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Grasset
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« Fais ce livre dans dix ans, fais-le dans vingt ans. Fais-le quand tu voudras mais fais-le ! Promets-moi de l'écrire ».
François Mitterrand
« Cet ouvrage est la réalisation de l'engagement que j'ai pris par une chaude soirée de juin 1994.
La promesse aura attendu trois décennies avant de se muer en témoignage, où se dévoilent, par plans successifs, les visages multiples de ce personnage si secret.
J'ai voulu montrer combien un homme - à plus forte raison un homme d'État - est plus proche de nous que ceux qui, dotés de recettes de communicants, sont revenus de tout sans être allés nulle part.
Je laisse le soin au lecteur, à partir des différentes facettes de cet homme si singulier car pluriel, de se faire sa propre opinion.
Comme une charade : « Et mon tout est un Président ».
A. L.
Un récit personnel d'exception qui mêle l'histoire du monde (Gorbatchev, Clinton, Thatcher), l'histoire de France, l'amour, l'amitié et la littérature.
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Le Salon vert : À l'Elysée, au coeur du pouvoir
Marie-Béatrice Baudet, David Gaillardon
- Grasset
- Document français
- 22 Mai 2024
- 9782246831594
Situé au premier étage de l'Elysée juste à côté du bureau du Président de la République, le Salon vert est l'antichambre du pouvoir. C'est dans cette pièce que, tour à tour, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, entourés de leurs proches conseillers, ont décidé du futur économique, social et international de la France. Beaucoup d'arbitrages y ont été rendus : âge du départ à la retraite, vente de notre fleuron industriel Alstom, engagement des troupes françaises au Sahel, réplique aux attentats terroristes... La vie privée hante aussi ces lieux, où deux présidents se sont mariés et la dépouille d'un autre a été exposée.
Dans ce magnifique bureau inconnu du grand public, l'Histoire s'écrit au quotidien. Tout y est signe, à commencer par la couleur verte de ses boiseries Louis XV qui évoque à la fois l'espérance, l'argent et l'autorité. Chaque objet dit aussi quelque chose de ce lieu stratégique: ainsi de la pendule placée sur la cheminée ou de la nouvelle table de réunion trônant au centre du décor.
Mêlant recherches historiques et confidences de responsables politiques et de haut-fonctionnaires, Marie-Béatrice Baudet et David Gaillardon nous font pénétrer dans les coulisses de ce foyer de la République. Les murs du Salon vert nous livrent leurs secrets. -
La parabole des aveugles : Marine Le Pen aux portes de l'Elysée
Aquilino Morelle
- Grasset
- Essai
- 8 Novembre 2023
- 9782246834229
Déjà deux fois finaliste de la présidentielle, en 2017 et 2022, devenue la candidate des classes populaires, du monde du travail, des chômeurs aussi, débarrassée de son père et du fatras antisémite et xénophobe qui était le sien, progressant dans toutes les catégories sociales et dans tous les territoires, Marine Le Pen est désormais considérée comme la favorite pour les élections présidentielles de 2027.
Comment en est-on arrivé là?
Analyser de manière précise et sur le long terme les étapes de la propagation du vote FN/RN en France, comprendre qui furent les vrais responsables de cette situation inédite, avant d'envisager la voie -étroite- à emprunter pour barrer le chemin de Marine Le Pen vers l'Élysée : telle est l'ambition de ce livre.
Il reste un peu plus de 40 mois avant la prochaine présidentielle: c'est peu -peut-être trop peu. C'est assez, si l'on accepte de regarder la réalité en face et de ne plus se payer de mots, ainsi que nous y invite ici Aquilino Morelle. -
La poudrière
Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna, Marc Leplongeon
- Grasset
- Essai
- 6 Janvier 2021
- 9782246821489
L'ultra-droite est de retour, obsédée par la fin de la République. Des attentats se fomentent sur notre sol. Des groupuscules se montent partout ; gagnent la bataille idéologique ; pénètrent les principaux mouvements de contestations dans le pays, saccagent nos institutions, l'Arc de triomphe lors d'une manifestation des Gilets jaunes. Leurs relais sont médiatiques, littéraires, politiques. La thèse du « grand remplacement » de Renaud Camus a irrigué bien au-delà des rangs extrémistes, pour s'imposer dans le débat public.
