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Éditions de la Sorbonne
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Le travail de parti de Marx : intervenir dans les organisations ouvrières
Jean Quétier
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035110017
Entre la philosophie et l'histoire, cet ouvrage étudie l'activité déployée par Marx au sein des structures militantes dans lesquelles il est successivement intervenu. Il interprète les différentes traces de cette activité, en particulier les procès-verbaux des réunions auxquelles Marx a participé et la correspondance qu'il a entretenue avec de nombreux dirigeants ouvriers. L'analyse de ces documents montre qu'à ses yeux les partis ne constituaient pas de simples caisses de résonance, dont la vocation première aurait été d'accroître la diffusion d'idées élaborées en amont, de façon solitaire, mais qu'ils faisaient au contraire figure de véritables laboratoires théoriques. Ainsi apparaît la distinction entre parti et secte, le premier étant compris comme une forme saine, la seconde comme une modalité pathologique de l'organisation de classe. Marx pense en effet le parti comme une structure démocratique dont le discours s'élabore de façon collective et en lien étroit avec la pratique réelle du mouvement ouvrier. De ce point de vue, la logique partisane s'oppose nécessairement à la pratique sectaire, vestige anachronique du temps des sociétés secrètes, qui se caractérise par sa croyance aux recettes miracles et sa tendance au culte du chef charismatique.
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Le performatif à l'usage
Martin Mees, Jeanne-Marie Roux, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Juillet 2024
- 9791035109721
Étonnant destin que celui du performatif : tout juste après avoir inventé ce concept dans les années 1950, le philosophe du langage ordinaire John L. Austin en affirmait le caractère trivial et superficiel. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, le performatif connaît un essor considérable dans le champ philosophique comme dans l'ensemble des sciences humaines et sociales, depuis la théorie de la littérature jusqu'aux Gender et Visual Studies, en passant par les études de communication ou l'épistémologie de l'économie.Ce volume vise à clarifier les enjeux théoriques de cette dissémination conceptuelle. Comment le performatif est-il mobilisé par les chercheurs de ces différentes disciplines ? Quelles ressources y trouvent-ils ? Quelles réappropriations en font-ils ? Ce sont de telles questions que les contributions réunies dans cet ouvrage prennent en charge, par un travail précis d'explicitation des divers sens et usages du « performatif », qu'ils soient fidèles à la lettre austinienne ou qu'ils s'en départissent, afin de montrer ce qui les distingue, et leurs possibles points de convergence.
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L'amibe et la machine : Raymond Ruyer, philosophe de la vie
Bertrand Vaillant
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109370
« Le " Je " de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l'activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l'émergence de la conscience à partir d'une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu'avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du xxe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l'étoffe même du monde ». S'appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l'embryologie à la cybernétique, il s'efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l'audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l'attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s'efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.
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La notion de jouissance chez Spinoza ; essai de reconstruction conceptuelle
Juan Vicente Cortés
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107345
Bien que marginale, la notion de jouissance joue un rôle fondamental dans le programme philosophique de Spinoza. Si certains commentateurs se sont penchés sur cette notion notamment à partir de l'étude de l'affect de gaudium, leurs études sont centrées uniquement sur les problèmes que ce dernier peut poser à l'éthique spinozienne. Ils passent ainsi sous silence le rôle structural de la notion de jouissance, qui se dévoile pourtant à qui prête attention à son champ lexical. Ce livre délie la trame complexe que forment les termes gaudium, fruitio, delectatio et obtinentia dans la philosophie de Spinoza, pour rendre possible une reconstruction du concept de jouissance. La notion de jouissance n'est, en effet, pas réductible à l'affect passif de joie, dénommé gaudium et défini en Éthique III, ni même à un simple affect, actif ou passif. Quelle est donc la vraie place de la jouissance dans le système de Spinoza ? Qui jouit ? De quoi jouit-on ? Voici quelques-unes des questions que ce livre s'efforce d'éclairer, en parcourant des chemins divers - analyse lexicale, reconstruction conceptuelle, comparaison structurale -, toujours à partir de textes précis pris dans l'ensemble de l'oeuvre du philosophe.
