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Littérature
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Sans doute inspirée par l'étrangeté de son nom, l'auteure a passé une grande partie de sa vie en voyage. Les textes qu'elle propose ici sont des fragments de ce qu'elle en a rapporté : moins des connaissances ou des certitudes que des souvenirs. Souvenirs de lieux dont elle tente de saisir encore la saveur, de quelques rencontres singulières ou drôles, de traces de l'histoire, de grandes traversées ou de chambres d'hôtel, de déserts et de villes. La variété du monde s'est donnée dans ces endroits différents, parfois étranges ou cocasses, parfois emprunts de nostalgie ou de souffrance, et ces espaces qui se sont déposés dans sa mémoire ont fini par y dessiner une sorte de géographie sensible.
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Complotisme et quête identitaire : ils conspirent, donc nous sommes
Kenzo Nera
- Puf
- Hors collection
- 20 Septembre 2023
- 9782130847328
Les théories du complot sont souvent analysées à travers le prisme de l'irrationalité. Dans cet ouvrage, elles sont abordées à l'aune des liens qu'elles entretiennent avec nos appartenances à des groupes sociaux. En effet, nos croyances reflètent nos identités collectives. Être issu d'un groupe socialement privilégié, ou au contraire, discriminé, influence notre vision du monde, nos croyances, nos valeurs. Les croyances aux théories du complot, manifestement farfelues pour les uns, simple bon sens pour les autres, ne font pas exception à la règle. Dans une réflexion ancrée dans la littérature scientifique en psychologie sociale, cet ouvrage analyse les croyances complotistes comme vecteur de lien social, de valorisation de soi et des siens. Études expérimentales à l'appui, il examine les répercussions des croyances complotistes sur la perception des groupes dans une société inégalitaire, ainsi que les conséquences identitaires de la stigmatisation des « complotistes ». Il permet ainsi d'entrevoir la complexité de l'étude scientifique des théories du complot, et notamment la difficulté à définir un tel phénomène. Préface de Gérald Bronner.
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Essai sur le don : forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques
Marcel Mauss
- Puf
- Quadrige
- 23 Août 2023
- 9782130855866
Texte phare des sciences sociales, l'Essai sur le don, publié en 1925, a immé-diatement suscité de nombreux commentaires. Ouvrant la sociologie durkhei-mienne à l'analyse ethnographique, il inscrit les sociétés du Pacifique, du potlatch amérindien à la kula mélanésienne, en dialogue avec la culture occidentale. Dans sa présentation, Florence Weber le situe dans l'histoire scientifique et poli-tique du xxe siècle, et propose au lecteur d'explorer l'archipel méconnu de ce que l'on appelle les « prestations sans marché ». Parce qu'elle place les notes savantes en fin de texte, cette édition, que re-commandait Marcel Mauss, simplifie considérablement la lecture.
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Sans classe ni place : l'improbable histoire d'un garçon venu de nulle part
Norbert Alter
- Puf
- Hors collection
- 6 Avril 2022
- 9782130830382
Pierre vient d'une sorte de nulle part social, sans classe ni maison pour le protéger. Il transforme progressivement son destin, découvre la chaleur que procure une place auprès des autres, comme les autres. Il aborde le monde avec la liberté, et parfois le succès, de celui qui n'en connaît pas les règles. Cet ouvrage autobiographique ne relate pas une « belle histoire ». Il s'inscrit dans une conception de la sociologie qui associe la critique et l'espoir, qui se doit d'énoncer le bien et pas seulement de dénoncer mal. Il montre qu'on peut s'emparer de son histoire, malgré la violence, le mépris et l'isolement. Il raconte qu'on est rarement seul, comme un extraordinaire héros, ou une pure victime, face au monde : l'amour, l'amitié et la complicité de quelques « fées » permettent de subvertir un destin social. Mais il souligne également qu'on n'abandonne jamais ses origines. Pierre entre ainsi en société sans oublier les images d'une mère sans limites affectives, d'un père en prison, de la violence des normes. Cette tension représente le coeur de l'ouvrage.
