Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Formats
L'Herne
-
Le cheminement du désir n'est point rectiligne. Il emprunte des tangentes, il esquisse des triangles, il s'enfonce dans des cercles vicieux. Dans les essais réunis ici par Mark Anspach et présentés pour la première fois en France, René Girard montre que les plus grands écrivains sont des géomètres du désir.
Chez Chrétien de Troyes, Dante, Racine ou Marivaux, le jeu de l'amour ne doit rien au hasard mais obéit à des lois implacables qui s'éclairent à la lumière de l'hypothèse mimétique. -
Chomsky, rationaliste et innéiste, ravive, contre l'empirisme ou le constructivisme, des traditions que l'on peut faire remonter à Platon et à Descartes ; il aborde l'éducation avec un riche appareil conceptuel qui nous invite à penser de manière profondément originale ce que signifie enseigner ou apprendre, et comment il convient d'aborder ces pratiques. Partant de là, Chomsky, a établi un important dialogue critique avec les deux plus illustres représentants des traditions empiriste et constructiviste en éducation au xxe siècle, B. F. Skinner et Jean Piaget avançant, très modestement et sans dogmatisme, des pistes de réflexion sur la manière dont l'enseignement devrait être conçu.
-
En 1670, Spinoza publie anonymement, en latin, le Traité théologico-politique pour défendre la liberté de penser. Un anonymat rendu nécessaire par le climat délétère qui régnait alors à Amsterdam. Le succès de l'ouvrage fut considérable et nourrit une polémique dans toute l'Europe. La pensée des Lumières, quelques décennies plus tard, lui doit l'essentiel : l'émancipation de la raison de toute espèce d'autorité extérieure. Son « athéisme » fit alors scandale. Avec une extrême vivacité, Spinoza ne témoignait pourtant que de son attachement à la tolérance et à la démocratie. Au regard de certaines questions qui nous taraudent, des défis que nos sociétés doivent relever, les pages qu'il consacre aux rapports de la Religion et de l'État sont d'une actualité brûlante et peuvent être l'occasion d'approfondir le sens et l'approche que nous avons de la Liberté.
-
Cet essai a été publié en 1851. Schopenhauer y justifie la domination des hommes par le sexisme le plus stéréotypé en vigueur à son époque.
Une autre face du célèbre philosophe. -
Raison contre pouvoir, le pari de Pascal
Noam Chomsky, Jean Bricmont
- L'herne
- 5 Novembre 2009
- 9782851975751
Le but de ce livre, contenant deux interviews, toutes deux réalisées par écrit, est de faire mieux comprendre les différents aspects et la richesse de la pensée chomskyenne, ses idées sur la nature humaine, le progrès, les révolutions, l'anarchisme, le marché, la liberté d'expression, la philosophie, les intellectuels, les sciences, la religion ou l'éthique, souvent peu connues. Pour ce faire, les questions prennent presque toutes la forme d'objections.
Habituellement, les interviews d'intellectuels célèbres sont fort révérencieuses et ne cherchent pas à les contredire, alors que cela leur donnerait la possibilité de répondre à leurs critiques. -
Dans son livre le plus connu, Tocqueville se livre à un ensemble d'observations et d'analyses de la société américaine et de son système politique. Pour réussir à contrer la dérive non démocratique de la démocratie, pour que deviennent compatibles l'égalité et la liberté, Tocqueville suggère divers remèdes qui passent par la re-création de corps intermédiaires (abolit par la révolution), la défense de la liberté de la presse et l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Toute chose susceptible de redonner l'initiative aux citoyens et de revitaliser le débat politique trop souvent abandonné au profit de l'abominable « consensus » qui tend à faire taire a priori tout désaccord fécond. -
Qu'y a-t-il au bout du nihilisme ? La mort ? La régénération ? Peut-être tout simplement le raffinement de la volonté de néant. Il faut lire Cioran pour découvrir jusqu'où peut aller la culture du désespoir et comment le suicide peut s'ériger en art du quotidien. Poète du malheur, le penseur roumain ne revendique rien. Il témoigne et fait éclater le dérisoire de la vie à travers une pluie d'aphorismes acides et d'images cinglantes.
