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ERIC BOURY
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Un terrible roman noir inséré dans la trame de la grande histoire de la royauté danoise.
Un chef d'oeuvre créé à la Renaissance repose en pièces détachées dans les sous-sols du palais du Roi à Copenhague, on décide de confier la reconstruction de l'extraordinaire horloge astronomique à un horloger islandais taciturne et paraît-il habile.
Le Roi Christian VII s'ennuie et va voir la progression du travail, il questionne cet homme sur sa vie en Islande, il entend une histoire terrible dans laquelle ses représentants appliquent des lois qui pourraient le remettre lui-même en question. Une sorte d'amitié commence à se nouer entre ces hommes qui n'avaient aucune chance de se rencontrer.
Des ateliers du palais à la Cour et aux bas-fonds des bordels de Copenhague nous accompagnons ces héros dérisoires et fragiles dans leur recherche tragique et vitale.
Arnaldur Indridason met tous ses talents d'auteur de roman noir mondialement reconnu, sa maitrise de l'intrigue, du découpage, du rythme de l'action ainsi que du suspense, au service d'un grand roman historique et d'une oeuvre littéraire magnifique, sur la paternité et sur les relations des hommes qui ne savent pas se parler.
Ce livre a reçu le Grand prix de la langue islandaise 2022.
Arnaldur Indridason est né à Reykjavík le 28 janvier 1961. Diplômé en histoire, il est d'abord journaliste et critique de films pour le Morgunbladid, avant de se consacrer à l'écriture. Ses nombreux romans, traduits dans quarante langues, ont fait de lui un des écrivains de polar les plus connus en Islande et dans le monde, avec 18 millions de lecteurs.
Il a reçu le prix Clef de verre à deux reprises, en 2002 pour La Cité des jarres, et en 2003 pour La Femme en vert (également couronné par le Gold Dagger Award et le Prix des lectrices de Elle), le Prix du Polar européen Le Point en 2008 pour L'Homme du lac, le prix d'honneur du festival les Boréales en 2011, et le prix espagnol rba du roman noir en 2013 pour Passage des Ombres (troisième tome de la Trilogie des Ombres).
« Indridason est l'un des meilleurs écrivains de roman noir du monde » - The Times -
Ton absence n'est que ténèbres
Jón Kalman Stefansson
- Grasset
- En lettres d'ancre
- 5 Janvier 2022
- 9782246828006
Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans les fjords de l'ouest, sans savoir comment il est arrivé là, ni pourquoi. C'est comme s'il avait perdu tous ses repères. Quand il découvre l'inscription « Ton absence n'est que ténèbres » sur une tombe du cimetière du village, une femme se présentant comme la fille de la défunte lui propose de l'amener chez sa soeur qui tient le seul hôtel des environs. L'homme se rend alors compte qu'il n'est pas simplement perdu, mais amnésique : tout le monde semble le connaître, mais lui n'a aucune souvenir ni de Soley, la propriétaire de l'hôtel, ni de sa soeur Runa, ou encore d'Aldis, leur mère tant regrettée. Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du 19ème siècle jusqu'en 2020. Aldis, une fille de la ville revenue dans les fjords pour y avoir croisé le regard bleu d'Haraldur ; Pétur, un pasteur marié, écrivant des lettres au poète Hlderlin et amoureux d'une inconnue ; Asi, dont la vie est régie par un appétit sexuel indomptable ; Svana, qui doit abandonner son fils si elle veut sauver son mariage ; Jon, un père de famille aimant mais incapable de résister à l'alcool ; Pall et Elias qui n'ont pas le courage de vivre leur histoire d'amour au grand jour ; Eirikur, un musicien que même sa réussite ne sauve pas de la tristesse voici quelques-uns des personnages qui traversent cette saga familiale hors normes. Les actes manqués, les fragilités et les renoncements dominent la vie de ces femmes et hommes autant que la quête du bonheur. Tous se retrouvent confrontés à la question de savoir comment aimer, et tous doivent faire des choix difficiles.