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La folie Shakespeare : une étrange exubérance
Michael Edwards
- Puf
- Hors collection
- 29 Mars 2023
- 9782130838555
Pourquoi l'interprétation de l'oeuvre de Shakespeare change-t-elle, parfois de façon vertigineuse, d'une époque et d'un critique à l'autre?? Pourquoi ce dramaturge se lance-t-il, avec une exubérante et folle créativité, dans tant de directions à la fois?? Pourquoi laisse-t-il, dans ses pièces de théâtre comme dans ses poèmes, des zones d'ombre?? Et pourquoi se trouve-t-il tant de folie dans son oeuvre, depuis la folie douce des joyeux massacreurs de langage jusqu'à la folie savante des clowns et des fous, et à celle étrangement clairvoyante du Roi Lear?? Ce livre cherche à répondre à ces questions un peu à la manière de Shakespeare, en regardant dans de nombreuses directions?: en méditant sur son refus de tout savoir et sur la folie comme une voie d'accès à un autre monde, en principe chrétien, qui nous dépasse, mais également en lui écrivant une lettre ou en s'aventurant par diverses randonnées dans le pays Shakespeare?: pour observer son anglais, par exemple, ou le rêve vu par ses Sonnets, ou le rôle étonnant de ses chansons, ou encore sa conception du spectateur, et jusqu'à sa «?traduction?» par Giuseppe Verdi...
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Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation. L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
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Nous applaudissons toujours Molière avec ferveur, mais sommes-nous bien certains de le comprendre ? Les mises en scène les plus marquantes et les plus novatrices d'aujourd'hui font valoir sa profondeur psychologique ou l'audace de ses idées morales, mais parfois au détriment du rire joyeux et profond qui est la marque propre de son génie et à donner sens à son théâtre. Un constat s'impose : on a tiré Molière du côté du drame, on l'a joué comme Ibsen ou Tchékhov, dans l'idée, peut-être, que la gravité, la tristesse et la mélancolie constituaient un label suprême de qualité. Le malentendu date au moins du romantisme, mais il s'est accentué. Il est urgent de le dissiper pour réapprendre à lire Molière et surtout pour retrouver les plaisirs dont nous avons été privés. Il faut tout d'abord oublier la distinction factice entre hautes et basses comédies. La farce nous conduit dans l'étrange, dans un domaine à la fois hilarant et sérieux où l'on triomphe, en riant, de la violence et de la mort. De plus, certaines comédies-ballets sont jouées sans leurs parties lyriques, réduites au texte seul. C'est méconnaître gravement l'intention de Molière, baladin aux multiples talents, émerveillé dès les débuts de sa carrière parisienne et jusqu'à son dernier souffle par une forme neuve de spectacle et une vision plus large de la vie.
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En ouvrant Twin Peaks par l'image de la destruction d'un tube cathodique, David Lynch avait marqué de manière décisive que son oeuvre serait avant tout une méditation sur la télévision. Cette méditation, toutefois, ne visait pas simplement à découvrir la vérité de ce médium, vérité gnostique et capitaliste à la fois, mais aussi à en incarner la crise : ce moment où les puissances déchaînées par le miroir que la télévision tendait à ses spectateurs ne pouvaient que se retourner contre elle. Sommes-nous prêts à accepter cette mort violente ? Sommes-nous prêts à accepter les conséquences matérielles et spirituelles de la fin de la télévision ? Pacôme Thiellement revient sur l'oeuvre de Lynch dans cette réédition très augmentée de La Main gauche de David Lynch, accompagnée de deux essais inédits, qui prend notamment en compte la troisième saison deTwin Peaks (2017).
