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« "Sois raisonnable et humain !" m'a lancé Jean Kahn, mon père, avant de se donner la mort. Ai-je bien suivi ce fil d'Ariane qui m'a été offert ? Lorsque beaucoup du ruban de la vie a déjà été déroulé, on se retourne parfois pour en juger l'aspect. J'en ai ressenti le besoin pour apprécier la cohérence d'un parcours, confronté aux questions, situations, dilemmes, engagements et combats auxquels j'ai été mêlé. Encore en cette année 2020, j'ai eu à prendre position et à analyser la crise sanitaire de la Covid-19. En tant que Président de la Ligue nationale contre le cancer, mobilisé pour la protection des personnes malades et spécialiste du sujet. Et en tant que citoyen engagé et attentif, explorateur anxieux de la "voie bonne" en tout domaine : la politique, la violence, le Progrès, les technologies, la vie humaine...
La route a déjà été longue, semée d'embûches comme toute existence, souvent contournée, presque un labyrinthe. Cependant, j'avais, comme Thésée, mon fil d'Ariane. À moi aussi, il a été confié par amour. L'ai-je toujours tenu ? »
Axel Kahn -
Dewi et Eka sont de vraies jumelles nées dans la province sud du Kalimantan, à Bornéo. La première est sauvée d'un effroyable incendie dans lequel tout le monde pense qu'a péri Eka. En fait, cette dernière a été récupérée par une femelle orang-outan qui l'élèvera. Dewi, elle, sera l'une des femmes les plus brillantes de sa génération, et recevra le prix Nobel de physiologie et médecine. Eka, quant à elle, bien que recueillie dans une société humaine à dix ans, restera une enfant sauvage souffrant d'un grave retard mental.
Elle mourra misérablement. Les deux soeurs ont pourtant les mêmes gènes. Comment Dewi a-t-elle pu développer les outils d'un brillant épanouissement pleinement humain, quelles en furent les étapes et les conditions ? Pourquoi tout cela n'a-t-il pu s'enclencher chez Eka ?
Axel Kahn utilise la fiction pour introduire la thématique qu'il développe à travers un essai, s'attachant à enrichir, touche après touche, l'observation de ses héroïnes gémellaires dont l'image et l'exemple traversent l'ouvrage. Il rappelle le rôle de l'altérité de l'un et l'autre, comme deux bûches incandescentes qui s'embrasent l'une l'autre, et nous enjoint : « Osons vouloir, alors nous pourrons, peut-être. » -
« Un monde où les idées n'existeraient pas serait un monde heureux car il ne comporterait pas ces forces si puissamment conditionnantes qui contraignent l'homme à des actions inappropriées, ces dogmes sacro-saints au nom desquels les pires des crimes sont justifiés, les plus grandes folies méticuleusement rationalisées. » Aldous Huxley, préface à La première et dernière liberté.J. Krishnamurti n'a eu de cesse de réfléchir à la manière dont l'homme pouvait accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves que sont les idées préconçues, les traditions et les systèmes de pensée. Celui qui, toujours, refusa d'être perçu comme un penseur, un gourou ou un philosophe ne livre en aucun cas des solutions. Il ne prescrit pas de remèdes. La marche vers la liberté et la découverte de soi doit aboutir par chacun, et en chacun. Car, et c'est sans doute sa seule conviction énoncée comme telle : pour comprendre le réel, encore faut-il prendre connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, la première étape vers la libération consiste à s'échapper du carcan du conditionnement. Fuir le sempiternel rôle d'imitateur que s'est attribué l'homme et laisser jaillir l'état créatif. C'est cette libération de l'esprit statique, du connu, qui permettra à tout homme d'accéder au rang d'architecte d'une société nouvelle. Car le monde est fait par les hommes, et le mal qu'il exhibe n'est que le fruit pourri de leurs propres souffrances.
