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Grasset
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Espérer : La violence, l'histoire, le bonheur
François-Xavier Bellamy
- Grasset
- essai français
- 11 Octobre 2023
- 9782246820987
"Ce livre voudrait offrir un itinéraire en philosophie, a priori éloigné de l'actualité donc ; mais il part malgré tout de nos inquiétudes d'aujourd'hui. Alors que la violence semble s'imposer de nouveau, dans les confrontations géopolitiques, mais aussi dans notre société et même dans les mots de la vie publique, faut-il nous y résigner ? Est-ce se bercer d'illusion que de croire qu'un bien peut advenir ? La politique et la vie éthique peuvent-ils se fixer pour cap une vie meilleure, une vie heureuse ?"
François-Xavier Bellamy, longtemps professeur de philosophie, poursuit dans l'action politique une réflexion amorcée dans les livres. En parallèle de son engagement, il n'a jamais interrompu l'aventure qui dure depuis dix ans d'un cours de philosophie en public : deux fois par mois, au théâtre Hébertot à Paris et à travers toute la France, il écrit et anime des conférences sur des questions toujours nouvelles, qui réunissent chaque année des milliers de spectateurs.
Ce projet devient pour la première fois l'objet d'un livre. François-Xavier Bellamy nous confie aujourd'hui trois grandes méditations : sur un monde sans violence, sur la possibilité du progrès, et sur la quête du bonheur. Avec pour fil rouge la perspective de renouer avec l'espoir, qui semble avoir fui nos conversations comme notre débat public... Ces étapes permettent de retrouver, avec les auteurs qui ont fait l'histoire de la pensée, le chemin d'une réflexion plus lucide sur les défis qui nous attendent.
Mêlant lectures, choses vues, éléments d'histoires, évocations, citant Platon, Racine ou Alain, François-Xavier Bellamy nous offre une occasion de repenser la quête de nos vies et notre place dans l'histoire, avec la liberté philosophique et le ton pédagogique qui sont la marque de ces rencontres. -
« Je crois possible d'établir une liste de caractéristiques typiques de ce que j'appelle l'Ur-fascisme c'est-à-dire le fascisme primitif et éternel.
L'Ur-fascisme est toujours autour de nous, parfois en civil.
Ce serait tellement plus confortable si quelqu'un s'avançait sur la scène du monde pour dire "Je veux rouvrir Auschwitz..."
Hélas, la vie n'est pas aussi simple.
L'Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes.
Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes - chaque jour, dans chaque partie du monde. »Umberto Eco
L'auteur mêle ici souvenirs personnels de sa jeunesse sous le fascisme et analyse structurelle des 14 archétypes du fascisme primitif et éternel. -
Une brève éternité ; philosophie de la longévité
Pascal Bruckner
- Grasset
- essai français
- 11 Septembre 2019
- 9782246821861
Qu'est ce qui a changé dans nos pays depuis 1950 ? L'espérance de vie a augmenté de 20 à 30 ans, l'équivalent du total d'une existence au XVII° siècle. Passé la cinquantaine, l'animal humain connaît une sorte de suspension : plus tout à fait jeune, pas vraiment vieux, en apesanteur. C'est un sursis qui laisse la vie ouverte comme une porte battante. Formidable avancée qui bouleverse tout : les rapports entre générations, la question affective et familiale, le sens même de notre destin. Ce sursis est à la fois passionnant et angoissant. Il faut remplir cette moisson de jours supplémentaires. Les échéances raccourcissent, les possibles s'amenuisent mais il y a encore de la découverte, des surprises, des amours bouleversantes. Le temps est devenu un allié paradoxal : au lieu de nous tuer, il nous porte.Que faire de ce cadeau ambigu ? S'agit-il seulement de vivre plus longtemps ou plus intensément ? De recommencer ou de bifurquer ? Qu'en est-il du remariage, d'une nouvelle carrière ? Comment éviter la fatigue d'être, la mélancolie des crépuscules, comment traverser de grandes joies et de grandes douleurs ? Nourri à la fois de réflexions et de statistiques factuelles, puisant aux sources de la littérature, des arts comme de l'histoire, ce livre propose une philosophie de la longévité fondée non sur la résignation mais sur la résolution. En somme, un art de vivre cette vie en plus. N'y a-t-il pas une joie profonde à être encore vivants à l'âge ou nos ancêtres avaient déjà un pied dans la tombe ?
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Qu'est-ce que la philosophie ? Cette question, chaque génération de philosophes débutants doit se la poser. Mais, comme les réponses théoriques divergent trop pour convaincre, il vaut mieux se demander comment se pratique la philosophie. Et de ce point de vue, les choses s'éclairent. En trois directions.
