"Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière."
Simone de Beauvoir.
L'Établi, ce titre désigne d'abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s'embauchaient, « s'établissaient » dans les usines ou les docks. Celui qui parle ici a passé une année, comme O.S. 2, dans l'usine Citroën de la porte de Choisy. Il raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Il raconte ce que c'est, pour un Français ou un immigré, d'être ouvrier dans une grande entreprise parisienne.
Mais L'Établi, c'est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu'elles passent au montage.
Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l'intermédiaire des objets : ce que Marx appelait les rapports de production.
"Qu'il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J'essaie de tirer les leçons d'une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu'elles soient utiles à chacun, non seulement pour s'interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie."
E.M.
À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.
Leçons d'un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
Peau noire, masques blancs
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d'avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l'homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d'intellectuels du tiers monde.
Frantz Fanon (1925-1961)
Né à Fort-de-France, il s'engage dans les Forces française libre en 1943, puis étudie la médecine, la philosophie et la psychologie à Lyon. Il devient médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Blida, mais il est expulsé d'Algérie en 1957 et s'installe à Tunis où il reste lié avec les dirigeants du GPRA. Il meurt d'une leucémie après avoir publié deux autres ouvrages consacrés à la révolution algérienne et à la décolonisation.
Depuis quarante ans, les livres de Florence Braunstein et Jean- François Pépin sont des sillons creusés dans l'histoire du temps, des émotions gravées au coeur de leurs lecteurs, une invitation à partager cette culture générale dont nul ne doit être exclu.
Un été de culture G pour toute la vie invite à l'empathie pour l'exceptionnelle et ancestrale capacité des hommes à produire de la culture sous toutes ses formes.
Par la science, les mythes et la poésie, vous découvrirez comment nous avons apprivoisé l'Univers et la Terre. Vous comprendrez la naissance des villes, l'invention des langues, le choix de nos systèmes politiques et de nos économies. Vous vous lancerez sur les pas des explorateurs, vous ressourcerez en remontant les fleuves saints et contemplerez les cités sacrées.
Puis, vous plongerez dans l'Histoire : souverains, reines de légendes, conflits et guerres. Enfin, vous entrerez dans les bibliothèques, les salons et cafés, visiterez les musées. Chemin faisant, vous traquerez l'art du portrait, celui du romancier et du peintre. Puis vous vous délasserez de mangas et de comics, et vous irez danser et chanter au rythme du ragtime ou de la cantopop. À la fin de ce tour de l'histoire de l'humanité, vous aurez assez de culture générale pour inventer votre âme.
" Depuis que j'ai quitté le Liban pour m'installer en France, que de fois m'a-t-on demandé, avec les meilleures intentions du monde, si je me sentais " plutôt français " ou " plutôt libanais ". Je réponds invariablement : " L'un et l'autre ! " Non par quelque souci d'équilibre ou d'équité, mais parce qu' en répondant différemment, je mentirais. Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C'est cela mon identité ? "
Partant d'une question anodine qu'on lui a souvent posée, Amin Maalouf s'interroge sur la notion d'identité, sur les passions qu'elle suscite, sur ses dérives meurtrières. Pourquoi est-il si difficile d'assumer en toute liberté ses diverses appartenances ? Pourquoi faut-il, en cette fin de siècle, que l'affirmation de soi s'accompagne si souvent de la négation d'autrui ? Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s'y côtoient n'ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d'origine ? Y aurait-il une loi de la nature ou une loi de l'Histoire qui condamne les hommes à s'entretuer au nom de leur identité ?
C'est parce qu'il refuse cette fatalité que l'auteur a choisi d'écrire les Identités meurtrières, un livre de sagesse et de lucidité, d'inquiétude mais aussi d'espoir.
Amin Maalouf a publié les Croisades vues par les Arabes, ainsi que six romans : Léon l'Africain, Samarcande, les jardins de lumière, le Premier siècle après Béatrice, le Rocher de Tanios et les Echelles du Levant.
Que se passe-t-il au coeur de l'interrègne ?
Dans l'explosion des rivalités géopolitiques, la guerre est là. Du Donbass au métavers, des fronts se sont ouverts. L'invasion de l'Ukraine par la Russie nous a sidérés, mais comprendre cet affrontement crucial ne suffit pas. Comment, dès lors, organiser le continent ?
