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Éditions de la Sorbonne
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Les ambivalences de Nietzsche : types, images et figures féminines
Scarlett Marton
- éditions de la sorbonne
- 29 Juin 2022
- 9791035107291
Les réflexions de Nietzsche sur les femmes n'ont pas une place marginale dans son oeuvre ; elles ne sauraient se réduire à des préférences personnelles et moins encore à des égarements ponctuels. Bien au contraire, elles s'inscrivent dans son entreprise philosophique et sont en étroite relation avec les thèmes centraux de sa pensée. Examiner les images de femmes que Nietzsche construit et les rôles qu'il leur accorde, étudier la façon dont il se sert de la typologie dans ses analyses de figures féminines, soulever la question de savoir pourquoi il crée des personnifications féminines d'entités abstraites, s'interroger sur ses positions vis-à-vis des femmes émancipées, comprendre les raisons qui le conduisent à combattre frontalement les femmes de lettres : voilà le fil conducteur de cette enquête. À partir d'une lecture immanente des textes de Nietzsche, Scarlett Marton met en relief les ambivalences multiples et variées qui caractérisent ses prises de position à l'égard des femmes : elles concernent le comportement des femmes mariées face aux esprits libres, l'attitude des femmes aimantes vis-à-vis de leurs amants, les traits des femmes bien-aimées de Zarathoustra, comparés à ceux des femmes seulement humaines. En définitive, quand il traite des femmes émancipées, Nietzsche ne témoigne plus d'aucune ambivalence. Il retrouve le geste d'exclusion caractéristique de la philosophie des temps modernes.
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éthique de la nature ordinaire ; recherches philosophiques dans les champs, les friches et les jardins
Rémi Beau
- éditions de la sorbonne
- 3 Mai 2022
- 9791035107710
Faut- il que la nature soit vierge ou intacte pour se voir reconnaître une valeur ? C'est l'idée que les premières philosophies environnementales, apparues dans les années 1970 et centrées sur la nature sauvage ou la notion de wilderness, semblaient conforter. Ce faisant, elles laissaient penser que, sur les terres habitées ou transformées par les hommes - qui couvrent la majorité de la surface de la planète -, il fallait renoncer à penser la nature. Dépassant cette approche dualiste opposant préservationnistes et modernistes, l'auteur explore une voie médiane : contre l'idée que la nature résiderait seulement dans quelques lieux remarquables, il propose d'appréhender la gamme différenciée de nos rapports à la nature quotidienne. Car il y a bien de la nature dans les sociétés humaines et, en regard, nous faisons société avec elle. C'est en immersion dans les mondes agricoles et en avançant une description des pratiques multiples qui, dans les champs, les friches et les jardins, nous mettent en relation avec des partenaires non humains, que cet ouvrage propose donc l'élaboration d'une éthique de la nature ordinaire.
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Cet ouvrage se donne pour tâche de répondre à une question apparemment simple : qu'en est-il aujourd'hui de la pensée foucaldienne ? Bien loin de vouloir ériger Foucault en auteur canonique, il se propose d'esquisser le tableau, le plus large et le plus différencié possible, des études foucaldiennes contemporaines. Il s'efforce donc non pas de restituer la richesse des différents visages de Foucault - penseur tout à la fois de l'historicité et du présent -, mais plutôt de faire valoir, de manière inédite, d'autres perspectives et une multiplicité d'« usages » de sa pensée en philosophie comme en histoire, en sociologie comme en esthétique, en économie comme en droit. Chantier ouvert, traversé par des lignes de problématisation parfois très diverses, cet ouvrage prend au sérieux la question de ce que Foucault peut encore nous apprendre aujourd'hui. Foucault, Foucault(s) : les noms d'une cartographie qui ne cesse de s'esquisser autrement sur ses propres bords, de croître et de tracer des lignes nouvelles. Le nom aussi d'un espace de questionnement toujours vivant.
