Langues
Formats
Accessibilité
Fayard
-
J'avais écrit ce livre, où se mêlent récit d'un drame judiciaire et réflexions sur la justice et le métier d'avocat, après l'exécution de Claude Buffet et Roger Bontems, en novembre 1972, à Paris, dans la cour de la prison de la Santé. Tous deux avaient été condamnés à mort par la Cour d'assises de Troyes pour avoir pris en otage et égorgé, à la Centrale de Clairvaux, une infirmière et un gardien. Leur grâce avait été refusée par le Président Pompidou.
Depuis lors, la guillotine a été reléguée dans les caves d'un musée, et la peine de mort a disparu de nos lois. Mais elle sévit encore dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis. Et la tentation d'y revenir n'a pas disparu de tous les esprits. Cette justice qui tuait, la voici à l'oeuvre dans ce livre. Il n'est pas inutile que de nouvelles générations, plus heureuses à cet égard que la nôtre, la connaissent.
R.B. -
Ce livre est le récit d'une longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l'exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981.
Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des États dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence.
À considérer cependant les exécutions pratiquées aux États-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint en France servir la grande cause de l'abolition universelle.
R.B. -
Quarante-sept ans de mariage. D'abord une histoire d'amour, comme il y en a tant d'autres. Mais très vite, les insultes, les coups, l'engrenage de la violence. L'homme à qui Jacqueline Sauvage a confié sa vie l'a transformée en enfer, régnant sur le foyer en véritable tyran.
Jacqueline qu'il blesse, qu'il torture au quotidien mais aussi leurs enfants qu'il humilie, qu'il frappe, qu'il terrorise. Tous partagent le même sentiment paralysant : la peur. Cette peur qui les empêche de partir, qui les empêche de le dénoncer.
Et puis il y a ce lundi 10 septembre 2012. Ce jour où, après une ultime agression, Jacqueline commet l'irréparable. Trois coups de fusil. Le bourreau est mort. Elle l'a tué.
Le 28 décembre 2016, François Hollande a gracié Jacqueline Sauvage. -
Une défense légitime
Janine Bonaggiunta, Nathalie Tomasini
- Fayard
- Documents
- 26 Février 2020
- 9782213703084
En France, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son mari violent. Pour ne pas être l'une d'entre elles, certaines vont jusqu'à commettre l'impensable et tuer leur compagnon. Pourtant, la loi française est catégorique : par de tels actes, ces victimes deviennent des criminelles. Deux femmes d'exception, avocates sans concessions, se sont engagées pour les défendre. Alexandra Lange sera acquittée, Jacqueline Sauvage graciée. En plaidant pour Maud, Samia ou Noémie, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini se battent pour les 225 000 femmes victimes de violences conjugales. Parce que ni le gouvernement ni le législateur ne parviennent à les protéger, elles racontent les coulisses de leur lutte et nous font vivre une série de procès emblématiques. Elles partagent leur empathie, leur persévérance, leur envie de faire évoluer la loi, mais aussi leur colère à l'encontre des institutions, sourdes à la douleur de victimes démunies face à leurs bourreaux.
Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta sont avocates. Elles ont défendu ensemble de nombreuses femmes victimes de violences, dont Alexandra Lange, avec qui elles ont coécrit Acquittée (Michel Lafon, 2012) et Jacqueline Sauvage, avec qui elles ont publié Je voulais juste que ça s'arrête (Fayard, 2017). -
Juge antiterroriste, réputé pour son franc-parler, son humour, son goût de la provocation vis-à-vis des pouvoirs en place, surtout lorsqu'ils s'appliquent à étouffer les « affaires », Gilbert Thiel, à quelques mois de la retraite, livre d'un bloc son expérience de magistrat, révélant par là les interconnexions entre les différents fronts sur lesquels il a dû lutter : le terrorisme (corse, islamiste, etc.), le trafic de drogue et ses filières, le blanchiment d'argent sale, la corruption, la fraude fiscale, les conflits d'intérêts, etc. L'internationalisation de ces « fronts » l'amène à évoquer leurs ramifications sur divers pays : Amérique latine et Afrique de l'Ouest pour la drogue et la corruption, Suisse et paradis fiscaux pour le blanchiment, l'Ile de Beauté et la Côte pour le crime organisé, etc. Ecrit dans une langue drue, drôle, plus riche de vérités crues que d'euphémismes, ce document déploie l'ample panorama d'une criminalité omniprésente, brassant des chiffres d'affaires considérables, auprès de laquelle la menue délinquance, dont on parle tant, fait pâle figure : serait-ce que, dans l'opinion comme pour les responsables politiques, la corruption indispose moins que l'insécurité ?