D'abord, on ne peut, au contraire des sciences positives, pratiquer la philosophie sans pratiquer, en profondeur, l'histoire de la philosophie, dans ses textes et selon ses langues : pour atteindre les choses mêmes, il faut les voir, et on ne peut rien voir si l'on manque des mots pour le dire. Ces mots, encore faut-il les apprendre.
Ensuite, ces mots pour voir, ont pris, pendant plusieurs siècles, une figure dominante devenue un standard sous le titre de métaphysique. Cette figure a une origine, une constitution, des principes et, elle le proclame elle-même, des limites. A l'intérieur de ces limites elle triomphe toujours, et encore aujourd'hui. Mais, en vertu de ces limites, elle ne comprend que ce qu'elle rend objectif, que ce qu'elle parvient à constituer comme un objet. Or nous savons par expérience pouvoir connaître des choses qui ne se réduisent pas en objets. Nous sommes entrés dans de nouveaux espaces.
A la fin, pour les explorer, il faut donc doubler et dedoubler la métaphysique. En fait, la philosophie vraiment créative ne pense plus, au moins depuis Nietzsche et Heidegger, dans les limites de la pure métaphysique - même si elle n'en a pas toujours une claire conscience. Fixer les modes d'une pratique post-métaphysique de la philosophie, la phénoménologie l'a déjà entrepris. A condition de redoubler aussi la phénoménologie elle-même.
J.-L. M. -
Contre-histoire de la philosophie t.12 ; la résistance au nihilisme
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 17 Juin 2020
- 9782246855682
Après « La pensée post-nazie » et « L'autre pensée 68 », tous deux publiés au printemps 2018, voici le dernier volume de l'extraordinaire chantier de Michel Onfray : écrire une « contre-histoire » de la philosophie, cheminant le long de la philosophie officielle, majoritaire, face à elle, et envisager une contre-philosophie embrassant tous les domaines, métaphysiques, esthétiques, politiques, phénoménologiques, poétiques, sociaux. Et proposant des oeuvres, des lectures, des philosophes inconnus.
Voici donc « La résistance au nihilisme ».
« Les promesses de Mai n'ont pas été tenues. La révolution politique n'a pas eu lieu, quelle qu'aient pu être ses formes. En revanche la révolution métaphysique a eu lieu, elle a été libertaire. Le meilleur fut la fin d'un monde tout entier construit sur la hiérarchie qui, étymologiquement, suppose le pouvoir du sacré. Le patriarcat associé au monothéisme chrétien avait fait son temp. Pour autant, la fin des valeurs judéo-chrétiennes n'a pas été suivi par l'avènement de nouvelles valeurs postchrétiennes. Dès lors, l'abolition de la domination du supérieur par l'inférieur a accompagné une transvaluation des valeurs de sorte que l'inférieur s'est mis à dominer le supérieur. Jadis, le patron faisait la loi sur les ouvriers, les enseignants sur leurs élèves, les parents sur leurs enfants. Après Mai ce fut l'inverse. Révolte des esclaves aurait dit Nietzsche : le nihilisme comme symptôme de ce que les déshérités n'ont plus aucune consolation ».
Après une longue introduction sur la construction du nihilisme (le « gauchisme culturel », l'antifascisme et l'antiracisme revisités, le structuralisme, Deleuze, les nouveaux philosophes, Foucault, les libéraux libertaires, la « gauche libertaire » de Bourdieu...), Michel Onfray s'arrête longuement sur trois figures : Vladimir Jankélévitch ; Mikel Dufrenne et « l'affirmation joyeuse » ; enfin Robert Misrahi et « les actes de la joie ». Avant de conclure sur la vie philosophique... -
Des choses cachées depuis la fondation du monde
René Girard
- Grasset
- essai français
- 14 Mars 2001
- 9782246058397
On savait, depuis La Violence et le Sacré, que toute société humaine est fondée sur la violence, mais une violence tenue à distance et comme transfigurée dans l'ordre du sacré. Dans ce nouveau livre, René Girard applique cette intuition originaire au grand recueil mythique de la mémoire occidentale, c'est-à-dire à la Bible qui est tout entière, selon lui, le cheminement inouï vers le Dieu non violent de notre civilisation. Il s'ensuit une relecture critique et proprement révolutionnaire du texte évangélique qui apparaît du coup comme un grand texte anthropologique, le seul à révéler pleinement le mécanisme victimaire. Il s'ensuit aussi la fondation d'une nouvelle psychologie fondée sur un mécanisme simple et universel que Girard appelle la « mimésis » et qui permet de faire le partage entre les processus d'appropriation, générateurs de violence, et les antagonismes, producteurs de sacré. Chemin faisant, on assiste à de magistrales analyses comparatives de Proust et de Dostoïevski, de Freud et de Sophocle, à la lumière de cette notion nouvelle et qui se révèle particulièrement féconde de « désir mimétique ». René Girard, cette fois, approche du but, de cette anthropologie générale qui est, de son propre aveu, le projet ultime de son oeuvre : c'est pourquoi il nous donne là peut-être un des livres clés pour comprendre les mystères de notre monde et de ses plus lointaines, de ses plus archaïques généalogies.