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La notion de jouissance chez Spinoza ; essai de reconstruction conceptuelle
Juan Vicente Cortés
- éditions de la sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107345
Bien que marginale, la notion de jouissance joue un rôle fondamental dans le programme philosophique de Spinoza. Si certains commentateurs se sont penchés sur cette notion notamment à partir de l'étude de l'affect de gaudium, leurs études sont centrées uniquement sur les problèmes que ce dernier peut poser à l'éthique spinozienne. Ils passent ainsi sous silence le rôle structural de la notion de jouissance, qui se dévoile pourtant à qui prête attention à son champ lexical. Ce livre délie la trame complexe que forment les termes gaudium, fruitio, delectatio et obtinentia dans la philosophie de Spinoza, pour rendre possible une reconstruction du concept de jouissance. La notion de jouissance n'est, en effet, pas réductible à l'affect passif de joie, dénommé gaudium et défini en Éthique III, ni même à un simple affect, actif ou passif. Quelle est donc la vraie place de la jouissance dans le système de Spinoza ? Qui jouit ? De quoi jouit-on ? Voici quelques-unes des questions que ce livre s'efforce d'éclairer, en parcourant des chemins divers - analyse lexicale, reconstruction conceptuelle, comparaison structurale -, toujours à partir de textes précis pris dans l'ensemble de l'oeuvre du philosophe.
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Trouble dans la matière ; pour une épistémologie matérialiste du sexe
Audrey Benoit
- éditions de la sorbonne
- 3 Mai 2022
- 9791035107567
La différence sexuelle de l'homme et de la femme est-elle un simple fait physiologique, ou bien également un effet des normes sociales ? En 1990, dans Trouble dans le genre, Judith Butler soutient que la catégorie de « sexe » ne se contente pas de décrire une différence naturelle entre l'homme et la femme, mais contribue à la produire, par la répétition des normes du genre dans les discours et les pratiques sociales. Pour déconstruire ces catégories naturalisantes (« homme » et « femme »), Butler inscrit sa critique du sexisme dans une critique plus globale de l'hétérosexisme, c'est-à-dire de l'injonction sociale à l'hétérosexualité. Trouble dans la matière s'ouvre sur le contexte polémique de la réception de Judith Butler en France, dans les cercles où l'on reproche aux études de genre de semer le trouble dans la lutte des classes. En mettant au jour la dimension matérialiste de la thèse butlerienne de la construction discursive du sexe, l'ouvrage interroge en retour la fécondité de son analyse du pouvoir des mots pour la critique sociale d'inspiration marxiste. En explorant la postérité singulière de Marx, d'Althusser à Foucault, au prisme de l'épistémologie de Canguilhem, Audrey Benoit fait de la construction discursive du « sexe » le point de départ d'une réflexion générale sur la production de la réalité sociale par les discours qui prétendent la décrire. Elle propose ainsi des éléments pour une épistémologie matérialiste qui considère le pouvoir du discours de produire et de transformer la réalité sociale.
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L'essence plastique ; aptitudes et accommodement chez Spinoza
Vincent Legeay
- éditions de la sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105402
L'ouvrage, qu'on situera volontiers dans le sillage et l'exploration de l'assertion forte, programmatique, qui ouvre la « petite physique », au scolie de la proposition 13 de la seconde partie de l'Éthique, se propose d'explorer les rapports entre aptitudes, changements, et accommodements, afin de découvrir si, de façon larvée ou explicite, la conception spinoziste de l'essence n'aurait pas à (nous) offrir des ressources de plasticité. Celles-ci, pour peu qu'on y porte son attention, pourraient être proportionnelles au nombre des contextes affectifs que la nature exerce sur les individus qui la peuplent, et donc, selon le chapitre 6 de l'appendice de la quatrième partie de l'Éthique, « quasiment infinies ». Tentons alors, à l'aide des textes du philosophe néerlandais, de mesurer l'étendue de ces ressorts.
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L'épistémologie historique ; histoire et methodes
Jean-François Braunstein, Iván Moya Diez, Matteo Vagelli, Collectif
- éditions de la sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105426
Qu'est-ce que l'« épistémologie historique » ? À cette question ce volume répond en esquissant le portrait d'un Janus bifrons, dont l'une des faces est tournée vers le « style français » traditionnel en histoire des sciences et l'autre vers les avancées épistémologiques anglo-saxonnes les plus contemporaines. Quels sont les échanges, les continuités et décalages, les convergences et divergences entre des philosophes ou historiens des sciences aussi divers que Gaston Bachelard, Georges Canguilhem, Michel Foucault, Ian Hacking, Hans-Jrg Rheinberger, Peter Galison ou Lorraine Daston ? De même que l'on peut distinguer différentes époques et versions de l'épistémologie historique et de l'historical epistemology, de même les « méthodes » mobilisées dans des contextes scientifiques particuliers sont très diverses. Ce volume vise à réfléchir plus avant, à partir de l'étude de cas précis, sur les modalités selon lesquelles des objets et des concepts émergent historiquement à l'intérieur des diverses sciences. Les objets mathématiques ont-ils une histoire ? Comment des sujets humains sont-ils devenus les objets d'une science de l'observation ? Le traitement statistique des données est-il la seule issue possible pour les sciences médicales ? En donnant ces exemples, parmi d'autres, des possibilités d'interactions entre sciences, philosophie et histoire, ce volume veut montrer que l'épistémologie historique n'est pas un « livre de recettes » méthodologiques, mais bien plutôt un champ de questionnement ouvert : la flexibilité de l'épistémologie historique lui permet de répondre à bon nombre des défis posés par la philosophie des sciences contemporaine.