L'éveil de l'intelligence s'impose sans conteste comme la somme des textes les plus lus de l'oeuvre krishnamurtienne. On y pénètre comme à l'intérieur de ces tentes où avaient pour habitude de se dérouler les causeries du « maître », dont une part importante est retranscrite dans cet ouvrage. Fidèle à sa « méthode », le penseur exhorte son auditoire à tenter d'éveiller son esprit de manière autonome, le soupçonnant parfois sans détour de sombrer dans le prêt-à-penser, le cliché, et l'amenant, lentement, par le dialogue et à grand renfort d'images, à voir et à comprendre en se dégageant du filtre de la pensée. Qu'il faut distinguer de l'intelligence. Nous vivons dans des concepts, des idées, c'est là le propre de la pensée. L'intelligence, au contraire, recouvre un « état de non-savoir » ; d'inter et de legere, elle invite à « lire entre les lignes ».
De la Suisse aux États-Unis, en passant par l'Inde et la Grande-Bretagne, ces brillantes retranscriptions des conversations publiques de J. Krishnamurti s'étalent entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix. Anonymes, scientifiques et musiciens animent l'échange de leurs expériences personnelles. La vie, la mort, la peur, la violence, la liberté et bien d'autres notions viennent appuyer la tentative d'immobilisation de l'esprit, de « mise en veille » pour appréhender notre intérêt dans le monde et dans la vie et approcher L'éveil de l'intelligence. -
Nouvelle petite philosophie
Albert Jacquard
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- 14 Septembre 2005
- 9782234073890
Comment rendre la philosophie vivante et accessible à des non-spécialistes ? En s?adressant à Albert Jacquard ! Interrogé par Huguette Planès, professeur de philosophie au lycée d?Albi, Albert Jacquard examine un certain nombre de notions dont quelques-unes appartiennent au programme des classes de terminale ? totalitarisme, rationnel/irrationnel, violence, désir, citoyenneté, par exemple ? et d?autres font partie des questions dont chacun entend parler tous les jours ? bioéthique, écologie, droits des femmes, internet, jeunesse, mondialisation, solidarité, etc.
Avec des mots simples, il nous rend accessibles des univers de pensée qu?on croyait réservés aux spécialistes. -
« Nous pensons toujours ailleurs » : éloge du déplacement, du décalage et du décentrage, cette phrase de Montaigne devient, sous la plume de Nicole Lapierre, le fil d'Ariane d'un voyage intellectuel sans pareil, dans le dédale des idées et des mondes, des époques et des lieux. Son enquête nous entraîne sur les pas de tous ces intellectuels déplacés qui s'en sont allés, justement, penser ailleurs, sortant des sentiers battus, refusant de rester à leur place, passant les bornes, franchissant les frontières, enjambant les barrières sociales, sans y être invités ni conviés. Arpentant un terrain d'aventure où se mettent en jeu et en péril des identités résolument vagues et mêlées, qui refusent classements, confinements et cloisonnements, elle nous fait découvrir une infinie galerie de portraits, de Georg Simmel à Edward Said, de Walter Benjamin à Paul Gilroy, en passant par Devereux, Deleuze et tant d'autres, un musée imaginaire où les idées prennent chair et vie. Éloge de l'entre-deux - un peu dedans, un peu dehors, déjà plus, pas encore -, cet essai amoureux, vagabondage passionnant et passionné, est aussi un livre-manifeste. Par leur vie, leur itinéraire et leurs travaux, les personnages élus par Nicole Lapierre sont autant de figures de l'intellectuel comme étranger, dont l'expérience décalée aiguise les interrogations et stimule la pensée. L'intellectuel critique est toujours une personne déplacée, parfois au sens propre, en raison de son histoire personnelle ou de contingences historiques, mais nécessairement au sens figuré. Le lecteur le découvrira en cheminant avec l'auteur, partageant sa réflexion itinérante, aux frontières des disciplines et aux confins des territoires : il est, heureusement, bien des manières d'être étranger.
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On ne naît pas femme, on le devient
Fabienne Brugère
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- 10 Avril 2019
- 9782234086616
Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme : on le devient. » Puisant dans sa propre expérience et avec un regard sur le monde, Fabienne Brugère décline cette phrase à travers les différents âges de la vie, de la naissance, la jeunesse, l'âge adulte à la vieillesse, en montrant comment la femme est à la fois piégée et cependant en mesure de se libérer. Cette défense d'un féminisme ordinaire cherche non pas à victimiser les femmes mais à expliquer qu'elles peuvent changer leur quotidien et le cours de leur vie.