Extrait : La décoloration des passions, l'adoucissement des instincts et toute dilution de l'âme moderne nous ont désappris les consolations de la colère, et ont affaibli en nous la vitalité de la pensée, d'où émane l'art de blasphémer. Shakespeare et l'Ancien Testament montrent des hommes par rapport auxquels nous sommes des singes infatués ou des damoiseaux effacés, qui ne savent pas remplir l'espace de leurs douleurs et de leurs joies, provoquer la Nature ou Dieu. Voilà où nous ont amenés quelques siècles d'éducation et de bêtise savante ! Autrefois, les mortels criaient, aujourd'hui ils s'ennuient. L'explosion cosmique de la conscience a fait place à l'intimité. Endure et crève ! c'est la devise de la distinction pour l'homme moderne. -
Ce Cahier de l'Herne dynamique, transdisciplinaire et créatif recueille des entretiens : ceux d'amis,
de proches, qui dressent un portrait plus intime, offrant un visage différent de l'auteur ; des textes
inédits de Foucault, et même inconnus à ce jour, sur l'art, la folie, Nietzsche, etc. ; des témoignages
qui révèlent l'atmosphère intellectuelle de l'époque et la place controversée mais néanmoins centrale
qu'y occupa Foucault. Toute la variété de l'oeuvre de Michel Foucault est prise en considération dans
l'éventail des contributions.
Une iconographie inédite et abondante vient enrichir ce Cahier. -
Le 29 septembre 2008, à l'orée d'une crise financière et bancaire majeure, le philosophe américain Michael Walzer publiait dans la revue qu'il a fondée, Dissent, un article important, intitulé : « Une note sur l'avidité : qui est réellement responsable de la crise financière ? » L'argument de Walzer était simple, mais dévastateur : les politiques qui critiquent l'avidité des banquiers sont hypocrites, car c'est sur l'avidité que repose l'ensemble de notre système économique libéral, et cela dès ses fondements, qui remontent au XIXe siècle. Quand la recherche du profit maximal est le seul dogme, le résultat ne peut qu'être le chaos. C'est pourquoi, à la « main invisible » du marché, Walzer préfère la « main visible » de l'État. Infatigable pourfendeur de la pensée libérale, Walzer prolonge et affine son analyse dans un autre article : « Qu'est-ce que « la Société Idéale » ? » Pour lui, le marché et la démocratie parlementaire ne sont pas les seuls modèles de société valables, car le monde n'est pas fait d'agents libres et autonomes, mais de communautés. Ces communautés inventent constamment de nouvelles organisations économiques et sociales. Plus encore : une société est d'autant meilleure qu'elle est faite de davantage de contrastes, qu'elle est plurielle. Aux États-Unis, Walzer est le maître à penser de l'école des « communautariens », qui s'opposent aux libéraux : on achèvera ce parcours de sa pensée par un article dense et important, « Exclusion, injustice et démocratie », dans lequel il défend l'idée qu'il faut passer aujourd'hui d'une logique de compétition et d'exclusion, à un dynamique sociale d'« inclusion » des communautés. Ces trois articles qu'on lira dans l'ordre, du plus incisif au plus théorique, offrent un nouveau visage à la pensée de gauche.
-
Les vices qui affectent la société civilisée, en particulier concernant la sexualité, sont la conséquence d'une ignorance de l'attraction naturelle des passions, de l'impulsion de la nature en l'homme, « antérieurement à toute réflexion », qui persistent malgré les préjugés, la raison, etc... Cette analyse, à la fois originale et fine, le conduit à exposer la bonne manière de concevoir les relations entre les sexes au sein d'une société « revitalisée ». Le phalanstère (composé de 1620 individus sur la base de 1620 caractères ou phalanges) sera la communauté à bonne échelle pour réaliser l'harmonie des passions.
-
" L'idée de sanction vient se fondre dans l'idée plus morale de 'coopération' ; celui qui fait le bien universel travaille à une oeuvre si grande qu'il a idéalement droit au concours de tous les êtres, membres du même tout, depuis la première monère jusqu'à la cellule cérébrale de l'organisme le plus élevé. Celui qui fait le mal, au contraire, devrait recevoir de tous un 'refus de concours' qui serait une sorte de punition négative ; il se trouverait moralement isolé, tandis que l'autre serait en communion avec l'univers."