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L'inconsolable et autres impromptus
André Comte-Sponville
- Puf
- Hors collection
- 7 Mars 2018
- 9782130804253
« Ce recueil d'impromptus obéit aux mêmes principes que le précédent, Impromptus, publié chez le même éditeur, il y a une vingtaine d'années : il s'agit toujours de textes brefs, écrits sur le champ et sans préparation, entre philosophie et littérature, entre pensée et mélancolie, sous la double invocation de Schubert, qui donna au genre ses lettres de noblesse musicale, et de Montaigne, philosophe "imprémédité et fortuit". Je m'y suis interdit toute technicité, toute érudition, toute systématisation. Ces douze textes, dans leur disparate, dans leur subjectivité, dans ce qu'ils ont de fragile et d'incertain, visent moins à exposer une doctrine qu'à marquer les étapes d'un cheminement. Un impromptu est un essai, au sens montanien du terme, donc le contraire d'un traité. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres. »
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George Brummell, dandy, saint et martyr
Henri Rey-Flaud
- Puf
- Hors collection
- 8 Février 2023
- 9782130838357
George Brummell, prince des dandys, ne doit pas être confondu avec tous les épigones qui ont usurpé et dévalué ce titre. L'envers des élégants qui rivalisent entre eux par la coupe ou la richesse de leurs parures, le dandysme selon Brummell est un art du dépouillement, déjà illustré, en d'autres temps, par la peinture et la sagesse orientales. À ce titre, il s'oppose radicalement à toutes les formes d'excentricité, incarnées par Barbey d'Aurevilly, biographe de Brummell, et, à l'occasion, par Baudelaire. Il introduit ainsi une forme inédite d'harmonie fondée sur la négativité, par où il rejoint l'esthétique des troubadours ou de Mallarmé. Par là, il présente dans le monde le modèle d'un homme sans qualités, bien fait pour déstabiliser les lords et les ladies de la cour du régent. Il parachève son personnage par la pratique d'un humour assassin dont chaque trait détient une perle de la pensée, pour peu que soit dégagée la « substantifique moëlle » qu'il recèle, à quoi échouèrent jusqu'ici ses différents critiques. Si Brummell a exercé pendant vingt ans une souveraineté absolue dans tous les salons d'Europe, c'est qu'il introduisait, à travers son déni de la mode, une subversion de tous les idéaux et de toutes les valeurs de l'ancien monde, pour quoi il fut plusieurs fois comparé à Napoléon par ses contemporains. Un point toutefois est resté ignoré des historiens, c'est que cette action destructrice impliquait la propre disparition de son auteur, ce qu'il accomplit lui-même par sa ruine financière préméditée, sa disgrâce provoquée auprès du régent, son exil en France enfin où il va connaître la misère, la prison pour dettes, la folie et la mort, annonçant par là le destin d'un autre personnage, Oscar Wilde, son seul héritier, qui, après avoir connu une gloire pareille à la sienne, parcourra le même chemin de croix, au terme duquel il éprouvera, comme Brummell, une même apothéose.
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Les questions dont traite la sociologie de la déviance touchent tout à la fois à la nature du changement social, à l'évolution des moeurs et à la multiplication des ordres normatifs légitimes (avec la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne). Ces questions ont pris une place de plus en plus importante dans le débat public, suscitant des interrogations sur la nécessité de fixer de nouvelles règles prescriptives dans un monde en plein bouleversement ou sur le rétablissement d'une autorité devenue chancelante.
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1 kilo de culture générale
Florence Braunstein, Jean-François Pépin
- Puf
- Hors collection
- 3 Octobre 2018
- 9782130811152
Une bonne culture générale vaut son pesant de papier. Il lui fallait donc un poids lourd : la somme des connaissances censées être acquises au sortir de l'adolescence, et qui pourtant nous échappent sans cesse, est désormais à votre portée. Littérature, histoire, philosophie, sciences et arts : ces domaines se croisent ici en bonne harmonie. L'expérience de plus de vingt ans d'enseignement nous a permis d'écrire ce guide unique en son genre car : o il couvre l'ensemble des principales cultures existant dans le monde ; o il s'étend sur la totalité de l'histoire, de la formation de la Terre à nos jours ; o il présente toutes les grandes activités culturelles pour chaque période et chaque pays ; o sa présentation claire permet tous les choix de lecture : au fil du livre, par périodes historiques, par thèmes ou par pays ; o un index de plus de 9 000 entrées permet de toujours tout trouver.