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Les ambivalences de Nietzsche : types, images et figures féminines
Scarlett Marton
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Juin 2022
- 9791035107291
Les réflexions de Nietzsche sur les femmes n'ont pas une place marginale dans son oeuvre ; elles ne sauraient se réduire à des préférences personnelles et moins encore à des égarements ponctuels. Bien au contraire, elles s'inscrivent dans son entreprise philosophique et sont en étroite relation avec les thèmes centraux de sa pensée. Examiner les images de femmes que Nietzsche construit et les rôles qu'il leur accorde, étudier la façon dont il se sert de la typologie dans ses analyses de figures féminines, soulever la question de savoir pourquoi il crée des personnifications féminines d'entités abstraites, s'interroger sur ses positions vis-à-vis des femmes émancipées, comprendre les raisons qui le conduisent à combattre frontalement les femmes de lettres : voilà le fil conducteur de cette enquête. À partir d'une lecture immanente des textes de Nietzsche, Scarlett Marton met en relief les ambivalences multiples et variées qui caractérisent ses prises de position à l'égard des femmes : elles concernent le comportement des femmes mariées face aux esprits libres, l'attitude des femmes aimantes vis-à-vis de leurs amants, les traits des femmes bien-aimées de Zarathoustra, comparés à ceux des femmes seulement humaines. En définitive, quand il traite des femmes émancipées, Nietzsche ne témoigne plus d'aucune ambivalence. Il retrouve le geste d'exclusion caractéristique de la philosophie des temps modernes.
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Expériences vécues du genre et de la race : une phénoménologie critique
Mickaëlle Provost, Marie Garrau, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 14 Février 2024
- 9791035109875
Comment envisager les effets subjectifs et corporels produits par le sexisme et le racisme ? En quoi les catégories de race et de genre organisent-elles l'expérience ordinaire - y compris dans ses dimensions non réflexives, affectives ou intimes - et dans quelle mesure configurent-elles le rapport au monde, aux autres et à soi ? Quelles implications normatives et politiques sont mises au jour dès lors que les rapports de race et de genre sont envisagés, non comme des événements ponctuels dont la violence serait paroxystique, mais comme des structures de l'expérience quotidienne ou banale ? En élucidant l'expérience vécue des rapports de race et de genre depuis le point de vue des personnes concernées, la phénoménologie critique s'affirme depuis plusieurs années comme un renouvellement radical des problématiques qui guident la philosophie politique et sociale. Elle prend appui sur les travaux fondateurs de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon, pour proposer une relecture du canon phénoménologique - ses modes de description, ses objets, méthodes et concepts - et envisager les déplacements que les expériences minoritaires induisent. Elle redéfinit ainsi les outils de l'épistémologie sociale en comprenant les rapports sociaux de genre et de race au prisme des expériences qu'ils constituent : la manière dont ils configurent les corps et subjectivités, orientent le rapport au monde et aux autres ou modèlent la perception. Par un double diagnostic - la race et le genre produisent des effets réels et matériels dans l'expérience vécue, mais cette réalité n'implique aucun fondement nécessaire - la phénoménologie critique articule transformation sociale et transformation de soi en dessinant d'autres expériences politiques possibles. Alors que la phénoménologie critique est encore peu connue en France, cet ouvrage collectif témoigne de la fécondité d'une telle approche, tout en reconnaissant la pluralité des démarches qui s'en revendiquent. Il réunit des travaux de philosophes pour interroger la transformation de la phénoménologie par la critique sociale, les dimensions politiques de l'expérience personnelle, et les possibilités de faire de l'expérience de la domination la matière même de sa transformation.
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Cet ouvrage se donne pour tâche de répondre à une question apparemment simple : qu'en est-il aujourd'hui de la pensée foucaldienne ? Bien loin de vouloir ériger Foucault en auteur canonique, il se propose d'esquisser le tableau, le plus large et le plus différencié possible, des études foucaldiennes contemporaines. Il s'efforce donc non pas de restituer la richesse des différents visages de Foucault - penseur tout à la fois de l'historicité et du présent -, mais plutôt de faire valoir, de manière inédite, d'autres perspectives et une multiplicité d'« usages » de sa pensée en philosophie comme en histoire, en sociologie comme en esthétique, en économie comme en droit. Chantier ouvert, traversé par des lignes de problématisation parfois très diverses, cet ouvrage prend au sérieux la question de ce que Foucault peut encore nous apprendre aujourd'hui. Foucault, Foucault(s) : les noms d'une cartographie qui ne cesse de s'esquisser autrement sur ses propres bords, de croître et de tracer des lignes nouvelles. Le nom aussi d'un espace de questionnement toujours vivant.