-
Chaque mois, pendant presque 5 ans, Michel Serres a observé et analysé, sous forme de chroniques relativement brèves (parues dans « Le Monde de l'éducation », de 1995 à 2000), toutes sortes de faits ou traits saillants de notre société : la publicité (souvent hideuse) ; l'ordinateur (qui nous oblige à être intelligents) ; la société pédagogique (dans laquelle les citoyens ont été, sont ou seront enseignés ou enseignants) ; Wikipédia (encyclopédie interactive et multimédia) ; l'éloge (paradoxal) du « prof de gym » ; l'identité (qui n'est pas l'appartenance) ; la force du récit ; le serment du scientifique, etc.
Autant de questions dites « de société », examinées sous l'angle général de l'éducation ou de la transmission des savoirs...
Le propos cherche chaque fois à concilier une exigence humaniste, sur laquelle l'auteur ne transige jamais, et les implications culturelles et sociales du progrès des sciences et des techniques. Confiant dans l'avenir de l'humanité, Michel Serres replace l'aventure humaine dans la perspective du «grand récit», ce qui en même temps la relativise et lui donne sa véritable mesure. -
Dirigé par Constantin Tacou et F. Dax-Boyer.
Ce cahier voudrait être la mémoire vivante du poète Jean Tardieu qui a traversé le XXe siècle en étant à la fois la source et le delta de ce « Fleuve caché » qui baigne toute son oeuvre.
À l'écoute des grands courants de son temps, dans l'art et la pensée, son parcours, - de la méditation sereine à l'angoisse, de la drôlerie à la gravité, - révèle les tours et détours d'un créateur qui a inventé un langage neuf, sans jamais renier, fût-ce avec humour, les incontournables racines de notre culture.
Humaniste d'avant-garde, il a exploré tout l'espace de l'écriture, de la page à la scène, de la prose au poème, toujours à la recherche de « l'énigme d'exister » dont a si bien parlé Edmond Kinds.
Entre l'ombre et la lumière, sa voix, souvent voilée par l'excès même des contradictions de ce monde, moitié pierre, moitié écume, prend à ces jeux dangereux de plus en plus d'ampleur.
Numérisation réalisée avec le soutien du CNL. -
« Le désir mimétique vise à la minceur absolue de l'être rayonnant qu'une autre personne est toujours à nos yeux mais que nous ne sommes jamais nous-mêmes. Comprendre le désir c'est comprendre que l'égocentrisme est indiscernable de l'altérocentrisme »
« Ce qui pousse les femmes vers l'anorexie, c'est l'impératif unanime de la société. Cela prend la forme d'un sacrifice organisé. Mais ce sacrifice est inconscient, cela démontre qu'il existe dans notre monde un retour à l'archaïsme le plus effrayant. À une société saine, toutes ces choses apparaîtraient comme un visage de la mort. » -
LES CAHIERS DE L'HERNE Tome 81 : Ricoeur
Les Cahiers De L'Herne
- L'herne
- Les Cahiers De L'Herne
- 1 Janvier 2004
- 9782851977472
Sous la direction de François Azouvi et de Myriam Revault d'Allonnes.
L'oeuvre de Paul Ricoeur est depuis maintenant plusieurs décennies reconnue, en France et également à l'étranger, comme l'une des plus considérables en philosophie contemporaine.
L'importance de son oeuvre se perçoit au travers du dialogue que celui-ci a su nouer depuis ses premiers travaux avec toutes les sciences humaines, sans nulle concession ni facilité mais en prenant toujours les oeuvres qu'il discute à leur plus haut niveau de réflexion et d'élaboration. Ainsi, a t-il dialogué, sans discontinuité, avec la linguistique, la psychanalyse, l'exégèse, l'histoire, la science juridique.
Loin d'être confinée à un cercle de spécialistes, sa production philosophique a été discutée dans des milieux très divers qui y ont trouvé l'occasion d'un renouvellement de leurs problématiques. Ainsi a-t-elle franchi progressivement les frontières de la discipline philosophique, sans rien renier de ses exigences les plus hautes en matière de réflexion et de spéculation.
C'est la raison pour laquelle Paul Ricoeur est aujourd'hui au centre de toutes les discussions, qu'il s'agisse par exemple du « devoir de mémoire », du « droit d'ingérence », ou de notions plus techniques en matière d'exégèse biblique. Ainsi, le Cahier se veut être le reflet de la polyvalence de ses intérêts, et est conçu selon les directions dans lesquelles l'oeuvre de Ricoeur s'est elle-même engagée.
