l'Occident après le 7 octobre
Bruno Karsenti
- PUF
- Hors collection
- 2 Octobre 2024
- 9782130876038
L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, par sa violence inouïe, a fait vaciller nombre de nos représentations, dans le monde occidental comme en Israël. C'est l'abri des juifs dans leur Etat qui a été remis en question, et aussi ce que cet Etat représente pour tous les juifs de la diaspora. Plus largement, un point d'équilibre de la conscience commune post-Shoah a été touché. L'antisémitisme, dans sa passion exterminatrice, a refait irruption et il a été accompagné d'un écho favorable ailleurs dans le monde, notamment dans cette partie de l'opinion occidentale unifiée par l'antisionisme. La riposte israélienne qui s'ensuivit eut toute la légitimité d'une guerre défensive. Mais à mesure qu'elle se déployait et que la destruction de Gaza et les morts civils palestiniens augmentait, une autre interrogation a pris forme : que doit être Israël à la lumière de cette épreuve, en tant qu'Etat de droit démocratique qui se confronte réellement à la question palestinienne ? La conduite de la guerre sous son autorité n'a pas permis qu'elle se pose, et a mis à mal dans l'opinion mondiale la légitimité de la riposte. Pourtant, il est indispensable de la reformuler précisément aujourd'hui, pour qu'un avenir soit possible, à la fois pour ce pays, pour les juifs dispersés dans le monde qui comptent sur son existence, pour les Palestiniens en quête d'Etat, et pour les pays occidentaux pour lesquels Israël représente un point d'appui indispensable de la conscience qu'ils ont acquis d'eux-mêmes après la Seconde Guerre mondiale. Les textes réunis dans ce recueil parcourent l'ensemble de l'arc de la séquence qui s'est ouverte avec le 7 octobre et poursuivi par une guerre privée de vision d'avenir. Le livre s'efforce de prendre tous les angles possibles et de varier les points de vue de vue afin de prendre la pleine mesure de ce qui nous est arrivé à tous.
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La Poétique de l'espace explore, à travers les images littéraires, la dimension imaginaire de notre relation à l'espace, en se focalisant sur les espaces du bonheur intime. Le « philosophe-poète » que fût Gaston Bachelard entend ainsi aider ses lecteurs à mieux habiter le monde, grâce aux puissances de l'imagination et, plus précisément, de la rêverie. Aussi l'ouvrage propose-t-il tout d'abord une suite de variations poético-philosophiques sur le thème fondamental de la Maison, de celle de l'être humain aux « maisons animales » comme la coquille ou le nid, en passant par ces « maisons des choses » que sont les tiroirs, les armoires et les coffres. Il ouvre de la sorte une ample réflexion sur l'art d'habiter le monde, impliquant une dialectique de la miniature et de l'immensité, puis du dedans et du dehors, qui s'achève par une méditation des images de la plénitude heureuse, condensant les enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques de cette oeuvre sans précédent.
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24 heures de la vie sous l'Occupation
Guillaume Pollack
- PUF
- Hors collection
- 4 Septembre 2024
- 9782130847038
Tout semble avoir été dit sur l'Occupation de la France entre 1940 et 1945, sauf son histoire à travers les yeux de celles et ceux qui l'ont vécue. C'est à restituer cette part encore trop négligée que s'attache ce livre. Que signifie être sous la coupe de l'Allemagne après la défaite de la France ? Que voulait dire être Français en territoire occupé ? Guillaume Pollack donne à voir le quotidien et le sens de l'engagement d'une famille durant ces heures sombres, et décisives. Comment survivre aux restrictions ? À la domination nazie, renforcée par la collaboration des autorités françaises ? Comment mener le combat contre l'occupant ? C'est le mystère et la force de l'engagement que tente de décrire et de comprendre ce livre : comment devient-on résistant ? Au nom de quoi mène-t-on cette guerre clandestine, violente et tragique ?
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La guerre à l'ère de l'intelligence artificielle : quand les machines prennent les armes
Laure de Roucy-rochegonde
- PUF
- Hors collection
- 16 Octobre 2024
- 9782130871002
Les progrès fulgurants des techniques d'intelligence artificielle et de la robotique, et surtout leur application au domaine de la défense, font entrevoir l'émergence de nouveaux types de robots militaires, rendus toujours plus autonomes, c'est-à-dire capables de recourir à la force de leur propre chef. Les « robots tueurs » soulèvent néanmoins de nombreuses questions : ces moyens de guerre permettant de ne pas exposer l'humain peuvent-ils être pleinement contrôlés ? Qu'implique le recours à ces technologies ? Quels effets produisent-elles sur ceux qui les emploient, sur les adversaires qui y font face, et sur la forme même des rapports entre agresseurs et agressés ? Ces systèmes modifient-ils les relations entre les États, mais aussi le lien entre l'État et ses citoyens ? Sont-ils compatibles avec le droit de la guerre ?