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Dynamiques du commun ; entre Etat, marché et société
Collectif
- éditions de la sorbonne
- 3 Mai 2022
- 9791035107536
À la périphérie des institutions publiques et privées se développent aujourd'hui des formes nouvelles de communs. L'idée centrale de ce livre est que le Commun fait système avec l'État et le Marché et qu'il existe une pluralité d'options et de pistes possibles d'aménagement de cette combinatoire. Il ne s'agit pas ici de promouvoir les communs per se, mais d'observer les conditions et les voies de déploiement de différentes formes de communs à la lisière des systèmes institués (comme l'État et le Marché), d'évaluer leurs transformations, d'examiner les dimensions éthiques de leur mobilisation. Cet ouvrage réunit des chercheurs, des enseignants de plusieurs disciplines et différents acteurs privés et publics du Commun qui apportent à la fois des précisions théoriques - du côté du droit et de la philosophie en particulier - et leurs expériences pratiques dans les domaines de l'énergie, de l'agriculture et du numérique.
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études de philosophie "française" ; de Sieyes à Barni
Pierre Macherey
- éditions de la sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107802
La philosophie française, sans guillemets, ça n'existe pas. Le présent ouvrage tente d'élucider les conditions dans lesquelles, dans la période post-révolutionnaire, l'investigation philosophique, directement investie dans les transformations de la société, a revêtu les formes singulières qui ont conduit à l'identifier comme « française ». Ce phénomène complexe est examiné à partir d'exemples empruntés aux principaux courants de pensée qui, de la Première République (Sieyès) à la Troisième (Barni), ont alimenté le débat d'idées au cours du xixe siècle, à savoir le conservatisme (Bonald, Maistre, Chateaubriand), le rationalisme (les Idéologues, Cousin, Renan) et le socialisme (l'école saint-simonienne, Proudhon). Mais en réfléchissant à la constitution de ces trois idéologies, on en vient à interroger la constitution du concept même d'« idéologie ». Et ce qui se découvre ainsi, c'est notre histoire, celle dont nous sommes d'autant plus tributaires que nous l'ignorons.
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Exercice de la pensée ; Machiavel, Leopardi, Foucault
Alessandro Fontana
- éditions de la sorbonne
- 9 Mars 2022
- 9791035107239
Composé d'une autobiographie intellectuelle rédigée en 1993 comme mémoire d'habilitation et d'un choix d'articles sur les rapports entre littérature et politique, cet ouvrage témoigne du parcours singulier d'un intellectuel entre la France et l'Italie. Il permet également de retracer les itinéraires contrastés d'une génération qui, au cours des années 1960, à un moment où les barrières traditionnelles entre les disciplines étaient en train de céder, avait dû construire ses propres parcours en dehors des écoles, à l'aide, ou à côté, de nouveaux maîtres. Alessandro Fontana bouscule ainsi les interprétations par catégories et repère ce qui fait échapper les auteurs à l'histoire de la littérature ou de la philosophie, pour mieux envisager ce qu'ils ont de présent, ou d'inaccompli, voire d'énigmatique. Au coeur de son questionnement figure une réflexion sur le statut du sujet à l'âge moderne et sur le passage de l'époque du « salut de l'âme » à celle du « salut de l'État ».
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Imagination, coutume, pouvoir (XVI-XVII siècles)
Raffaele Carbone
- éditions de la sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107444
Au début de l'âge moderne, de nombreux auteurs ont souligné les vices de l'imagination, jugée inconstante et conçue comme source d'erreurs et de dérèglements. Mais, en dépit de ces défauts, d'autres y ont reconnu un véritable outil de l'entendement, une puissance créative, voire un facteur de cohésion sociale. Le présent livre a pour objet cette ambivalence, et notamment la façon dont l'imagination travaille les relations humaines. L'enquête, collective, s'est effectuée au miroir des textes de plusieurs philosophes des xvie et xviie siècles, de Castiglione à Malebranche, et vise à mieux penser la façon dont l'imagination empreint la constitution des coutumes et la genèse des liens divers qui tissent les rapports sociaux et politiques. Ce volume se propose ainsi d'analyser comment la force de l'imagination s'articule à l'habitude, comment elle agit par le moyen de la persuasion, comment enfin elle renforce l'autorité que la coutume attribue à certains individus établis au sommet du corps politique.