Ils sont de plus en plus nombreux, sur le territoire, à se radicaliser autour des thèmes du déclin de la France, des crises économiques et sociales, de l'abandon du pays aux musulmans, de la faiblesse de l'État, au point que les services de renseignement pensent désormais inéluctable un affrontement entre communautés, dessinant l'ébauche d'une future guerre civile. Y sommes-nous déjà ? La société craquelle, la « dissidence », elle, s'organise. Alain Soral, Dieudonné, Boris Le Lay et autre prêcheur de haine sont interdits de Youtube Facebook ou Twitter, avant d'être poursuivis en justice et de devenir des martyrs de leur cause. Leurs sites sont fermés, ils en ouvrent de nouveaux. Quand leurs mouvements sont dissous, ils se reforment sous un autre nom. Actions coup de poing contre les immigrés - « kebabs, mosquées, on en a assez ! », camps d'été survivalistes, projets d'attaques, fermes à trolls, propagande numérique, etc. La DGSI craint l'attaque de loups solitaires de l'ultradroite et relève avec inquiétude l'apparition d'une frange de militants identitaires qui leur étaient jusqu'alors inconnus.
Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon les ont rencontrés et font parler ceux qui s'estiment être les « Grands remplacés ». C'est à une plongée inquiétante que nous invitent ici les auteurs de Mimi. Portraits, réseaux, généalogie du combat, entrée dans la clandestinité : le feu couve. -
Au départ de ce petit livre, une question toute simple : pourquoi les Américains sont-ils allés en Irak ? Ou plutôt : pour quelles vraies raisons ? étant entendu que tous les motifs invoqués (armes de destruction massive, etc
) apparaissent, depuis longtemps, bien caducs ?
?Pour Antoine Sfeir, l?affaire est claire : les Américains ont déclenché cette guerre afin de briser les nations arabes et de hâter l?avènement d?une multitude de micro-états fondés sur des communautés (schiite, kurde, maronite, alaouite, chrétienne, sunnite
). On l?observe déjà avec la tripartition de fait de l?Irak ; on le constate également avec le Liban ? et demain, la Syrie. Cette stratégie ? affaiblir le monde arabe, l?émietter, face à la puissance israélienne ? serait, d?après les théoriciens de Washington, la seule façon de sécuriser l?approvisionnement pétrolier des Etats-Unis. Mais, si tel est le constat, le chemin a été long pour y parvenir. D?où l?intérêt majeur de ce livre extraordinairement pédagogique : raconter (brièvement) la genèse séculaire des enjeux dans cette région cruciale. De la naissance d?Israël à celle du Parti Baas, de la pensée des « Néo-cons » à la stratégie anglaise, puis américaine, du nationalisme nasserien à l?Iran des mollahs, tout est ici résumé, éclairé,analysé ? de telle sorte que le profane peut enfin comprendre ce qui se mijote dans cette partie du monde. Un ouvrage limpide et fort utile. Une démonstration qui s?adresse aux spécialistes aussi bien qu?au simple curieux qui ne comprend pas toujours ce qu?on lui raconte à la télévision ou dans les journaux.
? -
« Sous les perches des preneurs de son, on l'aperçoit parfois au milieu du cordon des gardes du corps. Des adolescents hystériques jurent qu'ils ne se laveront plus jamais la main après avoir serré la sienne. Des journalistes sont prêts à me piétiner pour rester au contact du candidat. Des ouvriers en colère hurlent, menaçants, qu'ils auront la peau des journalistes.
Hier à Lyon, aujourd'hui à Gandrange, demain à Varsovie ou à Londres, Marseille, Boulogne-sur-Mer, Trappes, Rouen, Berlin, la Guadeloupe, la Guyane, le soleil ne se couche jamais sur la campagne présidentielle.
Hollande, président ? On rêve. Les ennemis d'hier sont les alliés d'aujourd'hui. Valls monte la garde. Montebourg se prend pour César.
En face, l'adversaire brûle ses vaisseaux. A la télé, on disserte sans fin sur sa stature ou le hallal. Pendant ce temps, Mélenchon récite des pages de Victor Hugo. Ceux qui trouvent la campagne chiante en parlent pendant des heures, des jours, des mois.
Des hélicoptères tournent dans le ciel de Tulle.
Tout est normal. »L.B. -
Les 7 et 8 mars 2007 s'est tenu au palais de justice de Paris un procès suivi dans le monde entier : celui des "caricatures". Un an auparavant, Charlie Hebdo avait décidé de publier des caricatures du Prophète Mahomet, accompagnées d'un appel à la lutte contre l'islam radical - ce nouveau mal totalitaire. On voyait en Une le Prophète, débordé par les extrémistes, se tenant la tête entre les mains : « C'est dur d'être aimé par des cons.... »
Deux jours d'audience agitées, sous haute protection, comme au théâtre de notre démocratie, combattante et menacée. Avec en première ligne, Philippe Val, Elisabeth Badinter, François Hollande, François Bayrou et tant d'autres, défendus par leurs avocats : Georges Kiejman et Richard Malka. Face à eux, des associations réclamant la censure du journal : la Mosquée de Paris et l'UOIF, entres autres.