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Le grand récit ; introduction à l'histoire de notre temps
Johann Chapoutot
- PUF
- Hors collection
- 29 Septembre 2021
- 9782130825371
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme. Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
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La Seconde Guerre mondiale des enfants : Allemagne, France, Italie, 1943-1949
Camille Mahé
- PUF
- Hors collection
- 18 Septembre 2024
- 9782130859901
Pour Germaine M., née en 1937, les années 1939-1945 ont été « ludiques », tandis que pour Karl-Hans W., jeune Allemand né en 1930, la période fut insouciante et heureuse. Si ces témoignages surprennent - durant la Seconde Guerre mondiale, jamais les enfants européens n'avaient autant été la cible de violences de guerre et souffert de ses conséquences (séparations familiales, déplacement, faim, froid, etc.). -, ils sont loin d'être des cas isolés. Comment l'expliquer ? Quelles furent les expériences des enfants et de quelle manière le conflit les a-t-il affectés ? C'est à ces questions que l'auteure propose de répondre, en donnant voix à la fois aux enfants et aux adultes qui les encadrent, grâce à un corpus archivistique riche et varié (dessins, journaux intimes, enquêtes scientifiques, rapports institutionnels et humanitaires, etc.). À partir d'une étude comparant trois pays du front occidental - la France, l'Allemagne et l'Italie - et en se concentrant sur la période de sortie de guerre, c'est-à-dire lorsque les armes se taisent mais que les traces du conflit sont encore visibles et que s'élabore un premier bilan, l'historienne dévoile non seulement de nombreuses expériences juvéniles inédites, mais aussi les facteurs qui ont contribué à l'élaboration de la figure contemporaine de l'enfance victime de guerre et dont la décennie 1940 constitue un moment clef.
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Renoncer aux voyages : une enquête philosophique
Juliette Morice
- PUF
- Hors collection
- 15 Mai 2024
- 9782130857747
À l'heure de la transition écologique, ne pourra-t-on plus jamais voyager comme avant ? Faut-il limiter ses déplacements, voire renoncer aux voyages ? Ces questions n'ont rien inédit. Les philosophes de l'Antiquité, sans avoir ni l'avion, ni Internet, les avaient pour l'essentiel déjà posées. Car les voyages ont toujours eu un caractère ambigu et polémique. A contre-courant des idées reçues, Juliette Morice propose de penser le voyage, depuis ses tout débuts jusqu'à l'ère du tourisme de masse. Ce que l'on découvre alors, ce ne sont pas tant les contradictions de cette pratique, que les nôtres propres, désir d'évasion et refus de l'inconnu, entre mensonges exotiques et besoin d'ailleurs.
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L'étoffe des contestataires : une histoire sensible et politique de la révolte
François Hourmant
- PUF
- Hors collection
- 6 Novembre 2024
- 9782130834076
Les contestations sociales et politiques s'inscrivent dans une histoire du corps : des soutiens-gorge jetés dans les « poubelles de la liberté » par les féministes américaines des années 1960 à la nudité des Femen, des Gilets jaunes aux Bonnets rouges en passant par le k-way noir des black blocs, l'apparence fait partie du message. Elle est elle-même un slogan. On exprime sa colère et son opposition en se forgeant une identité politique mais aussi vestimentaire. L'apparence donne vie et visibilité à la protestation, elle cimente le groupe et permet la reconnaissance. Au-delà du vestiaire, ce sont surtout les corps - grimés, masqués, vêtus, et parfois dévêtus - qui sont au coeur de ce livre. Expression des revendications, le corps invite à une autre histoire des résistances sociales et politiques, entre sensations et émotions.
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison. Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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Ce volume réunit la mythologie grecque et la mythologie latine, son héritière non sans d'importantes variations. Les traces que nous en avons sont diverses, dans des inscriptions ou dans des textes littéraires, dans des commentaires perdus, sur des monuments... Rédiger ce livre a donc imposé de faire des choix parmi les très nombreux mythes et leurs variantes, les sources, les thèmes, les auteurs pour présenter un ensemble articulé autour de deux questions éternelles : d'où venons-nous?? Où allons-nous?? Car les dieux sont multiples, et leurs aventures et celles des héros, très diversifiées, avec bien des contradictions. Du récit des grands mythes résulte un feu d'artifice de figures et de récits fabuleux. Plus qu'une succession d'histoires, il faut donc voir dans la connaissance des mythes la possibilité d'établir des liens pour appréhender le monde, ses origines, le sens de l'Histoire, ses limites. À ce titre, plus qu'un enrichissement culturel ou littéraire, les mythes constituent une clé de lecture pour confronter l'antique au moderne et répondre aux questionnements les plus actuels.