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Des nouveautés très anciennes ; de l'esprit des lois et la tradition de la jurisprudence
Stéphane Bonnet
- éditions de la sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107321
Que Montesquieu ait le genre d'esprit de Montaigne, comme on a pu le dire à propos de l'auteur de L'esprit des lois, signifie en premier lieu que l'histoire de tous les hommes qui ont vécu s'offre d'abord pour lui comme une sorte de présent universel. L'écoulement temporel n'implique pas que l'histoire du monde soit partagée en époques ; les faits historiques se disposent dans un milieu temporel homogène. Ainsi Montesquieu rompt-il avec la conception chrétienne de l'histoire qui suppose, elle, des époques distinctes et donc une altération radicale de notre rapport au temps historique à partir de la venue du Christ. Mais Montesquieu pense évidemment le rapport de l'avant et de l'après, la différence de l'Ancien et du Moderne. L'enjeu est alors de prendre en compte ce rapport sans faire intervenir un partage de l'histoire universelle en époques. Montesquieu est un jurisconsulte et un historien du droit ; c'est dans la connaissance du droit romain, du droit français et de leur filiation qu'il trouve les concepts qui président à l'interprétation de l'histoire. Il y découvre en particulier un modèle de production du droit qui est celui de l'équité romaine et du droit prétorien, ainsi qu'une certaine idée de la nouveauté qui se manifeste comme retour d'un passé occulté - et non sous la forme d'un commencement absolu. Sous cette double hypothèse, les concepts de la philosophie politique et les faits de l'histoire universelle s'ordonnent dans L'esprit des lois en vue de la constitution d'une summa ratio qui n'est pas celle d'un législateur, mais plutôt celle de l'esprit législateur à l'oeuvre dans l'histoire.
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L'envers de la liberté ; une approche historique et dialectique
Peggy Avez
- éditions de la sorbonne
- 24 Janvier 2019
- 9791035102487
Les désaccords philosophiques dont l'idée de liberté fait constamment l'objet ne font-ils pas signe, au-delà des querelles métaphysiques, vers la dynamique réelle de la liberté - et indissociablement de son idée - dans ses productions socio-historiques et, par conséquent, jusque dans ses négations ? Cet essai propose un travail généalogique autour du mot « liberté » : les significations successivement attribuées à ce concept sont essentiellement reliées à des expériences d'aliénation, dont elles constituent des projections en positif, idéalisées. Articulant histoire de la philosophie et philosophie sociale, Peggy Avez explore plusieurs configurations - la peur de l'exil dans l'Antiquité, la conception chrétienne de l'homme endetté, la crainte asservissante d'autrui pour les modernes et la peur contemporaine de l'objectivation unilatérale - chacune forgeant des significations de la liberté comme autochtonie, rédemption, sécurité et réinsertion du sens. De la « dialectique négative » de l'idée de liberté - ce dont les idéaux de liberté veulent émanciper l'homme constitue ce qui le conduit à s'aliéner - à la dialectique de la praxis - dans laquelle l'idée de liberté devient mythe et mobilise des mécanismes psychologiques à la faveur desquels l'aspiration à l'émancipation se mue en désir d'adaptation et d'obéissance -, l'auteure suit comme fil directeur l'histoire de la philosophie, qui fournit des éléments fondamentaux non seulement pour réveiller les sens du terme « liberté », confusément sédimentés dans notre usage discursif, mais aussi pour comprendre le rôle essentiel de l'idée de liberté dans l'imaginaire social.