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Le crépuscule d'une idole ; l'affabulation freudienne
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 21 Avril 2010
- 9782246769392
Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinséque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail. Avec rigueur, avec une patience d'archiviste, Michel Onfray a donc repris, depuis le début, les textes sacrés de cette nouvelle église. Et, sans redouter l'opprobre qu'il suscitera, les confronte aux témoignages, aux contradictions, aux correspondances. A l'arrivée, le bilan est terrible : la psychanalyse, selon Onfray, ne serait qu'une dépendance de la psychologie, de la littérature, de la philosophie - mais, en aucun cas, la science « dure » à laquelle aspirait son fondateur. On sera, devant une telle somme, un peu médusé : Freud n'en ressort pas à son avantage. Et encore moins sa postérité - qui aura beau jeu de prétendre que si Michel Onfray conteste si violemment la religiosité en vogue chez les archéologues de l'inconscient, ce serait précisément parce qu'il craindrait de contempler le sien. Une « ouverture » biographique, semblable à celle qui précède chacun de ces essais, devance cette objection en racontant comment et pourquoi Michel Onfray a découvert - en vain - cette « science de l'âme » qui n'en est pas une.
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Les transformations silencieuses t.1; chantiers
François Jullien
- Grasset
- essai français
- 18 Mars 2009
- 9782246754299
« Grandir, vieillir ; mais également l'indifférence qui se creuse, jour après jour, entre les anciens amants, sans même qu'ils s'en aperçoivent ; comme aussi les Révolutions se renversant, sans crier gare, en privilèges, ou bien le réchauffement de la planète : autant de modifications qui ne cessent de se produire ouvertement devant nous, mais si continûment et de façon globale, de sorte qu'on ne les perçoit pas. Mais on en constate soudain le résultat - qui nous revient en plein visage. Or si cette transformation continue nous échappe, c'est sans doute que l'outil de la philosophie grecque, pensant en termes de formes déterminées, échouait à capter cette indétermination de la transition. De là l'intérêt à passer par la pensée chinoise pour prêter attention à ce même : celui de « transformations silencieuses » qui, sous le sonore de l'événement, rendent compte de la fluidité de la vie et éclairent les maturations de l'Histoire tout autant que de la Nature. De notion descriptive, on pourra alors en faire un concept de la conduite, stratégique comme aussi politique: face à la pensée du but et du plan, qui a tant obsédé l'Occident, s'y découvre l'art d'infléchir les situations sans alerter, d'autant plus efficace qu'il est discret. » François Jullien
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Il s'agit d'un volume original, composé de deux cours professés en Sorbonne par Emmanuel Levinas, entre 1975 et 1976. L'un a pour titre {la Mort et le temps}, l'autre s'intitulait lorsqu'il fut prononcé : {Dieu et la philosophie}. Les deux textes ont été établis par Jacques Rolland, un jeune philosophe proche de Levinas, puis revus et corrigés par Levinas lui-même. {La Mort et le temps} : le philosophe dialogue et débat avec Heidegger et Bloch, mais aussi avec quelques-uns des grands maîtres de la tradition, Aristote, Hegel et Kant notamment. {Dieu et la philosophie} : comment nommer Dieu ? Comment énoncer le concept ? Comment le formuler ? Levinas examine les diverses conceptions que nous avons de la divinité.
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Le nouveau corps confie au sport son souffle, son coeur, sa sueur et ne travaille presque plus de force mais sur des codes ; sanitaire et aseptique, rectifié par les remèdes et la prédiction médicale, il repousse la mort de trente ans et l'antique souffrance quasi définitivement ; diététique, grignotant des calories du bout des dents, il absorbe ce que ses pères n'auraient pas reconnu pour nourriture ni pour breuvage ; nu et libre sur les plages mixtes, le nouveau corps sexuel se reproduit peu et artificiellement parfois ; toutes nouveautés contrebalancées par les squelettes ravagés d'épidémies sans recours, se multipliant et mourant par millions vers l'hémisphère Sud, livrés à toutes les horreurs dont nous nous délivrons ; comment ces corps si vite changés en moins d'un demi-siècle habiteraient-ils le même monde, sentiraient-ils par les mêmes sens, logeraient-ils la même âme ou une semblable langue que l'ancienne chair accablée de poids et de nécessités, malade, sale, affamée ou repue, verbeuse, soumise au labeur et non à l'exercice, à la morale plus qu'à la médecine, dont la philosophie de nos pères a parlé ?