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Le chaos ne produit pas de chefs-d'oeuvre ; les écrivains, le travail et la légende
Julia Kerninon
- Puf
- Hors collection
- 24 Mars 2021
- 9782130816607
Invités à s'exprimer au travers d'entretiens littéraires, les écrivains ont tendance à se réinventer une identité et un parcours. Déformation professionnelle ? Pas seulement : vu de plus près, on découvre qu'ils tendent tous à se rapprocher d'une image préexistante et légendaire de l'écrivain, et qui les légitimera. En étudiant les parcours respectifs des trois immenses romanciers américains que sont John Steinbeck, Ernest Hemingway et William Faulkner, l'auteure soulève le voile de la légende pour donner une description concrète de ces trois vies d'écrivains professionnels : les débuts, l'entrée dans la carrière, les succès, les échecs, les récompenses, les livres écrits les uns après les autres, l'organisation d'une vie privée qui facilite ou non cette vocation passionnée. Julia Kerninon met au jour la vie de labeur, de stratégie, de solitude et d'orgueil qui est la réalité de l'écrivain professionnel. Au-delà de la légende fascinante de l'écrivain en artiste incontrôlable et chaotique se cache la vérité d'un travail acharné et réfléchi, accompli dans le plus grand sérieux, envers et contre tous.
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Le retour de la décadence ; penser l'époque postprogessiste
Pierre-André Taguieff
- Puf
- Hors collection
- 9 Mars 2022
- 9782130826514
La « religion du Progrès », soit le progressisme au sens fort du terme, fait l'objet d'une incrédulité croissante. L'apparition d'une nouvelle religion séculière, l'écologisme, est à l'origine d'une puissante vague de pessimisme, voire de catastrophisme, qui rejoint les diagnostics de déclin ou de décadence portant sur la civilisation occidentale, par ailleurs accusée de tous les maux (capitalisme, racisme, sexisme, colonialisme, productivisme). La solution est-elle dans la décroissance et une limitation des naissances ? En tout diagnostic de la décadence, il faut distinguer entre les faits observables et parfois mesurables, les interprétations ou les évaluations inévitablement subjectives et les instrumentalisations plus ou moins cyniques. Prendre au sérieux la question de la décadence, c'est faire un tri entre les discours décadentistes. Aujourd'hui, le « retour de la décadence » s'entend de trois manières : un vieux refrain chanté dans l'espace idéologico-politique, un diagnostic portant sur un ensemble de faits dans l'évolution des sociétés occidentales, enfin, une catégorie de l'interprétation historique. La décadence se développe dans un récit, sous la forme d'un mythe susceptible d'infinies interprétations. Mais ce mythe alimente aussi des politiques de la peur qui se traduisent par des chasses aux sorcières. Ce refrain de la décadence est entonné par des intellectuels de tous les bords politiques. Il faut se demander pourquoi, et aussi vers quoi ce sentiment nous conduit. Faut-il se contenter de cultiver les peurs ou pratiquer le déni ? Ou bien s'engager à répondre aux défis que le sentiment décadentiste cache et révèle tout à la fois ?