Numérisation réalisée avec le soutien du CNL. -
LES CAHIERS DE L'HERNE Tome 83 : Derrida
Les Cahiers De L'Herne
- L'herne
- Les Cahiers De L'Herne
- 1 Janvier 2004
- 9782851971067
Sous la direction de Marie-Louise Mallet et Ginette Michaud
" Plus d'une langue " : c'est par ces mots, à la fois elliptiques et infinis, repris à Jacques Derrida lui-même, que l'on peut présenter ce Cahier, où se trouvent rassemblés autour de la pensée du philosophe des participants qui témoignent d'emblée non seulement d'une riche diversité internationale, mais aussi et surtout de l'exceptionnelle ouverture et du " passage des frontières " suscités par son oeuvre. Depuis son premier ouvrage, publié en 1967, la réflexion de Jacques Derrida a profondément influencé et transformé plusieurs champs de savoir, la philosophie d'abord, sondée en tous ses fondements, traditions et concepts, mais aussi la religion, l'éthique, le droit, la littérature, l'art, la psychanalyse, les médias et les télétechnologies...
Dans ce Cahier qui traverse les frontières nationales et linguistiques, différentes voix se font entendre : leur hétérogénéité dit déjà à elle seule quelque chose de la liberté de pensée et de l'appel à l'écriture reçus de l'oeuvre de Derrida par les participants de ce Cahier.
La composition de l'ouvrage souligne quelques-unes des voies les plus importantes qui auront été frayées par le travail de Derrida dans des domaines très variés, tout particulièrement depuis quinze ans. En effet, les principales thématiques retenues dans l'ouvrage sont les suivantes : « Déconstruction et tradition philosophique », « Du politique », « Littérature et démocratie », « Lectures, traversées ».
Numérisation réalisée avec le soutien du CNL. -
Travailler le dimanche ? « Pourquoi continuer d'empêcher celui qui le veut ? », a demandé benoîtement le président français le 28 octobre 2008, revenant par là sur une question qui semblait tranchée depuis l'institution du repos dominical un siècle auparavant, en 1906. Si cette déclaration n'a pas manqué de provoquer une vive polémique, c'est que le débat sur le dimanche met en jeu des enjeux philosophiques de toute première importance...
Une oeuvre d'une actualité étonnante dans laquelle tous les partisans du dimanche aujourd'hui seront heureux de puiser des arguments, qu'ils soient fervents catholiques ou qu'ils appartiennent à la gauche radicale et athée. -
Le refoulement est la façon dont l'individu assume sa propre histoire depuis l'enfance, parce que le refoulement est en réalité une manière d'exprimer l'historicité, celle de l'individu, comme chez Freud, mais aussi des discours, des arts, des sciences, comme l'avait bien vu Michel Foucault.
Articuler tous ces modes de refoulement, en montrer les mécanismes et les effets, dans l'histoire des arts comme dans celle des sciences, est l'intérêt de ce livre, qui ne se limite pas à la seule application psychanalytique du refoulement. -
Les routes de l'Inde est un roman d'aventures au quotidien. Les aventures de l'esprit et de la chair survenues de 1928 à 1931, à Calcutta, à un jeune Roumain venu y étudier le sanskrit et la philosophie indienne. S'il ne néglige pas son travail, il ne dédaigne pas non plus les plaisirs. Il raconte ses amours et celles de ses amis, expose des pensées contradictoires avec une sincérité qui exclut la pudeur.
Des notes de journal telles qu'elles se présentaient alors sous sa plume. Fruit d'un contact avec l'Inde (1928-1931) et de ses séjours dans les monastères himalayens, Les routes de l'Inde est un précieux témoignage sur cet extraordinaire berceau de la civilisation et de la spiritualité orientales. Peu d'écrivains européens ont connu comme Eliade la pensée et la poésie indiennes.