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De l'animal-machine à l'âme des machines : querelles biomécaniques de l'âme (XVII-XXI siècle)
Jean-Luc Guichet
- éditions de la sorbonne
- 18 Février 2019
- 9791035102562
Philosophes, historiens, littéraires, scientifiques examinent dans cet ouvrage les enjeux, passés et actuels, de la « querelle de l'âme des bêtes », vive controverse qui passionna les philosophes de la seconde moitié du XVIIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle. Au coeur de la querelle, l'animal-machine cartésien. Descartes porte à son paroxysme la différence entre l'homme et les bêtes et soumet deux propositions radicalement opposées : il faut soit prêter aux bêtes une âme et donc des capacités qui, en droit, égalent celle de l'homme, soit leur refuser toute âme. Il brise ainsi la continuité hiérarchique établie depuis l'Antiquité entre l'homme et l'animal qui, tout en installant le premier dans une supériorité de droit sur le second, le retenait en même temps dans un lien d'appartenance commune à un univers ordonné et finalisé. L'ouvrage explore les multiples développements de la querelle après la mort de Descartes, jusqu'aux Lumières et au XIXe siècle, et en dégage les motifs profonds. Loin d'être inconsistante, cette querelle possède un noyau philosophique véritable qui, au-delà des bêtes, la montre comme une querelle des hommes entre eux, opposant une nouvelle conception à une ancienne : une définition et une mise en question de l'homme, de la raison, des rapports de l'âme et du corps... Certes, cette querelle de l'âme des bêtes apparaît aujourd'hui largement caduque, entraînée dans le déclin de la notion d'âme dont elle était foncièrement solidaire et dont elle a sans doute représenté une forme historique de résistance. Cependant, elle trouve peut-être son véritable prolongement actuel - plutôt que dans le champ de la question de l'animal où l'aspect éthologique des performances et celui éthique des droits l'ont globalement supplantée - dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d'ambiguïtés tout aussi troublantes et chargées de décisives interrogations pour l'homme qui les crée et s'y réfléchit.
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Spinoza au XIXe siècle
Jean Salem, Pierre-François Moreau, André Tosel
- éditions de la sorbonne
- 18 Décembre 2014
- 9782859448073
On trouvera ici réunies les trente-quatre contributions présentées à la Sorbonne, au cours de quatre journées d'études organisées par le Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne de l'université Paris I et le Centre d'études en rhétorique, philosophie et histoire des idées (École normale supérieure de Lyon). Le volume présenté illustre la force de décomposition et de recomposition de la philosophie de Spinoza, qui n'a cessé d'être présente durant tout le XIXe siècle - et particulièrement en ses points hauts. Spinoza, par le truchement de spinozismes plus ou moins fidèles, s'est constitué en agent de transmutation d'une toujours nouvelle puissance de penser et d'agir, en réponse aux défis des temps et des conjonctures. I. Spinoza au XIXe siècle : l'Allemagne Éditions de Spinoza au XIXe siècle (Piet Steenbakkers). - Sur le Spinoza du Pantheismusstreit (Pierre-Henri Tavoillot, Myriam Bienenstock). - L'idéalisme allemand et Spinoza (Jean-Marie Vaysse, Thomas Kisser, Klaus Hammacher, Wolfgang Bartuschat). - Thèmes spinozistes dans la gauche hégélienne (Gérard Bensussan). - Spinoza, Marx, marxisme (André Tosel, Jean Salem). - Spinoza à l'ombre du nihilisme (Christophe Bouriau, Bernard Rousset, Patrice Choulet). II. Spinoza en France, en Italie, en Russie et ailleurs Spinoza en France (Jacques Moutaux, Pierre-François Moreau, Jean-Pierre Cotten, Chantai Jaquet, Pierre Macherey, Christian Lazzeri, André Comte-Sponville, Jean-Michel Le Lannou, Alexandre Matheron). - Spinoza et l'Italie (Alessandro Savorelli, Roberto Bordoli, Jean-François Braunstein, Cristina Santinelli).- Spinoza et la Russie (Vladimir Metlov, François Zourabichvili). - Spinoza en Espagne et dans l'Europe du Nord (Hélène Politis, Fokke Akkerman.Wiep Van Bunge, Atilano Dominguez).- Politiques de Spinoza (Manfred Walther, ElhananYakira).
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Agir et penser ; essais sur la philosophie d'Elizabeth anscombe
Valérie Aucouturier, Marc Pavlopoulos
- éditions de la sorbonne
- 26 Avril 2021
- 9791035103538
Qu'est-ce qu'agir dans une certaine intention ? Faut-il penser l'intention comme une idée d'action que nous formons en l'esprit séparément de l'action, ou bien comme une forme qui se dégage dans l'action accomplie ou en train d'être accomplie ? La pensée pratique est-elle de même nature que la pensée théorique ? Tel est le noyau des questions abordées dans ce collectif critique consacré à l'oeuvre d'Elizabeth Anscombe (1919-2001). D'autres questions s'articulent autour de ce noyau, notamment : en quel sens la perception est-elle intentionnelle ? Du point de vue logique, une action est-elle un prédicat comme un autre, ou bien sa forme verbale est-elle irréductible ? Le plaisir est-il un bien ? Un choix rationnel peut-il être libre ? Dire « je », est-ce faire référence à une personne en particulier ? Une action involontaire peut-elle être rationnelle ? Précédés d'un avant-propos de Vincent Descombes, les essais réunis ici forment une introduction critique à la pensée riche, incisive et radicale d'Anscombe. Ils confrontent aussi les arguments de la philosophe à des problématiques contemporaines et entreprennent de penser à partir d'eux. Où l'on pourra constater que nous avons beaucoup à apprendre de celle qu'on ne connaît souvent que comme exécutrice testamentaire et traductrice de Wittgenstein, alors qu'elle fut aussi et surtout une philosophe de plein droit, et de tout premier ordre.