Notre ère est en effet traversée par un phénomène occulte et structurant que nous proposons d'appeler la guerre étendue. De la technocratie aux nouvelles technologies, ses ramifications sont devenues planétaires : un monde irrigué d'infrastructures qui recèlent un empire de données et articulent un nouvel ordre dont on ne peut déterminer encore la forme. Le champ de bataille de la guerre hors limites a évolué.
Le sol européen est-il en train de changer sous nos pieds ? La question de la postface signée Bruno Latour indique un cap pour ce volume où treize contributions stimulantes renouvellent nos catégories d'analyse.
Vous cherchez à mettre un mot sur un sentiment ou une sensation qui vous échappe ? Ou vous pensez peut-être que ce mot n'existe pas ? À travers cet inventaire de 154 émotions - familières, émergentes ou empruntées à d'autres langues et cultures -, Tiffany Watt Smith nous emmène à la découverte de notre intelligence émotionnelle. Nos émotions sont façonnées par notre corps et notre esprit, mais aussi par le contexte historique et culturel. Et les mots que nous utilisons pour les nommer influent sur la manière dont nous les vivons. En convoquant la psychologie, la philosophie, l'anthropologie et autant d'anecdotes lumineuses de l'Histoire, Tiffany Watt Smith nous montre comment saisir les nuances infinies de notre monde intérieur.
Stéphane Hessel, 94 ans, a dit Indignez-vous ! et Engagez-vous ! Ses appels ont touché près de deux millions de Français et été traduits partout en Europe. Edgar Morin, 90 ans, a indiqué La Voie (70 000 ex.) pour exposer en tous domaines de la vie sociale et politique la meilleure façon, selon lui, de « changer le changement », en cessant de ressasser les solutions éculées, partisanes ou en trompe-l'oeil. Grand résistant, Hessel a salué à maintes reprises en Morin son frère de lutte et le metteur en forme du soulèvement des consciences et de l'engagement qu'il préconise. Tous deux ont marié leur ardeur et leur réflexion dans ce manifeste appelant à l'imagination et à l'exigence citoyenne pour redonner un horizon à ce siècle, un avenir à cette planète, une espérance à tous ceux à qui elle est ici et maintenant refusée.
Benoîte Groult analyse, dans « Ainsi soit-elle », « l'infini servage » des femmes et lance la première protestation publique contre la pratique de l'excision. Livre simple et direct pour que tous comprennent, livre lucide et courageux où l'humour est aussi une arme dans un combat qui se veut toujours positif.
« Il faut que les femmes crient aujourd'hui. Et que les autres femmes - et les hommes - aient envie d'entendre ce cri. Qui n'est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, mais un cri de vie. » B.G.
L'intelligence artificielle connaît son heure de gloire. Aux déboires des commencements ont succédé, au tournant du XXIe siècle, des avancées spectaculaires mais qui ne sont pas parfaitement comprises : l'intelligence artificielle reste en partie opaque. Pis : elle a beau progresser, la distance qui la sépare de son objectif proclamé - reproduire l'intelligence humaine - ne diminue pas.
Pour dissiper cette énigme, il faut en affronter une deuxième : celle de l'intelligence humaine. Celle-ci ne se réduit pas à la capacité de résoudre toute espèce de problème. Elle qualifie par un jugement la manière dont nous faisons face aux situations, quelles qu'elles soient, dans lesquelles nous sommes. L'intelligence est une notion irréductiblement normative, à l'image du jugement éthique ou esthétique, et c'est pourquoi elle est réputée insaisissable.
Un système artificiel "intelligent" connaît non pas les situations, mais seulement les problèmes que lui soumettent les agents humains. C'est sur ce point uniquement que l'intelligence artificielle peut nous épauler. De fait elle résout une variété toujours plus grande de problèmes pressants.
Ce devrait demeurer là son objectif, plutôt que celui, incohérent, de chercher à égaler, voire surpasser, l'intelligence humaine. L'humanité a besoin d'outils dociles, puissants et versatiles, et non de pseudo-personnes munies d'une forme inhumaine de cognition.