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L'épistémologie historique ; histoire et methodes
Jean-François Braunstein, Iván Moya diez, Matteo Vagelli, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105426
Qu'est-ce que l'« épistémologie historique » ? À cette question ce volume répond en esquissant le portrait d'un Janus bifrons, dont l'une des faces est tournée vers le « style français » traditionnel en histoire des sciences et l'autre vers les avancées épistémologiques anglo-saxonnes les plus contemporaines. Quels sont les échanges, les continuités et décalages, les convergences et divergences entre des philosophes ou historiens des sciences aussi divers que Gaston Bachelard, Georges Canguilhem, Michel Foucault, Ian Hacking, Hans-Jrg Rheinberger, Peter Galison ou Lorraine Daston ? De même que l'on peut distinguer différentes époques et versions de l'épistémologie historique et de l'historical epistemology, de même les « méthodes » mobilisées dans des contextes scientifiques particuliers sont très diverses. Ce volume vise à réfléchir plus avant, à partir de l'étude de cas précis, sur les modalités selon lesquelles des objets et des concepts émergent historiquement à l'intérieur des diverses sciences. Les objets mathématiques ont-ils une histoire ? Comment des sujets humains sont-ils devenus les objets d'une science de l'observation ? Le traitement statistique des données est-il la seule issue possible pour les sciences médicales ? En donnant ces exemples, parmi d'autres, des possibilités d'interactions entre sciences, philosophie et histoire, ce volume veut montrer que l'épistémologie historique n'est pas un « livre de recettes » méthodologiques, mais bien plutôt un champ de questionnement ouvert : la flexibilité de l'épistémologie historique lui permet de répondre à bon nombre des défis posés par la philosophie des sciences contemporaine.
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Trouble dans la matière ; pour une épistémologie matérialiste du sexe
Audrey Benoit
- Éditions de la Sorbonne
- 3 Mai 2022
- 9791035107567
La différence sexuelle de l'homme et de la femme est-elle un simple fait physiologique, ou bien également un effet des normes sociales ? En 1990, dans Trouble dans le genre, Judith Butler soutient que la catégorie de « sexe » ne se contente pas de décrire une différence naturelle entre l'homme et la femme, mais contribue à la produire, par la répétition des normes du genre dans les discours et les pratiques sociales. Pour déconstruire ces catégories naturalisantes (« homme » et « femme »), Butler inscrit sa critique du sexisme dans une critique plus globale de l'hétérosexisme, c'est-à-dire de l'injonction sociale à l'hétérosexualité. Trouble dans la matière s'ouvre sur le contexte polémique de la réception de Judith Butler en France, dans les cercles où l'on reproche aux études de genre de semer le trouble dans la lutte des classes. En mettant au jour la dimension matérialiste de la thèse butlerienne de la construction discursive du sexe, l'ouvrage interroge en retour la fécondité de son analyse du pouvoir des mots pour la critique sociale d'inspiration marxiste. En explorant la postérité singulière de Marx, d'Althusser à Foucault, au prisme de l'épistémologie de Canguilhem, Audrey Benoit fait de la construction discursive du « sexe » le point de départ d'une réflexion générale sur la production de la réalité sociale par les discours qui prétendent la décrire. Elle propose ainsi des éléments pour une épistémologie matérialiste qui considère le pouvoir du discours de produire et de transformer la réalité sociale.