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Vincenzo Cuoco ; des origines politique du XIXe siècle
Maïté Bouissy
- éditions de la sorbonne
- 3 Février 2021
- 9791035104771
« En voulant écrire sur la révolution de Naples, je me suis laissé entraîner à tracer l'histoire des révolutions de tous les peuples de la terre, et spécialement celle de la France. » Tels sont les propos de Vincenzo Cuoco (1770-1823), historien, juriste et disciple du grand philosophe napolitain, Giambattista Vico, et auteur de l'Essai sur la révolution de Naples (1801), qui devint un classique du Risorgimento, influença Giuseppe Mazzini et fut commenté par tous les ténors de la science politique italienne. Vincenzo Cuoco prêche discrètement l'unité italienne sur une base identitaire et nationale aux plus belles heures de l'empire napoléonien, après léna (1806). En France, seul l'ancien rapporteur du Comité de salut public, Bertrand Barère, s'y intéressa en traduisant l'Essai sous le titre d'Histoire de la révolution de Naples (1807), après les trois tomes d'une fable philosophique écrite en contrepoint, Le Voyage de Platon en Italie. L'Essai, récit vif et enlevé qui pose les événements napolitains de 1799 sous le régime d'une catastrophe annoncée, en appelle à une « science des sciences » des élites. Il postule que l'on peut éduquer afin de faire pièce aux « fictions et aux imaginations des charlatans », des mots d'époque qui ordonnent le récit. Nonobstant, le plus grand mérite du texte est d'être théorie et narration, théorie parce que narration. Le Centre de recherches en histoire du xixe siècle avec le soutien de l'Instituto italiano di Cultura de Paris a réuni en 2001 des historiens, des littéraires et des philosophes italiens et français spécialistes du xviiie siècle et du xixe siècle afin de reprendre une réflexion sur la généalogie et les prolongements des oeuvres de Vincenzo Cuoco jusqu'à La San Felice de Dumas qui s'enchantait de cette histoire. Ces regards, différemment croisés et parfaitement transversaux, enrichissent un comparatisme indispensable à la compréhension des libéralismes et des questions nationales au début du xixe siècle.
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De l'ecriture a l'oralite. lectures des lois de platon
Jean-Marie Bertrand
- éditions de la sorbonne
- 25 Juin 2019
- 9791035102203
Ce livre est bâti autour du dialogue des Lois de Platon, mais c'est aussi une synthèse sur la législation des cités grecques. À propos de la cité des Magnètes, on suit pas à pas ce qu'est la confection, la révision, la proclamation des lois, le travail du législateur qui vit dans un monde où l'oral et l'écrit ne suivent peut-être pas un développement aussi linéaire qu'on a bien voulu le dire. Chaque étape de cette recherche, construite de façon progressive, permet de constituer un dossier, non seulement de l'essentiel des documents épigraphiques et littéraires, mais aussi des débats les plus récents sur ces questions cruciales pour la compréhension du fonctionnement des systèmes politiques dans la Grèce antique. La constitution platonicienne est scrutée dans le détail, pas un des procédés de l'exercice du pouvoir, aussi retors soit-il, comme en témoigne l'usage de la rumeur, n'est laissé dans l'ombre. La théorie, disséquée, expliquée, éclairée est, sans cesse, mise en rapport avec les pratiques réelles des cités. Ce va-et-vient permet une ouverture sur l'ensemble du phénomène législatif dans le monde grec et l'élaboration de la pensée qui en accompagne les évolutions. Au carrefour des analyses des philosophes, des sémioticiens, des juristes et des historiens, ce livre propose une analyse nouvelle des modes de représentation des systèmes politiques grecs.