Ce qui se joua, pendant ces deux journées, devant la presse internationale ? Le droit de se moquer des idées, des religions. Le droit à la caricature. Le droit à l'irrévérence. Le droit au libelle, à l'excès, dans la tradition française du dessin de presse, du libelle révolutionnaire. Le droit à l'ironie salvatrice. Les débats furent âpres, décisifs ; juridiques aussi.
Il était temps de rendre aux citoyens deux textes fondateurs - les plaidoiries de Malka et Kiejman - éloges superbes de la liberté de pensée, déconstruisant le totalitarisme en chemin ; moquant les censeurs ; défendant, comme une valeur supérieurement belle, le droit à rire non des êtres mais de leurs idées ; et confiant au lecteur les tendres armes démocratiques pour continuer de rire, d'éveiller, de croire ou de ne croire en rien.
Plus tard, on le sait, Charlie Hebdo titrera "Charia Hebdo", sera incendié, puis connaîtra le drame de janvier 2015, avec son cortège de morts. Le procès de l'année 2007 est historique : comme un noeud, comme la répétition originelle d'un drame qui ne cessa de se répéter. -
« Bonjour à tous, bonjour chers assistés, bonjour les patrons qui prennent des risques et bonjour les rentiers, les planqués, les gens de l'arrière, les salariés, ceux qui ignorent la compétition !
Et si la France était un pays d'assistés ?
« Ce magnifique pays d'assistés », c'est ainsi que nous voit The Guardian de Londres. Pays de fonctionnaires, de retraités, de profiteurs de l'État-providence. Certes, The Guardian reconnaît que grâce au système de Sécurité sociale il y a moins d'écart entre les riches et les pauvres en France qu'au Royaume-Uni ; mais ce système de providence étatique diminue notre esprit de conquête. Il faut redonner l'esprit d'audace à notre pays dit Jacques de Chateauvieux, un grand patron français du sucre et du pétrole. Refus du risque égale rente, égale peur ? Bureaucratie égal inefficacité ?
Vraies ou fausses questions ? Elle sont au coeur des reproches des patrons, qui ne cessent de râler contre les formulaires qu'on leur demande sans cesse de remplir et contre cette bureaucratie... qui ne se laisse pas faire. »B. M.
Ce mélange unique d'histoire économique, de liberté pamphlétaire, de traditions bousculées, de foucades, de bagarres utiles ou de mécontentements joyeux : c'est la parole de Bernard Maris ; et son regard incomparable. Mais oui, souriez, vous êtes Français ! Traversez notre beau et bizarre pays, comprenez-le, aimez-le, changez-le...
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"J'étais au Concorde, accoudé au comptoir, un café froid sous le nez, quand il m'est soudain apparu (...) Il m'a vu là, debout, l'air hébété, figé dans un jean usé. Il m'a semblé plus vieux et plus voûté que lors de notre dernière rencontre. Ses gestes étaient également moins prestes. Il avait l'air fatigué, le teint hâve et les cernes bistres le rendant plus grave qu'il n'est réellement. Il poussa un grand râle de surprise et, d'un coup de menton, m'invita à le rejoindre dans le fond de la salle, où la maîtresse des lieux, éponge à la main, venait d'aligner trois tables. Je ne me fis pas prier. Il m'indiqua une chaise en face de lui. De près, à deux mètres à peine, j'épiais son visage, comme on le ferait devant un Rodin, en m'arrêtant sur sa verrue, sur cette bouche qui a perdu ses lèvres, sur ces petites croûtes nouvelles qui parsèment la lisière de ses cheveux, puis sur ses mains impactées de tâches brunes et ses doigts aux ongles ternes. Sous la table il ne se passait rien, aucune trépidation de la jambe ou contorsion de la cheville. Il commanda une «tomate», qu'il but à la paille, et moi, un Perrier."Jeune et brillant journaliste du Point, Saïd Mahrane a gagné la confiance de l'ancien Président de la République. Afin de pénétrer son cercle intime et de l'interroger sur sa vie et son parcours politique, Saïd Mahrane a eu raison de tous les obstacles : Claude, la fille de Jacques par qui tout passe et qui gère l'image de son père d'une main de fer ; Bénédicte Brissart, attachée de presse attentive et protectrice. De ces figures, le journaliste se fait des alliées qui lui permettent d'atteindre le "grand Jacques", et de nouer avec lui une relation forte et rare. Dans ce récit attachant, on croisera un Nicolas Sarkozy froissé, un François Hollande porté aux nues par Chirac à la veille de son élection, François Pinault l'ami indispensable, mais aussi Marine Le Pen, Charles Pasqua, Philippe Seguin, et, bien sûr, son épouse Bernadette.