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La règle du jeu n.80 : dove vai ? l'Italie sous Meloni
Collectif
- Grasset
- Revue La Règle du Jeu
- 20 Septembre 2023
- 9782246833987
DOSSIER : L'ITALIE FACE À SES OMBRES
Les résultats des élections parlementaires du 25 septembre 2022 ont fait entrer l'Italie dans un nouveau chapitre de son histoire.
À la tête d'un parti populiste d'extrême-droite, Georgia Meloni a confirmé de manière spectaculaire son ascension au sommet de la politique transalpine avec un programme dont la ligne politique est en phase avec celle des grands mouvements illibéraux européens.
Des débats inédits sur la double décennie mussolinienne et sur la nature de la Constitution italienne née de la victoire sur le fascisme sont apparus. Un climat de violence sourde et de rejet populiste de certains intellectuels prédomine. La place cardinale qu'occupent désormais au quotidien les réseaux sociaux avec leurs attaques ad personam amplifie le mépris pour la nuance et l'argumentation. La gestion de la tragédie des réfugiés est toujours plus agressive. Les dangers qui portent sur les médias publics sont incontestables. Ainsi, malgré les gages qu'elle donne au niveau international qui lui permettent de s'assurer une crédibilité à Bruxelles et auprès de ses créanciers, l'Italie a fait le choix d'un projet politique qui pourrait l'amener à tourner le dos à ce que furent ses valeurs depuis 1945.
Ce numéro de La Règle du jeu réunit des contributions d'artistes, écrivains, intellectuels, journalistes et politiciens parmi les plus importants de la Péninsule, tels que Roberto Saviano, Ezio Mauro ou Liliana Segre. Cet ensemble de réflexions réunies par Christian Longchamp permet de mieux saisir les enjeux majeurs de l'évolution d'un pays essentiel pour la France et pour l'avenir de l'Union européenne, un pays aujourd'hui dirigé par une femme qui, il y a peu de temps encore, ne cachait pas son admiration pour Viktor Orban et Vladimir Poutine.
Mais aussi : HOMMAGE À PHILIPPE SOLLERSDe son premier roman, l'histoire d'un jeune homme qui explore l'amour, à Graal, récit où se cristallisent les lectures, les méditations et les mystères d'une vie entière, l'oeuvre de Philippe Sollers n'aura cessé de se métamorphoser à la vitesse du siècle qui l'observa s'écrire. C'est que Sollers aura été de toutes les aurores : écrivain classique, adoubé par Mauriac et Aragon, révolutionnaire du langage, commenté par Barthes et Derrida, explorateur des avant-gardes à la tête de Tel Quel, romancier du désir, biographe de Mozart et de Casanova, défenseur de L'Infini dialoguant avec les vrais vivants de la littérature, c'est-à-dire les morts, libertaire engagé mais athée des chapelles sociales, catholique charnel et épris de grand art... Toutes ces identités réunies en un homme ont engendré une oeuvre marquée par l'Imprévu, le Nouveau, où se trame pourtant une profonde cohérence. Mais comment y entrer ?
Dans ce dossier, La Règle du jeu réunira ses proches, ses amis, mais aussi des universitaires, des critiques littéraires, des écrivains, des lecteurs - afin de rendre hommage à l'écrivain majeur que fut, et que continue d'incarner Philippe Sollers. « Le non-né », une nouvelle inédite de Georges-Olivier Châteaureynaud Un article inédit de Nathan Devers sur le poète Georg TraklUn article de Pierre-Antoine Chardel sur Derrida et la religion -
Dans ce livre à la fois original et rigoureux, Tristan Garcia entreprend de rendre lisible la condition brouillée de notre « nous » ou de nos « nous ». Ces affirmations de nous-mêmes paraissent désormais correspondre à différents plans identitaires, sur lesquels nous revendiquons successivement notre appartenance à une ethnie, à une communauté de croyance, à une classe sociale ou professionnelle, à une orientation sexuelle, à une génération, sans savoir comment nous représenter le « nous des nous », dont nous relevons tous en définitive.
En ayant recours à toutes sortes de documents qui nous renseignent sur ce que nous appelons « nous », pamphlets, manifestes, journaux, textes théoriques ou chansons, l'auteur donne à entendre les mille voix qui ont prétendu parler au nom de nous: « nous les jeunes », « nous noirs », « nous blancs », « nous juifs », « nous musulmans », « nous femmes », « nous prolétaires », « nous décolonisés », « nous communistes », « nous homosexuels », « nous animaux et humains »... Tristan Garcia se montre attentif à toutes les traditions, et suspend tout jugement moral sur les contenus politiques, pour s'intéresser à la constitution d'une subjectivité politique: la détermination d'un « nous », d'un « vous », d'un « eux », le tracé de lignes entre amis et ennemis, la formation de solidarités et le creusement de fossés entre les camps.