Ce livre est un plaidoyer pour la liberté, écrit par une philosophe engagée, qui travaille aussi sur le droit à l'hospitalité. -
Axel Kahn a été membre du Comité national d'éthique de 1992 à 2004. C'est dire l'importance que la réflexion sur la morale occupe dans la vie et l'oeuvre de ce biologiste dont les prises de position sont bien connues, notamment son refus, pour des raisons éthiques, du clonage thérapeutique.Interrogé par le philosophe Christian Godin, il avance ici plus loin qu'il n'a jamais été sur la nature et les fondements d'une morale sans Dieu, sans transcendance, mais non moins soucieuse de règles et de normes que les morales traditionnelles.
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La philosophie dans tous ses états
Avital Ronell
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- 27 Septembre 2006
- 9782234067370
Ces entretiens avec Avital Ronell sont destinés à faire découvrir en France une figure tout à fait exceptionnelle de la nouvelle philosophie américaine. Comparée à Judith Butler (publiée chez La Découverte) dont elle est l'amie et la contemporaine, Avital Ronell, disciple et amie proche de Derrida avec qui elle enseignait aux États-Unis, a toujours suscité les passions. Engagée politiquement, elle aime choquer, déplacer les champs de pensée traditionnels, faire surgir des problématiques censurées ou interdites. Ses territoires de prédilection sont : la bêtise, l'addiction, la passion de l'épreuve ou du test, dans le sillage de la philosophie germanique et de la déconstruction française. Dans ce livre, elle parle à découvert de ses luttes, de ses trouvailles, des questions les plus brûlantes de la modernité, mais elle évoque aussi son enfance à Prague puis à Vienne, l'émigration de sa famille aux États-Unis pendant la guerre, la pauvreté, son parcours universitaire brillant, et nous fait partager une passion philosophique à l'état pur.
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Cet ouvrage était destiné à être remis à Jacques Derrida à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire. Un anniversaire qu'il n'aura pas connu puisqu'il fut arraché à la vie l'année précédente. Les auteurs de cet hommage international sont tous réputés pour leurs travaux personnels et pour leur lecture attentive de l'oeuvre de Derrida. Ayant tous fréquenté à la fois l'homme et l'oeuvre, Derrida aura signifié à leurs yeux une « ligne de vie » les tenant à l'écart des dogmatismes et des préjugés, leur ouvrant un avenir pour la pensée, pour l'écriture, pour la vie. Nous avons donc choisi d'ajouter le texte inédit de Derrida, Penser ce qui vient, où se dessine en vue d'une justice à venir, une révolution dans la pensée même de la révolution. L'oeuvre immense de Derrida, celle déjà publiée et celle aussi importante qui reste à venir, dépasse les frontières entre la philosophie, la littérature, le droit, la psychanalyse, le politique. Jean-Luc Nancy montre que là où Foucault, parlant de la folie, restait posté sur la rive de la raison, Derrida court le risque et la chance d'affoler la raison plutôt que d'arraisonner la folie. Ce faisant, avec la déconstruction des philosophies de la religion, on ne cesse d'examiner comment la théologie est construite comme discours, que ce soit celui de la chrétienté, du judaïsme ou de l'islam. Et comment le « retour du religieux » et de la religion sous sa forme la plus violente entrent en résonance avec les possibilités impressionnantes et les désavantages considérables de la mondialisation, du capital mondial et des nouvelles technologies médiatiques.On verra que tous les textes qui composent ce volume ont le mérite d'explorer la pensée de Derrida tout en la rendant aisément accessible à tout lecteur exigeant qui ne se satisfait pas du « penser-sans-peine » que répandent aujourd'hui les médias.