-
En donnant à sa riposte aux attentats du 11 septembre le nom de code Enduring Justice (« Justice sans limites »), le gouvernement américain a mis le doigt, à son insu, sur l'un des problèmes fondamentaux de ce nouveau siècle : que signifie faire justice dans une économie mondialisée ?
Aujourd'hui, l'échange social tend à être totalement absorbé par le trafic marchand. Le système économique, avec le renfort de la violence symbolique, a réussi à établir une fantastique domination imaginaire. Normalement, il n'aurait pas dû tenir face aux injustices criantes du monde, dont nombre de rapports statistiques annuels nous donnent la mesure. Et pourtant, contrairement aux prévisions de Marx, de Lénine, de Mao Tsé-tung, la révolution mondiale n'a pas eu lieu.
La déconstruction du discours économique permet de mettre en évidence son amoralité, voire son immoralité. Tout souci de justice a été éliminé dans le fonctionnement de la société mondiale de marché. Le travail de décolonisation des esprits passe donc d'abord par la remise en cause d'une lecture exclusivement économique du monde. Après quoi il devient possible d'esquisser les traits de ce que pourrait être une société plus juste. C'est une gageure, mais c'est ce qu'exige la situation.
Serge Latouche, professeur émérite à l'université Paris-Sud (Orsay), est spécialiste des rapports culturels Nord/Sud et de l'épistémologie des sciences sociales. Il a notamment publié L'Autre Afrique (Albin Michel, 1998), et La Déraison de la raison économique (Albin Michel, 2001). -
Les avocats occupent l'espace médiatique comme jamais. Leur pouvoir est-il à la hauteur de ce temps d'antenne ? Quel est leur rapport avec les journalistes ? Ce livre est le résultat d'une soixantaine d'entretiens menés dans toute la France avec les ténors nationaux et locaux du barreau. Avocats des patrons du CAC 40, des ministres et des présidents, des stars du show-biz, des producteurs de cinéma, des footballeurs, des ennemis publics n°1, des violeurs, des terroristes, des gangsters, chevronnés ou non, ou des trafiquants de drogue, ils ont accepté de livrer leurs petits et grands secrets. Comment le pénaliste le plus médiatique, Eric Dupont-Moretti, gère-t-il son image ? Combien gagne l'avocat d'affaires le plus en vue, Jean-Michel Darois ? Comment l'avocat le plus influent, Jean Veil, entretient-il son carnet d'adresses ? Pourquoi Olivier Metzner, Didier Martin et Georges Kiejman, stars du barreau parisien, se sont-ils entre-déchirés autour des millions de la famille Bettencourt ? Comment Olivier Morice a-t-il mené la bataille contre le secret-défense dans l'affaire Karachi ? Dans quelles circonstances Patrick Maisonneuve a-t-il recueilli les ultimes confidences de Pierre Bérégovoy à la veille de son suicide ? Comment Richard Malka a-t-il médiatisé la défense de DSK dans l'affaire du Carlton de Lille ? Comment son ancien associé, Arnaud Claude, a-t-il maintenu le cabinet fondé avec Nicolas Sarkozy pendant que son ami était au pouvoir ?