Désireux de comprendre ces phénomènes plutôt que de s'en réjouir ou de les déplorer, Nous est ainsi un premier essai de vision d'ensemble de la fragmentation et de la recomposition des identités collectives. Il examine les modèles qui se sont succédés, pour mieux tenter de rendre compte de cette déconstruction, avant de proposer de reconstruire une idée et une image de ce que nous appelons « nous », qui que nous soyons.
Le livre donne ainsi très concrètement à voir le « nous » comme une superposition de calques, de plans transparents de notre imaginaire, sur lesquels nous prétendons tous découper l'espace social et nous y situer. Démontrant que ces calques de l'identité collective ont perdu leur fond, en se trouvant désolidarisés d'une nature sous-jacente, ce livre cherche à nos identités d'autres contraintes, qu'il trouve dans une dynamique d'extension et de contraction, et dans l'histoire de la domination et de la contre-domination.
Ce qui en ressort est un modèle inédit, vivant, de ce que nous sommes, de « nous », en tant que forme souple, s'étendant et se repliant sans cesse suivant une logique qu'il révèle peu à peu, au fil d'un récit construit comme une enquête palpitante. C'est aussi une tentative radicale de trouver dans la « guerre de nous contre nous » une forme universelle de subjectivité qui nous tient toujours ensemble, au moment précis où elle paraît nous déchirer. -
Construire l'ennemi et autres écrits occasionnels
Umberto Eco
- Grasset
- Littérature Etrangère
- 12 Mars 2014
- 9782246784883
Suite à une conversation dans un taxi new-yorkais avec un chauffeur pakistanais qui ne comprend pas qu'un pays puisse exister sans ennemis, Umberto Eco s'interroge. Après avoir constaté les ravages d'idéologies totalitaires telles que le nazisme ou le fascisme, la société actuelle ressent-elle la nécessité de se définir par rapport à un ennemi et de le diaboliser ? Les Etats renonceraient-ils, aujourd'hui, à l'opportunité de créer de nouveaux boucs émissaires pour renforcer le sentiment d'identité nationale et leur pouvoir ?Puis, à l'occasion de conférences ou d'essais à thèmes qui amusent autant celui qui parle que celui qui écoute, et qui sont, en somme, des exercices de rhétorique baroque, l'auteur aborde avec jubilation des sujets variés : l'idée de l'absolu, la tragédie d'Anna Karenine, la poétique de l'excès chez Victor Hugo, les divertissements inspirés par les almanachs, « Parlez-moi d'amour », etc.Le grand érudit qu'est Umberto Eco traite dans ces « écrits occasionnels » de questions qui l'intriguent et le passionnent, sans jamais oublier d'amuser son lecteur.
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Contre-histoire de la philosophie t.1 ; les sagesses antiques
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 15 Février 2006
- 9782246647997
Dans cette Contre Histoire de la philosophie, Michel Onfray se propose d'examiner en six volumes vingt-cinq siècles de philosophie oubliée. Les manuels, les histoires, les encyclopédies, les travaux universitaires, les programmes scolaires, les colloques, les éditions, les traductions évitent soigneusement cet immense continent de la philosophie. Voilà pourquoi nous ne connaissons de cette discipline que ses protagonistes les plus austères et les moins drôles. Pour quelles raisons ?
Parce que l'histoire de la philosophie est écrite par les vainqueurs d'un combat qui, en gros, opposa idéalistes et matérialistes. Avec le christianisme, les premiers accèdent au pouvoir intellectuel pour vingt siècles. Dès lors, ils favorisent les penseurs qui travaillent dans leur sens et effacent consciencieusement toute trace de philosophie alternative. D'où une occultation des matérialistes, des cyniques, des cyrénaïques, des épicuriens, des gnostiques licencieux, des frères et soeurs du Libre Esprit, des libertins baroques, des ultras des Lumières, des utilitaristes anglo-saxons, des socialistes dionysiens, des nietzschéens de gauche et autres continents peuplés de furieux personnages. Cette Contre histoire en raconte l'aventure.
Le point commun de tous ces individus ? Leur goût d'une sagesse praticable, d'un vocabulaire clair, d'un exposé limpide, d'une théorie à même de produire une vie philosophique. A la manière des sages antiques, tous tournent le dos au langage obscur, à la philosophie pour philosophes, aux discussions de spécialistes, aux sujets professionnels pour faire de la philosophie un art de vivre - de bien vivre, de mieux vivre.