Ton absence n'est que ténèbres frappe par son ampleur, sa construction et son audace : le nombre de personnages, les époques enjambées, la puissance des sentiments, la violence des destins tout semble superlatif dans ce nouveau roman de Jón Kalman Stefánsson. Les récits s'enchâssent les uns dans les autres, se perdent, se croisent ou se répondent, puis finissent par former une mosaïque romanesque extraordinaire, comme si l'auteur islandais avait voulu reconstituer la mémoire perdue non pas d'un personnage mais de l'humanité tout entière. Le résultat est d'une intensité incandescente.
Traduit de l'islandais par Éric Boury -
Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts.
Parfois les mots font que l'on meurt de froid. Cela arrive à Bárður, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu, du grand poète anglais Milton, il n'a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau le cadavre gelé de Bárður, son meilleur ami, qui n'est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l'île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bárður s'était fatalement plongé, et pour savoir s'il a encore la force et l'envie de continuer à vivre.
Par la grâce d'une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation... -
Dans une vieille maison, dans laquelle toutes les femmes qui y ont vécu se sont senties oppressées sans raison, un mur de la cave s'effondre et on trouve un corps.
Konrad, très intrigué par ce cadavre inconnu, enquête et fait resurgir des affaires traitées dans ses trois romans précédents. Par ailleurs, il presse la police d'élucider le meurtre de son père mais il a oublié qu'à l'époque il avait menti et se retrouve inculpé.
Toujours dans une ambiance à la Simenon et avec un Konrad très ambigu, moyennement sympathique et noyé dans l'alcool.
Le Mur des silences est un beau roman noir sur la violence familiale, la vulnérabilité, les sacrifices et l'impunité, dans lequel les cold cases ressurgissent toujours. -
Une veuve trouve un vieux revolver dans les affaires de son mari et l’apporte à la police. Une vérification démontre qu’il a été utilisé pour un meurtre non résolu depuis de nombreuses années. Konrad, détective à la retraite, s’y intéresse car son père a eu un revolver similaire…
Konrad apparaît dans toute son ambiguïté morale, la soif de vengeance le domine mais il résout les crimes restés sans réponses claires dans ses romans précédents, et nous révèle la dureté de la société islandaise à l’égard de ceux qui en dévient. Il découvre peut-être, enfin, qui est l’assassin de son père. -
Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d'accomplir son destin: elle sera écrivain. Sauf qu'à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande. Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d'énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l'amie d'enfance qui s'évade par les mots - ceux qu'on dit et ceux qu'on ne dit pas -, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche... Miss Islande est le roman, magnétique et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique éloge de la liberté, de la création et de l'accomplissement.
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Lumière d'été, puis vient la nuit
Jón Kalman Stefánsson
- Grasset
- En lettres d'ancre
- 26 Août 2020
- 9782246823599
Dans un petit village des fjords de l'ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun essaie de bien vivre, certains essaient même de bien mourir. Même s'il n'y a ni église ni cimetière dans la commune, la vie avance, le temps réclame son dû.
Pourtant, ce quotidien si ordonné se dérègle parfois : le retour d'un ancien amant qu'on croyait parti pour toujours, l'attraction des astres ou des oiseaux, une petite robe en velours sombre, ou un chignon de cheveux roux. Pour certains, c'est une rencontre fortuite sur la lande, pour d'autres le sentiment que les ombres ont vaincu - il suffit de peu pour faire basculer un destin. Et parfois même, ce sont les fantômes qui s'en mêlent...
En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l'islandaise, et si universelle en même temps. Lumière d'été, puis vient la nuit charme, émeut, bouleverse.
Traduit de l'islandais par Éric Boury -
Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d'après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant - à une lettre près - amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille... Des années plus tard, Sigvaldi tombe d'une échelle et se remémore toute son existence : il n'a pas été un père à la hauteur, et la vie d'Ásta n'a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l'urgence autant que l'impossibilité d'aimer. À travers l'histoire de Sigvaldi et d'Helga puis, une génération plus tard, celle d'Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s'enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur. -
Les prodigieuses aventures de Jorundur, roi de la canicule
Einar-màr Gudmundsson
- Zulma
- 3 Octobre 2024
- 9791038703186
Avec panache et humour, Einar Már Guðmundsson retrace les tribulations et aventures de ce drôle de roi qui régna sur l'Islande du 13 juillet au 23 août 1809 pendant les journées les plus chaudes, alors que brille au firmament Sirius, l'astre des miracles et des désastres.Ce Danois fils d'horloger sera tour à tour matelot, explorateur, révolutionnaire, chasseur de baleines, espion à la solde des Anglais, bagnard ou policier en Tasmanie. Jørgen Jørgensen est partout où il se passe quelque chose, pourvu qu'il assouvisse ses rêves de gloire et de richesse jusqu'à devenir le roi Jrundur le temps d'un été.Une épopée explosive, une anti-saga islandaise à la gloire d'un roi éphémère, magnifique anti-héros replacé au coeur du monde.
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Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L'ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d'abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l'ordre dans l'écheveau d'émotions et de récits de toute sorte qu'il aimerait partager avec son idole.
C'est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-marin jaune. À commencer par l'histoire d'un jeune garçon qui apprend au détour d'une phrase que sa mère vient de mourir. Quelques mois plus tard, il passe l'été dans la famille de sa nouvelle belle-mère. La beauté sauvage des fjords de l'Ouest sera un puissant antidote contre la solitude, le chagrin, et le silence pesant de son père. L'enseignement biblique, au contraire, le met en colère et lui fait comprendre qu'il devra chercher des réponses ailleurs. Beaucoup plus tard, ce sera grâce aux livres piochés à la bibliothèque municipale qu'il se mettra à comprendre dans quelle direction il voudrait diriger sa vie...
Dans un récit où les lieux et les temporalités cohabitent, nous croisons un chauffeur de taxi fou, un moniteur d'auto-école au coeur fragile, ou encore Ringo Starr transformé en évêque médiéval, et c'est seulement la folie créatrice du romancier qui permet d'en faire son livre le plus audacieux et sans aucun doute le plus ouvertement autobiographique. Ce nouveau roman de Stefánsson nous offre une occasion de saisir la quintessence de toute son oeuvre. -
Danni a disparu, elle se droguait, ses grands-parents font appel à Konrad, un policier à la retraite.
Une fillette retrouvée noyée dans le lac du centre de Reykjavik en 1947 hante les rêves d'une des amies de l'ex-policier. Comment la police a-t-elle mené ces enquêtes ?
À des années de distance les mêmes erreurs semblent se répéter. Konrad, solide, têtu, coléreux et rompu par son enfance auprès de son père à toutes les ruses des voyous, n'hésite pas à bousculer les conformismes.
Il sait aussi écouter les fantômes.
Dans une construction particulièrement brillante, Indridason crée un suspense et des attentes sur des plans différents et surprenants.
Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. Il est ici question d'espoirs déçus et d'enfants que personne ne protège. -
Troisième roman de la série Konrad, plus simenonien et mélancolique que jamais.
Une femme est assassinée chez elle.
Sur son bureau, on retrouve le numéro de téléphone de Konrad, ancien policer. L'enquête révèle rapidement qu'elle l'avait contacté récemment pour lui demander de retrouver l'enfant qu'elle avait mis au monde cinquante ans plus tôt, et qu'elle avait abandonné juste après sa naissance.
Maintenant désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s'emploie à réparer son erreur. Il retrouve les membres d'un mouvement religieux contre l'avortement et reconstruit l'histoire d'une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait.
Il retrouve aussi un clochard équivoque, des trafiquants de drogue et même des fragments de l'histoire de la mort violente de son père.
Au fil de l'enquête, il mesure l'ampleur de la tragédie dans laquelle son intuition et son entêtement l'ont plongé. Konrad se révèle un enquêteur sensible à la souffrance des autres, d'une humanité touchante.
Dans une construction particulièrement habile et haletante, La Pierre du remords est un roman captivant et impitoyable sur la honte, le désespoir et l'intensité des remords qui reviennent nous hanter.
« Un véritable conteur. » - The Guardian
« L'étoile polar de la littérature islandaise. » - La Croix -
Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie d'extinction. De retour à Reykjavík, elle fait le compte : pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Ni une ni deux, elle repère un terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison. Rien n'est censé pousser là mais Alba y projette déjà une colonie de bouleaux. Peu à peu, Alba tente d'apprivoiser son jardin d'Éden. Elle s'équipe au rayon bricolage de la boulangerie, prête l'oreille à son voisin qui lutte contre un projet d'usine à glaçons, et s'attache à un jeune réfugié prêt à absorber tout le dictionnaire... Ode au pouvoir infini des mots, Éden explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l'existence, à nous réinventer. Un régal d'humour et d'humanité.
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'Maintenant, il ferait bon dormir jusqu'à ce que les rêves deviennent un ciel, un ciel calme et sans vent où quelques plumes d'ange virevoltent doucement, où il n'y a rien que la félicité de celui qui vit dans l'ignorance de soi.'
Lorsque Jens le Postier arrive au village, gelé, il est accueilli par Helga et le gamin qui le détachent de sa monture avec laquelle il ne forme plus qu'un énorme glaçon. Sa prochaine tournée doit le mener vers les dangereux fjords du nord qu'il ne pourra affronter sans l'assistance d'un habitué des sorties en mer.
De son côté, le gamin poursuit sa découverte de la poésie et prend peu à peu conscience de son corps, des femmes, et de ses désirs. C'est lui qu'on envoie dans cet enfer blanc, 'là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hiver', y accompagner Jens dans son périple. Malgré leur différence d'âge, leurs caractères opposés, ils n'ont d'autre choix que de s'accrocher l'un à l'autre, s'accrocher à leurs amours éloignées, pour ne pas céder à l'impitoyable nature.
Avec une délicatesse poétique singulière, Jón Kalman Stefánsson nous plonge dans un nouveau parcours à travers les tempêtes islandaises. Au milieu de la neige et de la tentation de la mort, il parvient à faire naître une stupéfiante chaleur érotique, marie la douceur et l'extrême pour nous projeter, désarmés et éblouis, dans cette intense lumière qui 'nous nourrit autant qu'elle nous torture'. -
'Où s'achèvent les rêves, où commence le réel? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t'aime aujourd'hui, demain, je te hais - celui qui ne change pas ment au monde.'
Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de neige, quelque part dans le nord-ouest de l'Islande. Ils ont été recueillis après leur chute par le médecin du village. Nous sommes au mois d'avril, la glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces, il leur faudra repartir, retrouver une autre communauté villageoise, celle de la vie d'avant...
Après Entre ciel et terre et La tristesse des anges, Jón Kalman Stefánsson clôt avec ce volume une trilogie bouleversante qui a pour toile de fond l'Islande de la fin du XIXe siècle. -
D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds
Jón Kalman Stefánsson
- Gallimard
- Folio
- 2 Février 2017
- 9782072704567
"Était-ce ce qu'il venait de vivre en mer, était-ce pour cette raison qu'il ne voyait vraiment Margrét que maintenant ? Il peinait tant à détacher d'elle son regard qu'il s'était entaillé la main gauche avec le couteau. Une coupure profonde. Le sang avait coloré la lame avant de goutter sur le poisson. Il avait levé la tête vers Margrét. Ils s'étaient regardés droit dans les yeux, le sang coulait, c'était septembre, les montagnes parsemées d'entailles avaient blanchi en une nuit, le voile de neige qui les couvrait était si léger qu'il ne parvenait pas à adoucir les arêtes acérées et leur colère noire."
À travers trois générations, le portrait d'une Islande sauvage, âpre et nostalgique se dessine. On y croise Ari, éditeur exilé au Danemark, et le douloureux souvenir de sa mère ; son grand-père Oddur, capitaine courageux, mais aussi sa grand-mère Margrét, à la sensualité rare. Au croisement de la folie et de l'érotisme, la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté.