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L'essence plastique ; aptitudes et accommodement chez Spinoza
Vincent Legeay
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105402
L'ouvrage, qu'on situera volontiers dans le sillage et l'exploration de l'assertion forte, programmatique, qui ouvre la « petite physique », au scolie de la proposition 13 de la seconde partie de l'Éthique, se propose d'explorer les rapports entre aptitudes, changements, et accommodements, afin de découvrir si, de façon larvée ou explicite, la conception spinoziste de l'essence n'aurait pas à (nous) offrir des ressources de plasticité. Celles-ci, pour peu qu'on y porte son attention, pourraient être proportionnelles au nombre des contextes affectifs que la nature exerce sur les individus qui la peuplent, et donc, selon le chapitre 6 de l'appendice de la quatrième partie de l'Éthique, « quasiment infinies ». Tentons alors, à l'aide des textes du philosophe néerlandais, de mesurer l'étendue de ces ressorts.
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L'aveugle et le philosophe ou comment la cécité donne à penser
Marion Chottin
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Février 2019
- 9791035102586
Jusqu'à Descartes, les rares textes philosophiques consacrés à l'aveugle le considéraient comme nécessairement prisonnier de l'ignorance et envisageaient la cécité comme une privation. Descartes, le premier, conçoit l'aveugle comme le détenteur de lumières dont le voyant est privé. À la fin du xviie siècle puis au siècle des Lumières, l'aveugle devient une figure déterminante dans la critique de la métaphysique classique et de la théorie des facultés subjectives. Il est au coeur en particulier du fameux problème transmis par le mathématicien et opticien William Molyneux à John Locke, qui l'expose dans l'Essai sur l'entendement humain : un aveugle de naissance, à qui une opération aurait rendu la vue, saurait-il distinguer un cube d'une sphère, s'il ne pouvait que les voir sans les toucher ? Cet ouvrage propose de façon originale une histoire philosophique de la cécité à travers ses principaux penseurs - Descartes, Berkeley, Diderot, Wittgenstein... - et se clôt par une étude d'Evgen Bavcar, philosophe et aveugle, qui nous confronte au questionnement de la cécité sur elle-même à partir des analyses d'Ernst Bloch.
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Agir et penser ; essais sur la philosophie d'Elizabeth anscombe
Valérie Aucouturier, Marc Pavlopoulos
- Éditions de la Sorbonne
- 26 Avril 2021
- 9791035103538
Qu'est-ce qu'agir dans une certaine intention ? Faut-il penser l'intention comme une idée d'action que nous formons en l'esprit séparément de l'action, ou bien comme une forme qui se dégage dans l'action accomplie ou en train d'être accomplie ? La pensée pratique est-elle de même nature que la pensée théorique ? Tel est le noyau des questions abordées dans ce collectif critique consacré à l'oeuvre d'Elizabeth Anscombe (1919-2001). D'autres questions s'articulent autour de ce noyau, notamment : en quel sens la perception est-elle intentionnelle ? Du point de vue logique, une action est-elle un prédicat comme un autre, ou bien sa forme verbale est-elle irréductible ? Le plaisir est-il un bien ? Un choix rationnel peut-il être libre ? Dire « je », est-ce faire référence à une personne en particulier ? Une action involontaire peut-elle être rationnelle ? Précédés d'un avant-propos de Vincent Descombes, les essais réunis ici forment une introduction critique à la pensée riche, incisive et radicale d'Anscombe. Ils confrontent aussi les arguments de la philosophe à des problématiques contemporaines et entreprennent de penser à partir d'eux. Où l'on pourra constater que nous avons beaucoup à apprendre de celle qu'on ne connaît souvent que comme exécutrice testamentaire et traductrice de Wittgenstein, alors qu'elle fut aussi et surtout une philosophe de plein droit, et de tout premier ordre.
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études de philosophie "française" ; de Sieyes à Barni
Pierre Macherey
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107802
La philosophie française, sans guillemets, ça n'existe pas. Le présent ouvrage tente d'élucider les conditions dans lesquelles, dans la période post-révolutionnaire, l'investigation philosophique, directement investie dans les transformations de la société, a revêtu les formes singulières qui ont conduit à l'identifier comme « française ». Ce phénomène complexe est examiné à partir d'exemples empruntés aux principaux courants de pensée qui, de la Première République (Sieyès) à la Troisième (Barni), ont alimenté le débat d'idées au cours du xixe siècle, à savoir le conservatisme (Bonald, Maistre, Chateaubriand), le rationalisme (les Idéologues, Cousin, Renan) et le socialisme (l'école saint-simonienne, Proudhon). Mais en réfléchissant à la constitution de ces trois idéologies, on en vient à interroger la constitution du concept même d'« idéologie ». Et ce qui se découvre ainsi, c'est notre histoire, celle dont nous sommes d'autant plus tributaires que nous l'ignorons.