-
Le fonctionnement actuel de notre système judiciaire met en danger la sécurité des citoyens. Face à cette insécurité, il ne faut plus se demander : « Que fait la police ? », mais : « Que fait la Justice ? » Car une réalité insoupçonnée du monde pénal favorise l'impunité et se désintéresse des victimes. Contre le « judiciairement correct », ce livre démonte toutes les idées reçues qui engendrent dérive de notre société et perte des valeurs, lesquelles fondent toute politique de lutte contre la délinquance. Parmi ces préjugés, on entend que la prison est l'école du crime, ou que la pauvreté est une cause de la criminalité. Ce « dogmatisme pénal » empêche nos dirigeants à prendre les mesures qui s'imposent. Grâce à un travail acharné avec tous les acteurs concernés (juges, avocats, psychiatres, policiers, victimes, responsables politiques) et à une riche documentation, Xavier Bébin nous livre ici un texte vif et courageux qui décrit les dérives d'un système judiciaire et nous donne une vision plus juste du crime et de la justice pénale en France.
-
Enquête sur un juge au-dessus de tout soupçon ; Philippe Courroye, un pouvoir
Airy Routier
- Fayard
- Essais
- 12 Janvier 2011
- 9782213664385
Il a commencé sa carrière de juge d'instruction par un raté magistral qui lui a valu d'être accusé par sa hiérarchie de « négligences graves dans la recherche de la vérité ». Mais sa carrière fulgurante n'en a pas souffert. Aujourd'hui procureur de Nanterre, il s'en est fallu de peu que Philippe Courroye ne soit désigné au poste aussi sensible que prestigieux de procureur de Paris par le chef de l'État qui longtemps n'a pas tari d'éloges sur lui. Le 24 avril 2009, à l'Élysée, Nicolas Sarkozy lui a remis en personne l'Ordre national du mérite. Dans l'assistance, plusieurs grands patrons, dont Martin Bouygues, que Courroye avait pourtant mis sur le grill, à Lyon, quinze ans plus tôt, après avoir poursuivi et fait condamner le présentateur vedette de TF1, Patrick Poivre d'Arvor. Le juge ombrageux, qui a jadis fait tomber Michel Noir et Alain Carignon, maires de Lyon et de Grenoble, a instruit de nombreuses affaires sensibles, mettant en cause des intérêts puissants. Il est cependant devenu un procureur carriériste, courant les dîners en ville, ménageant successivement Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Le masque vient de tomber avec sa gestion de l'affaire Woerth-Bettencourt : Philippe Courroye n'a cessé de s'opposer à la désignation d'un juge d'instruction, par nature incontrôlable, préférant piloter l'enquête préliminaire, pour garder la main et gagner du temps, selon les voeux de son ami Sarkozy. Philippe Courroye. Enquête sur un juge au-dessus de tout soupçon est la première enquête sur Philippe Courroye. À travers le parcours de ce provincial ambitieux, aux méthodes contestées - et souvent sanctionnées -, Airy Routier, auteur de plusieurs biographies non autorisées, montre comment la justice est aussi le champ d'une véritable bataille de pouvoir, au service d'intérêts (politiques, économiques) qui ne disent pas leur nom..
-
La gestation pour autrui ; fictions et réalité
Muriel Fabre-Magnan
- Fayard
- Documents
- 17 Avril 2013
- 9782213679358
La gestation pour autrui donne lieu à des proclamations passionnées et affectives, où il est question d'amour et de don, de bonnes intentions qui seraient donc inattaquables. Elle touche cependant à des enjeux trop fondamentaux pour qu'on puisse se résigner à la voir traitée à coup de slogans et de joutes médiatiques. Une argumentation rationnelle et cohérente s'impose. De nombreux intérêts individuels sont en jeu, dont celui de l'enfant, le plus vulnérable. Il y va aussi du type de société que l'on construit.
La gestation pour autrui est pratiquée depuis plusieurs années dans quelques pays. Ce livre décrit de façon concrète la réalité de sa mise en oeuvre, en particulier en droit américain. Il donne à voir l'étendue de l'emprise consentie par la mère porteuse sur son corps et sa vie intime, les droits et libertés fondamentales auxquels elle renonce au profit du couple commanditaire, la modification juridique de la notion de filiation à laquelle elle conduit, ou encore les nouveaux rapports de classe qu'elle introduit.