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Une liaison philosophique ; du thérapeutique entre Descartes et la princesse Elisabeth de Bohême
Yaelle Sibony-Malpertu
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- 21 Novembre 2012
- 9782234069954
Cet ouvrage analyse la dimension thérapeutique qui sous-tend l'ensemble de la Correspondance entre Descartes et la princesse Élisabeth, fille aînée du roi déchu Frédéric V de Bohême - aussi surnommé « roi d'un hiver ». Sur fond d'exil aux Pays-Bas, l'un pour se libérer de tout carcan social, l'autre à cause de la guerre de trente ans, Descartes et Élisabeth cherchent ensemble quelles réactions avoir face aux événements traumatiques de l'existence et comment se les approprier en tant que sujets. Descartes met en pratique sa théorie du « contentement », et va jusqu'à dévoiler à la princesse les secrets de son équilibre physique et psychique. Quant à Élisabeth, c'est une femme qui a le courage d'affronter ses symptômes en tâchant de les connaître, d'en comprendre le sens et les enjeux profonds. Sa sensibilité la pousse à une exigence intellectuelle accrue, qu'elle satisfait en partie grâce à sa rencontre avec Descartes à qui elle demande de l'aider à se guérir. Descartes lui permet d'accéder à elle-même, explicitant dans ses lettres non plus la notion de dualisme mais celle d'union de l'âme avec le corps, montrant dans quel registre penser le « vrai homme ».
Par leur honnêteté intellectuelle et le lien transférentiel qui s'établit, ils donnent accès à certains mécanismes des passions, abordent la complexité des liens intersubjectifs.
Élisabeth va conduire Descartes à élaborer sa théorie des passions en prenant appui sur le vécu ; leur union épistolaire donnera naissance au traité des Passions de l'âme. -
Philosophe engagée, Avital Ronell ne cesse de penser les symptômes de notre époque en avant-poste sur la ligne de front. Ce présent recueil rassemble quatre textes importants, précédés d'un avant-propos inédit, destiné à la traduction française.
Tropes d'assaut. Dans cet article-pamphlet devenu une bannière pour les intellectuels opposants à la guerre du Golfe, Avital Ronell scrute les mécanismes d'une logique de guerre meurtrière avec une acuité dont nous savons aujourd'hui à quel point elle était prophétique, puis complète sa réflexion d'une relecture pour notre temps du Projet de paix perpétuelle d'Emmanuel Kant.
Rétribution indirecte. La réédition en plusieurs langues du texte féministe radical, le scum manifesto, de Valérie Solanas, celle qui a tiré à bout portant sur Andy Warhol, est l'occasion pour Avital Ronell d'extraire de ce texte son noyau de colère et de révolte, et d'interroger à nouveau ce que l'on appelle la guerre des sexes.
Solitaire étrangère. Bordeaux, 1802. Friedrich Hlderlin est précepteur chez le consul de Hambourg. Son séjour lui inspire Andenken (« Souvenir »), l'un des sommets de sa poésie. Puis il se réfugie dans le silence. Plus d'un siècle s'écoule avant que Heidegger lui consacre un séminaire. Suivant pas à pas le commentaire du philosophe, mais aussi les traces de « l'étranger sacré » chez Hlderlin, Avital Ronell s'interroge sur l'expérience moderne du deuil tel que le poète l'a nommée.
L'indélicatesse d'un interminable fondu au noir Comment prendre congé d'un ami, sinon en accompagnant son sens aigu de la détresse ? Avec humour et gravité, pour saluer l'un de ses plus chers maîtres, Avital Ronell, avec cet émouvant hommage au blues de Philippe Lacoue-Labarthe, compose un portrait du philosophe qui est aussi un autoportrait de l'auteur aux prises avec la perte. -
Les anciens avaient trouvé une solution au problème de l'alcool : ils l'intégraient aux rituels religieux, le considéraient comme l'incarnation d'un dieu et écartaient le comportement perturbateur comme étant le fait du dieu et non de l'adorateur. Peu à peu, grâce à la discipline du rituel, de la prière et de la théologie, le vin s'est séparé de ses origines orgiaques pour devenir avant tout une libation solennelle aux Olympiens puis à l'Eucharistie chrétienne - cette brève rencontre avec le sacré qui a pour but la réconciliation.Nous connaissons l'opinion médicale selon laquelle boire un verre ou deux par jour est bon pour la santé, ainsi que l'opinion concurrente qui veut que boire plus d'un verre ou deux nous soit fatal. Qu'il soit bon ou non pour le corps, Roger Scruton soutient que le vin, bu dans le bon état d'esprit, est incontestablement bon pour l'âme. Et la philosophie est ce qui existe de mieux pour accompagner le vin. En pensant avec le vin, vous n'apprenez pas seulement à boire en pensant mais à penser en buvant.