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De l'animal-machine à l'âme des machines : querelles biomécaniques de l'âme (XVII-XXI siècle)
Jean-luc Guichet
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Février 2019
- 9791035102562
Philosophes, historiens, littéraires, scientifiques examinent dans cet ouvrage les enjeux, passés et actuels, de la « querelle de l'âme des bêtes », vive controverse qui passionna les philosophes de la seconde moitié du XVIIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle. Au coeur de la querelle, l'animal-machine cartésien. Descartes porte à son paroxysme la différence entre l'homme et les bêtes et soumet deux propositions radicalement opposées : il faut soit prêter aux bêtes une âme et donc des capacités qui, en droit, égalent celle de l'homme, soit leur refuser toute âme. Il brise ainsi la continuité hiérarchique établie depuis l'Antiquité entre l'homme et l'animal qui, tout en installant le premier dans une supériorité de droit sur le second, le retenait en même temps dans un lien d'appartenance commune à un univers ordonné et finalisé. L'ouvrage explore les multiples développements de la querelle après la mort de Descartes, jusqu'aux Lumières et au XIXe siècle, et en dégage les motifs profonds. Loin d'être inconsistante, cette querelle possède un noyau philosophique véritable qui, au-delà des bêtes, la montre comme une querelle des hommes entre eux, opposant une nouvelle conception à une ancienne : une définition et une mise en question de l'homme, de la raison, des rapports de l'âme et du corps... Certes, cette querelle de l'âme des bêtes apparaît aujourd'hui largement caduque, entraînée dans le déclin de la notion d'âme dont elle était foncièrement solidaire et dont elle a sans doute représenté une forme historique de résistance. Cependant, elle trouve peut-être son véritable prolongement actuel - plutôt que dans le champ de la question de l'animal où l'aspect éthologique des performances et celui éthique des droits l'ont globalement supplantée - dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d'ambiguïtés tout aussi troublantes et chargées de décisives interrogations pour l'homme qui les crée et s'y réfléchit.
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Le présent volume rassemble des contributions présentées les 11 et 12 mai 2001 au colloque « Rousseau et la philosophie », organisé à la Sorbonne par le Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne (Université Paris I) et le Centre d'Études en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées (École normale supérieure des Lettres et Sciences humaines). L'objet de cette rencontre était de dégager la cohérence du rapport qu'entretint Rousseau avec l'ambition, les textes et les problèmes philosophiques : quelle place Rousseau fit-il aux traditions qu'il discute ou dont il s'inspire ? quel rapport se reconnut-il avec Descartes, ainsi qu'avec les philosophes de son temps et, parmi eux, les matérialistes ? quelle situation revendique-t-il pour la philosophie politique développée dans les deux versions du Contrat social ? celle-ci constitue-t-elle le coeur de l'anthropologie qui paraît se dégager de l'Économie politique, des deux Discours, de l'Émile ? en quoi se relie-t-elle aux thèses développées dans les textes esthétiques ou dans La Nouvelle Héloïse? peut-on parler d'un système de Rousseau ?
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Imagination, coutume, pouvoir (XVI-XVII siècles)
Raffaele Carbone
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107444
Au début de l'âge moderne, de nombreux auteurs ont souligné les vices de l'imagination, jugée inconstante et conçue comme source d'erreurs et de dérèglements. Mais, en dépit de ces défauts, d'autres y ont reconnu un véritable outil de l'entendement, une puissance créative, voire un facteur de cohésion sociale. Le présent livre a pour objet cette ambivalence, et notamment la façon dont l'imagination travaille les relations humaines. L'enquête, collective, s'est effectuée au miroir des textes de plusieurs philosophes des xvie et xviie siècles, de Castiglione à Malebranche, et vise à mieux penser la façon dont l'imagination empreint la constitution des coutumes et la genèse des liens divers qui tissent les rapports sociaux et politiques. Ce volume se propose ainsi d'analyser comment la force de l'imagination s'articule à l'habitude, comment elle agit par le moyen de la persuasion, comment enfin elle renforce l'autorité que la coutume attribue à certains individus établis au sommet du corps politique.