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Le terme et l'idée de « philosophies de la nature » paraissent renvoyer, strictement et précisément, aux temps et aux oeuvres de l'ère postkantienne en Allemagne. Du coup, le concept pourrait en sembler à première vue périmé. Tout se passe comme si l'on avait à faire ici à un chapitre de l'histoire des idées qui serait irrémédiablement antérieur à celui (censément plus récent et plus essentiel) des « philosophies de l'histoire ». Les quelque cinquante contributions réunies dans ce livre tentent de faire ressortir, au contraire, la très grande actualité d'une étude portant sur les « philosophies de la nature ». - L'histoire, au demeurant, est singulièrement mise en question en ces dernières années du XXe siècle, - ce qui met en cause la philosophie de l'histoire en général et ses différentes versions, et du coup encore leur rapport aux philosophies de la nature. En outre, le développement des sciences de la nature ne cesse aujourd'hui de poser (et pas seulement en les reposant) nombre de problèmes philosophiques, tant pratiques que théoriques. La première journée, celle du 20 mars 1994, sous la responsabilité de Paolo Quintili, rassemblait les contributions portant sur la période « de la Renaissance à l'âge classique ». La deuxième, sous la responsabilité de Françoise Dastur, était consacrée le 27 mars aux contributions centrées sur « Kant et l'idéalisme allemand ». C'est sur « Le XIXe siècle » en général qu'a porté la troisième journée, celle du 27 novembre 1994, placée sous la responsabilité d'Hélène Politis. La dernière, sous la responsabilité de Jacques Moutaux, abordait enfin le 4 décembre un large ensemble de questions posées par « Les philosophies de la nature aujourd'hui ».
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Logique, dynamique et cognition
Jean-Baptiste Joinet
- éditions de la sorbonne
- 28 Mars 2017
- 9782859448103
Le présent volume regroupe les textes de conférences données lors de la rencontre « Logique mathémathique, Informatique et Philosophie », organisé en avril 2003 à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Jean-Baptiste Joinet. Ce colloque réunissait les principaux acteurs du collectif interdisciplinaire « Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition » (LIGC) et divers universitaires d'autres horizons. La première partie, intitulée La logique à la croisée des chemins, rassemble des réflexions sur les évolutions récentes de la logique et les aspects fondamentaux de la mathématisation des champs scientifiques spécifiques (physique, biologie). Ces contributions (J.-Y. Girard, J.-B. Joinet et G. Longo, T. Paul) visent à dégager un nouveau statut épistémologique pour la logique et les mathématiques, et à tirer les leçons philosophiques de ces évolutions quant à la rationalité scientifique et l'intelligibilité de la nature. Dans la seconde partie, intitulée Questions sémantiques : réalisme, règles et vérité, les contributeurs (S. Tronçon, P. Dehornoy, G. Dowek, P. Livet, D. Bonnay) revisitent les grandes notions sémantiques traditionnelles sous l'angle des évolutions récentes de la logique dans son dialogue avec l'informatique fondamentale.
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Spinoza transalpin : les interprétations actuelles en Italie
Chantal Jacquet, Pierre-François Moreau
- éditions de la sorbonne
- 18 Décembre 2014
- 9782859448080
Spinoza transalpin est né de la rencontre entre chercheurs spinozistes italiens et français, et de la confrontation de leurs interprétations les plus récentes sur la métaphysique, la théorie de la connaissance, la politique et les rapports entre philosophie et théologie. L'ouvrage se présente sous la forme d'un dialogue au cours duquel les grands commentateurs actuels du spinozisme en Italie exposent leurs travaux, leurs méthodes d'investigation et leurs découvertes les plus récentes et les répondants français s'efforcent de mettre au jour l'originalité de cette recherche, de la situer par rapport aux types d'approche des chercheurs français dans le même domaine et de les questionner à ce sujet. L'intensité et la fécondité des recherches conduisent à s'interroger sur la force et la richesse du spinozisme italien et à en comprendre la spécificité. Marquées depuis longtemps par des orientations philologiques et historiographiques, les recherches italiennes tournent également autour de l'enracinement de Spinoza dans la modernité. Elles témoignent d'un souci d'analyser sa pensée sous un angle à la fois rétrospectif et prospectif pour l'actualiser, construire des concepts opératoires et en faire surgir la puissance cachée. C'est en confrontant ainsi différentes traditions nationales de lecture et d'interprétation que l'on peut échapper à leurs limites et conjuguer ce qu'elles ont de meilleur.