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Un monde juste est-il possible ?
Alain Renaut
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- 16 Janvier 2013
- 9782234074972
Un milliard d'êtres humains vivant avec moins d'un dollar par jour. 270 millions de morts, entre 1990 et 2005, sous l'effet de l'extrême pauvreté. Plus que toutes les pertes des guerres du XXe siècle. 18 millions de victimes, un tiers des décès mondiaux par an dus à la misère.
Ces données correspondent pour l'essentiel à la profondeur des inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud. Faut-il que les États riches s'emploient à remédier à la situation des États pauvres, et si oui, selon quelles modalités et à quelles conditions ? Cette question, qu'on désigne aujourd'hui comme celle de la « justice globale », est venue s'ajouter, depuis la fin des années 1970, à la question classique des inégalités. Quel peut être, au plan global ou mondial, l'analogue de ce que sont les politiques sociales au sein d'une société donnée ? S'agit-il, si l'on accorde que les États riches ont à contribuer au développement des pays pauvres, de procéder, là aussi, par des transferts de ressources ? Ou faut-il oeuvrer pour que les pauvres du monde accèdent à des « pouvoir-faire » les rendant capables de prendre en charge leur destin ?
Discutant ces options, envisageant d'autres perspectives encore, ce livre entreprend pour la première fois, en combinant approche politique et approche éthique, de construire une théorie systématique de la justice globale. -
Alain ; le premier intellectuel
Thierry Leterre
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- 22 Février 2006
- 9782234067028
Le philosophe Émile Chartier, plus connu sous le pseudonyme d'Alain (1868-1951), a traversé la IIIe République dans son entier : il y a imposé une certaine image du philosophe, longtemps restée symbole du style français par excellence. Toute sa vie, il s'est identifié à son rôle de professeur de khâgne, puisqu'il a toujours refusé de rejoindre l'université même lorsque sa célébrité le lui aurait permis. Mais Alain est aussi connu pour avoir inventé un genre particulier : le journalisme philosophique. Pendant plusieurs décennies, il a publié quotidiennement dans différents journaux ses fameux Propos, qui feront davantage pour sa légende que ses livres de philosophie pure. Enfin, il a incarné dans l'entre-deux guerres le pacifisme résolu, lui qui s'était porté volontaire pendant la Grande Guerre. Sa conviction laïque et républicaine, son pacifisme acharné ont fait de lui le chantre de la culture radicale des années 1920-1930. À travers lui, ce sont les milieux de l'enseignement, de la politique sous la IIIe République et du journalisme en Province et à Paris que l'on voit défiler.
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L'homme a cherché à déchiffrer, dans l'histoire, la philosophie qui lui permettrait de dévoiler le secret de la légende des siècles, et de fabriquer la pierre philosophale capable de métamorphoser le temps impitoyable en guide salvateur. Capter la fuite des ans, pour la transformer en progrès, prolonge et renforce le rêve de Prométhée demandant à la technique de le rendre maître de la nature. L'homme a ainsi travaillé à allumer de nouveaux soleils pour éclairer les voies du devenir ; mais nous risquons de ressembler à Phaéton qui, voulant conduire le char solaire, faillit incendier la Terre et embraser les cieux. Car Auschwitz et le Goulag naquirent des délires rationnels de Clio. La science et l'histoire ne sont que d'immenses palais cachant un labyrinthe : celui de notre vie où nous quêtons toujours l'issue qui nous libérerait de tous les monstres. Telle est la philosophie, que les philosophies de l'histoire permettent de dégager de leur histoire même, dont les bruits et les hurlements se font passer pour de joyeux cris de victoire.
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Après un essai sur la littérature, Présence d'esprit, et de nombreux romans, Mathieu Terence nous offre ici un traité philosophique construit comme une démonstration mathématique.