Ces six volumes ramassent sept années du travail effectué par Michel Onfray pour nourrir son séminaire de philosophie hédoniste à l'Université Populaire de Caen créée par ses soins en 2002. Ces textes servent de support à ses improvisions effectuées chaque mardi soir devant plus de cinq cents personnes. Ses cours sont diffusés par France Culture depuis trois années et édités en coffrets de douze CD audio par Frémeaux, avec France Culture et Grasset. Les trois coffrets parus (sur douze prévus) ont déjà permis en moins de deux ans la vente de plus de 150.000 disques
TABLES DES SIX VOLUMES DE LA
CONTRE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE
Tome 1 :
L'archipel pré chrétien.
De Leucippe à Diogène d'Oenanda (VI° av. II° ap.).
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La règle du jeu n.79 : Proust et l'extrême droite
Collectif
- Grasset
- Revue La Règle du Jeu
- 10 Mai 2023
- 9782246833963
DOSSIER : L'ANTI-DESTIN D'ANDRE MALRAUX
Malraux est la démonstration par A+B qu'une biographie ne vaut rien si rien ne l'irradie. D'une enfance détestée au désir d'entrer dans la légende, de l'auteur du farfelu au « je » réinventé des Antimémoires, de l'autodidacte du musée Guimet au visionnaire du Musée imaginaire, du romancier presque existentialiste au portraitiste de Picasso, de l'intellectuel antifasciste à cet « ami génial » du général de Gaulle, d'une Espagne pleine d'espoirs brisés au flambeau du Bangladesh, de l'hyperactif au penseur des civilisations, du voleur d'antiquités au premier occupant de la rue de Valois, du lecteur interdit devant le génie de Hugo au fameux discours sur Jean Moulin, des geôles aux salons dorés et des amours aux deuils, du Résistant à l'orateur antique, de la maladie à sa transfiguration, la sienne est trop complexe pour se présenter à nous comme une trajectoire simple, comme un voyage unique - excepté peut-être celui-ci : de l'artiste à l'artiste. Car l'art, chez Malraux, ne désigne pas seulement la quête des hommes qui créent, mais aussi l'oeuvre des hommes en quête. C'est cet élan, cet arrachement aux forces du destin, c'est cette transcendance d'un soi hostile aux scandales du Temps que ce numéro inédit de La Règle du jeu aimerait retracer.
Avec les contributions de : Bernard-Henri Lévy, Bruno de Stabenrath, Jean-Noël Orengo, Yann Moix, Michaël de Saint Chéron, Perrine Simon Nahum, Nathan Devers, Victor Dumiot, Charles Amson, Carole Auroy, Charles-Louis Foulon, Diane Delbecq, Marie Geffray... -
Contre-histoire de la philosophie t.4 ; les ultras des lumieres
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 18 Avril 2007
- 9782246689294
Le siècle dit « des Lumières » ne pouvait échapper à la contre-expertise de l'hédoniste Michel Onfray. Les Lumières officielles semblent bien palichonnes au regard du radicalisme de certains philosophes trop négligés. Ainsi, tandis que Voltaire veut « écraser l'infâme » et tandis que Rousseau les fustige également, se formule une pensée hédoniste, athée, matérialiste, révolutionnaire mais pas comme l'historiographie marxiste, elle aussi ici déconstruite, l'a prétendu. Ce courant de pensée génère beaucoup moins le marxisme qu'on l'a dit, mais une sensibilité jamais nommée : l « utilitarisme français ». Une fois passée la Manche au siècle suivant, cette façon de penser, radicalement opposée à Kant, donnera la philosophie anglo-saxonne avec sa spécificité qui la distingue tant de la pensée continentale. Meslier, La Mettrie, Maupertuis, Helvétius, D Holbach incarnent cette sensibilité pendant que Sade est lu par Onfray comme ce qu'il est : un penseur féodal, délinquant relationnel, contre-révolutionnaire et précurseur du fascisme (voir la lecture des Cent vingt journées de Sodome), et non le grand libérateur qu'on se plait habituellement à dire
La Contre-Histoire comptera, au final, 6 volumes. Les titres à venir seront :
Tome 5 : « L'eudemonisme social »
Tome 6 : « Les radicalités existentielles »
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Une épidémie est, toujours, un phénomène social en même temps qu'un désastre sanitaire. Que nous dit, donc, cette épidémie-ci de la société qui est la nôtre? Que nous révèle-t-elle de son rapport au mal, au tragique et à la mort ? Un virus est-il un message ? Un agent de la providence et de l'histoire ? Est-il l'envoyé d'une Nature épuisée, et qui demanderait grâce ? D'une humanité exsangue, et qui voulait un carême planétaire ? A-t-on bien fait de mettre la planète à l'arrêt ? A-t-on raison d'espérer que, de ce coma où on l'a plongé, notre monde sorte régénéré ? Qu'est-ce que l'hygiénisme ? Que veut dire le Talmud quand il affirme que le meilleur médecin ira en enfer ? Que penser de ce « pouvoir médical » qui semble, partout, se mettre en place et prendre le relais du Politique tel qu'il s'est défini de Platon à Jacques Lacan ? Et qu'est-ce qui a changé, en nous, depuis l'époque où Paul Claudel, dans L'Annonce faite à Marie, magnifiait le baiser au lépreux ? Ce sont quelques-unes des questions posées dans ce livre de colère et de savoir. L'hommage aux soignants n'y interdit pas la lucidité.