À l'heure de la révolution de l'intelligence artificielle, de GPT-4, quelle direction pourrait prendre Internet dans les années à venir?? En dressant une fresque s'étendant sur plus de soixante-dix ans des inventeurs méconnus qui ont participé à l'aventure scientifique, industrielle et humaine qui a façonné l'Internet d'aujourd'hui, Gilles Babinet ouvre des perspectives sur ce que cette révolution pourrait nous offrir dans le futur. Au fil des progrès technologiques, l'histoire d'Internet dessine le feuilleton haletant du monde contemporain. Espionnage et guerre froide, effervescence hippie et boom néoconservateur, règne des Gafam et crise climatique... Cet essai nous présente les ingénieurs de génie qui ont incarné l'innovation cybernétique?: Tim Berners-Lee, père du HTML, Linus Torvalds, créateur de Linux et précurseur de l'open source, Satoshi Nakamoto, entrepreneur visionnaire à l'origine du Bitcoin... et tant d'autres. Il nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, dans le tourbillon des politiques. Il démontre que, avant même les individus, ce sont les idéologies dominantes qui ont façonné ces technologies?: le collectivisme des années 1970, la révolution conservatrice, la globalisation... Le récit passionnant des coulisses de l'avènement d'Internet, au coeur de l'histoire technologique et sociale d'un monde devenu global. Gilles Babinet, entrepreneur à succès dans le domaine des nouvelles technologies, copréside le Conseil national du numérique et représente la France auprès de la Commission européenne en tant que digital champion. Il est conseiller spécialisé auprès de l'Institut Montaigne et enseigne à l'INSP, à Sciences Po et à HEC.
«?À l'assaut de la planète, il y a les entreprises qui produisent et distribuent les combustibles fossiles?; les entreprises de la chimie particulièrement à travers la domination qu'elles exercent sur l'agriculture industrielle?; et toutes celles qui exploitent intensivement les organismes vivants, notamment dans les forêts et les mers. Directement ou indirectement, arrogantes et cyniques, elles tuent la vie?; c'est d'ailleurs l'une des principales sources de leurs profits.?» C. H. Ce livre dénonce un crime écologique de masse, chiffres et faits à l'appui. Il montre aussi que la révolution écologique est en marche et en détaille les outils et les institutions. Enfin, il pointe la schizophrénie des autorités publiques, coupables de complaisance à l'égard des entreprises criminelles?: si elles n'acceptent pas de mettre en place les régulations qui étoufferont ces dernières, la révolution sera violente, car nos enfants et petits-enfants veulent avoir un avenir. Claude Henry, formé en physique et en économie, est professeur honoraire de l'École polytechnique. Il a aussi enseigné à Columbia University et Sciences Po Paris. Il est fellow de l'Econometric Society et membre d'honneur de l'Association française des économistes de l'environnement et des ressources naturelles. De 2003 à 2020, il a présidé le conseil scientifique de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).
Profondément pacifiste, Tolstoï dénonçait toutes les violences, et en premier lieu l'autoritarisme brutal de l'État, face auquel il ne voyait que deux attitudes possibles : la non-violence et le refus d'obéir. Les pages qu'il écrivit sur ce sujet en 1893 eurent sur le jeune Gandhi, qui s'était mis à douter de l'utilité et de l'efficacité de la non-violence, se demandant s'il ne fallait pas lui préférer l'action violente, une influence indélébile. De cette lecture allait naître la satyâgraha. Ce sont ces pages saisissantes, consacrées à la non-violence, à la désobéissance civile, à la violence policière et à l'exigence de vérité dans la conduite de sa vie qu'on va lire ici.
Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l'internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu'il s'est développé en Europe?: Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l'origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d'endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au coeur même des sociétés européennes en s'appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l'homme ou en «?islamisant?» la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c'est le résultat d'une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l'islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions?: une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d'eux pour imposer une stratégie d'islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l'économie à l'écologie, de l'école à l'université. Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d'anathèmes idéologiques. Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l'École pratique des hautes études.