Il nous propose une vision du monde où, après le règne du Spectacle - que Guy Debord avait annoncé et décrit -, vient celui du Nombre auquel nous assistons aujourd'hui. Chacun peut se rendre compte de la numérisation accélérée des objets et événements par le rôle prédominant du comptage (pourcentages, évaluations chiffrées, bilans, gestion économique de l'humain, etc.) sous toutes ses formes et dans toutes les strates de la vie politique, sociale et individuelle. Remonter l'histoire de l'évolution du Nombre, du monde grec jusqu'à celui des biotechnologies en passant par Descartes permet de comprendre l'établissement et la nature de son hégémonie. L'auteur pose ainsi la question éternelle du devenir de la vie. La manière dont le Nombre essaime son pouvoir, selon une (bio) dynamique qui lui est propre, aboutira peut-être à un monde radicalement déshumanisé, à moins que la mutation planétaire à laquelle nous assistons n'ouvre des perspectives de renaissance encore non questionnées. -
Cet ensemble de dix ateliers, tenus au Collège International de Philosophie en 2004-2005, a été consacré à formuler une nouvelle grammaire politique. ...Biopolitique, bio-pouvoirs, contrôle, multitude, peuple, guerre, frontières, dépendance et interdépendance, État, nation, commun, différence, résistance, droit subjectif, révolution, liberté, démocratie : voilà quelques-uns des thèmes de cette « fabrique du futur ». Car la post-modernité que dessine sous nos yeux Antonio Negri a toutes les apparences d'une fabrique de porcelaine qu'avec notre maladresse et notre difficulté à anticiper l'avenir nous risquons d'endommager sérieusement pour les générations à venir. C'est donc à une extrême vigilance philosophique et politique à laquelle le philosophe nous convie. ...A l'origine de cette fabrique, deux convictions : d'une part, le « siècle bref » - celui qui, de 1917 à 1968, a réalisé le socialisme et dans lequel nous avons appris à penser - est désormais fini ; d'autre part, le fait que cette fin a entraîné avec elle toutes les catégories politiques d'une modernité dont le socialisme faisait lui-même partie. ...Face à une réalité insupportable, l'indignation mais aussi l'espérance révolutionnaire et la volonté de transformer le monde se présentent aujourd'hui sous de nouvelles figures devant être interprétées et réinventées. Dans ces conversations, Antonio Negri cherche à suivre - avec une passion jamais démentie - la formation d'un nouvel horizon politique : une manière de définir d'autres pratiques et d'autres expressions de la démocratie. ... ...
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La déraison poétique des philosophes
Christian Doumet
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- 15 Septembre 2010
- 9782234069015
Qu'est-ce qui différencie une pensée philosophique d'une pensée poétique ? En quoi ces deux sortes d'écriture et de vie se distinguent-elles ? De telles questions ne se poseraient pas si nombre de philosophes ne nous donnaient le sentiment tantôt heureux, tantôt périlleux, de les convoquer ensemble. C'est Nietzsche, dans Ainsi parlait Zarathoustra ; c'est Descartes, rêvant sur ses propres rêves ; Heidegger commentant Hlderlin ou Trakl ; Platon lui-même, recourant au mythe pour expliquer sa République
La déraison poétique des philosophes évoque ces moments où les images, les sons, les rythmes prennent part à la logique de l'argumentation. Ces moments, aussi, où le discours philosophique tente par réduction de venir à bout de l'inquiétante étrangeté du poème.
Chacun de ces chapitres est centré sur l'oeuvre d'un philosophe : Platon, Vico, Descartes, Kant, Leopardi Une place non négligeable est réservée aux philosophies contemporaines : celles de Martin Heidegger, de Jacques Rancière, d'Alain Badiou, de Michel Deguy ou de Jacques Derrida. L'ensemble s'achève par une évocation rêvée (pour cause : elle fut sans témoin) de la fameuse rencontre entre le poète Paul Celan et le philosophe Martin Heidegger dans la hutte de Todtnauberg, en 1967. Il se dit là « des choses terribles » qui, on peut l'imaginer, touchent de près à la relation à l'avenir de notre temps.