Les droits d'auteur seront reversés à l'ADELC (Association pour le Développement de la Librairie de Création).
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Pour en finir avec la monogamie, la fidélité, la procréation, la famille, le mariage et la cohabitation associés, Michel Onfray redéfinit le désir comme excès, le plaisir comme dépense, et invite à une théorie du contrat appuyée sur la seule volonté de deux libertés célibataires. Comme le modèle chrétien qui préside toujours à la définition de la relation entre les sexes, il propose une relecture des philosophes matérialistes et sensualistes de l'antiquité gréco-romaine.
Michel Onfray oppose l'idéal ascétique pythagoricien, juif, platonicien et chrétien - qui suppose la misogynie, la haine du désir et des plaisirs, la condamnation de la chair, le mépris du corps, le pouvoir absolu du mâle - à l'idéal hédoniste cyrénaïque, cynique, épicurien, le célibat joyeux et l'égalité libertine des hommes et des femmes.
Contre la vie mutilée, ce livre invite à une érotique solaire entièrement indexée sur ses pulsions de vie et refuse radicalement les pulsions de mort. Il propose de répondre à la question : comment rester libre dans la relation amoureuse ? et, pour ce faire, invite à déchristianiser l'éthique, à réaliser un féminisme libertin, à promouvoir un éros léger, ludique et à formuler une physiologie des passions qui permette un art de rester soi dans le rapport à autrui.
Michel Onfray est né en 1959, il a écrit quinze livres dans lesquels il formule un projet hédoniste moral, La sculpture de soi (Prix Médicis de l'essai, 1993), politique, Politique du rebelle (1997) et de vie quotidienne, Le désir d'être un volcan (1996) et Les vertus de la foudre (1998) - les deux premiers tomes d'un journal hédoniste dont le troisième s'intitule L'archipel des comètes (à paraître en 2000). -
Contre-histoire de la philosophie t.7 ; la construction du surhomme
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 19 Octobre 2011
- 9782246790907
Le XIXè siècle a été celui des Masses, des Individus et des Grands Hommes. L'eudémonisme social (tome 5 de cette « Contre-histoire de la philosophie »), et Les radicalités existentielles (son tome 6), retraçaient respectivement l'histoire philosophique des Masses et des Individus. Ce troisième volet consacré intitulé La construction du surhomme, raconte le rôle tenu par le Grand Homme et son aspiration à la Vie Sublime dans ce siècle.Tuberculeux dopé au stoïcisme, Jean-Marie Guyau (1854-1888) développe une philosophie vitaliste comme une machine de guerre contre la morale kantienne. Ce malade défend le don, la générosité, le risque, la dépense, l'action dans une oeuvre qui pourrait faire de lui un Nietzsche français. Penseur du républicanisme, il formule un hygiénisme, un racialisme, un natalisme, dangereusement parents de l'idéologie de Vichy à venir. Il défend enfin une immortalité panthéiste et stellaire obtenue par les traces de l'amour quand il a été fort.La figure ontologique du « Surhomme » de Nietzsche (1844-1900) n'est pas sans relation avec cette étrange métaphysique que le philo-sophe allemand connaissait. Nietzsche commence avec Schopenhauer et Wagner, continue avec un long moment épicurien et termine avec l'éloge d'un « Surhomme » ultra-caricaturé. Or, celui-ci nomme l'individu ayant compris que la volonté de puissance a les pleins pouvoirs, qu'il faut vouloir cette volonté qui nous veut, puis l'aimer pour accéder à une jubilation suprême. Une technique de sagesse à la portée de tous.
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« L'argent est une promesse qui cherche une sagesse. L'expression doit s'entendre au double sens : il est sage d'avoir de l'argent, il est sage de s'interroger sur lui. Il rend tout homme philosophe malgré lui : bien penser, c'est aussi apprendre à bien dépenser, pour soi et pour autrui. Avec l'argent, nul n'est à l'aise : ceux qui croient le détester l'idolâtrent en secret. Ceux qui l'idolâtrent le surestiment. Ceux qui feignent de le mépriser se mentent à eux-mêmes. Engouement problématique, réprobation impossible. Telle est la difficulté. Mais si la sagesse ne consiste pas à s'attaquer à cela même qui paraît à tous le symbole de la folie, à quoi bon la philosophie ? » P.B.
