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" J'ai une passion, une pulsion, un vrai démon de la connaissance ! J'ai envie d'apprendre. Je suis toujours très reconnaissant à qui m'apprend quelque chose et j'aime toujours apprendre aux autres. C'est une priorité au quotidien. Avant même de manger ! C'est comme si j'avais la mission, au sens ordinaire du terme, d'enseigner. Et plus j'avance en âge, plus cela se présente comme : "Il faut. Ça urge !" "
Hubert Reeves
Astrophysicien de renommée mondiale, Hubert Reeves a nourri toute sa vie une passion pour l'histoire du cosmos. Pour lui, nous faisons partie d'un système où univers, nature et humanité sont interdépendants. Afin de préserver cet équilibre de vie pour tous, il est devenu un grand défenseur de la nature.
Hubert nous confie ici les étapes de son cheminement, qui l'ont mené progressivement vers une belle sérénité. Il évoque les influences qui l'ont formé, ses choix, ses joies mais aussi ses doutes et inquiétudes, les difficultés qu'il a pu rencontrer et la manière dont il les a surmontées.
Voici une source d'inspiration et d'énergie qui devrait nous inciter à assumer nos propres envies.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier
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« Je suis quelqu’un qui n’arrête jamais de se poser la question de qui il est. Si je dois le dire plus simplement, je suis un dessinateur humoriste belge, né en 1954, passionné par son métier, mais qui a eu l’envie d’en pratiquer plusieurs. Ne sachant pas lequel choisir vraiment, je me suis lancé dans différentes activités – parallèlement et successivement – et, si je les additionne toutes, j’en compte une dizaine. Par ailleurs, je suis un homme profondément attaché aux siens, ma femme, mes enfants, mes petits-enfants, qui ont toujours été, pour moi, une priorité dans mon parcours. » P. G.
Philippe Geluck entre dans l’existence sous une bonne étoile : Geluck signifie « chance » en flamand. Au fil des ans, il arpente des vallées verdoyantes avec succès et brio : théâtre, télévision, radio, dessin, BD, sculpture… Le 22 mars 1983, il naît une seconde fois. Couché sur une page du Soir, son Chat débonnaire sort de l’imprimerie et ses strips à trois cases s’imposent en Belgique, en France et au-delà. Il déambule chez les libraires, dans les journaux, chez nous (aux murs des toilettes ou de la cuisine), dans les galeries, aux Beaux-Arts et jusqu’aux Champs-Élysées ! Avec les yeux du Chat, Geluck observe le monde : il s’émeut de ses misères, se fout de ses incohérences, s’indigne de ses bêtises. Et la chute est certaine : morts de rire !
Entretien mené par Sophie Lhuillier -
« Sait-on vraiment qui on est ? On est multiple tout au long de sa vie. On se construit sur une espèce de socle social, une origine géographique. Moi, je suis née à Marseille, en 1954, dans une famille "populaire". Je ne suis pas une héritière. Ou plutôt, je suis héritière de la vie des gens qui m’ont précédée, mais qui étaient ouvriers, paysans et immigrés. Je crois que je n’ai pas trahi la jeune fille que j’étais à 18 ans. Je suis une comédienne "connue", comme on dit, avec une identité assez forte dans mon milieu professionnel, et même à l’extérieur ! Et je suis tout autant comédienne que citoyenne. J’adore mon métier – jouer –, mais il y aura toujours dans le choix de mes projets une volonté de donner à voir des images de femmes qui sont très ancrées dans une réalité sociale. »
Ariane Ascaride traverse une enfance assez solitaire. Tombée dans le théâtre dès ses 8 ans, elle «monte» à Paris pour tenter l’entrée au Conservatoire, tout en poursuivant des études de sociologie à la Sorbonne. Elle rencontre Robert Guédiguian, son futur mari, dans les réunions syndicales de leur université. En 1981, ils tournent Dernier Été, premier film d’une longue série ensemble, jusqu’à ce jour de 1998 où Ariane reçoit sans y croire le César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette. Ce tournant dans sa carrière lui offrira de multiplier les collaborations au cinéma, à la télévision et au théâtre. En 2019, elle reçoit le prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour Gloria Mundi. Enfin, Ariane est attachée à un autre rôle : celui de femme dans la société. On la connaît pour ses interventions indignées face aux injustices sociales, qu’elle combat à l’écran comme à la ville.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier -
" Qui suis-je ? Si je le savais, cela réglerait un certain nombre de questions que je continue à me poser ! Mais heureusement, j'ai commencé par refuser d'être celui que l'on voulait que je sois. J'ai renoncé très jeune à rentrer dans une catégorie, case, obligation, ou bienséance. Finalement, j'ai exploré deux pistes : l'émerveillement, lorsqu'on observe les insectes on est dans l'étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m'a toujours paru très important. "
Gilles Clément a vécu son enfance entre la Creuse et Oran, où s'est ancré son goût du voyage et de l'observation. Jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, enseignant et écrivain, il n'a qu'une passion : le vivant ! Il est à l'origine de nombreux sites (privés et publics, en France et dans le monde) : le jardin de l'Arche de la Défense (Paris), le parc Matisse (Lille), le Domaine du Rayol (Var). Il en a dégagé certains concepts florissants (le Jardin en Mouvement, le Jardin Planétaire et le Tiers-Paysage) sur un principe de base : " Faire le plus possible avec, le moins possible contre " la nature, les énergies, la vie.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier
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« Je pourrais naturellement dire “je suis écrivaine”, ou “canadienne”, ou “française” ou “femme”, ou “vieille femme”, “du xxe siècle”, “athée”, je peux dégoter plein d’adjectifs ou de substantifs qui correspondent à ce que les gens considèrent comme une “identité”, mais je suis quelqu’un de très circonspect à l’égard de l’Identité. Alors j’aime répondre : “je suis mon chemin”, à la fois suivre et être, bien sûr. En fait nous sommes tous notre chemin, bien plus que nous ne le croyons ! Il se trouve que le mien a été multiple, avec des bifurcations, des tournants, des zigzags et des imprévus ; il m’a menée dans des endroits très différents. Par conséquent je suis plusieurs, et quand on est plusieurs ça ajoute un “mais” à toutes les identités. »
Nancy Huston ne serait peut-être jamais devenue l’écrivaine prolifique que nous connaissons si elle n’avait pas vécu ce « cadeau en mal » de la vie, à 6 ans, lorsque sa mère a quitté le foyer en laissant derrière elle ses trois enfants. À dater de cette rupture, la petite Nancy s’est réfugiée dans la compagnie de voix que l’on retrouve dans les personnages de ses romans. Née au Canada, elle s’installe en France à l’âge de 20 ans, côtoie de grands intellectuels et publie ses premiers textes dans les revues féministes des années 1970, avant de s'ouvrir à toutes formes d'écriture : romans et essais, théâtre et livres jeunesse. Régulièrement primés, ses livres explorent avec finesse l’exil, la famille, le nihilisme, l’identité multiple et, surtout, les liens complexes qui unissent drames intimes et grande histoire.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier -
« Avant d'être femme, avant d'être noire, je suis un être humain. Née dans une famille de dix enfants, au Bénin, j'ai reçu une éducation atypique. Mes parents étaient féministes : filles comme garçons, nous allions tous à l'école et participions équitablement aux tâches ménagères. Ils ne nous dictaient jamais notre conduite mais nous incitaient à nous remettre en question. Nous avons appris à associer la tête et le coeur à nos réflexions. Cela me définit bien : je suis cette personne à qui on a enseigné la tolérance. Et la musique, bien sûr, est inscrite au coeur de ma personnalité. Mon père jouait du banjo, ma mère chantait. C'est elle qui m'a appris à chanter. »
Angélique Kidjo est l'une des plus grandes voix venue d'Afrique. Décrétée "première diva africaine" par le Time Magazine, couronnée de quatre Grammy Awards, elle associe avec brio la beauté des musiques traditionnelles de son Bénin natal à l'énergie d'autres genres : pop, jazz, reggae... Chacun de ses albums est intimement lié à l'histoire de l'Afrique et à la défense des droits humains : esclavage, apartheid, égalité des sexes. Elle considère l'éducation comme un impératif visant à garantir justice et paix dans le monde. Ambassadrice de bonne volonté à l'Unicef depuis 2002, elle a créé sa propre fondation, Batonga, en 2006. Sa musique touche, rapproche et fédère: une main toujours tendue vers l'autre.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier -
« Je suis une femme, ça compte. Une vieille dame de 86 ans maintenant. J'ai l'impression d'avoir eu cette chance inouïe de pouvoir faire exactement ce que je voulais dans la vie. J'ai eu des parents à la fois "comme il faut" et remarquables, surtout mon père. Pour moi, les droits et les capacités des femmes allaient de soi. J'ai pu mener les combats qui me semblaient importants et justes. J'ai consacré mes travaux à l'étude du fonctionnement des pouvoirs et j'ai transmis le résultat de mes recherches au plus grand nombre dans mes livres. »
Susan George s'intéresse depuis cinquante ans aux injustices dans le monde. Américaine naturalisée française, elle nous raconte comment sa conscience politique s'est éveillée face à l'horreur de la guerre du Vietnam, et comment, depuis, elle s'est engagée contre les abus de pouvoir : d'abord en étudiant le problème de la faim dans le monde, puis ceux de la dette des États et du pouvoir des transnationales. Très tôt aussi, depuis 1989, elle soutient la cause écologique. Présidente d'honneur d'ATTAC et du Transnational Institute, cette figure de proue du mouvement altermondialiste est grand-mère de quatre petits-enfants. Elle a toujours placé ses engagements familiaux et publics au même niveau, déployant des trésors d'énergie et de pédagogie.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier -
" Sait-on qui l'on est ? J'ai l'impression que c'est plutôt un regard extérieur qui peut dire qui je suis. Ma mère pensait que j'étais très gentille, très sage, mais au fond très rebelle. Elle le sentait. Elle disait : "Mon agneau est un phénomène." Je ne sais pas ce que ça voulait vraiment dire dans son esprit mais elle voyait que j'étais spéciale sans doute. J'avais de la suite dans les idées, et puis... j'essayais d'arranger les choses, tout le temps ! "
Agnès b.
Agnès Troublé est née en 1941 à Versailles. Elle se lance à 20 ans dans la création de vêtements, sans suivre d'études préliminaires. En 1973, elle fonde sa marque agnès b. et connaît un succès international. Passionnée par l'art, elle ouvre en 1984 une galerie où elle expose de jeunes artistes prometteurs. Enfin, elle s'engage pour un monde plus juste en soutenant de nombreuses causes, dont l'écologie.
Agnès b. nous confie les étapes de son parcours, depuis son enfance dans le parc du château de Versailles jusqu'à sa nouvelle galerie, La Fab., en passant par l'inauguration de sa première boutique 3, rue du Jour à Paris.
Elle évoque ses épreuves de jeunesse, ses réalisations, ses rencontres, et les sources de sa force de travail et de vie.
Arrière-grand-mère, Agnès b. " adore la jeunesse ": s'adresser à elle lui tient particulièrement à cœur.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier