Les questionnements pédagogiques actuels sont passionnants et difficiles. Des étudiants et formateurs relatent et analysent, comme acteurs/auteurs vitalement impliqués, trois années d'une formation. Comment ce groupe en formation a-t-il permis la réussite de tous ? Pourquoi l'entraide et la coopération ont-elles si pleinement joué leur rôle ? La solidarité et la formation réciproque plutôt que la compétitivité, le partage plutôt que la prédation. Un monde où la culture et les savoirs sont considérés comme des biens communs, créateurs de sens et d'émancipation.
Les réseaux de savoir de « L'école éclatée » (Stock, 1981) essaiment, se disséminent. Quarante à cinquante villes, quatre à cinq mille personnes. À partir de la démultiplication des échanges, les savoirs (couture, tissage, langue vivante...) sont l'occasion d'une rencontre et d'une rupture des hiérarchies sociales. Au-delà de l'échec culturel, la Formation réciproque. Une démarche qui suscite l'intérêt de travailleurs sociaux, de sociologues, de chercheurs, en ce qu'elle mobilise un potentiel de vie et d'acquisition aujourd'hui laissé en friches. En juin 1987, le « Mouvement des Réseaux d'Échanges Réciproques de Savoirs » est devenu une association nationale.