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Le face-à-face entre Rousseau et Marx n'est pas un lieu très fréquenté. Pourtant Rousseau construit l'histoire des tensions sociales à partir de la propriété, et son commentaire reste très vivant dans la pensée marxiste contemporaine, de Louis Althusser à Fredric Jameson. Ce livre présente les thèmes qui font de la rencontre entre Rousseau et Marx un enrichissement réciproque : l'individualisme, de la synthèse du commentaire italien par Alberto Burgio à la relecture d'Althusser par Andrew Levine ; la dialectique de la nécessité et de la contingence présentée par Bruno Bernardi ; la pensée de l'histoire enfin, avec la mise en question d'une philosophie rousseauiste de l'histoire par Bertrand Binoche, une étude des rapports du Manuscrit de Kreuznach et de la Révolution française par jacques Guilhaumou, et du gouvernement révolutionnaire par Claude Mazauric. L'ouvrage s'achève avec une traduction inédite de Fredric Jameson, Rousseau et la contradiction, commentée par Luc Vincenti.
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Le problème de l'essence de l'homme chez Spinoza
Julien Busse
- éditions de la sorbonne
- 18 Décembre 2014
- 9782859448097
Ni philosophe du sujet ni philosophe du moi, Spinoza, on le sait, n'accorde pas à l'homme le statut de substance, mais de mode. Cette désubstantialisation s'accompagne d'une apparente indifférence à l'égard du problème classique de la différence spécifique de l'homme par rapport à l'animal. Dès lors on peut s'interroger sur l'étrange silence de l'Éthique au sujet d'une définition précise de l'essence humaine. À rebours des commentateurs qui ont essayé de reconstituer cette définition à partir des indications de l'auteur, Julien Busse cherche de manière originale à comprendre les raisons pour lesquelles Spinoza n'a pas jugé bon d'en fournir une. Plutôt que la présence, il pense l'absence de définition de l'essence humaine pour montrer qu'elle ne tient pas à une carence, mais qu'elle obéit à une impossibilité. C'est sur la nécessité de l'absence d'une telle définition que Julien Busse invite à se pencher pour en analyser aussi bien les causes que les effets.
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Théorie critique et modernité négro-africaine : de l'école de Francfort à la "docta spes africana"
Jean-Godefroy Bidima
- éditions de la sorbonne
- 24 Janvier 2019
- 9791035102777
Dans ce climat général d'anesthésie contemporaine, dans la course à l'informatisation et à la recrudescence du religieux cachant mal des modes de pensée autoritaires, dans le cynisme ambiant du nouvel ordre international et du réveil brutal des nationalismes, en ces temps niais où le brouillage des repères incite les nantis à proclamer la venue du "dernier homme" (Fukuyama), en cette période où la philosophie (certaines philosophies occidentales ! ) semble démissionner dans sa lutte contre la misère et la désespérance pour se réfugier dans le confort benoît d'une exégèse qui reste à la marge de "l'Hybris", le message de la Théorie Critique de l'Ecole de Francfort redonne au Sujet la possibilité de dire NON. La critique des "arcana dominationis" élaborée par Adorno, Horkheimer, Marcuse et Habermas a suggéré une double lecture de la Théorie Critique du point de vue de la catégorie de possibilité. Comment parler du possible dans ce monde devenu impossible ? Et comment faire advenir le non-encore dans une modernité africaine désespérée ? Ce livre fait d'abord une lecture de la Théorie Critique et répond à deux questions : comment s'articule la catégorie de possibilité dans la Théorie Critique ? Et en quel sens cette articulation peut être pertinente dans la mise en perspective de la modernité africaine ? Le but de cette lecture est de déconstruire la "vision tribaliste" de la Théorie Critique en l'arrachant de l'européocentrisme et de l'académisme pour qu'elle soit jouée et déjouée sur l'espace public africain. Cette lecture de la Théorie Critique se double ensuite d'une lecture avec la Théorie Critique. Le livre met en question la dépolitisation et les stratégies d'hibernation en Afrique, afin d'ouvrir le Sujet au possible. Cette deuxième lecture conduit la Théorie Critique vers un ailleurs qui fait éclater ou consolider ses contradictions. L'intéressant se situe au noeud où l'on vérifie la pertinence d'une théorie hors de son lieu d'énonciation. Cet exposé qui propose un pari, articule dans une même constellation "imagesessais" et "images-souhaits" (E. Bloch), afin de redonner à l'espace public négroafricain un "je-ne-sais-quoi" qui se formulerait comme une "Docta Spes africana". La richesse de cette démarche est pour l'auteur d'avoir su faire "dialoguer" une théorie européocentrée et l'Afrique dans un terrain qui les lie et les oppose : la modernité. L'auteur met ainsi en marche une parole prospective et plurielle combinant le texte (la Théorie Critique) et le hors-texte (la modernité africaine) dans un pourparler cherchant sa propre identité, décevant les horizons d'attente tout en attendant sa poétique. J.G. B.