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Quand les philosophes pensent, ils oublient, le plus souvent, de penser à leur corps et surtout à ce qu'ils y accumulent lorsqu'ils mangent. Pourtant, entre la pensée et la panse, il existe un réseau complexe d'affinités et d'aveux que la réflexion aurait tort de négliger : Diogène aurait-il été cet adversaire de la civilisation et de ses usages sans son goût pour le poulpe cru ? Le Rousseau du {Contrat social} aurait-il fait l'apologie de la frugalité si ses menus ordinaires ne s'étaient composés que de laitages ? Sartre lui-même, dont les cauchemars sont emplis de crabes, n'a-t-il pas, sa vie durant, payé - dans l'ordre de la théorie - son aversion pour les crustacés ? Dans cet essai résolument nietzschéen, Michel Onfray a donc choisi de redonner une dignité philosophique au cabillaud, au potage à l'orge, au vin, à l'andouillette, au café aromatisé ou à l'eau de Cologne qui sont - de Fourier à Marinetti, et de Kant aux existentialistes - les chemins improbables du gai savoir. Critique de la raison diététique ? Ebauche d'une "diététhique" ? Il s'agira d'abord, dans ce livre, de surprendre l'instant, et l'aliment, à partir duquel le corps rattrape l'esprit et lui dicte sa loi.
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La tentation du christianisme
Ferry-L+Jerphagnon-L
- Grasset
- Collège de Philosophie
- 11 Mars 2009
- 9782246754794
« Scandale pour les Juifs ; folie pour les Grecs » : voilà comment Saint Paul désignait le christianisme. Contre la Loi des Juifs et la Raison des philosophes, il entendait plaider en faveur du salut par une « foi », plus forte que la mort. Comment expliquer que ce scandale et cette folie aient pu se développer, gagner et finalement s'imposer dans l'Empire romain à partir de Constantin ? Comment le christianisme a-t-il fait pour passer du statut de secte à celui de Civilisation ? Luc Ferry et Lucien Jerphagnon unissent ici leurs forces et leurs compétences pour tenter de répondre à ces questions cruciales. Ils identifient ainsi les sources et la teneur originelle d'un héritage indispensable pour qui veut comprendre non seulement les racines mais aussi la nouveauté de la culture contemporaine.
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Que voudrait-il, le citoyen d'aujourd'hui ? La liberté, mais sans le fardeau de la responsabilité. En s'attaquant à cette maladie de l'individualisme qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, Pascal Bruckner peint en premier lieu l'homme sous les traits du citoyen-nourrisson ; avec les gaietés factices de la logique du divertissement, il retombe en enfance. Dur d'être un adulte ! Une autre stratégie de l'irresponsabilité consiste à se lamenter sur son sort. Voici, au choix, les rapports des hommes et des femmes sur le modèle de la guerre des minorités, le juridisme qui découvre l'opprimé sous le plaignant, la propagande serbe qui érige le bourreau en martyr, le culte du maudit dans le confort. Et l'idéologie caritative, présente partout, n'est-elle pas le dernier secours, le baiser de la mort, qu'on apporte à la chère victime ? Serait-ce le supermarché des larmes ? Et serions-nous des imposteurs, à geindre en permanence quand d'autres souffrent ?
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Contre-histoire de la philosophie t.6 ; les radicalités existentielles
Michel Onfray
- Grasset
- essai français
- 11 Février 2009
- 9782246689492
Ce sixième volume de la Contre-histoire de la philosophie propose de « se changer » et de résister à la massification de l'époque par la construction d'une subjectivité forte revendiquée comme telle. Henry David Thoreau montre que la nature peut et doit nous donner des leçons : contre la technique, la modernité, le journalisme, la société de consommation, la ville, la banque, l'industrie, le philosophe propose l'amour d'un lac, Walden, la marche, la solitude, la vie simple, la frugalité existentielle, l'écologie technophobe, la rébellion libertaire, la construction de sa maison, l'autosubsistance sous toutes ses formes. Il donne ses modèles : le bûcheron, l'Indien, le sauvage. Arthur Schopenhauer formule la philosophie pessimiste la plus achevée, mais vit selon les principes d'un épicurisme théorisé dans L'Art du bonheur, un ouvrage qui permet de découvrir un penseur théoriquement noir, certes, mais pratiquement amoureux de la vie qu'il traverse en... hédoniste ! Enfin, dans L'Unique et sa propriété, Max Stirner pose les bases d'un homme post-chrétien tout à l'affirmation de sa puissance qui donnera des idées à un certain Frédéric Nietzsche... Ces trois penseurs radicaux proposent de nouvelles possibilités d'existence. Thoreau écrivait : « Il existe de nos jours des professeurs de philosophie, mais de philosophes, point. » Cette contre-histoire n'est pas un plaidoyer destiné à augmenter le nombre de professeurs, mais à mener - enfin - une vie philosophique.