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L'architecture du possible
Tristan Garcia, Jean-Marie Durand
- Puf
- Hors collection
- 10 Février 2021
- 9782130827757
Alors que nous manquons aujourd'hui de repères, Tristan Garcia tente de nous en livrer quelques-uns, essentiels, singuliers, iconoclastes, grâce auxquels la possibilité d'une utopie nouvelle se dessine. Attaché à l'idée métaphysique qu'il « faut laisser être et rendre puissant », l'auteur se refuse à la fois de décrire simplement le réel (dire ce qui est) et de suggérer une prescription (dire ce qu'il devrait y avoir). Son geste d'écriture, sous de multiples formes (essai, roman, écrits sur l'art...), tente plutôt d'opérer une transcription de ce réel, tout en essayant de reformuler les catégories de la pensée. L'ambition immense de son oeuvre tend, en creux, à nous aider à transformer nos conditions d'existence. Son attention égale à ce qui finit et à ce qui commence, aux crépuscules et aux aurores, nourrit une pensée extrêmement riche, qui dans sa singularité même, occupe le centre de la vie intellectuelle contemporaine.
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L'enquête de Wittgenstein (2e édition)
Roland Jaccard
- Puf
- Perspectives critiques
- 8 Juillet 2014
- 9782130638452
"Il n'y a pas de philosophie de Wittgenstein. Il y a l'histoire d'un homme qui lutta pied à pied contre la folie et le suicide avec pour seules armes la logique et l'éthique. Cet homme , on l'a dépeint tantôt comme un monstre, tantôt comme un saint, tantôt comme un génie, tantôt comme un détraqué sexuel. A Vienne où il a passé sa jeunesse, comme à Cambridge où il a enseigné, il est vite devenu une légende. Les rumeurs les plus extravagantes ont circulé sur son compte : on prétendit même que sa grande oeuvre n'était pas le "Tractacus logico-philosophicus" mais le suicide de son ancien camarade de classe Adolf Hitler et de sa compagne, Eva Braun, dans leur bunker berlinois. Ce qui demeure certain, c'est qu'aucun philosophe n'aura mené avec un tel acharnement son enquête sur "le monde tel qu'il l'a trouvé", ni sur les fins ultimes de l'existence. Dans ce bref essai, R. J. tente "à la manière de Stefan Zweig parlant de Montaigne, de Nietzsche, de Freud, " de cerner la personnalité de Wittgenstein et de faire quelques pas en sa compagnie."
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Proust, les horreurs de l'amour
Nicolas Grimaldi
- Puf
- Perspectives critiques
- 11 Juillet 2014
- 9782130640653
"La Recherche est le roman des déceptions [...] Tout se passe chez Proust comme s'il suffisait d'obtenir ce qu'on avait le plus désiré pour s'étonner presque aussitôt de le trouver si peu désirable." D'où vient une déception aussi généralisée ? Pour répondre à cette question, l'auteur analyse à partir de l'oeuvre de Proust la séparation de la conscience et du monde, le deuil du réel, les illusions de l'imaginaire, les contradictions du désir et les horreurs de l'amour. A travers Proust, Nicolas Grimaldi poursuit ainsi sa propre analyse de l'imaginaire, du désir et du temps, déjà esquissée dans ses précédents ouvrages : Traité de la banalité et Préjugés et paradoxes.
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L'artiste en habits de chercheur
Carole Talon-Hugon
- Puf
- Hors collection
- 6 Janvier 2021
- 9782130824473
Le parcours de Ferran Adria, tour à tour cuisinier du célèbre restaurant El Bulli, représentant de l'Espagne à la Dokumenta (foire internationale d'art contemporain) de Kassel en 2007, et actuellement directeur d'un centre de recherche à l'université de Barcelone, est emblématique d'un double processus de dé-définition : de l'art d'une part, des sciences humaines de l'autre. Il y a peu de temps encore, les artistes entendaient magnifier le sensible ou exprimer les tréfonds de leur intériorité ; aujourd'hui, beaucoup d'entre eux prétendent faire de la recherche et s'avancent sur les terres de l'histoire, de la sociologie ou de l'anthropologie. Mais qu'est-ce que l'art et la science ont à gagner ou à perdre dans ce type de rapprochement ? Ne faut-il pas craindre une démonétisation des sciences humaines par la revendication d'une autre manière, présentée comme plus légitime, de fabriquer de la connaissance ? N'y a-t-il pas lieu de s'inquiéter de la survie des normes de vérité qui valaient jusqu'ici dans le monde académique ? Une généalogie de cet état de confusion permet de comprendre ce qui l'a rendu possible : d'une part le phénomène contemporain de désartification de l'art, et, d'autre part, une certaine atmosphère intellectuelle proclamant l'effacement des frontières du vrai et du faux, du fait et de la fiction, de l'idéologie et du savoir.