Ce livre retrace son initiation à la civilisation indienne dans son sens le plus profond. L'évocation de la femme indienne et ses entretiens avec Tagore transmettent ses sensations les plus personnelles. -
Dans les Lettres à M. de Blyendbergh, marchand de Dordrecht qui s'intéressait à la théologie, Spinoza revient sur la question du Mal, sur ses formulations oiseuses. Une vieille affaire, en effet, pour la philosophie et la théologie : le Mal est-il ? N'est-il que la privation du Bien (privatio boni) ? Comment Dieu a-t-il pu créer Adam pécheur ? Comment concevoir à la fois un Dieu bon et la présence du Mal ? Dans la Lettre à M. Louis Meyer, docteur en philosophie et médecine, il traite du libre-arbitre. Dans la Lettre à Henry Oldenburg, diplomate et homme de science d'origine allemande, devenu premier secrétaire de la Royal Society, qui entretint une vaste correspondance avec les chercheurs, savants et philosophes les plus en avance sur son temps, il aborde la question de Dieu et des miracles. Dans la Lettre à Isaac Orobio, (d'origine marrane, grand médecin très reconnu, physicien il trouva refuge à Amsterdam, ou peut-être à Jacob Osten) il répond à une sorte d'analyse critique du Theologico-Politicus faite par un autre de ses collègues médecins, et parle notamment de la superstition. Dans la Lettre à Albert Burgh, protestant nouvellement converti au catholicisme, il examine la démarche de Burgh et la mesure de son engagement dans l'Église romaine.
-
Les animaux parlent tout comme l'homme. Montaigne confère à la communication animale une pleine valeur de langage : « Qu'est-ce autre chose que parler, cette faculté que nous leur voyons de se plaindre, de se réjouir, de s'entr'appeler au secours, se convier à l'amour, comme ils font par l'usage de leur voix ? » Si Montaigne peut soutenir la thèse d'un langage animal, c'est qu'il a d'abord nié la spécificité du langage verbal par rapport à la communication par gestes. Pour lui, le corps signifie tout entier.
-
LES CAHIERS DE L'HERNE Tome 94 : Michel Serres
François L'Yvonnet
- L'herne
- Les Cahiers De L'Herne
- 6 Novembre 2010
- 9782851971210
Le Cahier de l'Herne qui lui est consacré, qui réunit une trentaine de collaborateurs internationaux et une dizaine de textes inédits de l'auteur, vise à mettre en évidence l'originalité et l'importance d'une pensée qui fait toute sa place aux singularités, à tout ce qui semble faire «exception».
Ainsi, son goût pour les flux et les turbulences... Ainsi encore, ce dont témoigne son épistémologie, une volonté de décloisonner les savoirs, de rendre féconds les liens complexes qui unissent les lettres et les sciences, les sciences dites « molles » et les sciences dites « dures » (de Leibniz à Hergé, en passant par Jules Verne ou Auguste Comte). Il y a chez Michel Serres une sorte d'encyclopédisme dynamique et poétique. Il s'agit toujours de construire des ponts, de frayer des passages, d'interférer, de traduire et de distribuer, sans perdre de vue l'homme, cette « merveille » dont parlait Sophocle.
Avec Michel Serres, la pensée se fait voyageuse. -
Contre le climat général de dénonciations, la "République des censeurs" passe en revue, en les critiquant, les arguments justifiant la censure. Aucun critère ne peut être appliqué de façon impartiale (il est facile de donner des exemples de propos « scandaleux » proférés par de grands penseurs et qui sont en pratique non censurables). On tombe inévitablement dans le « deux poids, deux mesures », ce qui ne fait que renforcer la frustration de ceux qui estiment ne pas pouvoir d'exprimer.
-
In vino veritas fut écrit en 1844. Il s'agit d'un récit qui rapporte dans la tradition du banquet platonicien les discours de cinq convives sur l'amour, exprimant les obsessions de Kierkegaard lui-même. Dans une langue animée d'un souffle poétique profond, In vino veritas symbolise la première étape que l'homme parcourt sur le chemin de la vie intérieure. Chaque partie de l'oeuvre dépeint l'attitude singulière de l'homme en face de la vie et des ses problèmes, le degré d'intériorité et de sérieux. Si le texte est présenté comme étant écrit par plusieurs, c'est pour insister sur la complexité de la vie, son infinie richesse et la variété des réponses humaines aux questions qu'elle suscite. Selon Kierkegaard, le stade religieux ne sera atteint qu'après avoir parcouru les étapes de l'esthétique, et c'est cela que propose In vino veritas par l'intermédiaire de ses cinq esthéticiens insatisfaits de leur vie.