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Le droit de rêver : Édition établie par Jean-Philippe Pierron
Gaston Bachelard
- PUF
- Quadrige
- 20 Mars 2024
- 9782130814290
Florilège d'écrits publiés sur une période de plus de vingt ans, Le Droit de rêver, édité à titre posthume en 1970, donne à découvrir ou à redécouvrir la philosophie de Gaston Bachelard à travers de courts textes inspirés d'oeuvres plastiques (Monet, Chagall, Flocon...) ou littéraires (Poe, Éluard, Paulhan...) qui interrogent la dimension sensible de nos existences. Ainsi y trouvera-t-on des réflexions inspirées sur la rêverie solitaire ou radiodiffusée, sur le rêve nocturne et la méditation, à la croisée des savoirs les plus variés (physique, métaphysique, psychologie, anthropologie...). Augmentée d'un dossier critique, cette nouvelle édition précise les sources textuelles et iconographiques des oeuvres commentées. Elle réinscrit cette pensée dans le tissu des amitiés et des engagements d'un philosophe résolu à se faire le contemporain des créations culturelles les plus avancées de son époque. Au-delà de leur stimulante variété, ces écrits nous conduisent au coeur d'une philosophie de l'imagination attachée à promouvoir une esthétique subversive, aux enjeux éthiques et politiques insoupçonnés.
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Dévastation : la question du mal aujourd'hui
Dominique Bourg
- PUF
- Hors collection
- 4 Septembre 2024
- 9782130865513
Le Diable existe-t-il ? Si oui, il n'a jamais dû autant jubiler : « Ça va ! », chante-t-il sur l'air que Brel lui a dédié. Jamais en effet, entre bruits de bottes et feux d'artillerie, canicules et sécheresses ravageuses, bombardements et mégafeux dévastateurs, la planète n'a été autant en proie aux flammes, au sens figuré comme au propre. Ce livre est consacré aux processus de destructivité qui nous menacent tant individuellement que collectivement, aux forces qui pourraient emporter avec elles la vie sur Terre. Il est entièrement dédié à l'anatomie du mal, tant il est difficile d'en saisir l'esprit. Quelle peut en être la définition ? Quelles en sont les expressions les plus accomplies ? Quels en sont les modes de déploiement ? Enfin, quelles espérances raisonnables nous reste-t-il encore ? Nous montrons qu'il existe bien un mal radical et universel, en dépit de la relativité du jugement moral. Nous examinons, au travers de multiples exemples, comment les mécaniques de destruction, entre logique de surplomb et mise entre parenthèses de la règle d'or, parviennent à s'imposer à nous. Nous mettrons en lumière le rôle qu'ont joué les monothéismes dans la promotion du crime radical, et la part qui prennent nos connaissances les plus avancées. Sommes-nous encore en mesure de faire bifurquer l'aventure humaine ?
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Byung-Chul Han dévoile dans ce court texte un changement de paradigme, le passage d'une société disciplinaire, où les contraintes sur l'individu se multiplient, à une société de la performance, où la contrainte sur l'individu ne vient plus de l'ordre social mais de l'individu lui-même. L'excès de travail et de performance est l'indice d'une exploitation du soi par lui-même, une auto-exploitation. La liberté individuelle devient contrainte pour maximiser le résultat de nos actions et de nos activités. À rebours de l'accélération, de la précipitation, de l'hyperactivité, de la dispersion qui semblent caractériser notre époque, le philosophe nous montre comment de la fatigue peuvent naître la sérénité, l'attention, la guérison ?
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Grandes leçons de philosophie
Muriel Van Vliet, Emeline Durand, Max Hardt, Vincent Blanchet
- PUF
- Hors collection
- 11 Septembre 2024
- 9782130847663
Parce qu'elles invitent à l'analyse conceptuelle, à la position d'un problème et au déploiement d'une argumentation, la dissertation et la leçon sont des exercices décisifs dans la formation d'une pensée philosophique. Les seize articles rassemblés ici s'inspirent de ce modèle pour traiter de divers sujets sans réduire la méthode permettant de conduire la pensée à un ensemble de règles contraignantes ni exposer de façon doctrinale le contenu des philosophies auxquelles il est fait référence. Il s'agit plutôt de montrer comment la démonstration philosophique, dont le chemin est toujours déterminé librement par son auteur, peut néanmoins procéder rigoureusement, par la nécessité que lui confère le travail des concepts et la précision qui provient du dialogue avec les auteurs de la tradition. Les sujets abordés couvrent les différents champs de l'étude philosophique (métaphysique, épistémologie, esthétique, philosophie politique, philosophie morale, sciences humaines) et s'attachent autant à des questions qu'à des notions. Ils s'adressent ainsi à tout lecteur désireux de philosopher à travers l'exposé méthodique d'un travail d'analyse problématisé.