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Juste en passant
Chantal Jaquet, Jean-Marie Durand
- Puf
- Hors collection
- 8 Septembre 2021
- 9782130827832
« J'ai vécu longtemps avec tous ceux à qui on met les bonnets d'âne et j'ai assisté à leur massacre. Quelles qualités avais-je qu'ils n'avaient pas? J'étais douée, me direz-vous? Je n'en crois pas un mot, mais peu importe au fond, car si c'était un don, il n'y aurait là aucun mérite.» Au fil des mots et des souvenirs, la philosophe Chantal Jaquet nous livre le lien entre tous ses travaux : la question du passage, au coeur de son parcours de transclasse, concept qu'elle a elle-même forgé. Dans un exercice de retour sur soi, elle met au clair ce qui dans la philosophie l'a sauvée d'une enfance douloureuse, marquée par une grande pauvreté, et qui l'anime encore aujourd'hui: une disruption dans la pensée ordinaire, qui invite à élargir le présent pour mieux lui résister. Soucieuse de communiquer son amour du juste - de la justice et de la justesse, elle livre ici une réflexion magistrale, à la croisée de l'intime et du social, sur l'art de penser et l'art de se révolter.
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K-pop, soft power et culture globale
Vincenzo Cicchelli, Sylvie Octobre
- Puf
- Hors collection
- 13 Avril 2022
- 9782130830511
De la musique de BTS à la série Squid Game, une vague de produits culturels sud-coréens déferlent sur le monde et surprend par l'engouement qu'elle suscite. K-pop, K-drama, K-films, mais aussi bandes dessinées (manwhas), c'est ce que l'on désigne comme la Hallyu (mot chinois passé dans la langue courante pour indiquer la vague sud-coréenne de produits culturels). Cet ouvrage expose à quel point cette nouvelle vague culturelle est le fruit d'un écosystème politique et économique spécifique. Faisant suite à la domination anglo-saxonne et japonaise dans la pop culture des générations précédentes, elle constitue une forme de globalisation alternative. Se penchant sur le cas de la réception française (particulièrement intéressant à analyser car il ne peut être imputé à des proximités culturelles préexistantes, la diaspora sud-coréenne étant quasi inexistante en France et les liens historiques entre les deux pays ténus), l'ouvrage met en évidence une caractéristique des jeunes générations : une ouverture à l'altérité culturelle, où l'esthétique règne en maître, et dont les effets façonnent l'image de ce qu'est une modernité positive, une société désirable, une identité valorisée.
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Le revenu de transition ecologique : mode d'emploi
Sophie Swaton
- Puf
- Hors collection
- 8 Janvier 2020
- 9782130824039
Dans une société menacée d'effondrements économiques, politiques et sociaux, le revenu de transition écologique est un outil à disposition des politiques publiques pour créer de véritables projets de territoires à la fois résilients et révélateurs d'innovations sociétales. Fondé sur l'hypothèse de la nécessaire alliance du social et de l'écologie et faisant le pari que le travail choisi reste une opportunité à saisir, le revenu de transition écologique s'inscrit dans une filiation historique datant du XIXe siècle. Il constitue un outil de sensibilisation écologique et un levier pour créer les conditions d'employabilité des personnes engagées dans la transition écologique et solidaire. Comment fonctionne ce dispositif ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? À qui s'adresse-t-il ? Qu'est-ce qu'une coopérative de transition ? Quels sont les territoires pionniers d'expérimentation ? Autant de questions pratiques auxquelles se livre apporte des réponses concrètes.