Depuis huit ans, pour sa chronique quotidienne sur France Inter, Guillaume Meurice interroge les gens dans la rue, sur les marchés, dans des salons professionnels, à l'Assemblée nationale. Dans les paroles de simples citoyens, les discours des lobbyistes, ou les soliloques des parlementaires, il traque et dissèque les fausses évidences, les contradictions, les éléments de langage, l'illusion du bon sens. Il en retire ici la substantifique moelle, livrant au passage quelques moments off drôles et surprenants, sans rien perdre de sa joie communicative de porter la blague dans la plaie.
La destruction créatrice est le processus par lequel de nouvelles innovations viennent constamment rendre les technologies et activités existantes obsolètes. C'est le processus par lequel les emplois nouvellement créés viennent sans cesse remplacer les emplois existants. Ce livre invite le lecteur à repenser l'histoire et les énigmes de la croissance à travers le prisme de la destruction créatrice et à remettre en cause nombre d'idées reçues. Pourquoi les révolutions technologiques et l'automatisation créent plus d'emplois qu'elles n'en détruisent. Pourquoi concurrence et politique industrielle ne sont pas antinomiques. Pourquoi l'impôt n'est pas le seul moyen de rendre la croissance plus juste. Pourquoi la croissance n'est pas correctement mesurée. Pourquoi la stagnation séculaire n'est pas une fatalité. Pourquoi l'industrialisation n'est pas une étape indispensable dans le processus de développement. Pourquoi la taxe carbone n'est pas l'unique levier d'une croissance plus verte. Pourquoi, avec des politiques publiques appropriées, la destruction créatrice ne nuit pas à la santé et au bonheur. Pourquoi l'innovation a besoin du marché, de l'État, mais également d'une intervention active de la société civile. Le Pouvoir de la destruction créatrice est à la fois une exploration des ressorts de la prospérité économique et un guide pour penser l'avenir du capitalisme. Philippe Aghion est professeur au Collège de France, où il dirige la chaire Institutions, Innovation et Croissance, ainsi qu'à la London School of Economics et à l'Insead. Céline Antonin est économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, maître de conférences à Sciences Po Paris et chercheuse associée au Collège de France. Simon Bunel est administrateur de l'Insee, économiste à la Banque de France et chercheur associé au Collège de France.
Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter. Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. À chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
Dans notre monde, l'homme est la mesure de toute chose. Littéralement. Malheureusement, cela entraîne des désagréments pour au moins cinquante pour cent de l'humanité. Qui portera une ceinture lui permettant de survivre à un accident de voiture ? Qui aura accès à des médicaments adaptés ? Pourquoi considère-t-on certains sports comme masculins ? Pour qui une ville est-elle construite ? Pourquoi les femmes ont-elles plus souvent froid dans les bureaux ? Pourquoi les vêtements féminins sont-ils avant tout beaux et ceux des hommes pratiques ? En quoi les uniformes des policiers, des pompiers, le matériel agricole, les sièges des pilotes d'avion rendent-ils ces professions plus difficiles d'accès aux femmes ? Rebekka Endler, dans cet essai lumineux et percutant, nous invite à ouvrir les yeux sur l'histoire de toutes ces choses qui rendent au quotidien le monde inadapté aux femmes. Parce que pour avancer vers l'égalité, il faut aussi savoir prendre en compte nos différences, loin des stéréotypes.
« Cet essai s'adresse principalement à tous ceux que laissent perplexes - en tout cas depuis l'irruption de la pandémie - le désordre évident du monde contemporain, sa complexité et ses embarras multiples, ses prétentions vaines, ses annonces non suivies d'effets, ses graves problèmes non annoncés et bien d'autres détails obscurs. »
Alain Badiou fait ici le constat d'un désordre général, d'un brouillage des consciences et du sentiment d'une plus grande imprévisibilité du futur, qu'il nomme une désorientation. Préexistant à la pandémie qui en révèle cependant l'ampleur, ce phénomène, dont l'origine réside à la fois dans un déficit de vérité au profit des opinions et dans l'idéologie dominante, s'exprime dans les champs les plus divers. Au travers d'exemples circonstanciés - les polarités politiques et les mouvements de contestation, le féminisme contemporain, l'écologie, l'enseignement, la laïcité - et au regard de son propre engagement politique, Alain Badiou en livre une analyse étayée par l'observation et l'argumentation. Avec l'idée, qui lui est chère et fonde son propos, qu'« un désordre évident ne s'éclaire que si on le considère comme un effet de l'ordre dont il procède. »
Sapiens retraçait l’histoire de l’humanité. Homo deus interroge son avenir.
Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu’adviendra-t-il de l’État providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l’emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ? Homo deus nous dévoile ce que sera le monde d’aujourd’hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l’argent, l’égalité et la liberté, s’allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l’Homo sapiens devient un Homo deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international – plus de 380 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues – Sapiens interrogeait l’histoire de l’humanité, de l’âge de la pierre à l’ère de la Silicon Valley. Le nouveau livre de Yuval Noah Harari offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.
Durée : 14H48
© Yuval Noah Harari, 2015 © Éditions Albin Michel, 2017 © et (P) Audiolib, 2018
Ce livre d'entretiens retrace l'aventure intellectuelle d'une vie, celle d'un exceptionnel savant, Jean-Pierre Changeux, avec ses réussites et ses difficultés. Pionnier du développement d'une nouvelle discipline, la neuroscience, dont la visée est de comprendre la complexité de notre cerveau par l'intégration concomitante de ses multiples niveaux d'organisation, depuis ses fondements moléculaires jusqu'à la vie mentale et la conscience, il a su dès 1983, avec son retentissant Homme neuronal, intéresser un large public au fonctionnement du cerveau de l'homme.
Sa réflexion s'étend aussi aux Sciences de l'homme et de la société quand il explique combien est déterminante la contribution de notre équipement cérébral à la genèse des règles éthiques et à la compréhension de l'art et de sa création.
Face à l'« apocalypse » qui menace notre planète, les chercheurs ont une part de responsabilité, c'est pourquoi Jean-Pierre Changeux appelle de ses voeux la mise en place d'une véritable éducation scientifique et éthique, applicable au monde politique comme à la société tout entière.
Chacun naît dans la ou les langues qu'on parle autour de lui. Mais qu'est-ce qu'une langue maternelle ? Et qu'arrive-t-il quand on en apprend une autre ? Si chaque langue dessine un monde, qu'est-ce qui se dessine quand on en parle plusieurs ? Passer d'une langue à l'autre, en apprenant, en traduisant, c'est s'aventurer dans une autre manière de faire passer le sens. Toutes ces manières, quand on les frotte les unes aux autres, s'enrichissent : on comprend mieux ce que l'on essaie de dire quand on sait que cela se dit autrement, dans une autre langue, avec des mots qui ne disent peut-être pas tout à fait la même chose.
Pourquoi tant de jeunes filles veulent devenir des garçons?? Aujourd'hui, 75?% des adolescents qui demandent à changer de genre sont des filles - sex-ratio inquiétant pour notre société qui se dit égalitaire. Cet essai à deux voix s'interroge sur un phénomène de société devenu un enjeu, à l'école, dans les lieux d'accompagnement médical et psychique ou les associations LGBT. En 2023, est-il encore si difficile d'être une femme?? Marie-Jo Bonnet dénonce une nouvelle forme de féminicide social, alimenté par un sexisme latent et une lesbophobie intériorisée. Le docteur Athea se penche sur la question délicate du diagnostic et de la prise en charge des adolescentes qui demandent une transition. La gynécologue montre les risques d'une médicalisation trop précoce, aux conséquences irréversibles. Alors que la pression sociale et le pouvoir médical pro-trans biaisent le consentement de jeunes mineures, Nicole Athea recommande un suivi qui tienne avant tout compte des besoins psychiques de ces jeunes et leur permette de s'épanouir. Un essai incisif qui alerte sur les dangers d'une société dont le modèle est devenu exclusivement masculin. Marie-Jo Bonnet est historienne de l'art, spécialiste de l'histoire des femmes et du lesbianisme. Membre du Mouvement de libération des femmes (MLF) à sa création, elle a cofondé Les Gouines rouges. Ses publications sont devenues des classiques, notamment Les Relations amoureuses entre les femmes. Nicole Athea est gynécologue et endocrinologue, ancienne interne et chef de clinique des Hôpitaux de Paris. Elle a publié divers ouvrages sur la médecine des adolescents et la transsexualité.