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Exercice de la pensée ; Machiavel, Leopardi, Foucault
Alessandro Fontana
- Éditions de la Sorbonne
- 9 Mars 2022
- 9791035107239
Composé d'une autobiographie intellectuelle rédigée en 1993 comme mémoire d'habilitation et d'un choix d'articles sur les rapports entre littérature et politique, cet ouvrage témoigne du parcours singulier d'un intellectuel entre la France et l'Italie. Il permet également de retracer les itinéraires contrastés d'une génération qui, au cours des années 1960, à un moment où les barrières traditionnelles entre les disciplines étaient en train de céder, avait dû construire ses propres parcours en dehors des écoles, à l'aide, ou à côté, de nouveaux maîtres. Alessandro Fontana bouscule ainsi les interprétations par catégories et repère ce qui fait échapper les auteurs à l'histoire de la littérature ou de la philosophie, pour mieux envisager ce qu'ils ont de présent, ou d'inaccompli, voire d'énigmatique. Au coeur de son questionnement figure une réflexion sur le statut du sujet à l'âge moderne et sur le passage de l'époque du « salut de l'âme » à celle du « salut de l'État ».
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L'envers de la liberté ; une approche historique et dialectique
Peggy Avez
- Éditions de la Sorbonne
- 24 Janvier 2019
- 9791035102487
Les désaccords philosophiques dont l'idée de liberté fait constamment l'objet ne font-ils pas signe, au-delà des querelles métaphysiques, vers la dynamique réelle de la liberté - et indissociablement de son idée - dans ses productions socio-historiques et, par conséquent, jusque dans ses négations ? Cet essai propose un travail généalogique autour du mot « liberté » : les significations successivement attribuées à ce concept sont essentiellement reliées à des expériences d'aliénation, dont elles constituent des projections en positif, idéalisées. Articulant histoire de la philosophie et philosophie sociale, Peggy Avez explore plusieurs configurations - la peur de l'exil dans l'Antiquité, la conception chrétienne de l'homme endetté, la crainte asservissante d'autrui pour les modernes et la peur contemporaine de l'objectivation unilatérale - chacune forgeant des significations de la liberté comme autochtonie, rédemption, sécurité et réinsertion du sens. De la « dialectique négative » de l'idée de liberté - ce dont les idéaux de liberté veulent émanciper l'homme constitue ce qui le conduit à s'aliéner - à la dialectique de la praxis - dans laquelle l'idée de liberté devient mythe et mobilise des mécanismes psychologiques à la faveur desquels l'aspiration à l'émancipation se mue en désir d'adaptation et d'obéissance -, l'auteure suit comme fil directeur l'histoire de la philosophie, qui fournit des éléments fondamentaux non seulement pour réveiller les sens du terme « liberté », confusément sédimentés dans notre usage discursif, mais aussi pour comprendre le rôle essentiel de l'idée de liberté dans l'imaginaire social.
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éthique de la nature ordinaire ; recherches philosophiques dans les champs, les friches et les jardins
Rémi Beau
- Éditions de la Sorbonne
- 3 Mai 2022
- 9791035107710
Faut- il que la nature soit vierge ou intacte pour se voir reconnaître une valeur ? C'est l'idée que les premières philosophies environnementales, apparues dans les années 1970 et centrées sur la nature sauvage ou la notion de wilderness, semblaient conforter. Ce faisant, elles laissaient penser que, sur les terres habitées ou transformées par les hommes - qui couvrent la majorité de la surface de la planète -, il fallait renoncer à penser la nature. Dépassant cette approche dualiste opposant préservationnistes et modernistes, l'auteur explore une voie médiane : contre l'idée que la nature résiderait seulement dans quelques lieux remarquables, il propose d'appréhender la gamme différenciée de nos rapports à la nature quotidienne. Car il y a bien de la nature dans les sociétés humaines et, en regard, nous faisons société avec elle. C'est en immersion dans les mondes agricoles et en avançant une description des pratiques multiples qui, dans les champs, les friches et les jardins, nous mettent en relation avec des partenaires non humains, que cet ouvrage propose donc l'élaboration d'une éthique de la nature ordinaire.