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Suis-je bête ! l'héroïque Professeur Rollin foudroie la bêtise avec ruse et modestie
François Rollin, Daniel Goossens
- Puf
- Hors collection
- 14 Octobre 2020
- 9782130824053
La bêtise est avant tout la sienne propre : on est toujours plus bête qu'on ne le voudrait. Mais s'en rendre compte est déjà un moyen de la surmonter. Comment toutefois faire face aussi à la bêtise en groupe ? institutionnelle ? professionnelle ? Celle qui est arrogante et sûre d'elle ? celle qui est véhiculée, divulguée, propagée ? En quelques tutoriels efficaces et imparables, François Rollin déjoue les manoeuvres et manipulations de la bêtise, la sienne d'abord, celle des autres, avec un peu moins d'espoir de réussite. En quelques chapitres aussi désopilants que parfaitement sérieux, François Rolin identifie l'ennemi, propose des parades, met au point une méthode. Ces formules font mouche : elles font rire, certes, mais elles contiennent des vérités que ne renieraient pas les meilleurs des philosophes. Ce livre se situe ainsi dans l'esprit des Dictées loufoques du Pr Rollin (éd. La Martinière) mais aussi dans la lignée de l'humour singulier du roi Loth de la série Kaamelott, tout en proposant un véritable diagnostic de la bêtise, dans ses différentes facettes (sottise, balourdise, ignorance, naïveté... ). Illustré par Daniel Goossens Préfacé par Alexandre Astier
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Que faire ? Telle était la question que se posa Lénine en 1901, alors qu'il éprouvait des doutes sur la capacité révolutionnaire du monde ouvrier russe. Soixante-dix-sept ans plus tard, Louis Althusser décide de se l'adresser aussi. Confronté au reflux de Mai 68 et aux renoncements successifs du Parti communiste, il souhaite offrir à ses lecteurs un bref vade-mecum pour la révolution à venir. Un vade-mecum ramassé et tranchant, brillant et nerveux, tout entier tourné vers un objectif : parvenir à organiser la lutte de la classe populaire, de telle sorte qu'elle puisse l'emporter sur la classe bourgeoise. Pour Althusser, c'est l'occasion d'une critique virtuose des écrits d'Antonio Gramsci et de l'eurocommunisme, qui séduisent alors de nombreux marxistes. Mais c'est surtout l'opportunité de tenter de dire, en quelques pages, ce qu'il n'avait pas réussi à énoncer ailleurs : quelles conditions concrètes faut-il satisfaire pour qu'enfin la révolution ait lieu. Laissé inachevé, il est publié ici pour la première fois.
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Les crypto-monnaies sont en train de nous rendre fous. Investisseurs surexcités, nouveaux millionnaires en bitcoins, travailleurs des mines d'argent numérique, économistes effarés, cassandres de toutes sortes : les crypto-monnaies ont déjà bouleversé des pans entiers de la pensée économique, pour le meilleur et pour le pire. Mais est-ce tout ? N'ont-elles pour tout destin que celui de faciliter encore davantage des échanges qui n'en ont guère besoin ? Ne sont-elles que de la nourriture pour charognards avides de bénéfices soustraits à la gourmandise concurrente des États ? Pour Mark Alizart, il n'en est rien. Avec l'avènement des crypto-monnaies, c'est à un véritable bouleversement de la nature même de la valeur, de toute valeur, qu'elle soit financière ou autre, que l'on assiste. Désormais, la valeur n'est plus quelque chose qui est décidé par une institution ou un marché, mais quelque chose qui se construit et s'échange par le miracle d'une décision technique - rendant pour la première fois accessible un communisme qui ne soit pas utopie. Ce nouveau communisme, ce cryptocommunisme, ne sera pas celui de la propriété ; il sera celui de la valeur.