Il y va du statut de ce qu'on nomme la « raison », sa constitution et ses usages. Sa folie aussi. -
Questions d'éthique contemporaine
Thiaw-Po-Une-L
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- 18 Octobre 2006
- 9782234067448
Ethique de la biologie, mais aussi éthique de la science, des affaires, des assurances, de lentreprise, du corps et de la sexualité, de la communication, de lenvironnement, de la famille... Les champs dapplication de léthique sont sans limites. ... Composé de trois parties, cet ouvrage présente dabord les grandes options philosophiques (libéralisme, utilitarisme, éthique de la discussion, etc.) et les grandes figures (Aristote, Kant, Spinoza, Heidegger, Foucault, etc.) en matière déthique, puis les différents domaines concernés, et enfin les grands débats (pour ou contre la pornographie, le clonage, leuthanasie, léducation, lavortement...). Écrit de façon pédagogique, il donne une bibliographie très actuelle pour chaque entrée, un index des thèmes et des noms. Louvrage rassemble plus de cinquante intervenants francophones. ...
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Sartre, le temps des révoltes
Jean-Pierre Barou
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- 13 Septembre 2006
- 9782234067363
Le livre commence comme une chronique : un jeune ingénieur idéaliste lance une revue politique et littéraire, et va demander son soutien amical à Jean-Paul Sartre, qui le lui accorde immédiatement. C'est le début d'une relation profonde et durable. Nous sommes dans les années 1970, au cours desquelles se développe en France un combat politique radical, animé principalement par les maoïstes de la Gauche prolétarienne : Olivier Rolin, André Glucksmann, Alain Geismar, et l'incontournable Pierre Victor, Benny Lévy de son vrai nom, qui deviendra le secrétaire de Sartre. Jean-Pierre Barou fait partie de ce petit groupe qui poussera la France au bord de l'explosion. Il raconte les événements auxquels il a participé : le tribunal populaire de Lens, animé par Sartre, qui juge les dirigeants des Charbonnages de France responsables d'accidents du travail mortels ; les actions violentes à Renault-Billancourt, jusqu'à la mort tragique de Pierre Overney ; les interventions de Michel Foucault qui lance le Groupe d'Information sur les prisons. Il campe enfin un extraordinaire portrait de Sartre, dans toutes ses contradictions : vieillissant, presque aveugle, travaillant le matin à son « Flaubert » et l'après-midi prêchant la bonne parole aux portes de l'usine Renault, après avoir déjeuné à La Coupole. Sartre merveilleusement raconté, généreux et intransigeant, radical dans son exigence de liberté. Jean-Pierre Barou montre les liens entre la réflexion et l'action du philosophe pour tenter de comprendre les raisons de son fameux « retour au religieux » et dénonce ainsi le cliché d'un Sartre sénile, manipulé par quelques gauchistes exaltés. Un témoignage très personnel sur l'effervescence révolutionnaire, de Mai 1968 à la création de Libé et une analyse originale du rôle de Sartre dans ce contexte.
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Constantin von Barloewen est un philosophe et anthropologue de renom, mais sa vie à elle seule est bien plus qu'un roman : une véritable épopée. Né à Buenos Aires, ses parents ayant fui le régime nazi, son enfance est partagée entre l'Amérique latine, l'Allemagne et la France. Le jeune anthropologue poursuit ensuite ses études à Paris auprès de Michel Leiris dont il devient l'ami. Professeur honoris causa de plusieurs universités, dont Harvard et Princeton, il a oeuvré toute sa vie au rapprochement entre les cultures. Ses voyages à travers le monde l'ont amené à vivre de grandes amitiés, avec Yehudi Mehunin par exemple, dont il a partagé la foi et les combats. Ce livre, Au risque de la vie philosophique, veut témoigner de ce que le partage entre les cultures, les peuples et les pensées n'est pas seulement une passion singulière à l'épreuve d'une existence mais une question fondamentale de notre temps face à la perte du sacré et aux mutations technologiques. En dialogue avec Gala Naoumova, anthropologue russe de renommée internationale, l'auteur nous fait partager, tout au long d'un abécédaire, une grande diversité d'expériences humaines par des histoires rassemblées aux quatre coins de la planète, traversées par l'amitié et la foi dans un monde plus humain.