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De l'ecriture a l'oralite. lectures des lois de platon
Jean-marie Bertrand
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Juin 2019
- 9791035102203
Ce livre est bâti autour du dialogue des Lois de Platon, mais c'est aussi une synthèse sur la législation des cités grecques. À propos de la cité des Magnètes, on suit pas à pas ce qu'est la confection, la révision, la proclamation des lois, le travail du législateur qui vit dans un monde où l'oral et l'écrit ne suivent peut-être pas un développement aussi linéaire qu'on a bien voulu le dire. Chaque étape de cette recherche, construite de façon progressive, permet de constituer un dossier, non seulement de l'essentiel des documents épigraphiques et littéraires, mais aussi des débats les plus récents sur ces questions cruciales pour la compréhension du fonctionnement des systèmes politiques dans la Grèce antique. La constitution platonicienne est scrutée dans le détail, pas un des procédés de l'exercice du pouvoir, aussi retors soit-il, comme en témoigne l'usage de la rumeur, n'est laissé dans l'ombre. La théorie, disséquée, expliquée, éclairée est, sans cesse, mise en rapport avec les pratiques réelles des cités. Ce va-et-vient permet une ouverture sur l'ensemble du phénomène législatif dans le monde grec et l'élaboration de la pensée qui en accompagne les évolutions. Au carrefour des analyses des philosophes, des sémioticiens, des juristes et des historiens, ce livre propose une analyse nouvelle des modes de représentation des systèmes politiques grecs.
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Le terme et l'idée de « philosophies de la nature » paraissent renvoyer, strictement et précisément, aux temps et aux oeuvres de l'ère postkantienne en Allemagne. Du coup, le concept pourrait en sembler à première vue périmé. Tout se passe comme si l'on avait à faire ici à un chapitre de l'histoire des idées qui serait irrémédiablement antérieur à celui (censément plus récent et plus essentiel) des « philosophies de l'histoire ». Les quelque cinquante contributions réunies dans ce livre tentent de faire ressortir, au contraire, la très grande actualité d'une étude portant sur les « philosophies de la nature ». - L'histoire, au demeurant, est singulièrement mise en question en ces dernières années du XXe siècle, - ce qui met en cause la philosophie de l'histoire en général et ses différentes versions, et du coup encore leur rapport aux philosophies de la nature. En outre, le développement des sciences de la nature ne cesse aujourd'hui de poser (et pas seulement en les reposant) nombre de problèmes philosophiques, tant pratiques que théoriques. La première journée, celle du 20 mars 1994, sous la responsabilité de Paolo Quintili, rassemblait les contributions portant sur la période « de la Renaissance à l'âge classique ». La deuxième, sous la responsabilité de Françoise Dastur, était consacrée le 27 mars aux contributions centrées sur « Kant et l'idéalisme allemand ». C'est sur « Le XIXe siècle » en général qu'a porté la troisième journée, celle du 27 novembre 1994, placée sous la responsabilité d'Hélène Politis. La dernière, sous la responsabilité de Jacques Moutaux, abordait enfin le 4 décembre un large ensemble de questions posées par « Les philosophies de la nature aujourd'hui ».