Le tableau ainsi dessiné par des cas bien concrets permet à chacun de regarder la réalité en face.
On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas. Une simple description fait parfois un pamphlet. -
Rigoureuse indépendance vis-à-vis du pouvoir politique et formation très poussée, moyens matériels efficaces, tout cela, certes, est indispensable au corps judiciaire pour répondre aux demandes croissantes d'une société sans cesse plus complexe, qui tolère mal l'injustice (ou ce qu'elle tient pour tel) et dont les membres réclament de plus en plus qu'une tierce autorité les départage en cas de conflit. Encore faut-il que le magistrat qu'il soit agent de la société (procureur) ou bien organe de la loi (juge) sache que l'impartialité ne procède que de lui seul. Il doit se savoir dépendant d'abord de son milieu, de ses croyances, de ses amitiés, de ses inimitiés ; il doit être conscient des effets inattendus, parfois dévastateurs de la violence qu'il est chargé d'exercer ; enfin, il doit concilier l'irresponsabilité que son statut organise et se sentir responsable des sanctions qu'il est amené à prendre. Conditions ô combien difficiles à remplir.Pierre Truche a accompli une grande carrière dans la magistrature : il a été le « premier magistrat de France » en occupant de 1996 à 1999 le poste de premier président de la Cour de cassation, après une longue activité de procureur. Il a en outre été directeur des études à l'Ecole nationale de la magistrature (1974-1978), membre de la Commission Justice pénale et droits de l'homme en 1991, président du Comité de réflexion sur la création d'un tribunal international appelé à juger les crimes commis dans l'ex-Yougoslavie en 1993 et président de la Commission de réflexion sur la justice en 1997. C'est à la fois en humaniste et en expert qu'il s'interroge ici sur ce qu'aujourd'hui la nouvelle donne sociale requiert des hommes et des femmes qui rendent la justice.
-
Richard Roman, Dominique Strauss-Kahn, Véronique Courjault : Henri Leclerc, l'un des plus grands pénalistes du xxe siècle, s'est ingénié à « les défendre tous », selon le mot de son mentor, Albert Naud. Après soixante ans de carrière, il livre ses mémoires et retrace plus d'un demi-siècle de combats judiciaires, politiques, éthiques, menés à la force du verbe, avec l'éloquence de l'orateur passionné et la rigueur du juriste, en compagnie d'autres ténors du barreau, Vergès, Levy, Pelletier, Lemaire, Badinter.
La guerre d'Algérie, Mai 1968, l'abolition de la peine de mort, la défense des mineurs et des paysans, la question migratoire, le terrorisme, La parole et l'action est aussi, d'une certaine façon, une histoire de la France d'après la Seconde Guerre mondiale, racontée par un protagoniste engagé, souvent en première ligne, avocat iconoclaste et militant de gauche convaincu, longtemps proche de Michel Rocard et membre de la Ligue des droits de l'homme.
Avec la tendresse, l'humour et la verve qu'on lui connaît, Henri Leclerc se replonge dans son itinéraire exemplaire et revient sur des affaires qui fascinent encore aujourd'hui, méditant sur le sens de son engagement et sur les luttes à mener demain. -
Jeux, prostitution, trafic de drogue : pour les parrains mafieux, la Corse est le paradis des « affaires ». Mais pour qu'elles prospèrent comme ils l'entendent, ils ont besoin du plus grand laxisme administratif, doublé de la plus grande bienveillance policière et judiciaire. Ce qui explique, d'une part, les accointances du « milieu » avec des soutiens haut placés en métropole et, d'autre part, l'intrication du combat indépendantiste et des actions criminelles commanditées par des truands désireux d'asseoir leur mainmise sur l'île de Beauté.
De la French Connection à l'assassinat du préfet Érignac, des bases africaines de la mafia corse aux cercles de jeu parisiens, l'enquête de Pierre Péan retrace la guerre ouverte entre hors-la-loi et tenants de l'ordre républicain qui sévit depuis les années 1930.
Un vrai thriller où les cadavres des victimes de règlements de comptes tiennent lieu de marque-pages. -
Solitudes et servitudes judiciaires ; le juge antiterroriste : juge ou partie ?
Gilbert Thiel
- Fayard
- Documents
- 5 Novembre 2008
- 9782213645315
Trente ans après les «années de plomb» italiennes, les crimes d'Action directe et ceux de la bande à Baader, dix ans après l'abandon de la lutte armée par l'Armée républicaine irlandaise (IRA), sept ans après les attentats du 11 Septembre et l'apparition d'Al Qaïda, étendard d'un terrorisme mondialisé, se pose plus que jamais et avec une grande acuité la question de la définition de l'acte terroriste.
Tout en retraçant l'histoire des multiples mouvances extrémistes qui ont choisi le camp de la violence, le juge antiterroriste Gilbert Thiel dépeint de l'intérieur l'évolution du système judiciaire français et s'interroge sur la place du juge dans la société, «juge ou partie», dans un entretien avec l'éditeur Rémy Toulouse, en un débat fondamental sur l'équilibre entre les libertés et les préoccupations sécuritaires.
Devant la méfiance croissante des citoyens face à la justice, et à l'heure où son fonctionnement se trouve dans la ligne de mire de nos hommes politiques, le juge Thiel livre le fruit de son expérience quotidienne et trentenaire de la lutte du droit contre la brutalité. Ses réflexions décapantes sur l'indépendance de la justice - et les difficultés de la magistrature à la défendre - montrent tout le chemin qui reste à parcourir au système judiciaire pour tenir tête à ce «mal français».
Le juge n'est pas près de dormir sur ses deux oreilles...
Premier juge d'instruction au Tribunal de grande instance de Paris, Gilbert Thiel est affecté à la section antiterroriste depuis 1995. Il est l'auteur, aux éditions Fayard, de On ne réveille pas un juge qui dort (2002) et de Magistrales insomnies (2005). -
Pour la première fois, un juge livre les secrets de la cuisine judiciaire. Il donne les dessous des décisions ou des non-décisions qui président au destin des affaires sensibles, en particulier des dossiers politico-médiatiques ou de terrorisme.
Les interventions du pouvoir exécutif ne sont pas celles que l'on imagine. Les juges d'instruction n'ont nul besoin de recevoir des instructions du garde des Sceaux ou de son entourage. Au parquet et surtout au parquet général, les magistrats savent s'y prendre pour orienter l'évolution d'un dossier, pour que celle-ci soit plutôt conforme aux attentes du pouvoir. Ce qui ne gâche jamais la carrière... C'est là que se font et se défont les dossiers.
Avec une lucidité implacable, Michel Legrand épingle les moeurs de la magistrature, les arcanes de la justice française et les jeux troubles du juge, de l'avocat et du journaliste. Il raconte l'envers d'affaires qui ont défrayé la chronique depuis trente ans et dont il s'est occupé : de Luchaire à l'affaire Roman, en passant par ETA, Gordji ou Carignon...Diplômé de l'École nationale de la magistrature, Michel Legrand fut notamment juge d'instruction à la Cour de sûreté de l'État (1979-1981), premier juge d'instruction au tribunal de grande instance de Paris et affecté à la Section antiterroriste du parquet (1986-1989), puis avocat général à la cour d'assises de Grenoble (1989-2000) avant de finir sa carrière à la cour d'appel de Montpellier. Il a fondé l'Association S.O.S. Jeunes destinée à enseigner le droit pénal et l'organisation judiciaire dans les collèges et lycées. -
Dans la peau de Luka Magnotta ; histoire d'un web-killer
Karl Zéro
- Fayard
- Documents
- 9 Janvier 2013
- 9782213676289
Des morceaux de cadavre humain sont expédiés en mai 2012 par la poste ou retrouvés en divers lieux à Montréal. Après une équipée rocambolesque qui le conduit du Québec à Paris, puis à Berlin, l'assassin présumé y est enfin reconnu et arrêté dans un cybercafé. Âgé d'une trentaine d'années, né d'une mère russe émigrée au Canada et d'un père italien, maltraité dans son enfance par ce père qui a tôt fait de l'abandonner, violé par le tuteur qui le prend en charge, il mène ensuite une vie d'escort-boy et d'acteur de films pornographiques gays. Drogué au Net, il commence à assouvir ses instincts de mort et son goût de l'exhibition en se faisant connaître sur la Toile comme « cat-killer » (tueur de chats). Il est soupçonné d'être passé à l'acte sur un de ses « clients », un jeune Chinois qu'il aurait massacré, découpé, consommé et dispersé. Karl Zéro a pu reconstituer l'ensemble des messages et aveux à caractère autobiographique diffusés sur le Net par Luka Rocco Magnotta, sous son nom ou sous pseudonyme, pendant près de dix ans, et a enquêté partout où a vécu et sévi celui qu'on surnomme désormais le « web-killer ». Il en a tiré un portrait cinématographique ainsi que ce livre qui, entrecoupé de commentaires de psychologues, médiologues, criminologues, par-delà la dérive démente d'un personnage hors du commun, illustre la face sombre d'un moyen de communication qui, sous couvert de convivialité, fait côtoyer l'enfer à des millions d'enfants et d'adolescents sans repères.
-
Soif de justice ; au secours des juridictions sociales
Pierre Joxe
- Fayard
- Documents
- 3 Janvier 2014
- 9782213676425
Sait-on qu'aujourd'hui encore on compte 700 000 accidents du travail par an en France, soit 2 000 par jour ? que, sur ceux-ci, 40 000 entraînent une incapacité permanente, et que 500 en moyenne sont mortels, soit une dizaine par semaine ? Comment sont jugés les contentieux de pareils drames humains ? Après son livre retentissant sur la justice des mineurs (Pas de quartier !, Fayard, 2012), Pierre Joxe explore ici un domaine peu connu et encore moins décrit : le fonctionnement des juridictions spécialisées dans l'application des lois sociales (votées pour la plupart au XXe siècle sous la pression des luttes menées au XIXe). Il s'agit en particulier du Conseil des Prudhommes, des tribunaux des affaires de Sécurité sociale, des commissions départementales d'aide sociale, des tribunaux du contentieux de l'incapacité, de la cour nationale de l'incapacité et de la tarification de l'assurance des accidents du travail, de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées, etc. Comme à son habitude, Pierre Joxe illustre son propos d'études de cas et de « choses vues » ; il le complète en outre en comparant l'état de notre droit social avec ses homologues allemand, anglo-saxon, russe, chinois, indien, sud-africain, brésilien, etc. et en évoquant les instituts que sont le BIT (Bureau international du travail) et de la Cour européenne des droits de l'homme.
-
Porter leur voix ; un avocat sans effets de manches
Laure Heinich
- Fayard
- Littérature Française
- 15 Janvier 2014
- 9782213679969
Il y a ce prévenu qui se demande s'il doit mettre une cravate tandis que que la procureure propose d'ôter ses talons. il y a cet homme transformé en Cendrillon par la mégère dont il est éperdument amoureux, et qui finit par la poignarder. Il y a cette feme qui ne sait pas si elle est encore la mère d'un mort. Qu'ils soient victimes, coupables ou innocents, l'avocat doit les faire entendre et convaincre des juges. mais pas seulement. Les défendre, c'est aussi lutter contre l'appareil judiciaire, ses incohérences et ses jugements expéditifs. C'est porter leur voix qui n'est plus écoutée.
Et pour cela, sans doute faut-il commence par raconter leur histoire.Avocat pénaliste, Laure Heinich tient également sur Rur89 une chronique intitulée "Derrière le barreau". Document, récit et profession de foi, son livre rappelle qu'entre effarement et compassion, douleur et révolte, un avocat doit avant tout conserver sa faculté de résistance et, finalement, sa liberté de déplaire.