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« Ma mère est morte. C'est dans l'ordre des choses. Sa lente agonie médicalement assistée suivie de sa crémation m'ont bouleversé et révolté. Nous sommes dénués d'imagination comme jamais devant la mort. Nos sociétés, uniquement préoccupées du mourir, n'ont plus le désir de se représenter à elles-mêmes la mort. Là où les poètes se montraient des explorateurs audacieux - les Anglais particulièrement, avec Shakespeare et Donne -, là où Giotto ou Van Eyck promettaient dans leur peinture la paix de l'au-delà, les artistes contemporains font étalage de mutisme. La philosophie elle-même légitime ce refus de l'imagination avec Heidegger qui transforme l'horizon de la mort en origine absolue. De là ce sentiment d'un nihilisme fondamental qui accable aujourd'hui la Terre. Voici que nous devenons nos propres terroristes. » Jacques Darras
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Chemins qui mènent ailleurs ; dialogues philosophiques
Roger-Pol Droit, Henri Atlan
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- 12 Octobre 2005
- 9782234067578
Trop souvent, la philosophie se présente comme une série de problèmes qui seraient à la fois inévitables et insolubles pour tout esprit normalement constitué et qui fait de la philosophie : Dieu, les relations du corps et de l?âme, la liberté, le bonheur, etc.
Henri Atlan et Roger-Pol Droit souhaitent indiquer des chemins qui mènent ailleurs ? paraphrasant ainsi le titre de Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part. Ils conduisent vers des contrées intellectuelles où ces grandes impasses, tout simplement, n?existent pas. La pensée juive, celle du Talmud comme de la Kabbale, la pensée indienne, celle du
brahmanisme et du bouddhisme, forment des univers philosophiques où nos interrogations réputées les plus nécessaires n?ont plus de consistance.
Il est donc possible de revisiter quelques grands thèmes fondamentaux de la pensée philosophique occidentale en montrant qu?ils ne possèdent plus, dès qu?on les déplace ailleurs, le même sens ni la même nécessité. Le dialogue entre Henri Atlan et Roger-Pol Droit avance dans cette direction, susceptible de modifier ce que nous appelons
« universel ».
Les auteurs parlent clair. Leur échange de vues s?adresse à un large public. Aucune connaissance spécialisée n?est requise pour suivre cette tentative d?ouvrir la pensée à de nouveaux horizons. Pour faciliter les repères, les principaux textes auxquels les auteurs font référence sont reproduits sous forme d?encadrés.
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Premier volume d'une série, Ce que peut la littérature regroupe une sélection des meilleures émissions « Répliques » de France-Culture parmi celles consacrées à la littérature. Elles sont rassemblées par la thématique du pouvoir de la littérature : en quel sens les écrivains changent-ils le monde, non plus comme l'entendait Sartre au sens de l'engagement politique, mais au sens où ils réorganisent notre perception du monde, des êtres, des valeurs, du présent ou de l'avenir ? À travers la littérature, c'est notre existence qui est changée. Le livre sera précédé d'une étude inédite d'Alain Finkielkraut.
Liste des chapitres : La place des poètes, avec Jacques Roubaud et Jacques Garelli
Aharon Appelfeld, écrivain du silence, avec Geneviève Brisac et Valérie Zenatti,
Le pouvoir du roman avec Mona Ozouf et Pierre Manent
Le cas Aragon, avec Daniel Bougnoux et François Taillandier
Céline l'infréquentable, avec Jean-Pierre Martin et Philippe Sollers
Joseph Roth romancier européen, avec Claudio Magris et Jean-Pierre Maurel
Albert Camus : le premier homme, avec Suzanne Julliard et Bertrand Visage
Barthes et le roman, avec Antoine Compagnon et Eric Marty
Le goût des classiques, avec Marc Fumaroli et Thomas Pavel
Boris Pasternak poète et romancier, avec Pierre Pachet et Michel Aucouturier
33 Newport Street, avec Jean-Claude Passeron et Claude Grignon