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Théorie critique et modernité négro-africaine : de l'école de Francfort à la "docta spes africana"
Jean-godefroy Bidima
- Éditions de la Sorbonne
- 24 Janvier 2019
- 9791035102777
Dans ce climat général d'anesthésie contemporaine, dans la course à l'informatisation et à la recrudescence du religieux cachant mal des modes de pensée autoritaires, dans le cynisme ambiant du nouvel ordre international et du réveil brutal des nationalismes, en ces temps niais où le brouillage des repères incite les nantis à proclamer la venue du "dernier homme" (Fukuyama), en cette période où la philosophie (certaines philosophies occidentales ! ) semble démissionner dans sa lutte contre la misère et la désespérance pour se réfugier dans le confort benoît d'une exégèse qui reste à la marge de "l'Hybris", le message de la Théorie Critique de l'Ecole de Francfort redonne au Sujet la possibilité de dire NON. La critique des "arcana dominationis" élaborée par Adorno, Horkheimer, Marcuse et Habermas a suggéré une double lecture de la Théorie Critique du point de vue de la catégorie de possibilité. Comment parler du possible dans ce monde devenu impossible ? Et comment faire advenir le non-encore dans une modernité africaine désespérée ? Ce livre fait d'abord une lecture de la Théorie Critique et répond à deux questions : comment s'articule la catégorie de possibilité dans la Théorie Critique ? Et en quel sens cette articulation peut être pertinente dans la mise en perspective de la modernité africaine ? Le but de cette lecture est de déconstruire la "vision tribaliste" de la Théorie Critique en l'arrachant de l'européocentrisme et de l'académisme pour qu'elle soit jouée et déjouée sur l'espace public africain. Cette lecture de la Théorie Critique se double ensuite d'une lecture avec la Théorie Critique. Le livre met en question la dépolitisation et les stratégies d'hibernation en Afrique, afin d'ouvrir le Sujet au possible. Cette deuxième lecture conduit la Théorie Critique vers un ailleurs qui fait éclater ou consolider ses contradictions. L'intéressant se situe au noeud où l'on vérifie la pertinence d'une théorie hors de son lieu d'énonciation. Cet exposé qui propose un pari, articule dans une même constellation "imagesessais" et "images-souhaits" (E. Bloch), afin de redonner à l'espace public négroafricain un "je-ne-sais-quoi" qui se formulerait comme une "Docta Spes africana". La richesse de cette démarche est pour l'auteur d'avoir su faire "dialoguer" une théorie européocentrée et l'Afrique dans un terrain qui les lie et les oppose : la modernité. L'auteur met ainsi en marche une parole prospective et plurielle combinant le texte (la Théorie Critique) et le hors-texte (la modernité africaine) dans un pourparler cherchant sa propre identité, décevant les horizons d'attente tout en attendant sa poétique. J.G. B.
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Former l'homme : l'éducation selon Comenius, 1592-1670
Krotky Etienne
- Éditions de la Sorbonne
- 24 Janvier 2019
- 9791035102760
Si Comenius (1592-1670) est peu connu en France, dans d'autres pays des centaines d'ouvrages ont été consacrés à l'étude de ses pensées. On sait qu'il a, entre autres choses, fondé la pédagogie comme science autonome. Il justifie la nécessité de l'éducation pour TOUS les hommes par la conception même qu'il se fait de la nature humaine qui ne peut parvenir à sa perfection que par une formation appropriée. L'éducation reçoit ainsi une orientation différente de celle que lui avait assignée l'humanisme du XVIe siècle, aussi bien dans sa finalité que dans les méthodes préconisées. Comenius présente ainsi tout un programme d'éducation préscolaire - innovation qui est généralement ignorée. Beaucoup plus tard, Rousseau emprunta à son prédécesseur ses idées les plus solides sur l'éducation de l'enfance. A une époque de profonds changements dans les structures sociales et dans la mentalité, l'étude de la pensée de Comenius est particulièrement stimulante et peut utilement inspirer ceux qui voudraient entreprendre une réforme du système éducatif et l'adapter à notre monde en devenir.
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TRADUIRE LES PHILOSOPHES : le Centre d'Histoire des Systèmes de Pensée Moderne qu'OIivier Bloch dirigea jusqu'en 1994 a choisi ce thème pour les Journées d'étude dont on présente ici les Actes. Ces journées ont été préparées par un Comité scientifique auquel ont collaboré Étienne Balibar, Olivier Bloch, Bernard Bourgeois, Didier Deleule, Jean Deprun, Jean-René Ladmiral, Jacques Moutaux (responsable de l'organisation) et Ann Thomson. Quarante-deux communications ont été présentées et discutées. Elles touchent une grande diversité de domaines linguistiques, de principes, d'oeuvres, de styles, de situations historiques, et donc aussi d'intérêts, de problèmes et de positions philosophiques. Ces communications ont été regroupées sous quatre titres correspondant à des orientations de recherche dont les exposés et les débats ont montré l'importance : I. Le traducteur et l'acte de traduire II. Spécificité des langues et terminologie philosophique III. Traduire dans l'histoire : histoire des traductions et traduction de l'histoire IV. Philosophies du langage et traduction : philosophies de la traduction