Grand Prix SGDL de traduction 2016
Meilleur roman étranger LiRE: 2015 -
Il arrive que se produisent des choses qui rassemblent l'humanité tout entière. En l'espace d'un instant, les êtres humains sont plus proches, et chacun se rappelle l'endroit où il se trouvait quand il a appris la nouvelle. Dans un fjord isolé d'Islande, un homme se souvient comment toute communication avec le monde extérieur fut soudain coupée, comment réagirent le gouvernement, les médias, la population. Nationalisme, repli sur soi, peurs ancestrales - y compris celle de la faim. Une montée en tension vertigineuse.
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Nous retrouvons le commissaire Erlendur et ses adjoints Elinborg et Sigurdur dans un récit au rythme et à l'écriture intenses et poignants, aux images fortes et aux personnages attachants et bien construits.
La mémoire est comme toujours chez Indridason le pivot de ce roman haletant, qui hante longtemps ses lecteurs. Les trois policiers sont appelés sur un chantier après la découverte d'ossements humains, un homme et un nourrisson, enterrés là à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps, Eva, la fille d'Erlendur, appelle son père au secours. Il la retrouve à grand peine dans le coma et enceinte. Le bébé ne peut être sauvé. Erlendur va à l'hôpital tous les jours rendre visite à sa fille inconsciente et lui raconte son enfance à lui et la disparition de son frère mort de froid dans une tempête de neige. L'enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant, qui met en scène, à la fin de la Seconde Guerre, une femme et ses deux enfants.
Une femme victime d'un mari cruel qui la bat, bat ses enfants et va essayer de se venger, après avoir découvert la tendresse auprès d'un soldat anglais de la base militaire voisine.
Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de 6 romans noirs, dont plusieurs sont des best-sellers internationaux. Il vit à Reykjavik avec sa femme et leurs trois enfants. Il est l'auteur de La Cité des Jarres. -
Les touristes affluent en Islande et les glaciers reculent lentement.
Le cadavre d'un homme d'affaires disparu depuis trente ans émerge du glacier de Langjkull. Son associé de l'époque est de nouveau arrêté, et Konrad, policier à la retraite, doit reprendre bien malgré lui une enquête qui a toujours pesé sur sa conscience.
Au moment où il pensait vivre sa douleur dans la solitude son père menteur et escroc a été assassiné sans que l'affaire soit jamais élucidée et l'amour de sa vie vient de mourir d'un cancer , Konrad est pressé par le principal suspect, mourant, de découvrir la vérité. Seul le témoignage d'une femme qui vient lui raconter l'histoire de son frère tué par un chauffard pourrait l'aider à avancer...
Dans la lignée de Simenon, Indridason excelle dans la construction d'un environnement social et affectif soigné et captivant, et dévoile peu à peu le passé trouble de ce nouvel enquêteur, jetant une lumière crue sur sa personnalité.
Un beau roman noir sensible aux rebondissements surprenants.
"Décors impeccables, personnages principaux parfaitement décrits, interrogatoires rondement menés on en sort avec des étoiles dans les yeux, peut-être même des larmes." - Morgunbladid -
La lectrice disparue
Sigrídur Hagalín Björnsdóttir
- Gaïa Éditions
- Littérature générale
- 4 Novembre 2020
- 9782847209945
Edda, une jeune Islandaise, disparaît un beau matin, abandonnant son mari et leur bébé. Quand la police découvre qu'elle s'est rendue à New York, son frère Einar part à sa recherche. Ce sauveteur chevronné a l'habitude de pister des disparus, mais il évolue cette fois-ci dans un environnement étranger et sa dyslexie ne lui facilite pas la tâche. Peu à peu il comprend que la disparition de sa soeur est liée à sa vieille obsession pour les textes et que la clé pourrait se trouver dans un livre. Mais lequel ? Naviguant entre l'Islande des années 1990 et le New York contemporain, cette enquête aux allures de thriller décrit le lien spécial qui unit certains êtres et aborde la question de l'influence de l'écrit sur le développement humain, nos interactions avec les autres, et celle de sa possible disparition dans le monde connecté. Subtil, imaginatif et profond.
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La vengeance des victimes. Elle est condamnée, il l'aime, elle l'entraîne dans sa vengeance mortelle.
À la sortie d'un bal, un couple pressé se réfugie dans le vieux cimetière, mais au cours de leurs ébats la jeune femme voit un cadavre sur une tombe et aperçoit une silhouette qui s'éloigne. Elle appelle la police tandis que son compagnon, lui, file en vitesse.