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Jeannette Bougrab est une femme insoumise. Athée dans une famille de musulmans, fille d'ouvriers immigrés devenue maître des requêtes au Conseil d'Etat, ministre passionnée dans un gouvernement conformiste, elle a transgressé les règles pour honorer celle à qui elle doit tout : la République française. Mais que sont devenus nos institutions et nos principes fondamentaux dans une société où règnent les inégalités et les discriminations, où le communautarisme religieux menace, et où la laïcité, l'école et l'armée, sont en danger ?
En nous entraînant dans les coulisses du pouvoir, elle nous donne à voir l'envers d'une France fissurée. Analyse d'une société fragile, confessions d'une femme atypique, ce témoignage est surtout un manifeste où le politique retrouve un visage humain. -
Une gauche qui, au nom du passé colonial de la France, devient antisioniste. Parfois antisémite. Et finit même par soutenir sans réserve les islamistes. Des féministes qui défendent le voile au nom de la liberté des femmes, ou qui traitent d'autres féministes de « racistes » parce qu'elles refusent de militer pour un « féminisme avec l'islam ». Des altermondialistes qui, parce qu'ils haïssent Bush et l'Amérique, forment des collectifs avec les prêcheurs de haine.
De la Conférence de Durban à la pétition des « indigènes de la République » en passant par le débat sur les signes religieux à l'école et les forums sociaux européens de Londres (où l'un des responsables d'ATTAC se fit huer pour avoir défendu la laïcité à la française), la gauche associative a perdu tous ses repères. Au nom des mêmes valeurs et des mêmes mots, au nom du féminisme, de la laïcité, de l'égalité, du progrès, au nom de l'anti-racisme, deux gauches s'opposent aujourd'hui. Jusqu'à ne plus se reconnaître. Jusqu'à ne plus participer aux mêmes manifestations. Jusqu'à se haïr. Jusqu'à reconsidérer une histoire qui traverse le vingtième siècle.
Caroline Fourest, engagée depuis toujours contre les extrémismes (Front National, homophobie, racisme, antisémitisme), à travers ses livres, et sa revue ProChoix, est au c½ur de ce débat. Les associations avec qui elle militait hier pour le PaCS et contre les intégristes chrétiens... sont parfois aujourd'hui pour le voile et aux côtés des intégristes musulmans. Elle refuse ce piège. Elle pense qu'on peut être laïque et tolérant. Préférer une femme libre à une femme en burqa. Sans pour autant être « islamophobe » ou pro-Bush. Comme semble le penser une certaine gauche aveugle au point de rejouer la complainte des « idiots utiles ».
Inlassablement et selon la méthode éprouvée de son Frère Tariq, Caroline Fourest se fait pédagogue et pamphlétaire. Elle cite, enquête, contredit, récuse : pour qu'une certaine gauche renonce à cette nouvelle tentation totalitaire. -
Chacun voit bien que depuis près de deux ans, nous sommes entrés dans un monde nouveau qui donne le sentiment de voir l'Histoire se faire - ou se défaire - sous nos yeux. Anne Sinclair le raconte à sa manière. Elle nous offre la chronique qu'elle a tenue au jour le jour avec sa liberté de ton, sa vivacité de plume, son regard sans complaisance.
On revit ici la crise grecque de juillet 2015, les attentats de novembre, les migrants qui affolent la vieille Europe, la carte du monde qui se redessine entre Poutine et Erdogan, l'islamisme qui nous assaille, les populismes qui se répandent, les Français qui rejettent un ancien président et deux anciens Premiers ministres, la droite qui tente de s'imposer, la gauche qui finit par imploser.
Du Brexit qui survient à Renzi qui disparaît, de Trump qui surgit à Clinton éconduite, de Hollande qui se saborde à Sarkozy rejeté, de Macron qui se lève à Fillon qui surprend chaque jour davantage, de Hamon qui se révèle à Le Pen qui s'implante, ces dix-huit mois imprévisibles nous sont contés à travers des rencontres, des portraits, des notes de campagne et des réactions très personnelles. L'allégresse du récit nous emporte dans ces turbulences qui ont bousculé la France et fracassé nos repères. -
Mémoire de paix pour temps de guerre
Dominique de Villepin
- Grasset
- essai français
- 9 Novembre 2016
- 9782246859727
« Depuis quinze ans, le monde semble emporté dans une folle course à la guerre. Le Moyen Orient est pris dans une spirale suicidaire sans fin, le terrorisme international nous défie, de grands empires entrent en confrontation.
Le virus de la guerre est en nous, rendu plus agressif par les peurs, les humiliations et les colères. La crispation des nations occidentales sur leurs privilèges et sur une vision du monde dépassée ne peut qu'aggraver les maux.
Toute ma vie durant, j'ai voulu mettre le travail de la paix au coeur de mon action. En 2003, auprès de Jacques Chirac, j'ai mené le combat de la paix à l'ONU contre l'intervention américaine en Irak, conscient des dangers de la vision néoconservatrice du monde.
Nous devons apprendre à regarder le monde et à en comprendre les métamorphoses. A nous d'entendre ce qui anime aujourd'hui les peuples et les nations, en Russie, aux Etats-Unis, comme en Chine, en Turquie, en Côte d'Ivoire ou en Colombie. C'est au plus près de la réalité que nous pourrons mesurer la faillite des Etats-Nations et le jeu des revendications identitaires dans une mondialisation qui semble condamnée à l'accélération perpétuelle.
Le moment est venu de s'atteler au travail de la paix, d'ouvrir les yeux sur les blessures du monde et de nous doter des outils pour construire un nouvel ordre, stable et juste. Des solutions existent, mais elles nécessitent de la patience, de l'imagination, de la volonté. Pour contrer les épopées mensongères de la guerre, nous avons besoin d'un récit de la paix, qui constitue le grand défi, le seul héroïsme possible de notre temps, adapté à un monde fragile aux identités blessées, en mal de réconciliation. J'ai la conviction que la France a un rôle à jouer dans ce nouveau monde, à condition de retrouver sa vocation d'initiative, de médiation et de dialogue, fidèle à son message et à son histoire. »
D. d V. -
Dans cet essai paru en 1957, Emmanuel Berl mesure avec angoisse le repli des Français sur eux-mêmes. Il s'interroge: "Pourquoi la politique en France évolue-t-elle moins comme une histoire que comme une névrose?" Un essai étonnamment actuel.
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Stop ! Les Français, comme beaucoup de peuples occidentaux, broient du noir plus que jamais. Les populistes de droite et de gauche surfent sur cette déprime collective en alignant beaucoup de mensonges... mais aussi quelques vérités. Oui, c'est vrai, les dirigeants politiques et économiques ont commis de lourdes erreurs. Oui, une forme de libéralisme a trop tiré sur la corde dans le monde. Mais maintenant ? Dominique Seux l'affirme : le moment est venu d'arrêter de se lamenter ou de croire que les extrêmes et les plus radicaux apporteront des solutions pour remonter la pente. Leurs remèdes seraient pires que le mal. Ce sont les voies modérées qui ont les bonnes réponses : il n'est pas nécessaire de renverser la table pour inverser la spirale du déclin. Sur l'emploi, les institutions, les entreprises ou l'éducation, des réformes raisonnables sont à portée de main et elles sont plus simples qu'on ne le croit. Nourri d'anecdotes et d'exemples très concrets, son plaidoyer est un cri d'optimisme. Les journalistes critiquent toujours tout ? Dominique Seux prend des risques en avançant des propositions.
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Ce grand cadavre à la renverse
Bernard-Henri Lévy
- Grasset
- essai français
- 3 Octobre 2007
- 9782246688297
Le point de départ de ce livre est, en janvier dernier, une conversation de Bernard-Henri Lévy avec celui qui ne va pas tarder à être élu Président de la République et qui, pour l'heure, sollicite son soutien : Nicolas Sarkozy. L'auteur quitte son interlocuteur (dont il brosse, au passage, et en écrivain, un portrait vif et passionnant) avec la double conviction : primo, qu'il n'est pas question, pour lui, de prendre le chemin que prennent, au même moment, certains de ses amis et qu'il votera donc une fois encore, comme il l'a fait toute sa vie, pour ce qu'il est convenu d'appeler la gauche ; mais, secundo, qu'il est difficile de donner tout à fait tort à ce que lui dit le futur Président de l'état d'archaïsme, de décomposition politique et morale, voire d'indigence idéologique, dans lequel se trouve sa famille politique. Quel sens y a-t-il, aujourd'hui, à se réclamer de cette gauche dont Sartre disait déjà, il y a presque cinquante ans, dans sa préface à Aden-Arabie de Paul Nizan, qu'elle était « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? C'est la première question que pose donc ce livre et à laquelle il répond sur le double registre du récit personnel et de la réflexion théorique. De quoi le progressisme contemporain est-il malade et quels sont les symptômes, les figures, les causes, de cette maladie ? C'est la seconde question qu'il soulève, plus complexe, et qui le conduit à des développements sur, pêle-mêle, l'anti-américanisme, les mythes de l'empire, la question de l'Islam, le retour de l'antidreyfusisme, les illusions de l'anti-libéralisme ou le parfum munichois qui rôde autour de nombre de discussions sur la guerre et sur la paix. A cette seconde question, qui occupe la plus grande partie de l'ouvrage, il répond par une thèse simple, mais paradoxale, et qui fera débat : la gauche, en France et dans le monde, a eu à faire face, au XXème siècle, à une première tentation totalitaire qui tournait autour de l'idée communiste et dont elle est, pour l'essentiel, revenue ; elle connaît aujourd'hui, en ce début du XXIème siècle, une seconde tentation totalitaire qui grandit à la place de la précédente, sur les décombres qu'elle a laissés, et dont le trait le plus singulier est qu'elle puise son inspiration dans une thématique venue plutôt de la droite, quand ce n'est pas de l'extrême-droite, ou du logiciel de ce que l'auteur appela, naguère, « l'Idéologie française ». Pour la gauche, donc, mais à condition de la refonder. Pour la refondation, donc, mais à condition d'en reconnaître, par delà les batailles de clocher, les enjeux véritables et planétaires. Trente ans après La Barbarie à visage humain et L'idéologie française, Bernard-Henri lévy persiste dans son combat de toujours : celui de la liberté de l'esprit contre toutes les variétés de l'obscurantisme.
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Maquillages ; les politiques sans fard
Christophe Barbier
- Grasset
- Essai
- 22 Février 2012
- 9782246794752
« Dans cet instant de faux, on voit le vrai. Au maquillage, chaque matin à la télévision, j'observe mon invité politique qui se réveille, reprend contact avec le réel, aiguise une petite phrase, fourbit une idée. La peau se maquille, mais le cuir ne ment pas.
Plus tard, ailleurs, il y a les moments volés à l'actualité, sans précipitation ni téléphone : recontres discètes, confidences "off the record", complicités et engueulades.
Les tourbillons de la vie et de la politique en ont emporté plus d'un : DSK englouti dans le sordide ; Borloo noyé dans sa propre hésitation ; Ségolène et Martine balayées par la primaire ; quelques figurants détruits par leur propre quart d'heure warholien.
Et puis il y a le "héros", ou plutôt l'antihéros, de cette pièce où les meilleurs acteurs ne sont pas toujours ceux que l'on croit. A intervalles réguliers, j'ai rencontré Nicolas Sarkozy ces dernières années, presque toujours à l'Elysée. Longs soliloques, parties de cache-cache, passe d'armes, glace et feu. Et toujours, le mystère de sa violence brumeuse.
Enfin, entre lui et moi, entre la politique et la vie, il y a Carla.
Le quinquennat s'achève, les lumières s'éteignent une à une, les carnets se vident... Que la fête commence ! »
C.B. -
Journal d'un prince banni ; demain, le Maroc
Moulay Hicham el alaoui
- Grasset
- Essai
- 9 Avril 2014
- 9782246851660
Le « prince rouge » met le feu au palais ! Pour la première fois, un membre de la famille régnante au Maroc décrit la monarchie de l'intérieur. Cousin germain du roi Mohammed VI, Moulay Hicham el Alaoui raconte l'envers du « royaume exemplaire » dans un langage franc et profondément humain. Il a déjà payé le prix de ses convictions, à la mort de Hassan II en 1999 : ayant alors réclamé une vraie monarchie constitutionnelle - un royaume pour tous - à la place du makhzen, le pouvoir traditionnel, arbitraire et prédateur, il a été banni du palais. Harcelé et menacé dans son pays, il vit depuis 2002 avec sa famille aux États-Unis.Ce « journal » est bien plus qu'un manifeste politique. Fil d'Ariane dans les méandres du palais, conte fabuleux de mille-et-une anecdotes, tragédie shakespearienne pleine de fureur, de passions, de jalousie et de calculs, il raconte la jeunesse commune des princes, leur éducation au Collège royal, les arcanes du sérail qui auront raison de leur complicité. Il brosse un portrait de Hassan II étourdissant de vérité, de grandeur indéniable et de cruauté perverse. Ce souverain prêt à « pendre ses ennemis par les cils de leurs yeux » n'a pas de successeur à sa mesure. Salué comme « le roi des pauvres », Mohammed VI se révèle un roi lointain. Rasons le palais s'il emprisonne la démocratie au Maroc ! Pour la première fois, un prince alaouite raconte le royaume vu du sérail dans un langage vif, humain et sans concession. Cousin germain du roi Mohammed VI, Moulay Hicham a été banni du palais pour avoir réclamé, à la mort de Hassan II en 1999, une vraie monarchie constitutionnelle - un royaume pour tous - à la place du makhzen, le pouvoir traditionnel, arbitraire et prédateur. Harcelé et menacé dans son pays, il vit depuis 2002 avec sa famille aux États-Unis.
Ce « journal » est bien davantage qu'un manifeste politique. Fil d'Ariane dans les méandres du palais, conte oriental de mille-et-une anecdotes, il campe un portrait de Hassan II étourdissant de grandeur indéniable et de cruauté perverse. Or, ce souverain excessif, prêt à « pendre ses ennemis par les cils de leurs yeux », n'a pas de successeur à sa mesure. Timide, écrasé par son père, le prince héritier n'aime pas le métier du pouvoir. En revanche, son cousin rue dans les brancards pour grandir en s'opposant à Hassan II, à la fois mentor et repoussoir. La suite se lit comme une tragédie shakespearienne. -
Querelles françaises
Blandine Kriegel, Alexis Lacroix
- Grasset
- essai français
- 29 Octobre 2008
- 9782246740292
Etat ou société civile ? République ou Empire ? Le progrès par le social ou par le droit ? Les droits de l'Homme ou la loi des Etats ? « Nature est un doux guide » ou « Devenir maître et possesseur de la nature » ? Les querelles françaises les plus actuelles sont aussi les plus anciennes, et elles n'ont pas fini d'animer notre opinion publique. En répondant aux interrogations sans concession du journaliste Alexis Lacroix, la philosophe Blandine Kriegel, faisant retour sur son propre parcours, tâche d'éclairer la généalogie de ces querelles et de clarifier ses principales réponses. Au début des temps modernes, émerge dans la construction de l'Etat souverain, l'idée de République. Pourtant, malgré ses triomphes déjà anciens, la République connaît plusieurs dérives impériales et semble incertaine de sa durée et de ses concepts. N'existe-t-il pas « un reste impérial » au coeur de la souveraineté ? Comment interpréter les conflits de l'histoire du droit qui rappochent ou écartent la République moderne du droit ancien ? Comment expliquer que le droit soit devenu le parent pauvre du social, alors que la recherche de la justice est une grande cause nationale, sinon par un approfondissement des conflits philosophiques qui séparent les deux grandes voies de la modernité dans leur rapport à la Révolution ? Les idées peuvent avoir un droit de suite en politique. Blandine Kriegel les associe librement à l'histoire récente, en montrant comment sa génération s'est efforcée, dans l'immédiate après-guerre, jusqu'en 1968, de procéder à ses risques et périls, à une nouvelle invention de la liberté.
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Le site WikiLeaks a révélé en quelques mois plus de scoops que le Washington Post en trente ans. Exactions de l'armée américaine en Irak ; minutes du procès Dutroux ; faillite économique de l'Islande ; documents « secret-défense » de la diplomatie internationale... En décembre 2010, la poudrière WikiLeaks explose et son fondateur, Julian Assange, mis en cause dans une série de scandales (réalité ou conspiration ?), fait la Une des médias du monde entier.
De ce site qui savait tout, on ne savait presque rien - jusqu'à aujourd'hui. Pour la première fois, l'un des acteurs principaux de l'affaire, Daniel Domscheit-berg, s'impose à lui-même le principe de transparence totale prôné par WikiLeaks et raconte tout, sans détours ni censure. Qui envoie, reçoit, gère, filtre l'information ? Comment fonctionne le site en interne ? Qui y travaille ? Pour qui, pour quoi, et pour combien ? A qui profitent les fuites. A qui nuisent-elles ? Et qui, enfin, le mystérieux Julian Assange est-il réellement ? -
La guerre aux pauvres commence à l'école
Ruwen Ogien
- Grasset
- essai français
- 27 Février 2013
- 9782246805519
Les ministres de l'éducation se succèdent, l'idée demeure : il serait urgent d'introduire à l'école un enseignement de morale. Non parce qu'il faudrait former, comme on en défendit longtemps l'idée, de bons patriotes prêts à tout pour sacrifier à la nation, mais parce qu'il faudrait contenir, discipliner, vaincre un ennemi intérieur, une classe dangereuse qui ne partagerait pas les « valeurs de la République ».
Qui sont ces réfractaires ? Pourquoi vouloir leur enseigner la morale ? Et d'abord quelle morale ? Pourquoi faudrait-il surtout qu'elle soit « laïque » ?
Ruwen Ogien, dans ce nouvel ouvrage incisif et décapant, s'attaque à bien des idées reçues, révèle les lignes de force et les insuffisances d'une ambition profondément conservatrice : substituer à l'analyse des problèmes de notre temps en termes de justice sociale leur compréhension en tant que conflits de valeurs.
Ouvrage de philosophie, ouvrage d'intervention. Capital pour aborder, sans préjugés ni précipitation, cette grande question de la morale à l'école. -
La grande peur des belles âmes ; la gauche et l'anti-racisme
Dominique Sopo
- Grasset
- essai français
- 8 Janvier 2014
- 9782246807841
Ce livre part d'un constat troublant : si un militant antiraciste avait quitté la France quelques mois avant la dernière élection présidentielle et y revenait aujourd'hui, sans avoir lu le moindre journal, ni écouté la moindre radio, pendant son absence, il ne douterait pas que le Président élu en 2012 s'appelle... Nicolas Sarkozy.
En effet, alors que la droite gouvernementale avait sombré dans de graves excès en stigmatisant les étrangers et leurs enfants, tout indique que la gauche au pouvoir n'a guère changé les choses. Mais avec elle, c'est pire : ceux qui ont voté pour François Hollande nourrissaient de vrais espoirs en matière d'antiracisme...
Dominique Sopo, président de SOS Racisme de 2003 à 2012, dresse un constat sévère des dix-huit mois de gauche au pouvoir. Les socialistes auraient-ils trop vite capitulé devant la culture énarchique ? Auraient-ils une allergie viscérale à l'altérité ? N'auraient-ils pas admis que l'identité française n'est plus ce qu'elle était ?
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Au nom de l'égalité, les 54 millions de Français se proclament tous défavorisés et réclament plus d'argent mais aussi plus de droits, d'avantages, de loisirs et de garanties. "Toujours plus !" Au terme d'une enquête sans précédent, François de Closets dresse le nouveau palmarès des inégalités révélant les Français qui jouissent des plus hauts revenus, mais également ceux qui bénéficient de la sécurité de l'emploi, des rentes de situation, des privilèges fiscaux, des positions de monopole, du travail agréable, du temps libre, des protections renforcées, des promotions assurées, des avantages en nature, des statuts confortables et des primes généreuses. Ainsi est mise en évidence l'existence d'une France à l'abri de la crise, une véritable "privilégiature" qui englobe tout à la fois riches héritiers, opulents notaires, gros céréaliers et, plus modestes, les salariés des banques, d'E.D.F. ou des grandes entreprises. A l'opposé de ces puissantes corporations se trouve la France faible et inorganisée, celle des petits patrons, des ouvriers, des travailleurs précaires ou sans emplois. Ahurissant contraste ! Un siècle de progrès social sépare le personnel douillettement installé dans les caisses d'épargne ou au Journal officiel et les travailleurs misérables du nettoyage ou de l'habillement. Preuves à l'appui, chiffres en main, c'est la coupure en deux de notre société qui est ici dénoncée.
Au-delà du simple constat, Toujours plus ! pose les nouvelles règles du jeu entre les Français, celles qu'aucun gouvernement n'a encore eu le courage d'énoncer. En conclusion l'auteur propose une "société à la carte" qui, rejetant les guerres de religion, permettrait à chacun de choisir son destin. -
Quand le ton a monté sur la question du voile et du menu de substitution, il m'a suffi de me retourner pour revoir dans mon enfance ce geste des femmes se couvrant la tête d'un fichu avant de sortir. Nous étions en Loire-Inférieure et la loi de 1905 était suffisamment accommodante pour accorder un jour férié aux fêtes religieuses et servir du poisson le vendredi dans les cantines, et pas seulement celles des écoles libres. Loi de séparation des Églises et de l'État, mais en réalité de l'Eglise catholique et de l'État, les autres faisant de la figuration, et l'Islam n'existant pas puisque les musulmans d'Algérie n'avaient pas le statut de citoyen. De même, il a fallu la tragédie de Charlie pour nous rappeler qu'on avait longtemps débattu avant d'autoriser la représentation des figures sacrées. Ce qui n'allait pas de soi tant le monothéisme se méfiait de l'idolâtrie en souvenir du veau d'or. Les conciliaires réunis à Nicée tranchèrent en faveur de la représentation. C'était en 843. Notre monde envahi d'images vient de là. Ce qui n'en fait pas un modèle universel.