Le commissaire Erlendur et son adjoint Sigurdur Oli arrivent sur les lieux pour découvrir la très jeune morte abandonnée sur la tombe fleurie d'un grand homme politique originaire des fjords de l'Ouest.
La victime a 16 ans, personne ne la connaît, elle se droguait. Erlendur questionne sa fille Eva Lind, qui connaît bien les milieux de la drogue pour en dépendre. Elle lui fournit des informations précieuses et gênantes à entendre pour un père. Il s'intéresse aussi à la tombe du héros national et va dans les fjords de l'Ouest où il découvre une amitié enfantine et une situation sociale alarmante. La vente des droits de pêche a créé un grand chômage et une émigration intérieure massive vers Reykjavík, dont les alentours se couvrent d'immeubles modernes pour loger les nouveaux arrivants. Sigurdur Oli, lui, s'intéresse plutôt à la jeune femme qui les a appelés.
Le parrain de la drogue, vieux rocker américanisé et proxénète, est enlevé au moment où la police révèle ses relations avec un promoteur immobilier amateur de très jeunes femmes. Pendant ce temps, contre toute déontologie, Sigurdur Oli tombe amoureux de son témoin.
Avec son duo d'enquêteur emblématique et classique, Erlendur, le râleur amoureux de l'Islande, et Sigurdur Oli, le jeune policier formé aux États-Unis, Indridason construit ses personnages et nous révèle leur passé, tout en développant une enquête impeccable dans laquelle on perçoit déjà ce qui fait l'originalité de ses romans : une grande tendresse pour ses personnages et une économie de l'intrigue exceptionnelle. -
"Et maintenant, il est trop tard, répond Ari, pétri de remords. Anna esquisse un sourire, elle lui caresse à nouveau la main et lui dit, quelle sottise, il n'est jamais trop tard tant qu'on est en vie. Aussi longtemps que quelqu'un est vivant."
Après plusieurs années d'absence, Ari rentre en Islande. Il est devenu éditeur et a récemment quitté sa femme. À Keflavík, la neige recouvre tout mais les souvenirs affleurent. Dans ce village de pêcheurs interdits d'océan, marqué par la présence d'une base militaire américaine, Ari retrouve de
vieilles connaissances. Lâchetés, trahisons et amours du passé resurgissent alors que le père d'Ari se meurt.
Poursuivant le diptyque commencé avec D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds, Jón Kalman Stefánsson entremêle les destins singuliers des habitants de cette île immuable et mélancolique. -
Paru en 1997, Les Fils de la poussière, premier roman d'Arnaldur Indridason, ouvre magistralement la voie au polar islandais.
Daniel, quadragénaire interné dans un hôpital psychiatrique de Reykjavík, se jette par la fenêtre sous les yeux de son frère Palmi.
Au même moment, un vieil enseignant, qui a eu Daniel comme élève dans les années 60, meurt dans l'incendie de sa maison.
L'enquête est menée parallèlement par le frère de Daniel, libraire d'occasion, un tendre rongé par la culpabilité, et par une équipe de policiers parmi lesquels apparaît un certain Erlendur, aux côtés du premier de la classe Sigurdur Oli et d'Elinborg.
Peu à peu, ils découvrent une triste histoire d'essais pharmaceutiques et génétiques menés sur une classe de cancres des bas quartiers, des gamins avec qui on peut tout se permettre.
Sens de la justice, personnages attachants, suspense glacé : dès ce premier thriller, on trouve tous les éléments qui vont faire le succès international qu'on connaît - et le génial Erlendur, bien sûr, tourmenté, maussade, sombre comme un ciel islandais ! -
La trilogie des ombres Tome 3 : passage des ombres
Arnaldur Indridason
- Métailié
- 3 Mai 2018
- 9791022607766
Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller.
Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine. Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ?
La police a-t-elle arrêté un innocent ? Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête.
Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l'Islande de la "situation" n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, " tu diras que c'était les elfes ".
Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l'on découvre que les elfes n'ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos...